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On lit dans le Journal des Débats de ce jour : |
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Paris,
7 mars 1815.
Buonaparte s'est évadé de l'île d'Elbe, où
l'imprudente magnanimité des souverains alliés lui
avait donné une souveraineté, pour prix de la désolation
qu'il avait portée dans leurs États. Cet homme, qui,
en abdiquant le pouvoir, n'a jamais abdiqué son ambition
et ses fureurs ; cet homme, tout couvert du sang des générations,
vient, au bout d'un an, écoulé en apparence dans l'apathie,
essayer de disputer, au nom de l'usurpation et des massacres, la
légitime et douce autorité du roi de France. A la
tête de quelques centaines d'Italiens et de Polonais, il a
osé mettre le pied sur une terre qui le réprouvé
pour jamais ; il veut tenter de rouvrir les plaies encore mal
fermées qu'il nous a faites, et que la main du Roi cicatrise
chaque jour.
Quelques pratiques ténébreuses, quelques mouvements
dans l'Italie, excités par son aveugle beau-frère,
ont enflé l'orgueil du lâche guerrier de Fontainebleau.
Il s'expose à mourir de la mort des héros : Dieu
permettra qu'il meure de la mort des traîtres. La terre de
France l'a rejeté : il y revient ; la terre de
France le dévorera.
Sur quels amis peut-il donc s'assurer ? Est-ce sur les pères
et les frères de ceux qu'il poussait par milliers à
ses barbares et lointaines expéditions ? Sur ces magistrats
qu'il abreuvait d'avanies, ces juges qu'il insultait sur leur tribunal ?
Sur quels partisans? Est-ce sur les généraux dont
il s'efforçait d'obscurcir la gloire pour faire briller la
sienne de tout l'éclat qu'il leur dérobait, sur ces
généraux qu'il délia de leurs serments, et
qui garderont mieux que lui ceux qu'ils ont faits depuis ?
Est-ce enfin sur cette armée dont il se disait le père,
quand elle le nommait son bourreau ; sur cette armée
qu'il abandonnait dans la détresse, et qu'il laissait périr
pour se débarrasser des murmures ; cette armée
qu'il ne payait plus, et qui voit aujourd'hui sa solde assurée
et treize mois d'arriéré acquittés, comme par
enchantement, au milieu des désordres où le Roi trouva
les finances à son retour ?
Ah ! toutes les classes le réprouvent, tous les Français
le repoussent avec horreur, et se réfugient dans le sein
d'un Roi qui ne nous a pas apporté la vengeance, mais l'amour,
mais la miséricorde, mais l'oubli du passé. Cet insensé
ne pourrait donc trouver de partisans en France que parmi ces artisans
éternels des troubles et des révolutions. Mais nous
ne voulons plus de troubles, nous ne voulons plus de révolution,
et la juste rigueur de l'ordonnance du Roi suffit pour épouvanter
ceux que nous venons de signaler. Ils désigneront vainement
des victimes pour leur Teutaets ; un seul cri sera le cri de
toute la France : Mort au Tyran! vive le Roi! Et qui
ne voit ici à découvert les voies de cette Providence
dont Buonaparte méconnut la main, lorsqu'elle le conduisit
sur les mers ? Cet homme qui, débarqué à
Fréjus contre tout espoir, nous semblait alors appelé
de Dieu pour rétablir en France la monarchie légitime
; cet homme entraîné par sa noire destinée,
et comme pour mettre le dernier sceau à la restauration,
revient aujourd'hui pour périr comme un rebelle sur cette
même terre où il fut reçu, il y a quinze ans,
en libérateur par un peuple abusé, et détrompé
depuis par douze ans de tyrannie. |
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Ordonnance
du Roi, contenant des mesures de sûreté générale.
Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre,
à tous ceux qui ces présentes verront, salut :
(...) Nous avons ordonné et ordonnons, déclaré
et déclarons ce qui suit :
Art. Ier. Napoléon Bonaparte est déclaré traître
et rebelle pour s'être introduit à main armée
dans le département du Var. Il est enjoint à tous
les gouverneurs, commandants de la force armée, gardes nationales,
autorités civiles, et même aux simples citoyens, de
lui courir sus, de l'arrêter et de le traduire incontinent
devant un conseil de guerre qui, après avoir reconnu l'identité,
provoquera contre lui l'application des peines prononcées
par la loi.
2. Seront punis des mêmes peines et comme coupables des mêmes
crimes :
Les militaires et les employés de tout grade qui auraient
accompagné ou suivi ledit Buonaparte dans son invasion du
territoire français à moins que dans le délai
de huit jours à compter de la publication de la présente
ordonnance, ils ne viennent faire leur soumission entre les mains
de nos gouverneurs, commandants de divisions militaires, généraux
ou administrations civiles.
3. Seront pareillement poursuivis et punis comme fauteurs et complices
de rébellion et d'attentats tendant à changer la forme
du gouvernement et provoquer la guerre civile, tous administrateurs
civils et militaires, chefs et employés dans lesdites administrations,
payeurs et receveurs de deniers publics, même les simples
citoyens qui prêteraient directement ou indirectement aide
et assistance à Buonaparte.
4. Seront punis des mêmes peines, conformément à
l'art. 102 du Code pénal, ceux qui, par des discours tenus
dans des lieux ou réunions publiques, par des placards affichés
ou par des écrits imprimés, auraient pris part ou
engagé les citoyens à prendre part à la révolte,
ou à s'abstenir de la repousser.
(...)
Donné au château des Tuileries, le 6 mars 1815, et
de notre règne le vingtième.
Signé Louis. |
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Les nouvelles qui ont donné lieu à la convocation
des deux Chambres et à l'ordonnance du Roi, qu'on vient de
lire, n'ont été confirmées qu'hier soir fort
tard ; ce qui a empêché qu'on ne les rendît
aussitôt publiques. En voici le contenu :
« Buonaparte a débarqué le 1er mars près
de Cannes, dans le département du Var, avec 1.200 hommes
et 4 pièces de canon ; il s'est dirigé sur Digne
et Gap, pour prendre, à ce qu'il paraît, la route de
Grenoble. Toutes les mesures sont prises pour l'arrêter et
déjouer cette tentative insensée. Les troupes qui
étaient stationnées à Valence et à Grenoble
sont en marche pour aller à sa rencontre. Tout annonce que
le meilleur esprit règne dans les départements méridionaux.
La tranquillité publique est assurée. »
A ces nouvelles officielles nous ajouterons que quarante soldats
détachés par Buonaparte s'étant présentés
aux portes d'Antibes, le commandant les a fait arrêter, et
jeter dans les prisons de la ville.
Buonaparte a fait aussi sommer la ville de Digne de se rendre et
de lui livrer passage : ce qui lui a été également
refusé.
Ne trouvant point dans les villes cet empressement sur lequel il
avait la simplicité de compter, Buonaparte s'est réfugié
sur la crête des montagnes. |
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Nous venons de recevoir les nouvelles suivantes :
Marseille, 4 mars.
On n'a appris qu'ici hier le débarquement de Buonaparte.
Quoiqu'on doute encore de la nouvelle, les drapeaux blancs ont flotté
à l'instant à toutes les fenêtres. Des cris
de vive le Roi! ont éclaté. La garde nationale
entière a demandé à marcher. Le maréchal
Masséna a fait marcher deux régiments sur Digne.
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Les
nouvelles de Grenoble du 6 annoncent que le général
Marchand faisait tous ses préparatifs, et qu'il était
en mesure de repousser toute attaque. Buonaparte n’avait pas passé
Gap.
Tout était tranquille à Lyon hier matin ; la garde
nationale et le peuple y sont animés du meilleur esprit ;
on y attendait plusieurs régiments. |
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Tous les ambassadeurs se sont aujourd'hui présentés
chez le Roi, qui, malgré son état de souffrance, a daigné
les recevoir. « Messieurs, leur a dit le Roi avec cette
grâce qui ne l'abandonne jamais, vous me voyez souffrant, ne
vous trompez pas ce n'est pas l'inquiétude, mais la goutte
qui me fait souffrir. Rassurez vos Souverains sur ce qui se passe
en France : le repos de l'Europe ne sera pas plus troublé que
celui de la France. » |
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Mgr le duc de Berry n'a point quitté Paris. Ce n'est qu'à
dix heures ce matin que Mgr le duc d'Orléans est parti pour
Lyon. S. A. est accompagnée de tous ses aides de camp. Ce soir
Mgr le duc de Berry est allé à l'Opéra. Au moment
où S. A. R. a paru dans sa loge, tous les spectateurs se sont
levés et ont fait retentir la salle des cris répétés
de vive le Roi ! vivent les Bourbons ! |
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On lit dans le Journal de Paris de ce jour : |
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Paris,
8 mars 1815.
Les nouvelles qui ont donné lieu à la convocation des
deux chambres et à l'ordonnance du Roi, insérée
dans le Moniteur d'hier, n'ont été confirmées
qu'avant-hier soir fort tard, ce qui a empêché qu'on
ne les rendît publiques. (...)
Cette dernière tentative prouvera à l'Europe entière
l'amour des Français pour le monarque éclairé
et vertueux qui ne s'occupe que de leur bonheur et qui leur a rendu
le repos et la liberté. Toutes les nuances d'opinion doivent
disparaître dans cette circonstance et se confondre dans un
sentiment unique, le salut de la patrie et l'attachement au Roi.
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La sixième chambre du tribunal de première instance
a prononcé hier le jugement sur le procès entre M.
le comte de Saint-Leu et son épouse. Le tribunal, rendant
hommage au principe sacré du pouvoir paternel, a établi
les considérants de sa décision sur les mêmes
motifs que Me Tripier avait développés dans ses divers
plaidoyers. Il s'est particulièrement appuyé sur ce
qu'il n'existe aucune preuve légale de divorce, de séparation,
ni même d'aucun commencement d'instance qui puisse autoriser
la justice à mettre des bornes à l'exercice de l'autorité
paternelle, et à se rendre arbitre de l'intérêt
de l'enfant, intérêt dont le père est le seul
juge. En conséquence, passant outre les conclusions de M.
le procureur-général, le tribunal a débouté
madame la duchesse de Saint-Leu de sa demande, tendante à
conserver la garde et la direction de l'éducation du jeune
Napoléon-Louis, son fils, qui demeure à la disposition
du comte, son père.
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Bohême.
Prague, 24 février 1815.
Notre gazette publie une lettre particulière dans laquelle
on remarque le passage ci-dessous :
« L'impératrice Marie-Louise renonce, en son nom
et en celui de son fils, aux duchés de Parme, Plaisance et
Guastalla, qui formeront l'indemnité de la ci-devant reine
d’Étrurie. Elle renonce en même temps au titre d'impératrice
pour reprendre celui d'archiduchesse d'Autriche ; le prince
son fils portera également le titre d'archiduc d'Autriche.
Elle aura pour apanage les biens allodiaux que le grand-duc de Toscane
possède en Bohême, et elle y fixera sa résidence. »
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Italie.
Milan, 20 février 1815.
Le roi Joachim renforce ses troupes sur tous les points de leur
ligne, et fait chaque jour de nouveaux recrutements ; mais
les efforts même qu'il fait pour prendre une attitude imposante
prouvent qu'il est loin d'être tranquille. |
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Allemagne.
Vienne, 8 mars 1815.
Le prince de Hesse-Hambourg a reçu , dans une lettre impériale,
le titre de commandant en chef du royaume d'Italie.
Le Hanovre a acquis en ce moment un accroissement de 300.000 âmes
et de 137 milles carrés. |
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La place de Luxembourg a été déclarée
place d'arme fédérale de l'Empire Germanique.
La partie de la Pologne échue à la Prusse portera le
nom de grand duché de Posen. Les provinces sur le Rhin qui
appartiendront au même état, s'appelleront grand duché
du Bas-Rhin, et ses acquisitions en Saxe, grand duché de Saxe.
Le grand duché du Bas-Rhin doit avoir une constitution tout
à fait libérale.
On propose pour indemnité à la Bavière, le ci-devant
Palatinat du Rhin, avec Manheim et Heidelberg.
On assure que l'Empereur François a accepté la nouvelle
couronne impériale d'Allemagne.
Le nouveau royaume d'Italie comprendra lés états ex-Vénitiens,
la Lombardie ou le Milanais, la forteresse d'Alexandrie et la légation
de Ferrare.
(Journal des Deux-Sèvres, 25 mars 1815.) |
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