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On lit dans le Journal des Débats de ce jour : |
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Italie.
Florence, 19 février 1815.
On remarque depuis quelque temps un changement dans le système
suivi par notre gouvernement.
Il y a un refroidissement marqué entre notre cour et celle
de Naples. Le roi Joachim nous donne de vives inquiétudes.
Ce prince s'est trop popularisé en Italie pour la tranquillité
des souverains légitimes. Il semble qu'il soit toujours prêt
à appeler les peuples de ces contrées aux armes. On
peut le regarder, si on lui dispute son trône, comme le chef
de cette société de l'Union, qui étend ses ramifications
des Alpes au Vésuve.
Notre cour n'est pas sans inquiétude sur les suites que pourrait
avoir in mouvement dirigé par Murat ; nous n'avons pas
de troupes.
(...)
Les troupes napolitaines se renforcent toujours sur tous les points
de leur ligne. Il paraît que Murat lui-même n'est pas
tranquille ; à tout événement, il continue
le recrutement de son armée.
Le prince Borghèse est parti pour Bologne. |
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Prague
(Bohême), 24 février.
Notre gazette publie une lettre particulière dans laquelle
on remarque le passage suivant :
L’Impératrice Marie-Louise renonce en son nom, et en celui
de son fils, aux duchés de Parme, de Plaisance et de Guastalla,
qui formeront l'indemnité de la ci-devant reine d'Etrurie.
Elle renonce en même temps au titre d'Impératrice,
pour prendre celui d'Archiduchesse d'Autriche.
Le prince son fils portera également le titre d'Archiduc
d'Autriche. Elle aura pour apanage les biens allodiaux que le grand-duc
de Toscane possède en Bohême, et elle y fixera sa résidence. |
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Paris,
6 mars 1815.
Monsieur est parti à cinq heures du matin pour Lyon. On dit
que Mgr le duc de Berry et Mgr le duc d'Orléans partiront
demain matin, le premier pour Besançon, et le second pour
Lyon.
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La santé du Roi va toujours de mieux en mieux. S.M. a présidé
aujourd'hui son Conseil.
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Le corps du maréchal-de-camp Quesnel a été
trouvé, le 4 de ce mois, flottant sur la Seine, entre Boulogne
et Saint-Cloud. Il a été ramené à Pars
hier, et ses obsèques auront lieu demain avec les honneurs
militaires dus à son grade. Ses affaires et sa situation
étaient telles, qu'on ne sait quelle cause assigner à
cette mort prématurée, si affligeante pour les parents
et les amis de ce général. Il résulte du procès-verbal
et de l'examen fait sur-le-champ, par le chirurgien de Boulogne,
qu'il n'a été remarqué sur lui aucune trace
de violence. La même remarque a été faite au
département de la Police où le corps a été
apporté.
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Quesnel
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Le 22 février il est parti de Montauban 195 réfugiés
espagnols, officiers, sous-officiers et soldats, se rendant à
Lorient pour concourir à la formation du régiment
étranger colonial. Ils sont animés du meilleur esprit,
et ils font éclater le plus grand dévouement pour
la nation française et pour le Roi.
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Modes.
Il n'y a point de couleur dominante. Aux toques ont succédé
des capotes ; elles sont moins nombreuses que les chapeaux. Quelques
chapeaux verts ont des liserés lilas ; quelques autres,
des liserés violets ; quelques autres, des liserés
blancs. Le lilas est la fleur la plus commune. Non seulement les fleuristes
l'introduisent dans tous les bouquets à la jardinière,
mais souvent un chapeau n'est orné que de touffes de lilas.
Le nombre des capotes jaunes n'a pas augmenté. Dents de loup,
losanges simples, losanges doubles, réseau ; voilà
les dessins des pailles unies dont les modistes font des approvisionnements. |
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On lit dans le Journal de Paris de ce jour : |
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Paris,
le 7 mars 1815.
- Le conseil des ministres s'est assemblé hier à 3 heures.
Le Roi l'a présidé, et Mgr le duc de Berri y a assisté.
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Hier, à 5 heures du matin, Monsieur, frère du Roi,
est parti pour se rendre à Lyon. S.A.R. Mgr le duc de Berri
partira ce matin à dix heures pour se rendre à la
même destination.
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Les progrès rapides qu'a faits l'industrie commerciale depuis
que l'état actuel des choses fait espérer à
la France une paix durable, surpassent même l'idée
avantageuse que l'on croyait pouvoir s'en faire. La fabrique de
M. Douglas, maintenant sous la raison de Douglas et Bouche, située
île des Cygnes, où l'on construit toutes les machines
propres à la fabrication des draps, casimirs et filatures
pour schals en façon de cachemires, en est une preuve convaincante.
Cet établissement a repris depuis six mois son ancienne activité,
et acquiert de jour en jour plus de vogue. Les assortiments de machines
que l'on y établit, et dont l'importance est bien reconnue,
sont déjà répandus dans plus de cinquante départements,
et le degré de perfectionnement auquel ils sont portés
ne laisse plus rien à désirer.
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Mme Perry, épouse du propriétaire du Morning Chronicle,
qui vient de mourir à Bordeaux, après avoir été
prise en sortant de Lisbonne par une frégate algérienne
qui l'avait conduite à Alger, peut être rangée
dans le nombre des victimes de l'horrible tyrannie de ces pirates,
qu'encourage la faiblesse des nations maritimes de l'Europe. Conduit
à Alger, le bâtiment qui la portait fut relâché,
d'après l'intervention du consul de Suède, et obligé
de partir avec tant de précipitation, qu'il n'eut pas le
temps de faire des vivres. Réduite à errer sur la
mer pendant dix-sept semaines avant d'arriver à Bordeaux,
Mme Perry, dont la santé était déjà
très chancelante, a succombé au malaise et aux privations
d'une navigation aussi longue.
Saxe. |
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Dresde,
28 février 1815.
La Saxe ne pourra plus désormais conserver une indépendance
militaire ; aussi règne-t-il ici une grande consternation
à ce sujet. La partie cédée à la Prusse
étant beaucoup plus fertile que celle qui reste à notre
monarque, et les dettes publiques devant être partagées
suivant le nombre des habitants, on craint que notre pays ne succombe
sous le fardeau de ses dettes. |
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Londres,
le 7 mars 1815.
Émeute à Londres.
Les débats du parlement relatifs à la taxe du blé
ont excité des mouvements populaires. Hier à deux heures
après-midi, environ 20.000 personnes s'attroupèrent
devant la chambre des communes. Le nombre s'accrut tellement qu'à
4 heures il était impossible de passer. Lorsqu'à 5 heures
du soir les représentants se rassemblèrent, l'on entendit
crier de toutes parts : Point de bill sur les grains ! Toutes
les voitures furent arrêtées et visitées ;
celles des pairs passèrent librement, mais la populace maltraita
plusieurs membres de la chambre des communes. A 6 heures, plusieurs
compagnies des gardes du corps se présentèrent sur la
place, mais le tumulte ne cessa pas pour cela. La populace se partagea
vers les 10 heures du soir, en plusieurs bandes. L'une se rendit à
la demeure du grand chancelier Lord Eldon ; quoiqu'il n'eût
pas voté pour le bill en question, ses vitres n'en furent pas
moins brisées. On força son hôtel, en criant :
Point de bill ! Le chancelier fit sortir sa famille
par une porte dérobée ; elle se réfugia
au musée britannique. Puis il amena quatre soldats à
l'aide desquels il parvint à repousser trois cents assaillants
et en arrêta même deux. Une autre troupe commit toutes
sortes de violences dans la maison de Mr. Robinson qui avait proposé
le bill. Fenêtres, portes, meubles, bibliothèque, papiers,
tout fut mis en pièces. Une troisième bande, armée
de débris de chaises et d'autres instruments, se porta à
la demeure du Lord Ellenborough, grand-juge. Elle avait déjà
commencé à briser les vitres, lorsque le Lord parut
sur le balcon et apaisa la multitude. Elle voulut alors attaquer la
maison voisine appartenant au Lord Castlereagh, mais un détachement
des gardes du corps l'en empêcha. Le peuple cria: Pour celui-ci,
il ne nous a pas fait du mal. Dans la nuit, mêmes excès
à l'égard de plusieurs personnes prises pour membres
du parlement.
Ce matin à 11 heures, le peuple s'est rassemblé devant
Westminster-hall, où les habitants de Westminster ont délibéré
sur une pétition contre la taxe du blé. Sir Francis
Burdett monté à la tribune, a parlé avec véhémence
contre cette taxe et a ajouté qu'il n’allait point au parlement
parce que la société dont il est composé lui
déplaisait. A trois heures après-midi, étant
prêt à se mettre en voiture, le peuple l'a traîné
jusqu'à son logis aux cris mille fois répétés
de Vive Burdett. Tous ceux qui passaient en voiture ou à
cheval, ont été forcés de saluer, sous peine
d'être couverts de boue par la populace.
Des détachements de troupes ont parcouru sans cesse toutes
les parties de la ville, et prévenu ainsi de plus grands désordres.
Deux régiments de ligne et plusieurs régiments des milices
sont entrés dans la capitale pour soutenir les gardes à
pied.
Dans tous ces désordres la populace n’avait d'autre but, que
de forcer la chambre des communes à supprimer la taxe du blé.
Mais les perturbateurs n'en faisaient qu'un prétexte pour des
vues particulières.
(Le Conservateur impartial, 31 mars 1815.) |
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Paris,
le 7 mars 1815.
- La ville de Bruxelles est proclamée capitale du royaume
des Pays-Bas. -
- Les journaux de la Belgique sont pleins du récit des fêtes
qui ont eu lieu pour célébrer la création de
la nouvelle monarchie des Pays-Bas. On dit que le nouveau titre
du prince d'Orange sera celui de Roi des Pays-Bas, prince de Liège
et duc de Luxembourg.
- La petite
vérole fait de grands ravages à Rouen. Sur 200 sujets
attaqués de cette maladie , 27 en sont morts. Aucun enfant
vacciné n'en a été atteint.
- La totalité
des souscriptions, pour le rétablissement de la statue de
Henri IV, se monte à 200,141 francs. Les corps de l'armée
s'empressent à l'envi de manifester leurs vœux pour l'érection
d'un monument consacré à la mémoire de S. M.
Louis XVI. Les adresses qui parviennent journellement au ministre
de la guerre sont mises sous les yeux du Roi. Quel hommage plus
touchant pour le cœur de Sa Majesté que celui qui est offert
a la mémoire de l'auguste et infortuné monarque son
prédécesseur ! Sa Majesté a daigné
agréer avec satisfaction cette nouvelle preuve des sentiments
qui animent son armée.
- Le Roi a ressenti une légère attaque de goutte.
Heureusement cette indisposition n'a point de suites. S. M. a repris
le cours des travaux qu'elle consacre, chaque jour, au bonheur de
son peuple.
- Par ordonnance
royale du 6 mars, la chambre des pairs et celle des députés
des départements sont convoquées extraordinairement
au lieu ordinaire de leurs séances. Les pairs et les députés
des départements absents de Paris s'y rendront aussitôt
qu'ils auront connaissance de la présente proclamation.
- Monsieur
est parti le 6 à 5 heures pour Lyon ; Mgr le duc de
Berry et Mgr le duc d'Orléans partiront demain matin, le
premier pour Besançon , le second pour Lyon.
(Journal des Deux-Sèvres, 11 mars 1815.) |
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