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7 mars 1815     Mercredi 8 mars 1815    9 mars 1815

Début de la série : 
       
  Napoléon passe la journée du 8 mars 1815 à Grenoble. Il y reçoit les autorités, et passe en revue les troupes de la garnison.
Les journaux de Paris annoncent son débarquement, et se veulent rassurants...
     

 

On lit dans le Journal des Débats de ce jour :

 
 

Paris, 7 mars 1815.
Buonaparte s'est évadé de l'île d'Elbe, où l'imprudente magnanimité des souverains alliés lui avait donné une souveraineté, pour prix de la désolation qu'il avait portée dans leurs États. Cet homme, qui, en abdiquant le pouvoir, n'a jamais abdiqué son ambition et ses fureurs ; cet homme, tout couvert du sang des générations, vient, au bout d'un an, écoulé en apparence dans l'apathie, essayer de disputer, au nom de l'usurpation et des massacres, la légitime et douce autorité du roi de France. A la tête de quelques centaines d'Italiens et de Polonais, il a osé mettre le pied sur une terre qui le réprouvé pour jamais ; il veut tenter de rouvrir les plaies encore mal fermées qu'il nous a faites, et que la main du Roi cicatrise chaque jour.
Quelques pratiques ténébreuses, quelques mouvements dans l'Italie, excités par son aveugle beau-frère, ont enflé l'orgueil du lâche guerrier de Fontainebleau.
Il s'expose à mourir de la mort des héros : Dieu permettra qu'il meure de la mort des traîtres. La terre de France l'a rejeté : il y revient ; la terre de France le dévorera.
Sur quels amis peut-il donc s'assurer ? Est-ce sur les pères et les frères de ceux qu'il poussait par milliers à ses barbares et lointaines expéditions ? Sur ces magistrats qu'il abreuvait d'avanies, ces juges qu'il insultait sur leur tribunal ?
Sur quels partisans? Est-ce sur les généraux dont il s'efforçait d'obscurcir la gloire pour faire briller la sienne de tout l'éclat qu'il leur dérobait, sur ces généraux qu'il délia de leurs serments, et qui garderont mieux que lui ceux qu'ils ont faits depuis ? Est-ce enfin sur cette armée dont il se disait le père, quand elle le nommait son bourreau ; sur cette armée qu'il abandonnait dans la détresse, et qu'il laissait périr pour se débarrasser des murmures ; cette armée qu'il ne payait plus, et qui voit aujourd'hui sa solde assurée et treize mois d'arriéré acquittés, comme par enchantement, au milieu des désordres où le Roi trouva les finances à son retour ?
Ah ! toutes les classes le réprouvent, tous les Français le repoussent avec horreur, et se réfugient dans le sein d'un Roi qui ne nous a pas apporté la vengeance, mais l'amour, mais la miséricorde, mais l'oubli du passé. Cet insensé ne pourrait donc trouver de partisans en France que parmi ces artisans éternels des troubles et des révolutions. Mais nous ne voulons plus de troubles, nous ne voulons plus de révolution, et la juste rigueur de l'ordonnance du Roi suffit pour épouvanter ceux que nous venons de signaler. Ils désigneront vainement des victimes pour leur Teutaets ; un seul cri sera le cri de toute la France : Mort au Tyran! vive le Roi! Et qui ne voit ici à découvert les voies de cette Providence dont Buonaparte méconnut la main, lorsqu'elle le conduisit sur les mers ? Cet homme qui, débarqué à Fréjus contre tout espoir, nous semblait alors appelé de Dieu pour rétablir en France la monarchie légitime ; cet homme entraîné par sa noire destinée, et comme pour mettre le dernier sceau à la restauration, revient aujourd'hui pour périr comme un rebelle sur cette même terre où il fut reçu, il y a quinze ans, en libérateur par un peuple abusé, et détrompé depuis par douze ans de tyrannie.

 
 
 

Ordonnance du Roi, contenant des mesures de sûreté générale.
Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut :
(...) Nous avons ordonné et ordonnons, déclaré et déclarons ce qui suit :
Art. Ier. Napoléon Bonaparte est déclaré traître et rebelle pour s'être introduit à main armée dans le département du Var. Il est enjoint à tous les gouverneurs, commandants de la force armée, gardes nationales, autorités civiles, et même aux simples citoyens, de lui courir sus, de l'arrêter et de le traduire incontinent devant un conseil de guerre qui, après avoir reconnu l'identité, provoquera contre lui l'application des peines prononcées par la loi.
2. Seront punis des mêmes peines et comme coupables des mêmes crimes :
Les militaires et les employés de tout grade qui auraient accompagné ou suivi ledit Buonaparte dans son invasion du territoire français à moins que dans le délai de huit jours à compter de la publication de la présente ordonnance, ils ne viennent faire leur soumission entre les mains de nos gouverneurs, commandants de divisions militaires, généraux ou administrations civiles.
3. Seront pareillement poursuivis et punis comme fauteurs et complices de rébellion et d'attentats tendant à changer la forme du gouvernement et provoquer la guerre civile, tous administrateurs civils et militaires, chefs et employés dans lesdites administrations, payeurs et receveurs de deniers publics, même les simples citoyens qui prêteraient directement ou indirectement aide et assistance à Buonaparte.
4. Seront punis des mêmes peines, conformément à l'art. 102 du Code pénal, ceux qui, par des discours tenus dans des lieux ou réunions publiques, par des placards affichés ou par des écrits imprimés, auraient pris part ou engagé les citoyens à prendre part à la révolte, ou à s'abstenir de la repousser.
(...)
Donné au château des Tuileries, le 6 mars 1815, et de notre règne le vingtième.
Signé Louis.

 
 
 

- Les nouvelles qui ont donné lieu à la convocation des deux Chambres et à l'ordonnance du Roi, qu'on vient de lire, n'ont été confirmées qu'hier soir fort tard ; ce qui a empêché qu'on ne les rendît aussitôt publiques. En voici le contenu :
« Buonaparte a débarqué le 1er mars près de Cannes, dans le département du Var, avec 1.200 hommes et 4 pièces de canon ; il s'est dirigé sur Digne et Gap, pour prendre, à ce qu'il paraît, la route de Grenoble. Toutes les mesures sont prises pour l'arrêter et déjouer cette tentative insensée. Les troupes qui étaient stationnées à Valence et à Grenoble sont en marche pour aller à sa rencontre. Tout annonce que le meilleur esprit règne dans les départements méridionaux. La tranquillité publique est assurée. »
A ces nouvelles officielles nous ajouterons que quarante soldats détachés par Buonaparte s'étant présentés aux portes d'Antibes, le commandant les a fait arrêter, et jeter dans les prisons de la ville.
Buonaparte a fait aussi sommer la ville de Digne de se rendre et de lui livrer passage : ce qui lui a été également refusé.
Ne trouvant point dans les villes cet empressement sur lequel il avait la simplicité de compter, Buonaparte s'est réfugié sur la crête des montagnes.

 
 
 

- Nous venons de recevoir les nouvelles suivantes :
Marseille, 4 mars.
On n'a appris qu'ici hier le débarquement de Buonaparte. Quoiqu'on doute encore de la nouvelle, les drapeaux blancs ont flotté à l'instant à toutes les fenêtres. Des cris de vive le Roi! ont éclaté. La garde nationale entière a demandé à marcher. Le maréchal Masséna a fait marcher deux régiments sur Digne.

 
 
  Les nouvelles de Grenoble du 6 annoncent que le général Marchand faisait tous ses préparatifs, et qu'il était en mesure de repousser toute attaque. Buonaparte n’avait pas passé Gap.
Tout était tranquille à Lyon hier matin ; la garde nationale et le peuple y sont animés du meilleur esprit ; on y attendait plusieurs régiments.
     
  - Tous les ambassadeurs se sont aujourd'hui présentés chez le Roi, qui, malgré son état de souffrance, a daigné les recevoir. « Messieurs, leur a dit le Roi avec cette grâce qui ne l'abandonne jamais, vous me voyez souffrant, ne vous trompez pas ce n'est pas l'inquiétude, mais la goutte qui me fait souffrir. Rassurez vos Souverains sur ce qui se passe en France : le repos de l'Europe ne sera pas plus troublé que celui de la France. »      
  - Mgr le duc de Berry n'a point quitté Paris. Ce n'est qu'à dix heures ce matin que Mgr le duc d'Orléans est parti pour Lyon. S. A. est accompagnée de tous ses aides de camp. Ce soir Mgr le duc de Berry est allé à l'Opéra. Au moment où S. A. R. a paru dans sa loge, tous les spectateurs se sont levés et ont fait retentir la salle des cris répétés de vive le Roi ! vivent les Bourbons !      

 

On lit dans le Journal de Paris de ce jour :

 
  Paris, 8 mars 1815.
Les nouvelles qui ont donné lieu à la convocation des deux chambres et à l'ordonnance du Roi, insérée dans le Moniteur d'hier, n'ont été confirmées qu'avant-hier soir fort tard, ce qui a empêché qu'on ne les rendît publiques. (...)
Cette dernière tentative prouvera à l'Europe entière l'amour des Français pour le monarque éclairé et vertueux qui ne s'occupe que de leur bonheur et qui leur a rendu le repos et la liberté. Toutes les nuances d'opinion doivent disparaître dans cette circonstance et se confondre dans un sentiment unique, le salut de la patrie et l'attachement au Roi.

 
 
 

- La sixième chambre du tribunal de première instance a prononcé hier le jugement sur le procès entre M. le comte de Saint-Leu et son épouse. Le tribunal, rendant hommage au principe sacré du pouvoir paternel, a établi les considérants de sa décision sur les mêmes motifs que Me Tripier avait développés dans ses divers plaidoyers. Il s'est particulièrement appuyé sur ce qu'il n'existe aucune preuve légale de divorce, de séparation, ni même d'aucun commencement d'instance qui puisse autoriser la justice à mettre des bornes à l'exercice de l'autorité paternelle, et à se rendre arbitre de l'intérêt de l'enfant, intérêt dont le père est le seul juge. En conséquence, passant outre les conclusions de M. le procureur-général, le tribunal a débouté madame la duchesse de Saint-Leu de sa demande, tendante à conserver la garde et la direction de l'éducation du jeune Napoléon-Louis, son fils, qui demeure à la disposition du comte, son père.

 

  Comte de Saint-Leu =
Louis Bonaparte

 

 
 

Bohême.
Prague, 24 février 1815.
Notre gazette publie une lettre particulière dans laquelle on remarque le passage ci-dessous :
« L'impératrice Marie-Louise renonce, en son nom et en celui de son fils, aux duchés de Parme, Plaisance et Guastalla, qui formeront l'indemnité de la ci-devant reine d’Étrurie. Elle renonce en même temps au titre d'impératrice pour reprendre celui d'archiduchesse d'Autriche ; le prince son fils portera également le titre d'archiduc d'Autriche. Elle aura pour apanage les biens allodiaux que le grand-duc de Toscane possède en Bohême, et elle y fixera sa résidence. »

 
 
 

Italie.
Milan, 20 février 1815.
Le roi Joachim renforce ses troupes sur tous les points de leur ligne, et fait chaque jour de nouveaux recrutements ; mais les efforts même qu'il fait pour prendre une attitude imposante prouvent qu'il est loin d'être tranquille.

   

 

Allemagne.
Vienne, 8 mars 1815.
Le prince de Hesse-Hambourg a reçu , dans une lettre impériale, le titre de commandant en chef du royaume d'Italie.
Le Hanovre a acquis en ce moment un accroissement de 300.000 âmes et de 137 milles carrés.

 
 
  - La place de Luxembourg a été déclarée place d'arme fédérale de l'Empire Germanique.
La partie de la Pologne échue à la Prusse portera le nom de grand duché de Posen. Les provinces sur le Rhin qui appartiendront au même état, s'appelleront grand duché du Bas-Rhin, et ses acquisitions en Saxe, grand duché de Saxe.
Le grand duché du Bas-Rhin doit avoir une constitution tout à fait libérale.
On propose pour indemnité à la Bavière, le ci-devant Palatinat du Rhin, avec Manheim et Heidelberg.
On assure que l'Empereur François a accepté la nouvelle couronne impériale d'Allemagne.
Le nouveau royaume d'Italie comprendra lés états ex-Vénitiens, la Lombardie ou le Milanais, la forteresse d'Alexandrie et la légation de Ferrare.
(Journal des Deux-Sèvres, 25 mars 1815.)
 
 

 

 

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