Dernière modification: 31/07/2003

Tisanes

Les recettes suivantes de tisanes proviennent d'un livre publié en 1764 et intitulé L'Agronome ou Dictionnaire du Cultivateur.

Tisane pour purifier le sang & pousser hors du corp les humeurs superflues. Prenez une poignée de racines de parience, autant d'orges mondé, vingt vieux pruneaux, dix ou douze jujubes, & une poignée de lentilles: faire bouillir le tout dans un coquemar de terre avec trois chopines d'eau, jusqu'à ce qu'elle soit réduites à une pinte, coulez la ensuite à travers un linge blanc: partager la colature  en six prises. Prenez en une tous les matins à jeun, & ne manger que deux heures après.

Tisane universelle pour toutes les maladies, capable de renouveler les forces, & de conserver la santé. Prenez deux demi mesures d'avoine, de la meilleur, bien nette, & lavée, & une poignée de racines de chicorée sauvage nouvellement arrachée; mettez les bouillir ensemble dans six pintes d'eau de rivière pendant trois quarts d'heure à moyen bouillon ; puis ajoutez-y une demi once de cristal minéral, & trois ou quatre cuillerées de bon miel à manger, pesant environ un quarteron. Remettez encore bouillir le tout ensemble pendant une demi heure, après passez le tous par un linge, & ayant mis la tisane dans une cruche laissez-la refroidir.
Prenez-en le matin à jeun deux bon verres, demeurant après trois ou quatre heure sans manger; & trois ou quatre heure après le dîner, encore deux autres verres, continuant ainsi pendant quinze jours, & agissant à l'ordinaire.
Ceux qui sont un peu replets & serrés, doivent faire précéder cette boisson par quelque lavement ou légère purgation. Cette tisane purge parfaitement les reins, décharge le cerveau, nettoye les poumons, le foie , la rate ; chasse toute gravelle, fièvre, lassitude, assoupissement, réveille les sens, ouvre l'appétit, engraisse et donne force et vigueur. Pour se conserver en santé, il suffit d'en prendre pendant quinze jours deux ou trois fois l'année, principalement pendant les chaleurs de l'été, qui est la saison la plus favorable pour s'en servir; ce remède à guéri plusieurs maladies invétérées.

Tisane rafraîchissante & adoucissante. Lavez une poignée d'orge: laissez-le égoutter: faites-le cuire dans trois chopines d'eau jusqu'a la diminution du tiers; versez cette décoction dans une terrine où vous aurez mis demi-once de réglisse ratissé & concassé : laissez la refroidir & la coulez ; elle tempère la fièvre, modère le rhume & l'âcreté des humeurs.

Tisane contre la toux provenant du rhume. Coupez de la réglisse fort menu; ajoutez des figues & du pas-d'âne la quantité suffisante : jetez le tout dans deux pintes d'eau: faite réduire la décoction à la moitié; puis faite la refroidir  & buvez -en au repas & hors des repas.

Tisanes purgative. Prenez deux dragmes de sené, demi-once de coriandre , demi-once de réglisse, & demi-once de rose de buisson. Mettez trempez le tout le soir dans une pinte d'eau froide, & le lendemain matin passez-le par un linge blanc : prenez-en un verre en vous levant; ne mangez pas de deux heures; prenez-en autant après la digestion du dîner, & le troisième verre en se couchant.

Tisane de santé pour décharger le cerveau, nettoyer le foie & la rate, & les autres viscères, rafraîchir & donner de la vigueur.
Prenez un demi picotin de bonne avoine bien nette, une poignée de racine de chicorée sauvage, une demi-once de cristal minéral, un quarteron de miel, quatre pintes d'eau de rivière : faites bouillir l'avoine avec la chicorée dans cette eau pendant trois quarts d'heure : mettez ensuite le miel & le cristal, puis faites bouillir le tout une demi heure,& passez-le ;prenez-en à jeun deux verres pendant quinze jour. Observation sur le sujet de cette boisson. Comme elle est d'un grand usage dans les maladies, elle doit être proportionnée à la quantité de l'urine, ou de ce qui peut s'en séparer par la transpiration insensible. Cette boisson doit être digérée, autrement elle fournit au sang des partie crues & étrangères, plutôt capable d'augmenter son désordre que d'y remédier; d'ailleurs, une trop grande abondance de boisson relâche trop l'estomac & les vaisseaux, & ce relâchement se communique à tout le système des nerfs; c'est là souvent la principale cause des angoisses & des tensions du bas ventre qui jettent le malade dans des accidents dangereux.

Voir
L'Agronome ou Dictionnaire du Cultivateur, 1764.)
Sirops

(à suivre)