Les recettes suivantes de sirops proviennent d'un livre publié
en 1764 et intitulé : L'Agronome ou Dictionnaire
du Cultivateur, 1764.)
Syrop de capillaire.
Prenez six onces de capillaires, récemment cueillis vers la
fin d'avril, & des plus odorants; coupez-les menu ; mettez-les
tremper chaudement dans trois livres d'eau, pendant six ou sept
heures: puis faites bouillir l'infusion jusqu'à diminution de la
quatrième partie; coulez la avec expression ; mêlez y deux livres
& un quart de sucre blanc, clarifiez ce mélange avec un blanc
d'oeuf ; passez le par un linge, & faites-le cuire jusqu'à la
consistance du syrop.
On en prend une cuillerée, dans la toux & les maladies de poitrine.
Syrop de pavot
blanc. Coupez par petits
morceaux deux livres de têtes de pavots blancs, nouvellement cueillis,
& une livre de tête de noir ; mettez-les dans un pot de terre
vernissé ; versez dessus quatre pintes d'eau de fontaine bouillante
; couvrez le pot ; laissez infuser le tout pendant vingt-quatre
heures ; puis faites-le bouillir jusqu'a diminution de la moitié
de l'humidité ; coulez la décoction avec forte expression ; mêlez-y
trois livres de sucre ; clarifiez le mélange avec un
blanc d'œuf, faites-le cuire en syrop par un feu moderé.
On le donne dans tous les cas où il est besoin d'assoupir, &
d'arrêter le mouvement des humeurs, & d'apaiser les douleurs:
la dose est depuis une once jusqu'a dix dragmes.
Syrop de mûres.
Ecrasez des mûres de
jardin dans un mortier; laissez-les macérer sept à huit heures à
froid; exprimer le suc par un linge fin ; mêlez ce suc avec un égal
poids de sucre ; faites cuire ce mélange en syrop. On en prend une
cuillerée dans les rhumes & les maux de gorge.
On fait de la
même manière le Syrop de fraises ; mais on fait dépurer le
suc dans une bouteille au soleil: il réjouit le coeur & purifie
le sang.
Syrop de groseilles
rouge. Ecrasez-en dans
un mortier; tirez le suc par expression; remplissez-en des bouteilles;
mettez dessus environ deux doigts d'huile d'amande douce ; bouchez
les bouteilles ; laissez dépurer ce suc près de trois semaines,
jusqu'à ce qu'il soit clair ; filtrez-le par un papier gris, versez
doucement ; pesez la liqueur, & mêlez-y le double de son poids
de sucre, que vous avez fait fondre auparavant: écumez ce syrop
; coulez-le & le gardez; il est rafraîchissant , & réjouit
le coeur.
Syrop de pommes.
Râpez des pommes de reinette
; laissez-les dix à douze heures à froid ; puis exprimez-les;
mettez le suc dans des bouteilles de verre, & faites ensuite
tout ce qu'on vient de marquer pour le syrop de groseilles; il est
pectoral, cordial, bon contre la mélancolie.
Syrop de coquelicot.
Mettez trois quarterons de ces fleurs récentes dans un pot; versez
dessus trois chopines d'eau de fontaine bouillante; couvrez le pot
; laissez-le ainsi sept ou huit heures ; puis faites bouillir légèrement
; coulez-la avec expression ; mettez-y tremper , sur des cendres
chaude, de nouvelles fleurs, le même temps qu'auparavant : faite
le reste comme la première fois: mêlez dans l'infusion trois livres
de sucre; clarifiez le mélange & faites le cuire en syrop.
Ce syrop est bon pour le rhume : la dose est jusqu'a une once &
demi.
Syrop de roses
pâle. Cueillez avant le
lever du soleil des roses pâle simple; mondez-les, ne retenant que
les fleurs ; pilez-les dans un mortier ; laissez-les ainsi quelques
heures; exprimez-les pour en tirer le suc; faites les dépurer au
soleil; versez-le doucement ; passez-le par un linge mettez-y un
poids égal de sucre fin, & faites évaporer le tout par un petit
feu jusqu'a consistance de syrop. On peut garder ce suc dans des
bouteilles, en mettant un peu d'huile d'amande douce dessus : il
purge doucement les sérosités, & fortifie l'estomac : la dose
est depuis demi-once jusqu'a deux onces.
Voir :
L'Agronome ou Dictionnaire du Cultivateur,
1764.)
Tisanes