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Jourdan
(Jean-Baptiste), 1762-1833. Né en 1762 à Limoges,
il était fils d’un chirurgien.
En 1778, âgé de 16 ans, il s’engage au régiment
d’Auxerrois et s’embarque l’année suivante pour l’Amérique.
Il prend part avec ce régiment à la guerre d’Indépendance,
notamment à la bataille de Savannah en septembre 1779. Tombé
malade, il est rapatrié en 1782 et réformé
l’année suivante. Il s’établit comme marchand mercier
dans sa ville natale et s’y marie.
En 1789, il est élu capitaine des chasseurs de la garde nationale
de Limoges et, en 1791, commandant du 2e
bataillon des volontaires de la Haute-Vienne. Il prend part,
avec ce bataillon, aux campagnes de l’armée du Nord sous
Dumouriez, et combat à Jemmapes
et à Neerwinden.
Nommé général de brigade le 27 mai 1793, il
est général de division le 30 juillet suivant, et
commandant en chef de l’armée du Nord en septembre, en remplacement
de Houchard.
Il remporte, le 17 octobre 1793, la victoire de Wattignies et fait
lever le siège de Maubeuge.
Destitué par le comité de salut public, dont il n’approuve
pas les plans d’offensive, il est rappelé le 10 mars 1794,
et prend le commandement de l’armée de la Moselle et, en
juillet, celui de l’armée de Sambre-et-Meuse.
Le 26 juin 1794, il remporte la victoire de Fleurus et, sur la lancée,
conquiert la Belgique, mais, après avoir subi divers échecs
sur le Rhin, notamment à Würzburg le 3 septembre 1796,
il démissionne.
En mars 1797, il est élu député du département
de la Haute-Vienne au Conseil des Cinq Cents. Le 5 septembre 1798,
il y fait voter la loi qui rend le service militaire obligatoire
pour tous les jeunes gens entre 20 et 25 ans. Il se voit confier
le commandement de l’armée de Mayence, puis celle d’Helvétie,
et subit à Stokach une défaite cinglante le 25 mars
1799.
Revenu siéger au Conseil des Cinq-Cents, il figure dans les
rangs des Jacobins. Ayant refusé de soutenir le coup d’Etat
du 18 brumaire, il est menacé de déportation, mais
est finalement effacé de la liste de proscription.
Il est successivement inspecteur général de l’infanterie
et de la cavalerie, puis ambassadeur extraordinaire auprès
de la république Cisalpine.
Compris dans la promotion des maréchaux du 19 mai 1804, il
ne reçoit pas de commandement effectif, mais reçoit
en 1806 la charge de chef d’état-major de Joseph
Bonaparte lorsque ce dernier est nommé roi de Naples.
Il le suit en Espagne et sera nommé gouverneur de Madrid.
S’il remporte face aux Anglais la bataille de Talavera et celle
d’Almonacid, il sera battu à Vittoria en 1813 par Wellington.
Il se rallie à Louis XVIII en 1814, et revient à Napoléon
lors des Cent-Jours. Lors de la seconde Restauration, il est nommé
président du conseil de guerre chargé de juger le
maréchal Ney. Mais les juges
se déclarent incompétents.
Il est nommé gouverneur des Invalides, et meurt à
Paris le 23 novembre 1833.
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