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30 décembre 1803 - 8 nivôse an XII

 

On lit dans le Moniteur de ce jour :

  le Moniteur
  N° 98. Vendredi 8 nivôse an 12 de la République (30 décembre 1803).      
  Allemagne.
Vienne, le 16 décembre (24 frimaire).
L’état continuel de turbulence dans lequel vit aujourd'hui une partie des peuples qui habitent la Turquie d’Europe, met de temps en temps en évidence des noms de petites nations jusqu’ici inconnues, et qui se distinguent par un courage extraordinaire. Le pacha de Janina, fameux par sa tyrannie et ses cruautés, a marché depuis peu contre les Kacoczolotis, dépendants de son pachalic, et qui s’étaient révoltés contre lui. Mais les rebelles, informés de ses dispositions d’attaque, ont été à sa rencontre, l’ont battu et fait une partie de son armée prisonnière de guerre après lui avoir tué trois cents hommes, en en avoir blessé un plus grand nombre. Un des fils du pacha a été blessé.
 

Turquie

Ali, Pacha de Janina

 

 
  République batave.
La Haye, le 23 décembre (1er nivôse).
Environ quarante matelots se trouvent détenus à Rotterdam, comme prisonniers, dans un local dépendant du bureau de la marine.
Une grande partie des officiers anglais provenant de diverses prises, et qui étaient en dépôt dans la même ville, viennent d’être échangés. Ils partent aujourd'hui pour retourner dans leur pays.
  République batave.  
  Intérieur.
Paris, le 7 nivôse.
Un vent de tempête, d’une violence extrême, a soufflé hier presque toute la journée sans interruption. De huit heures à midi, où il a été le plus fort, il a occasionné divers accidents. Les ardoises des toits volaient de toutes parts ; les plombs des gouttières ont été arrachés en quelques endroits, et des cheminées renversées. On parle de personnes grièvement blessées par leur chute. Aux Tuileries des arbres ont été abattus, de grosses branches cassées. La statue de Papirius, placée à l’extrémité de l’allée des Orangers, du côté de la grille d’entrée, a eu la tête cassée par la chute d’un grand arbre déraciné par l’ouragan. La grille de la cour de l’Orangerie, violemment ébranlée, a cédé dans la partie où elle est scellée au mur du château ; on a dû l’étayer. La couverture des pavillons et celle de la grande galerie ont beaucoup souffert.
     
  Arrêté du 2 nivôse an 12. Etablissement des chambres des notaires.
Préfecture de police.
Depuis plusieurs jours des malveillants ou des personnes mal informées, font courir le bruit que le coche d’Auxerre a péri avec tous les voyageurs qu’il conduisait. Ce fait est absolument faux.
  Coches d’eau  
 

Statistique.
Département de la Moselle.
Le travail statistique sur le département de la Moselle, que l’on doit aux soins et aux lumières de M. Colchen, préfet, et dont le gouvernement a ordonné l’impression, est un des plus parfaits que l'on ait jusqu’ici exécutés sur cette matière.
M. Colchen y a inséré des considérations sur les causes morales et physiques qui influent sur la caractère des habitants, ainsi que sur les encouragements que l’on peut y donner à l’enseignement et au commerce.
Il commence par l’aperçu topographique du département de la Moselle. (...)

 

Département de la Moselle.

 
  « La nature, dit M. Colchen, avait destiné les habitants d’une grande partie du pays Messin, c’est-à-dire, les anciens districts de Bitche et de Sarguemines, à la vie pastorale plutôt qu’à la vie agricole. Autrefois ils élevaient de nombreux troupeaux au milieu des vastes forêts qui couvraient ce pays ; mais depuis qu’on leur a permis imprudemment d’y porter la hache, pour les convertir en terres arables, à titre d’accensement, ils ont acquis un sol ingrat et presque stérile ; leurs pâturages ont disparu, et avec eux la majeure partie du bétail qui fasait leur richesse. Bientôt en effet les pluies eurent entraîné dans les vallons la légère couche de terre végétale qui couvrait les collines, pour ne plus laisser apercevoir à l’œil attristé que des sables arides parsemés de rochers décharnés.
La Moselle est la principale rivière, et celle qui donne son nom au département. Sous le règne de Domitius Néron, on avait entrepris de joindre ses eaux à celles de la Saône ; mais les ouvrages ont été abandonnés.
(...)
Après la cession de la Lorraine à la France en 1735, le gouvernement chercha les moyens d’en tirer parti ; il ordonna la vente d’une multitude de pieds d’arbres ; de 1750 à 1766, on en abattit 93.595 qui produisirent 1.830.000 francs. Peu après les usines s’établirent et obtinrent des parties de bois pour leur usage qui se montaient en 1767 à 10.995 hectares. On mit un peu plus d’économie vers 1777 dans l’emploi de ces forêts, mais en 1787 le gaspillage recommença. Les concessionnaires de bois affectés à leurs usines obtinrent de joindre l’exploitation de la futaie à celle du taillis, et d’en user à volonté. « C’est alors, dit M. Colchen, que la cupidité s’éveilla, que le commerce des bois de Hollande prit une grande activité, sans calculer ni prévoir les dangers d’exploitations trop grandes, et aussi nuisibles aux intérêts de l’Etat qu’aux besoins futurs des usines. Il importe d’y mettre promptement un terme par les règlements qu’une sage prévoyance aura dictés.
Les forêts actuelles sont insuffisantes à la consommation des usines ; l’auteur en assigne deux causes : 1° l’augmentation du nombre des usines dédoublé depuis un siècle ; l’essartement de beaucoup de bois, et la destruction qu’ils ont éprouvés pendant les troubles de la révolution. La cherté de la houille par la difficulté des transports ne permet que difficilement encore de la substituer au bois et charbon dans cette partie de la France, comme dans plusieurs autres où la rareté du bois se fait sentir.
L’agriculture ne paraît pas être parvenue à un état remarquable de perfection dans ce département. « Les obstacles qui s’opposent à ses progrès sont, dit l’auteur, la vaine pâture, la pâture de nuit, le manque de capitaux, qui tient à l’esprit routinier des cultivateurs, parce que l’on n’est point porté à confier des fonds à des hommes étrangers à toute amélioration dans l’agriculture. Une éducation soignée et plus répandue parmi les gens de campagne ferait disparaître cette cause ; mais c’est l’affaire du temps. Il faudrait aussi supprimer le droit de mutation sur les contrats d’échange pour faciliter la réunion des pièces trop divisées ; enfin, diriger l’esprit des habitants des campagnes vers l’industrie, pour enlever à la vie agricole une foule de bras qui s’exercent continuellement sur de petites propriétés, pour en retirer les mêmes productions qu’un seul fermier intelligent obtiendrait avec moins de frais et de peines. »
Le département donne presque tous les produits des autres parties de la France : du blé, du seigle, du vin, des fruits. Mais la navette y forme une branche de culture particulière qui est d’un bon rapport ; la pomme de terre y est très cultivée ; elle y supplée en partie à l’insuffisance des grains.
Les récoltes en froment et en seigle ne rendent, année commune, semence déduite, que 770.397 quintaux qui, répartis sur la population, donnent deux quintaux vingt livres poids de marc par individu de tout sexe et de tout âge. En évaluant la consommation au taux modéré de quatre quintaux par tête, le déficit sera de 568.766 quintaux, qui sont fournis par les départements de la Meuse, de la Meurthe et du Bas-Rhin, et qui estimé à 9 liv. le quintal, font une dépense annuelle de 5.118.894 l.
Cette somme considérable qu’exige l’achat des blés, est acquittée 1° par la vente des vins, dont le vigneron et le propriétaire ne consomment qu’une petite quantité ; 2° par les bénéfices de l’industrie manufacturière et mercantile qu’alimentent dans ce pays les garnisons, les salariés et les pensionnaires du gouvernement.
La partie de la culture la mieux soignée est celle des vignes ; la dépense qu’elle entraîne chaque année est de 1.337.126 livres, et le produit ne s’élève pas à plus de 1.971.485 liv., ce qui donne pour revenu aux propriétaires et à l’industrie agricole de cette partie 634.259 liv. ; mais les dépenses elles-mêmes forment un revenu, profit ou salaire considérable pour un grand nombre de personnes qui en vivent.
(...)
L’industrie des habitants consiste principalement dans les travaux destinés à fabriquer le fer. La draperie, la bonneterie, la tannerie, n’y sont point dans un état de grande activité ; mais plusieurs autres branches y fleurissent.
Celle des tabatières de carton est due à un meunier du pays de Nassau qui forma le premier établissement en 1772. Ce fut longtemps un secret pour lui seul ; aujourd'hui ce travail occupe plus de deux cent cinquante familles, dont vingt-quatre seulement habitent des villages du département de la Moselle ; les autres sont du département de la Sarre. Il n’y a ni manufactures, ni ateliers, ni ordre régulier dans ces travaux ; les cultivateurs, leurs femmes, leurs enfants s’occupent à cette fabrication dans les moments de loisir que laissent les ouvrages champêtres. L’entrepôt général est à Sarreguemines où deux maisons achètent les objets confectionnés et y donnent la dernière préparation. Ce commerce considérablement augmenté depuis 1789, consiste en cent mille douzaines de tabatières à raison de quatre cents par ménage.
Une autre fabrique très intéressante est celle de Dihling. On y fait des fauls comparables à celles de Styrie pour la qualité ; on y en fabrique plus de 40.000 par an ; celle des alênes est encore un objet important ; elle est près de Sierck. La fabrication totale ne se montait en 1789 qu’à 60.000 pièces ; en l’an 9, elle s’est élevée à 466.000 de différentes dimensions et de différents prix. On doit à MM. Marin et Duquesnoy l’établissement d’une bonne clouterie aux forges de Moyenvic.
Nous nous bornerons à ce petit nombre de citations instructives, pour faire connaître le mérite de l’ouvrage de M. Colchen ; l’on y reconnaît le soin qu’il a pris d’y présenter les objets sous leur divers points de vue et d’une manière impartiale et sûre ; l’on y trouve beaucoup de points de rapprochements propres à éclaircir, par les faits, plusieurs questions importantes d’administration.
Peuchet.
     

 

Extrait du Rapport de la Préfecture de Police du 8 nivôse.

   
 

La nouvelle du départ du premier consul a commencé à se répandre cet après-midi dans différents endroits publics. De toutes parts, on entend des vœux pour le succès de la descente, que tout le monde regarde comme prochaine, et les malveillants n’osent ouvrir la bouche dans ce moment.

 

 

 

 
  Exclusifs. La société théophilanthropique qui se tient, comme on l’a annoncé dans les précédents rapports, chez le nommé Drouet, cul-de-sac Férou, prend de l’accroissement. C’est un nommé Lorisset, compagnon-imprimeur, qui est à la tête de cette société. Elle vient de prendre le titre se société de morale et de bienfaisance, et dans le règlement, il est dit qu’on ne pourra s’occuper d’aucun objet politique mais on a su par quelques membres que cet article n’avait d’autre motif que la crainte d’éveiller les soupçons de l’autorité. Pour être admis, il faut au contraire être bien connu pour avoir figuré en première ligne parmi les démagogues et en produire des témoignages non équivoques. Les membres de cette association font de longues jérémiades sur l’arrestation des détenus et surtout celle de Chevalier, l’un des distributeurs de la Pétition au Tribunat.      

 

 

 

 

 

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