Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

 

 

 

 

1789-1815.com

  Annuaire 1789-1815   >   Personnages  >  

Dernière modification le 15 janvier 2007.

Philippe de Ségur : Le Camp de Boulogne



__________________________________

 

Le Camp de Boulogne

L’armée mieux organisée, vêtue, disciplinée et exercée qu’on ne l’a vue depuis, avait été mise sur le pied le plus formidable: cent cinquante mille hommes, cinquante-huit vaisseaux de ligne français, douze vaisseaux bataves et dix-huit cents transports armés, allaient être prêts contre l'Angleterre! Le 18 juillet Napoléon reparut à Boulogne-sur-mer, au milieu de ses camps et de sa flottille. En arrivant, ses premiers mots au maréchal Soult furent: « Combien vous faut-il de temps pour embarquer? - Trois jours, Sire. - Je ne vous en donne qu'un! répliqua l'Empereur. - C'est impossible, répondit le maréchal. - Impossible; Monsieur ! s'écria l'Empereur, je ne connais point ce mot-là! il n'est pas français, rayez-le de votre dictionnaire ! » Et, en effet, il prescrivit sur-le-champ des mesures telles, que l’embarquement devint possible en vingt-quatre heures.

   
  Mais le lendemain, soit l’habitude de vaincre les difficultés les plus grandes, soit souvenir d'avoir eu tant de fois raison, même contre les plus habiles, trop de confiance l'emporta. Ainsi trompe le bonheur, et souvent l’expérience. Ce jour-là, tout entier à sa flottille, il voulut, pour l'exercer, la mettre sous voiles, en vue de l'escadre anglaise, en dépit d'un ciel menaçant et malgré les conseils d’un contre-amiral. Celui-ci s'obstinant, lui s'irrita. Sa violence fut telle qu'il y eut un moment où le marin, la main sur la garde de son épée, crut devoir se mettre en défense contre un outrage. L’Empereur, incapable d'une voie de fait, le fit désarmer ; et, passant outre, il voulut qu'on mît en mer.
Ce que le contre-amiral avait prévu arriva. Napoléon, il est vrai, demeura vainqueur des Anglais, dont il repoussa l'escadre, et prit même un bâtiment ; mais il fut vaincu par la tempête à laquelle il s'était refusé de croire. Lui-même eut peine à y échapper ! Quatre de ses embarcations périrent. Alors, reconnaissant sa double faute, il, les répara toutes deux : l'une par une nuit entière d'efforts qu'il passa dans la tour de l'Heurt, à sauver ses marins de leur naufrage ; l'autre en avouant son tort au contre-amiral, en lui pardonnant le sien, et en lui faisant oublier sa violence.
 
  Pendant les vingt-cinq jours qui suivirent, il s’occupa de son immense plan de descente, dont nous verrons bientôt l'ensemble, et de ses camps devant lesquels il se présentait pour la première fois comme Empereur. Il vit les larges chaussées et les canaux d'écoulement exécutés par ses ordres, travaux qui assainissaient ces camps et les liaient entre eux, ainsi qu'avec les abords des contrées environnante. L'esprit actif et ingénieux de ses soldats s'était plu à embellir les entours de leurs baraques du luxe de mille jardins ornés de fleurs, d'inscriptions à sa louange, d'obélisques et de pyramides la plupart surmontés du buste, couronné de lauriers, de leur Empereur. Lui, se mêlant familièrement à eux, entrant dans tous les détails de leur bien-être, et leur prodiguant avec discernement des mots heureux, des faveurs et un avancement mérités, les enivra d'enthousiasme.
Le 15 août, jour de sa fête, il y mit le comble. Cet anniversaire marqua l'une des plus grandes solennités de son règne, celle de la distribution à l'armée de l'Ordre d'Honneur. Le canon de Boulogne l'annonça ; celui d'Anvers et de Cherbourg, proclamant à la fois l'inauguration de ces deux ports nouveaux, y répondirent. L'entrée victorieuse à Boulogne, le soir même, d'un fort détachement d’élite de la flottille compléta cette journée, dont un monument rappelle la mémoire.
Le 26 août, jour de son départ, fut signalé par un nouveau succès de cette flottille. Aidé de Bruix, l’Empereur le remporta contre l’escadre ennemie dont un bâtiment fut coulé bas et qui fut menacée même d’abordage. Elle recula sous nos feux à demi portée, et devant Napoléon, en vue, en tête, commandant lui-même et le plus exposé aux bordées anglaises. Cet essai victorieux termina ce voyage guerrier de l’Empereur. L’Angleterre sur pied tout entière en avait frémi d’effroi !
   

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2007 - Tous droits réservés.