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Janvier
1789 |
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Précédent
: Décembre 1788 |
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Jeudi
1er janvier 1789.
Versailles.
- Les Princes, Princesses, les Seigneurs et les Dames de la Cour
ont rendu leurs respects au Roi et à la Reine, à l'occasion
de la nouvelle année. Le Corps-de-ville de Paris
ayant à sa tête le duc de Brissac, gouverneur de la
ville, et conduit par le Marquis de Brézé, Grand-Maître
des Cérémonies, a rempli le même devoir. Pendant
le lever, la Musique du Roi a exécuté une symphonie
du sieur Haran, premier violon, sous la conduite du sieur Martini,
surintendant, en survivance, de la Musique de Sa Majesté.
Sa Majesté a ensuite tenu un chapitre de l'Ordre du Saint
Esprit, au cours duquel Elle a nommé le duc de Chartres chevalier
de cet Ordre. |
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Paris.
- Parution d'une "Lettre au Comte d'Artois", véritable
philippique attribuée à un certain M. Manuel. |
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Manuel
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A partir de
ce jour, ler janvier 1789, en exécution de l'arrêt du
Conseil d'Etat du Roi du 7 décembre 1788, les louis fabriqués
en exécution de l'Edit de janvier 1726, ne seront reçus
et payés aux Changes et aux Hôtels des Monnaies que sur
le pied de 743 livres 17 sols sept deniers le marc. Tous les directeurs
des Monnaies, sans aucune exception, sont autorisés à
fabriquer les nouvelles espèces d'or. |
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Romans.
A l'assemblée des Etats de Dauphiné, M. Mounier
fait lecture des instructions et pouvoirs particuliers à
donner aux députés de la province, notamment de demander
la destruction des entraves qui s'opposent aux progrès de
l'industrie et du commerce. Sur proposition de Mounier, l'Assemblée
décide que les députés jureront sur l'Evangile
d'observer avec zèle, honneur et fidélité toutes
les obligations prescrites par le mandat et les pouvoirs. Le mandat
leur impose de ne siéger aux Etats généraux
que si le Tiers Etat y est en nombre égal aux deux premiers
ordres réunis et si les suffrages y sont comptés par
tête.
Le discours de Mounier excite l’enthousiasme au point que son auteur
est nommé, par acclamation, député aux Etats-Généraux,
avant même que ne s’ouvre le scrutin.
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Mounier
Etats
généraux
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"La Littérature
n'existe plus!", lit-on dans le discours préliminaire
du 1er numéro du "Journal Général de France".
L'auteur en trouve la raison dans la grande question qui occupe les
.Français, et dans laquelle ils mettent non seulement toute
leur vivacité, mais un enthousiasme même qu'il n'était
pas possible de soupçonner. "On oublie tout pour ne
's'occuper que des Etats-Généraux, on ne parle que des
Etats-généraux, on ne rêve qu'Etats-Généraux".
Les seuls ouvrages qu'on achète et qu'on lit, sont les brochures
qui en traitent. "Il n’y a pas de jour où l'on n'en
voie étaler chez les libraires du Palais Royal douze, vingt,
ou même davantage."
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Décès
à Naples de Don Janvier, fils aîné du Roi, âgé
de 8 ans.
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Royaume
de Naples
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Vendredi
2 janvier 1789.
- Publication du «Résultat du Conseil d'Etat du
roi tenu à Versailles le 27 décembre 1788 ».
On y lit que le roi a adopté le principes et les vues développées
dans le rapport du ministre de ses finances, M. Necker, et qu’il
a ordonné en conséquence que les députés
seront au moins au nombre de mille, et que le nombre de ceux du
Tiers Etat sera égal à celui des deux autres ordres
réunis.
Cette décision, qui est considérée comme une
grande victoire du Tiers Etat, suscite la joie et l’espérance,
et de nombreuses illuminations ont lieu à Paris.
Necker, à qui l'on attribue cette victoire, est au sommet
de sa popularité. |
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- Poitiers.
Sur invitation de l’évêque et de l’intendant de la province,
toutes les compagnies et corporations ont nommé des députés
qui s’assemblent pour étudier les possibilités de secourir
les malheureux. Ils votent l’établissement d’un bureau de charité
qui fournirait aux besoins des vrais nécessiteux, tout en les
occupant. Ils espèrent qu’à l’exemple des établissements
similaires d’Amiens, de Bourges, de Chateauroux, le bureau de charité
de Poitiers fera disparaître la mendicité. |
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- Le Journal
de Paris publie une lettre du curé de Ste Marguerite,
paroisse qui comprend tout le faubourg Saint-Antoine et qui n’a,
écrit-il, que la misère en partage lorsque la ressource
du travail vient à manquer. La rigueur de la saison aurait
fait monter le nombre des pauvres de 8 à 30 mille. Il propose
un moyen économique de les nourrir, au moyen de soupe de
pomme de terre et de pain, et demande aux âmes charitables
de l’aider à financer cette opération.
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Journal
de Paris
Faubourg
Saint-Antoine |
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A Vienne,
l'Empereur Joseph II apprend la nouvelle de la prise de la ville
d'Oczakow, le 17 décembre, par ses alliés russes du
prince Potemkin. La perte des Turcs est évaluée à
8.000 hommes .
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Samedi
3 janvier 1789.
- Romans. Clôture de l'assemblée des Etats
de Dauphiné, qui a nommé ses députés,
dont M. Mounier fait partie. L'arrêté pris par l'assemblée
à cette occasion rappelle que "les députés
n'ont pouvoir de paraître que dans une assemblée où
le Tiers aura des représentants en nombre égal aux
deux premiers ordres réunis, où tous les Ordres délibéreront
ensemble, où les suffrages seront comptés par tête.
Ils concourront à la législation de tous les objets
avant de consentir l'impôt ; ils ne souffriront pas que les
communes soient avilies comme aux derniers Etats de Blois".
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Mounier
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- Tours.
Le Cardinal de Rohan, dont on se souvient du rôle qu'il a joué
dans l'affaire du collier, quitte l'abbaye de Marmoutier où
il était en exil depuis septembre 1786. Il se rend d'abord
à Rochefort où sa famille est rassemblée, et
de là il retournera à Strasbourg. Les conditions qui
ont été mises à ce retour sont qu'il n'approchera
pas des lieux où se trouvera la Cour, et qu'à Strasbourg
il ne recevra pas les honneurs dus à sa dignité. |
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Cardinal
de Rohan
Affaire
du collier
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Versailles-.
Par un arrêt du Conseil d'Etat, le Roi suspend jusqu'au 3 février
la séance des Etats de Bretagne. Il ordonne que dans l'intervalle,
les députés du Tiers Etat se retireront dans leurs villes
à l'effet d'y recevoir de nouveaux pouvoirs. Cette décision
a été prise suite aux avis donnés par le comte
de Thiard, gouverneur de la province, sur les dissensions qui se sont
élevées dans les états, et sur la dangereuse
fermentation qui en est le résultat. |
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Etats
de Bretagne |
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Versailles.
- Les Présidents du Parlement de Paris, les Gens du Roi, la
Chambre des Comptes, la Cour des Aides, la Cour des Monnaies et le
Châtelet de Paris rendent leurs respects à leurs Majestés
et à la famille royale, à l'occasion de la nouvelle
année. |
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Le Mercure
de France consacre vingt pages au "Voyage du jeune Anacharsis
en Grèce, dans le milieu du quatrième siècle
avant l’ère vulgaire »", ouvrage de l'abbé
Barthélémy paru à la fin de l"année
1788. |
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Dimanche
4 janvier 1789
Versailles. - Le Roi, par un arrêt du Conseil d'Etat,
a nommé cinq commissaires pour régler toutes les difficultés
qui pourraient survenir au cours de la rédaction et de l'expédition
des lettres de convocation aux Etats-Généraux.
- La Comtesse de Puységur a l'honneur d'être présentée
à Leurs Majestés et à la famille Royale par la
Comtesse de Chastenet de Puységur. |
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Cherbourg.
- La violence du vent ressenti ces trois derniers jours a ébranlé
la chaîne des cônes, ainsi que les ouvrages qui les accompagnent.
Cet événement fait craindre qu'il n'y ait impossibilité
à rendre éternellement inébranlables ces caisses
coniques précipitées dans la rade.
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Cônes
de Cherbourg |
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Pau.
- Le Tiers-Etat du Béarn demande au Roi une réforme
dans le régime des Etats du Pays, et la nomination des députés
aux Etats-Généraux par sénéchaussées.
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- Le général
russe Kamensky remporte une victoire sur les Ottomans dans la région
de Bender. On fait monter la perte des Turcs à 700 tués.
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Lundi
5 janvier 1789.
Paris. - Un
arrêté du Bureau de la Ville rend hommage à
l'action bienfaisante des curés de la capitale et les invite
à une conférence à l'Hôtel de Ville afin
de pourvoir, de concert avec eux, au choix des mesures additionnelles
à prendre pour le soulagement des pauvres. Cette conférence
se tiendra le 9 de ce mois.
Paris. - Le
Journal de Paris publie une lettre du Secrétaire
de la Société Philantropique qui annonce que, grâge
à un don de 1.200 livres remis par les administrateurs de
la Nouvelle Compagnie des Indes, les conditions pour être
admis à recevoir les secours que distribue la Société
seront moins rigoureuses. Ainsi, les ouvriers seront secourus à
partir de 75 ans au lieu de 80 ; les femmes enceintes de leur 5e
enfant (au lieu du 6e) ; les pères de famille qui ont 8 enfants
(au lieu de 10) etc. Les autres conditions seront toujours les mêmes,
c'est-à-dire qu'il faut être ouvrier ou homme de peine,
pauvre et honnête.
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Rouen.
- Rentrée de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie.
M.. Yver de la Bruchollerie, second-Avocat-général du
Roi, dans son discours, a traité de l'esprit public auquel
les Etats-Généraux doivent donner naissance, et de qui
il faut attendre le terme des malheurs accumulés sur la France
par l'esprit particulier ou l'intérêt personnel. M. le
Couteulx, premier président, fait le tableau des avantages
que la Nation doit retirer des Etats-Généraux, et auquel
semblent s'opposer ceux qui, poussés par un vil intérêt
personnel, osent élever un mur de séparation entre les
trois Ordres.
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Mardi
6 janvier 1789.
Versailles.
- Des lettres patentes du Roi (régistrées en Parlement
le 16) nomment le premier président du Parlement de Paris,
le président de la Tournelle, deux conseillers de grand-chambre,
le premier avocat-général et le procureur-général,
4 conseillers d'Etat et 2 maîtres de requêtes, pour
s'assembler chez M. le Garde-des-Sceaux, et s' occuper, un jour
de chaque semaine, des moyens d'abréger les longueurs et
diminuer les frais de procédure civile et criminelle.
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Cherbourg.
- Au cours d'une violente tempête, 7 navires se sont échoués
à l'entrée du port. 3 d'entre eux avaient pris leur
mouillage trop près de terre, les 4 autres manquaient de pilotes
et avaient de mauvais câbles. |
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Brest.
Trois navires chargés de vivres sont expédiés
au secours de bâtiments en détresse qui cherchent vainement
à gagner les ports de France. Ces bâtiments, aperçus
à l’ouvert des caps par le capitaine du Prince Boudakan,
seraient au nombre de 30 à 40. |
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Besançon.
- La chambre de la Noblesse des Etats de Franche-Comté émet
une protestation contre le résultat du conseil d'état
du 27 décembre, qui a accordé le doublement du Tiers.
Mais 22 gentilshommes membres de cette chambre refusent d'y adhérer..
Sur le refus d'insérer leurs réclamations sur le registre,
ils déposent chez un notaire de la ville un acte attestant
leur soumission aux volontés du Roi.
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Antibes.
- La ville et ses environs subissent de grandes chutes de neige
accompagnées de tonnerre, d’éclairs et d'un vent violent.
Cet orage cause de grands désastres dans ces parages.
Depuis le Cap Noir jusqu'à Saint-Tropez, la mer est couverte
de débris qui annoncent des naufrages. La violence de l'orage
a arraché et ébranlé dans tous les environs un
grand nombre d'oliviers, d'orangers et de citronniers. |
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Mercredi
7 janvier 1789.
- Le Parlement
de Besançon approuve la protestation de la noblesse de Franche-Comté
contre le résultat du Conseil du 27 décembre. |
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- Rennes.
Le Comte de Thiard, commandant de la province de Bretagne, notifie
aux Etats l'arrêt du Conseil du 3 janvier qui suspend leurs
délibérations jusqu'au 3 février. Le Clergé
et la noblesse protestent contre ce coup d'autorité et décident
de n'y avoir aucun égard, et de poursuivre les séances.
Mais le Tiers refuse de se joindre aux deux premiers ordres. |
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Le Journal
de Paris publie une lettre de Parmentier qui, pour obvier au
manque de céréales, propose son pain de pommes de terre.
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Parmentier |
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Dijon.
Clôture de l'assemblée de la Noblesse de Bourgogne. Elle
proteste d'avance contre tout ce qui pourrait être résolu
aux Etats-Généraux si on y vote autrement que par Ordre.
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Bordeaux.
L’assemblée des 130 décide d’établir une garde
bourgeoise, et demande au commandant du Château Trompette d’envoyer
des patrouilles aux environs de la ville pour empêcher qu’on
ne dévaste les vignes, et qu’on ne coupe les arbres pour faire
du feu. |
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- Romans.
Un officier communique au président de l’assemblée des
Etats de Dauphiné une lettre du ministre des finances par laquelle
il l’informe que le Dauphiné enverra 24 députés
aux Etats Généraux, dont 12 des deux premiers ordres
et 12 du Tiers Etat. L’assemblée, qui a déjà
procédé à l’élection de 30 députés,
arrête que les six députés excédentaires
ne seront considérés que comme suppléants. |
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Paris.
Au Théâtre français, une comédie nouvelle,
en vers et en cinq actes, intitulée le Présomptueux
ou l’Heureux Imaginaire, ne réussit pas. Elle a dû
être arrêtée au commencement du 3e acte. Le tumulte
excessif du parterre, qui semblait avoir décidé dès
le premier acte que la pièce n’irait pas jusqu’à la
fin, n’a permis d’entendre que quelques vers de loin en loin. |
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Finlande
: Arrestation d'officiers suédois qui ont marqué leur
opposition à la guerre avec la Russie. |
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Jeudi
8 janvier 1789.
Paris.
- Au cours d'une assemblée générale, les
actionnaires de la Caisse d'escompte votent unanimement de prêter
25 millions au gouvernement à 5% d'intérêt,
remboursables dans 15 mois. Au cours de la même séance,
ils votent un secours de 50.000 livres en faveur des malheureux
dont la rigueur extrême de la saison augmente encore les besoins.
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Fontainebleau.
- Au cours de la nuit, le feu a pris dans l'orangerie du château.
L'incendie a endommagé la chapelle et réduit en cendres
l'appartement du Dauphin.
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Rennes.
- Devant l'attitude décidée du Tiers-État
qui refuse de se joindre aux ordres privilégiés, et
qui a décidé d'obtempérer à l'arrêt
du Conseil du 3 janvier qui suspend les Etats, la Noblesse unanime
fait serment de ne jamais prendre part à aucune administration
autre que celle déjà établie, et qui porterait
la moindre atteinte à la constitution de la Province.
Le Clergé fait le même serment, et les deux Ordres arrêtent
de ne pas désemparer de la salle des Etats jusqu'au retour
du Tiers, et de faire au Roi des remontrances et supplications sur
l'état fâcheux de la province. Le même jour, le
Parlement de Rennes rend un arrêt qui condamne au feu différentes
brochures favorables à la cause du Tiers, et qui interdit toutes
les assemblées de corps, corporations, communes, etc... |
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Calais.
La mer est couverte de glaces sur une distance de 2 lieues depuis
la côte. Les communications avec Douvres sont interrompues.
De temps immémorial on n'a vu un pareil effet
du froid. |
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lle de
Ré. La mer est gelée jusqu'au delà du mouillage
ordinaire des plus grands navires. Au moment où s'élève
une petite bise, tout le banc de glace devant La Flotte, long de plus
de 3 lieues, s'ébranle et entraîne plus de 40 embarcations
dont plusieurs sont perdues. |
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Vendredi
9 janvier 1789
Rennes.
- Un imprimé, affiché en plusieurs endroits de la
ville porte ce titre provocant : "Arrêt du Conseil
d'Etat du peuple, qui casse et annule l'arrêt du parlement
du 8 janvier". Cette affiche dénonce violemment
la collusion entre le Parlement, tout composé de nobles,
et la Noblesse ; elle voit dans l'arrêt du 8 la preuve de
ce que la Justice se trouve entre les mains exclusives d'un ordre
privilégié, qui a la faiblesse de s'en servir en sa
propre faveur.
Dans la salle des Etats, le comte de Boisglin, avec 846 nobles signe
une protestation contre l'arrêt du conseil du 3 janvier. Cette
protestation porte que tout gentilhomme qui consentirait à
être membre d'une assemblée qui ne serait pas avouée
par l'Ordre de la Noblesse, serait regardé comme déshonoré
et traité comme traître à la patrie. 104 gentilshommes
âgés de moins de 25 ans ont également signé
-pour adhésion- ce document.
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Rouen.
- Le duc de Coigny, l'air de France, Commandeur des Ordres du roi,
prête serment au Parlement en qualité de Grand-Bailli
de Caen, et prend séance à la Cour en qualité
de Pair. |
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Paris.
- Le Journal de Paris annonce que le Ministre a fait donner
des ordres pour que l'on porte à l'hospice du gouvernement,
rue Neuve St-Paul n° 9 les personnes qui se trouveraient saisies
de froid au point de ne plus donner aucun signe de vie Celles qui
n'auront que des membres gelés recevront aussi gratuitement
les soins que leur situation exigera. |
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- Le Parlement
mande le Lieutenant général de police, et renouvelle
ses plaintes contre les maisons de jeux que la police tolère
malgré un arrêt de 1781, sous prétexte d'en distribuer
les bénéfices aux pauvres. Le Parlement a demandé
à M. de Crosne une liste exacte de ces tripots, pour reprendre
sous huitaine le cours de cette affaire. Au cours de la même
séance, les Pairs ont refusé d'enregistrer la déclaration
du Roi portant nomination des Commissaires du Conseil de la Cour pour
procéder à la réforme des lois criminelles. |
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Samedi
10 janvier 1789
Rennes.
- L'Ordre de la Noblesse décide de faire imprimer, à
l'intention des paroisses qui ne parlent pas la langue française,
une traduction en langue bretonne de la protestation de la veille.
Cette pièce porte l'avis suivant:
"L'Ordre de la Noblesse, après avoir proféré
le serment solennel de ne participer à aucune administration
qui serait contraire à la constitution, croit devoir faire
connaître ses vrais sentiments au Peuple qu'on veut tromper.
Les intérêts de cette partie précieuse de la
nation ont toujours été chers à l'Ordre de
la Noblesse ; et s'ils sont lésés dans la répartition
générale des impôts, ledit Ordre déclare
qu'il est dans son coeur d’écouter et de discuter leur demande
avec la sagesse, la justice et le désintéressement
qui font la base de ses sentiments. Si cette discussion n'a pas
encore eu lieu, l'Ordre du Tiers y a seul mis obstacle."
- Le Parlement de Rennes décide de confier l'enquête
sur "l'Arrêt du Conseil d'Etat du Peuple"
au Procureur du Roi.
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Paris.
- Publication, comme tous les jours, de plusieurs brochures, parmi
lesquelles : "Lettre d'un avocat de Paris, ou modestes observations
sur la 3e question traitée dans le rapport fait au Roi par
le ministre de ses finances, touchant l'admission des nobles pour
députés du Tiers-Etat dans l'assemblée prochaine
des Etats-Généraux". |
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- Le
Journal Général de France annonce la parution
d'un ouvrage attendu avec impatience, et qui est le fruit d'un travail
de plus de trente ans : "Le Voyage du jeune Anacharsis en
Grèce, dans le milieu du quatrième siècle avant
l'ère vulgaire." "M. l'Abbé Barthélémy,
écrit le Journal, y a fondu la plus vaste érudition,
mais avec un goût exquis, un style pur, correct, élégant
; en un mot, c'est un ouvrage qui fait autant d'honneur à M.
l'Abbé Barthélémy qu'à notre siècle."
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Journal
Général de France
Voyage
du jeune Anacharsis en Grèce
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Varsovie.
Proposition, à la Diète polonaise, de demander aux Russes
de retirer toutes leurs troupes de Pologne. |
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Angleterre.
Londres. Un effondrement des glaces engloutit 11 personnes qui
s’étaient imprudemment avancées sur la Tamise, près
du pont de Londres. |
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Dimanche
11 janvier 1789
Versailles.
Le Conseil d'Etat du Roi rend un arrêt pour encourager l'importation
en France des blés et farines. Il sera payé à
tous les négociants français ou étrangers qui
importeront en France des blés et farines venant des divers
ports de l'Europe une gratification de 15 sols par quintal de froment,
de douze sols par quintal de seigle et de vingt sols par quintal
de farine. Cet arrêt, que le Roi a pris pour le soulagement
de ses peuples, fait suite à celui du 23 novembre dernier
qui accordait des primes pour l'introduction des blés et
farines provenant des Etats-Unis de l'Amérique.
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Etats-Unis
de l'Amérique |
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Paris.
Les Pensionnaires du Collège des Grassins tiennent une
assemblée de charité dans la chapelle du collège.
La quête, prise uniquement sur les étrennes des écoliers,
rapporte 650 livres et sert à visiter et à soulager
un certain nombre de familles malheureuses que le curé de la
paroisse a été prié de faire connaître.
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Rouen.
En la grande salle du Palais se tient une assemblée des notables.
Reconnaissant qu'il ne reste plus de fonds suffisants pour subvenir
aux besoins des malheureux que la rigueur de la saison et la cessation
des travaux ordinaires réduisent à la plus extrême
misère, et inquiète des excès commis récemment
contre la tranquillité publique et la sûreté des
propriétés, l'assemblée demande au Parlement
de prendre des mesures pour éviter le renouvellement des excès.
Elle arrête également d'ouvrir une souscription volontaire
en faveur de tous les pauvres ouvriers et journaliers manquant de
travail. |
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Lundi
12 janvier 1789
Besançon.
Le Parlement mande le notaire qui a reçu la protestation
des 22 gentilshommes le 6 janvier, et le force à le déposer
au greffe. Un arrêt du Parlement en supprime les actes de
dépôt. Le peuple attroupé voyant dans le Parlement
les défenseurs des privilèges de la Noblesse, veut
s'en prendre aux magistrats. Les 22 gentilshommes dissident de la
Noblesse usent de leur crédit sur le peuple pour le calmer,
et ils envoient un courrier au Roi pour lui exposer la situation.
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Lyon.
Le Rhône, dont les eaux très basses avaient facilité
la congélation, commence à dégeler.
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Paris.
Le Parlement rend un arrêt qui interdit les jeux de hasard,
notamment le quinze et le trente-et-quarante. On dit que ce n'est
que pour donner le change à l'impatience du peuple que le Parlement
a chargé le procureur Général d'informer contre
les tripots de jeu ; il est vrai que ceux-ci se sont multipliés
avec une frénésie sans pareille.
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Rouen.
Un arrêt du Parlement défend les attroupements,
d'attenter aux propriétés, d'arrêter blés,
farines ou pains et de s'en emparer, de couper et d'enlever aucuns
bois, sous les peines les plus sévères, même celle
se mort le cas échéant. Il interdit rigoureusement toute
forme de mendicité, et enjoint à tous, ceux qui sont
en état de travailler de se présenter à l'hôtel
de ville ou à leur curé, pour être employés
aux ateliers de charité. Cet arrêt fait suite à
la demande formulée hier par l'assemblée des notables.
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Mardi
13 janvier 1789.
Début
du dégel à Paris.
Les députés composant la commission intermédiaire
provinciale de l'Orléanais font au Roi une adresse de remerciement
pour la convocation des Etats-Généraux.
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Mercredi
14 janvier 1789.
Débâcle
de la Loire à Roanne. De nombreux bateaux sont détruits
et le pont de bois est fort endommagé. |
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Paris.
- Première représentation, au Théâtre Italien,
des "Deux petits Savoyards", comédie en un acte;
en prose, mêlée d'ariettes. La pièce connaît
un grand succès, et le public en demande les auteurs ; un comédien
vient annoncer que la pièce est de M. de Marsollier, et la
musique de M. d'Aleyrac. |
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Vendredi
16 Janvier 1789.
Rennes.
- Refusant toujours d'obéir à l'arrêt du Conseil
du 3 janvier, qui suspend la tenue des Etats de Bretagne, les membres
de l'Ordre de la Noblesse poursuivent l'occupation de la salle des
Etats. Il s'y trouve en permanence 12 gentilshommes qui sont relevés
de 24 en 24 heures.
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A Lyon, le
Rhône déborde, mais il rentre assez rapidement dans son
lit. |
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Angleterre.
Devant l'aggravation des troubles mentaux dont souffre le roi Georges
III, le Premier ministre Pitt propose aux Communes de confier au
Prince de Galles la régence du Royaume, mais avec d'importantes
restrictions.
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Samedi
17 janvier 1789.
Lyon.
La débâcle de la Saône emporte le pont de Serin.
A la Charité sur Loire, 7 arches du pont sont renversées
par les glaces, et 2 villages voisins sont submergés.
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Espagne.
A Madrid, Charles IV est proclamé roi d'Espagne. Fils aîné
de Charles III, mort le 14 décembre dernier, le nouveau souverain
est âgé de 40 ans. |
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Pologne.
A Varsovie, N. Potocki propose à la Diète
de casser le Conseil Permanent, détenteur du pouvoir exécutif
et symbole de la sujétion à la Russie. Le Roi met
l'assemblée en garde contre une démarche imprudente.
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Dimanche
18 janvier 1789.
A Paris, la
débâcle de la Seine se fait sans aucun incident. 1es
inondations qui ont lieu dans les environs d'Orléans font
craindre de .nombreuses victimes.
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Lundi
19 janvier.
Varsovie.
La Diète polonaise, par 122 voix contre 12 décide
de casser le Conseil Permanent. |
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Bruxelles.
Les Gouverneurs Généraux font afficher une dépêche
du souverain, l'empereur Joseph II d'Autriche, qui porte que, irrité
par le refus du tiers ordre de Brabant de consentir aux impôts,
il révoque l'amnistie accordée suite aux troubles
de la province, et qui annonce l'emploi de la force militaire pour
la perception des impôts.
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Mardi
20 janvier 1789.
Rennes.
Les étudiants en droit et les jeunes gens de la ville
s'assemblent au mépris de l'arrêté du 8 janvier.
Versailles. Un arrêt du Conseil d'Etat du Roi approuve
les arrêts pris par le Parlement de Rennes, mais permet aux
communes de Bretagne de choisir un certain nombre de députés.
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Mercredi
21 janvier 1789.
Perpignan.
La Noblesse du Roussillon demande de supporter proportionnellement
les impôts, sans aucune exemption.
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Aix.
Contre l'avis de Mirabeau, la Noblesse de Provence défend à
ses députés de consentir au vote par tête, et
leur enjoint de se retirer dans ce cas.
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Un arrêt
du Conseil d'Etat du Roi casse l'arrêt du Parlement de Besançon
du 12 janvier. Le Roi déclare qu'il approuve la conduite des
22 dissidents de la noblesse de Franche-Comté .
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.L'édit
de novembre 1787 qui accorde aux non-catholiques un état-civil
est prorogé jusqu'au 1er janvier 1790. |
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Le Parlement
de Toulouse demande pour le Languedoc des Etats vraiment représentatifs
et constitutionnels. |
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Varsovie.
La Diète, débarrassée de la crainte de voir
subsister le Conseil Permanent, consent à un emprunt de 10
millions pour le trésor de la Couronne, et de 3 millions
pour celui de la Lithuanie.
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Jeudi
22 janvier 1789.
Publication
à Paris d'un "Précis de vues générales
en faveur de ceux qui n'ont rien pour les mettre sous la sauvegarde
de la bienfaisance publique et de la constitution de l'Etat".
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Vendredi
23 janvier 1789.
A Lisbonne,
des pluies impétueuses provoquent des inondations; plusieurs
personnes sont noyées. Un ouragan violent, qui succède
à une aurore boréale, cause de grands dommages aux
navires ancrés dans le port.
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Samedi 24 janvier 1789.
Le Roi, par lettres patentes, supprime la capitainerie
des Chasses du Gouvernement de Flandres, parce qu'elle prive les
seigneurs des terres sur lesquelles elle s'étend du droit
de chasse qui leur appartient.
- Lettre du Roi pour la convocation des Etats Généraux
à Versailles, le 27 avril 1789, et règlement fait
par le Roi pour l'exécution des lettres de convocation. Ces
documents ne seront rendus publics que le 6 février).
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Varsovie.
Lecture à la Diète polonaise d'une nouvelle lettre
à l'ambassadeur de Russie pour demander le retrait des troupes
russes.
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Dimanche 25 janvier 1789.
A Tours, quatre arches du Pont Neuf s'écroulent.
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Lundi
26 janvier 1789.
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Rennes. Un millier d'hommes de la classe la plus basse, laquais,
porteurs de chaise, soudoyés par la noblesse, s'attaquent
aux étudiants. Les combats sont très violents. (Journée
des Bricoles.) |
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Chateauroux
. Les trois Ordres de la
ville demandent la délibération en commun aux Etats-Généraux,
et que les voix soient comptées par tête. Ils demandent
l'égalité devant l'impôt, et le Clergé
et la Noblesse déclarent renoncer à tout privilège
pécuniaire et exemption.
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Paris.
Mort de M. Lefèvre d'Ormesson, premier Président
du Parlement de Paris.
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Genève.
L'augmentation du prix du pain provoque une émeute à
Genève. Le peuple pille les boulangers et vide les boutiques.
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Bruxelles.
Une députation des Etats du Brabant va remettre au ministre
l'expression de leur repentir et de leur soumission à l'Empereur.
Mais les Etats du Hainaut persistent dans leur
refus de consentir à l'impôt. |
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Varsovie. L'ambassadeur
de Russie répond à la lettre de la Diète en écrivant
:"L'indépendance et la liberté de la sérénissime
République sont des vérités trop incontestables
pour qu'elles aient besoin d'être rappelées, et qu’elles
puissent jamais être exposées au moindre doute." |
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Suède.
A Stockholm, proclamation de la convocation de la Diète.
L'ouverture des séances est fixée au 2 février.
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Mardi
27 janvier 1789.
Les incidents
se poursuivent à Rennes, où les étudiants sont
renforcés d'ouvriers de tout état. Les combats acharnés
font deux morts, dans les rangs de la noblesse selon les uns, du
Tiers-Etat selon les autres. |
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Le Parlement
de Besançon rend un arrêt pour le maintien des anciennes
formes aux Etats-Généraux : chaque Ordre doit avoir
le même nombre de députés, et le vote doit se
faire par Ordre.
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Reprise de
l'émeute à Genève. Plusieurs personnes sont tuées.
Le calme se rétablit lorsque les magistrats ramènent
le pain à l'ancien prix, et promettent une amnistie générale.
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Autriche.
La glace se rompt dans le lit principal du Danube à Vienne,
et emporte plusieurs arches des ponts extérieurs.
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Mercredi
28 janvier 1789.
Le Parlement
de Rennes entame une procédure criminelle relativement aux
émeutes des 26 et 27 de ce mois. Mais deux autres juridictions,
le Présidial et le Juge de Police, ont également commencé
une instruction, chacun de son côté.
A la nouvelle des affrontements de Rennes, les jeunes gens de Nantes
décident de porter assistance au Tiers Etat de Rennes.
Plusieurs centaines d'entre eux se mettent en route le jour même.
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Versailles.
Des députés du Tiers-Etat de Bordeaux, qui sont présentés
au roi, le remercient au nom des citoyens de leur ville pour le résultat
du Conseil d’Etat du 27 décembre. |
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Le Dauphin
éprouve des convulsions très inquiétantes.
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Jeudi
29 janvier 1789.
M. Bochard
de Saron, pourvu de la charge de premier président du Parlement
de Paris, fait ses remerciements au Roi.
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Vendredi
30 janvier 1789.
Un arrêt
du Conseil précise des points restés obscurs dans
l'arrêt du 20 janvier. Le Tiers-Etat des villes de Bretagne
pourra choisir 94 nouveaux députés, qui, avec les
47 ordinaires, formeront le total de 141. |
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Paris.
Au Parlement de Paris, MM. Freteau, d'Espremenil, l'abbé
Sabatier et l'abbé Le Coigneux font une dénonciation
violente contre M. Necker ; ils lui reprochent l'emprunt de 25 mlllions
sur la caisse d'Escompte, fait sur des fonds de l'Etat déja
engagés, ainsi que de fomenter des divisions entre les Communes
et les nobles.
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Samedi
31 janvier 1789.
Le Parlement
de Besançon réplique à l'arrêt du Conseil
du 21 janvier et déclare qu'il n'a fait supprimer les actes
de dépôt que pour prévenir une association illégale.
Dans une lettre au Roi, la Noblesse de Provence dénonce ceux
qui "tendent au renversement des principes de la monarchie,
et veulent établir l'égalité des rangs et des
propriétés". |
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Pays-Bas
autrichiens. Dissolution, à Mons, des Etats du Hainaut,
et publication d'une ordonnance par laquelle tous les privilèges
et concessions faits à la province sont révoqués.
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