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          |  | La 
              brigade Bylandt à Waterloo |  |  |  |   
          |  | Cet 
              article est paru en 1999 dans le n°2 des "Carnets de la 
              Campagne", ("Le Chemin d'Ohain"). |  |  |  |   
          |  | Le 25 mars 1815, le corps d'armée mobile du royaume des Pays-Bas 
              reçut son organisation : l'infanterie de l'armée était 
              divisée en trois divisions, chacune d'elles divisée 
              en deux brigades. La 1re division était commandée 
              par le général Stedman, la 3e par le général 
              Chassé.
 La 2e division devait être commandée par le général 
              Perponcher, qui était à ce moment ministre des Pays-Bas 
              à Berlin. Sa première brigade était placée 
              sous les ordres du colonel Bylandt. Elle était composée 
              du 7e bataillon de ligne (belge), du 27e bataillon de chasseurs 
              (hollandais) et des bataillons de milice 5, 7 et 8 (hollandais). 
              La batterie à cheval du capitaine Bijleveld (8 pièces) 
              était attachée à la brigade. Le 8 avril, le 
              colonel van Zuylen fut nommé chef d'état-major.
 La position de la brigade Bylandt au moment de l'attaque du corps 
              de d'Erlon, et le rôle qu'elle a joué dans le cours 
              de la journée, est un des points de controverse de l'histoire 
              de la bataille de Waterloo.
 
 
 |  |  |  |   
          |  | Le 
              matin du 18 juin, la brigade Bylandt, très affaiblie par 
              les combats du 16 aux Quatre-Bras, était disposée 
              en avant des lignes alliées, le long du chemin d'Ohain. Personne n'a expliqué jusqu'à présent, de façon 
              satisfaisante, pourquoi cette brigade était placée 
              ainsi, comme une victime désignée aux coups de l'artillerie 
              française.
 Il était légitime, de la part de Wellington, de se 
              méfier de la fidélité des troupes belges et 
              hollandaises : elles avaient lutté, pour une bonne partie 
              d'entre elles, dans les rangs de l'armée française, 
              et la fraternité d'armes crée des liens qu'il ne faudrait 
              pas sous-estimer. De plus, l'histoire récente avait montré 
              que les serments et les traités ne sont pas des garanties 
              suffisantes contre les changements de parti quand des sentiments 
              nationaux sont en jeu : les troupes espagnoles de la Romana, 
              les contingents allemands en Espagne, les troupes saxonnes à 
              Leipzig avaient montré que des unités pouvaient changer 
              de camp à des moments inopportuns, parfois même sur 
              le champ de bataille.
 
 |  |  |  |   
          |  | Mais la brigade Bylandt est-elle restée sur sa position exposée, 
              en avant du chemin d'Ohain, jusqu'au moment de l'attaque du corps 
              de d'Erlon ?
 Le général Gomm, à l'époque lieutenant-colonel 
              et "assistant Quarter-Master General to the 5th division" 
              (sous-chef d'état- major), déclare dans une de ses 
              lettres à Siborne (5 janvier 1837) :
 "La brigade des Néerlandais était certainement 
              en ligne avant l'avancée des colonnes françaises, 
              et considérablement en bas du versant, de sorte que les canons 
              de Rogers tiraient au-dessus de leur tête, d'abord en réponse 
              à la canonnade française, ensuite contre les colonnes 
              lorsqu'elles avancèrent, et que, arrivées dans le 
              fond, elles commencèrent à monter notre colline. Ces 
              Néerlandais étaient, sans aucun doute, très 
              exposés : quatre-vingt pièces de canon ouvrant 
              le feu sur eux à portée de pistolet, ou peu s'en faut. 
              Ce n'est pas moi qui les ai placés là, et je ne me 
              souviens pas de façon précise de l'ordre dans lequel 
              ils étaient placés."
 |  |  |  |   
          |  | Quant au général Kennedy, chef d'état-major 
              de la division Alten, il ne s'expliquait pas non plus pourquoi la 
              brigade Bylandt avait été ainsi disposée en 
              avant de la ligne, où elle était directement exposée 
              au feu de la grande batterie, et destinée à recevoir 
              seule le premier effort des colonnes françaises :
 "Pourquoi la brigade Bylandt ne fut-elle pas retirée 
              en arrière du chemin de Wavre, et placée entre les 
              brigades et Kempt, c'est ce qui reste, autant que je sache, inexpliqué."
 C'était, pour Kennedy, une des grandes fautes de Wellington.
 Ces deux officiers supérieurs anglais sont évidemment 
              des témoins bien placés, et leur témoignage 
              est à prendre en compte.
 
 |  |  |  |   
          |  | Mais il ne concorde pas avec plusieurs témoignages de source 
              néerlandaise.
 Pour le colonel van Zuylen, qui rédige le 25 octobre 1815 
              une "Relation historique de la 2e division aux batailles 
              des Quatre-Bras et de Waterloo", toute la brigade et l'artillerie 
              de l'aile droite "firent, à midi, un mouvement en 
              arrière".
 Ceci contredit évidemment l'affirmation de Gomm qui dit que 
              la batterie Rogers tirait au-dessus de la tête des Néerlandais, 
              d'autant plus que Van Zuylen précise que ce mouvement se 
              fit "afin de ne pas gêner les canons anglais placés 
              derrière elles et de ne pas être exposées aussi 
              à découvert au feu de l'ennemi".
 
 |  |  |  |   
          |  | De Bas et de T'Serclaes, qui s'étaient donné pour 
              mission de laver l'honneur des troupes néerlandaises souillé 
              par les allégations de Siborne, y virent la preuve irrécusable 
              que ces troupes n'avaient pas pu se débander comme le prétendaient 
              tant d'auteurs anglais. Pour ces deux auteurs, quoi de plus fiable 
              qu'un rapport officiel ?
 Cette façon de voir est évidemment rassurante. Il 
              n'est cependant pas certain que le rapport de Van Zuylen contienne 
              toute la vérité, et l'on peut imaginer qu'il ait voulu 
              user de diplomatie : il n'était peut-être pas 
              très avisé, après la victoire, d'insister sur 
              la façon peu courtoise dont Wellington avait traité 
              les troupes des Pays-Bas, qui s'étaient pourtant honorablement 
              comporté et avaient montré qu'elles ne méritaient 
              pas la méfiance dont elles étaient l'objet.
   |  |  |  |   
          |  | Il y a tant 
              de témoignages qui concordent avec celui de Van Zuylen, qu'il 
              faudrait se rallier à l'idée que la brigade Bylandt 
              avait été mise à l'abri derrière le 
              chemin ... s'il n'y avait pas autant de témoignages pour 
              dire le contraire.  |  |  |  |   
          |  | Quant aux récits de Napoléon, ils ne nous permettront 
              pas de trancher la question. Dans le récit publié 
              en 1818 sous le nom de Gourgaud, on lit :
 "Tous les tirailleurs ennemis évacuèrent 
              le bas du rideau; l'ennemi plaça ses masses en arrière 
              des crêtes des hauteurs pour s'en abriter, et diminuer les 
              pertes que lui causait notre artillerie."
 Dans le troisième récit, les Mémoires 
              de 1820, on lit :
 "Quatre-vingt bouches à feu vomirent bientôt 
              la mort sur toute la gauche de la ligne anglaise ; une de ces 
              divisions fut entièrement détruite par les boulets 
              et la mitraille."
 
 |  |  |  |   
          |  | Dans tous 
              les cas de figure, la position avancée de la brigade Bylandt, 
              au moins avant le début de l'action, constitue une énigme. 
              S'agissait-il d'un appât présenté à l'armée 
              française? Il est un fait que les colonnes françaises 
              semblent avoir convergé vers l'endroit où se trouvait 
              la brigade néerlandaise. Celle-ci ne pouvait évidemment 
              pas tenir la position, et n'avait qu'une seule chose à faire, 
              c'était de se replier, en plus ou moins bon ordre. La brigade Bylandt se trouvait en bataille sur deux rangs (d'après 
              le système anglais) et reçut le premier choc des colonnes 
              françaises, auquel elle n'était évidemment 
              pas en force de résister.
 Il s'agissait d'ailleurs de jeunes troupes, même si leur encadrement 
              était expérimenté. D'après les différents 
              récits des protagonistes néerlandais, le centre fut 
              enfoncé, tandis que les pelotons des ailes se serraient contre 
              les troupes qui étaient le plus proche d'eux. Il n'y avait 
              probablement rien d'autre à faire.
 Tout ce qui s'est passé après reste très confus, 
              et il dut y avoir autant de réalités différentes, 
              qu'il y eut de portions du terrain d'affrontement. Bousculade, corps 
              à corps, reculs, charge de la cavalerie anglaise, le tout 
              noyé dans la fumée des combats...
 Les témoignages rassemblés dans cet ouvrage (*) doivent 
              aider le lecteur à se faire sa propre idée.
   |  |           (*) 
              Les Carnets de la Campagne, n° 2,
 Le Chemin d'Ohain.
 |  |   
          |  | Le résultat 
              final fut que les colonnes françaises furent rejetées 
              dans le vallon par l'infanterie et la cavalerie britanniques. et 
              qu'une partie des troupes néerlandaises prit part à 
              la poursuite, alors qu'une autre partie avait reculé jusqu'à 
              sa réserve, constituée par le 5e bataillon de milice. 
              
 |  |  |  |   
          |  | Mais pour 
              Siborne, les troupes néerlandaises s'étaient complètement 
              débandées, au point que les Britanniques indignés 
              voulaient leur tirer dessus. Il est vrai qu'il leur accordait des 
              excuses :"Les Hollando-Belges ayant été mis en ligne 
              sur le versant extérieur, où, du fait qu'ils étaient 
              les seules troupes de l'aile gauche alliée si distinctement 
              visible pour l'ennemi, ils furent particulièrement exposés 
              aux effets destructeurs du formidable rassemblement des batteries 
              françaises, qui continuèrent à tirer au-dessus 
              des colonnes qui attaquaient. Les pertes de la brigade Bylandt le 
              16 avaient déjà diminué, et désorganisé 
              dans une certaine mesure, ses rangs, mais celles qu'elle éprouva 
              à cette occasion furent terribles, et les nombreuses brèches 
              qui furent faites si rapidement dans cette ligne, ainsi que le grand 
              nombre d'officiers supérieurs qu'ont vit tomber, ne pouvaient 
              pas manquer de produire un effet néfaste sur ces troupes 
              inexpérimentées. La confiance qu'ils pouvaient avoir 
              dans leur potentiel de résistance avait été 
              également considérablement ébranlé, 
              par le fait qu'ils avaient été déployés 
              sur deux rangs, au lieu de leur avoir permis de se former sur trois 
              rangs, ainsi qu'ils y avaient été habitués. 
              Dans cette affaire, Perponcher eut deux chevaux tués sous 
              lui, Bylandt fut blessé, ainsi que les colonel Van Zuylen 
              van Nyefelt, le lieutenant-colonel Westenberg, qui commandait le 
              5e bataillon de milice hollandaise, et divers autres officiers. 
              Si les soldats britanniques avaient été conscients 
              de toutes ces circonstances, leurs sentiments envers les Hollandais-Belges 
              n'auraient certainement pas été si grandement excités 
              qu'ils le furent à cette occasion particulière. Mais 
              ils n'avaient pas le temps ou l'opportunité de réfléchir. 
              Ils ne virent que la retraite hâtive et confuse (. .. 
              )"
   |  |  |  |   
          |  | Le général 
              Renard enquêta auprès des combattants belges de Waterloo, 
              et des témoignages fournis par les colonels Scheltens et 
              Beaujau qui servaient en 1815 au 7e bataillon, il synthétisa 
              le récit suivant : 
 |  |  
              Général Renard |  |   
          |  | "Le 
              16, cette même brigade Bylandt avait été soumise 
              à de rudes épreuves : celle qui l'attendait à 
              Waterloo n'était pas moins grande. Dans sa position, elle 
              était la plus rapprochée des Français, et c'est 
              ce point que l'Empereur avait choisi pour percer la ligne anglaise 
              avec six divisions. A midi, une batterie de 80 bouches à feu, placée près 
              de la Belle-Alliance, vomit la mort sur la gauche de Wellington, 
              et particulièrement sur le corps de Bylandt, le seul du reste 
              qui fût à découvert, car les brigades anglaises 
              étaient plus en arrière et cachées derrière 
              la crête du plateau. L'Empereur dit, dans ses Mémoires, 
              que cette division a dû être entièrement détruite 
              par les boulets et la mitraille. Cette canonnade dura pendant deux 
              heures, et pendant deux heures le 7e de ligne dut rester impassible 
              sous cette pluie de projectiles, couché le long du chemin, 
              ayant devant lui sa compagnie de voltigeurs déployée 
              en tirailleurs.
 A deux heures de l'après-midi, trois colonnes françaises, 
              formées chacune de deux divisions, abordèrent la gauche 
              de Wellington : celle de droite échoua contre les obstacles 
              du terrain ; celle de gauche fut paralysée par le feu 
              à bout portant des défenseurs de la ferme de la Haie-Sainte 
              et des bataillons anglais placés en arrière de cette 
              ferme et sur la droite de la brigade néerlandaise. La colonne 
              du centre put seule aborder la ligne ennemie. Elle se dirige vers 
              la brigade Bylandt, dont les jeunes troupes étaient épuisées 
              par les combats du 16 et avaient été hachées 
              par les projectiles de la grande batterie de 80 pièces dont 
              je viens de parler.
 Les auteurs varient sur ce qui advint de cette brigade en ce moment 
              suprême. Le major Damitz, officier prussien, écrivant 
              d'après des documents officiels, dit que ne pouvant arrêter 
              les Français, parce que son feu se trouvait trop faible, 
              elle fut rompue par la charge ennemie, mais que, bientôt ralliée, 
              elle vint de nouveau seconder les efforts de la division Picton. 
              La relation française de la Sentinelle de l'Armée 
              tient le même langage (1835, p. 69). Van Lôben-Sels, 
              beaucoup
 mieux informé, dit que le centre céda en effet, mais 
              que les ailes résistèrent, et que peu de temps après, 
              la brigade, ralliée en partie, revint prendre part au combat. 
              "
 |  |  |  |   
          |  | En conclusion, 
            il semble bien que, exposée comme elle l'était, composée 
            de jeunes troupes, la brigade Bylandt passa un mauvais quart d'heure. 
            Une partie fut repoussée vers les réserves, alors qu'une 
            autre se serra contre les troupes qui étaient sur leurs côtés. Ceci est confirmé par le témoignage d'un officier de 
            la 5e division britannique, qui écrit :
 "nous vîmes les troupes belges venir en foule de la 
            crête où elles avaient été placées 
            et où elles formaient devant nous une sorte de première 
            ligne. Il paraît qu'elles avaient tourné les talons."
 Et il ajoute en note :
 "Je crois devoir rappeler ici qu'un ancien et brave colonel 
            belge, qui portait un chapeau semblable aux ailes d'un moulin à 
            vent, suivit toute la journée les mouvements de notre division 
            avec sa vaillante petite troupe et se trouva toujours au plus fort 
            du feu."
 Que de jeunes troupes ne puissent tenir face à une attaque 
            massive, c'est une constante, s'il faut en croire un maître 
            en la matière, Napoléon lui-même qui dit :
 "Tous les Français sont braves au feu, mais un rien 
            met en fuite des troupes non aguerries". (Gourgaud, Cahiers 
            de Sainte- Hélène, tome I, p. 190).
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