1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >   Allemagne  >

Saxe

Dictionnaire géographique portatif, par Vosgien, 1809

Saxe, Saxonia, grand pays d’Allemagne, divisé en trois parties, le duché de Saxe, et les cercles de la Haute et de la Basse-Saxe. Le duché ou le cercle électoral de Saxe est borné au N. par le Margraviat de Brandebourg, E. par la Basse-Lusace, S. par la Misnie, O. par la principauté d’Anhalt. Il a environ 30 lieues de long, 25 de large ; est très fertile, très commerçant et très abondant en mines. L’Elbe le coupe en 2 parties inégales. Wirtemberg en est la capitale. L’électeur de Saxe était grand maréchal de l’Empire. Ce fut dans cette partie d’Allemagne que Luther commença à prêcher le luthéranisme. Le cercle de la Haute-Saxe comprend un grand nombre de souverainetés. Il est borné E. par la Prusse, une partie de la Pologne et la Silésie, S. par la Bavière, la Bohême et le cercle de Franconie, O. par le cercle du Haut-Rhin et par le cercle de la Basse-Saxe. L’électeur de Saxe en est le directeur.
Le cercle de Basse-Saxe contient un grand nombre de souverainetés. Il est borné N. par la mer Baltique et le duché de Sleswick, O. par la mer d’Allemagne et le cercle de Westphalie, S. par le cercle du Haut-Rhin et le cercle de la Haute-Saxe, qui le borne aussi à l’E. Les ducs de Magdebourg, de Brême et de Brunswick-Lunebourg en étaient les directeurs. La maison de Saxe s’est divisée en deux branches capitales, par les deux frères Ernest et Albert, au commencement du 16e siècle. La maison d’Ernest s’est subdivisée en plusieurs branches, qui sont, 1° Weimar, 2° Gotha, 3° Meinungen, 4° Hildburghausen, et 5° Saalfeld. La maison d’Albert est réduite à la maison électorale, qui possède le duché de Saxe, la Misnie, dont la capitale est Dresde, résidence de l’électeur, une partie de la Lusace et du Magdebourg. La Saxe électorale est très fertile et commerçante ; elle est riche en grains, en fruits, et abonde en mines d’un grand produit. L’électeur de Saxe, par le traité conclu à Posen entre lui et l’empereur des Français, le 11 décembre 1806, a pris le titre de roi, et a accédé au traité de la confédération du Rhin. En cas de guerre, son contingent sera de 20.000 hommes de toutes armes. Par le traité de Tilsit, une grande partie de la Pologne-Prussienne a été cédée au roi de Saxe pour être possédée par lui sous le titre de duché de Varsovie. Il lui a pareillement été donné le cercle de Cotbus dans la Basse-Lusace ; mais il a cédé en échange un territoire dans la Thuringe, égal en rapport et en population à celui de ce cercle ; lequel territoire a été réuni au royaume de Westphalie. Par un autre traité conclu aussi à Posen, le 15 décembre 1806, les ducs de Saxe-Weimar, Saxe-Gotha, Saxe-Meinungen, Saxe-Hildburghausen, et Saxe-Cobourg ont accédé à la confédération du Rhin. Le contingent, en cas de guerre est de 2.800 hommes, sur lesquels Saxe-Weimar en fournira 800 ; Saxe-Gotha 1.100 ; Saxe-Meinungen, 300 ; Saxe-Hildburghausen, 200 ; et Saxe-Cobourg 400.

(Dictionnaire géographique portatif, par Vosgien, 1809)

Voir : Confédération du Rhin

Dictionnaire de la conversation et de la lecture, tome 15, Paris 1858.

SAXE (Royaume de). Le 11 décembre 1806 l'électeur de Saxe Frédéric-Auguste conclut sa paix avec Napoléon, à Posen, et accéda à la Confédération du Rhin en prenant le titre de roi de Saxe. La constitution politique du pays ne subit d'ailleurs aucune modification. La paix de Tilsitt (1807) valut au nouveau roi le grand-duché de Varsovie, créé alors par Napoléon, en même temps que le cercle de Kotbus, enlevé à la Prusse; mais ce prince dut abandonner au royaume de Westphalie Barby,Mansfeld, etc. Par la paix de Schœnbrunn (1809) l'Autriche céda au grand-duché de Varsovie la Gallicie occidentale et Cracovie, et à la Saxe quelques enclaves bohèmes, situées en Lusace, mais dont la possession ne fut définitivement régularisée qu'en 1845. Après la malheureuse campagne de 1812 en Russie, campagne où les Saxons se distinguèrent particulièrement à Smolensk et à Kalisch, le roi de Saxe sépara ses troupes de l'armée française, et, après avoir ordonné au général Thielmann de ne pas laisser de troupes étrangères entrer dans la place forte deTorgau sans son autorisation, se rendit à Prague où il ouvrit avec l'Autriche des négociations dans lesquelles il se déclara prêt à abandonner le duché de Varsovie. Après la bataille de Lutzen, Napoléon exigea du roi une déclaration positive s'il entendait ou non ouvrir Torgau à ses troupes et remplir ses engagements envers lui comme membre de la Confédération du Rhin; ajoutant qu'en cas de refus il traiterait la Saxe en pays conquis. Le roi revint alors à Dresde, donna l'ordre d'ouvrir les portes de Torgau aux troupes françaises, et mit son armée à la disposition de Napoléon. Sur sa demande il l'accompagna aussi à Leipzig, où, la plus grande partie de ses troupes ayant spontanément passé aux coalisés, il fut traité par ces derniers comme prisonnier de guerre et conduit d'abord à Berlin, puis plus tard à Friedrichsfeld. La Saxe fut alors administrée par une commission russe, présidée par le prince Repnin, puis à partir de 1814 par une commission prussienne. Un corps saxon entra en France avec l'armée alliée. Au congrès de Vienne la Prusse et la Russie insistèrent vivement pour que le royaume de Saxe fût désormais rayé de la carte de l'Europe, sauf à indemniser la dynastie comme on pourrait; mais les autres grandes puissances s'y opposèrent. On se borna à punir le roi de Saxe de l'attachement qu'il avait montré à Napoléon en le dépouillant d'une grande partie de ses États pour les adjuger à la Prusse. Le roi protesta d'abord contre cette décision, mais dut finir par y acquiescer. Le 18 mai 1815 il signa la paix avec la Prusse. Par ce traité la Saxe perdit le cercle de Kotbus, la basse Lusace, ainsi qu'une partie de la haute Lusace, le cercle électoral avec Barby, des parties des cercles de Misnie et de Leipzig, les évêchés de Mersebourg et de Naumbourg-Zeitz, Mansfeld, le cercle de Thuringe et de Neustaedt, Querfurt et le pays de Henneberg, formant en totalité 257 myr. carrés , avec une population de 864,305 habitants. La Prusse se chargea d'une partie de la dette publique de la Saxe.
Pendant ces temps orageux un grand nombre d'améliorations intérieures n'avaient pas laissé que d'être réalisées. La paix une fois rétablie, on s'occupa activement de remédier au désordre des finances. En 1818 les réformés, les luthériens et les catholiques furent placés pour l'exercice des droits civils et politiques sur un pied de complète égalité; mais on négligea d'opérer dans la constitution politique les réformes qui avaient été promises; et ce fut inutilement qu'en 1818, en 1820 et en 1824 les états réclamèrent à cet égard et insistèrent vivement pour que le budget de l'État fût rendu public. Le roi Frédéric-Auguste mourut le 3 mai 1827, après un règne de cinquante-neuf ans. (...)