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Buchez et Roux,
Histoire parlementaire de la Révolution
française, tome 39, Paris 1838, p 93 : |
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L'existence
de cette association a été révélée,
mais depuis la chute de l'Empire. Quoique son histoire la plus complète
ne se trouve que dans un ouvrage anonyme (*) et y soit encore enveloppée
de nuages, on croit utile de la faire connaître pour l'intelligence
de certains événements qu'on prétend y rattacher.
Presqu'aussitôt que Bonaparte s'empara du pouvoir, une société
dite des Philadelphes conspira son renversement. Un militaire
nommé Oudet en fut le fondateur, l'âme et le chef.
Son foyer était à Besançon. Il la propagea
dans l'armée. Le complot d'Aréna fut la première
tentative de la société. Oudet ayant été
exilé, ses pouvoirs furent transférés à
Moreau. Pendant son procès, Oudet les reprit, avec projet
d'éclater si ce général était condamné
à mort. A la distribution des décorations de la légion
d'honneur, dans la chapelle des Invalides, quelques philadelphes
eurent une velléité d'assassiner Napoléon.
Après l'exil de Moreau, les philadelphes, qui avaient eu
jusqu'alors une tendance républicaine, conclurent une alliance
avec les bourboniens. Ils se mirent aussi en relation avec les sociétés
secrètes formées en Allemagne. Oudet, ayant encore
été exilé, céda ses pouvoirs à
Malet. Ce général organisa un complot à Paris,
en 1808, il avorta. Oudet, remis en activité en 1809, fut
tué à la bataille de Wagram, où il commandait
un régiment. La société fut comme dissoute
par la mort de son chef, qu'on représente comme un homme
extraordinaire. Les philadelphes perdirent l'espoir de réussir,
surtout par l'intérieur de la France. En 1812, la continuation
de la guerre parut leur offrir des chances du côté
de l'étranger ; ils spéculèrent sur l'empereur
Alexandre, sur Bernadotte et Moreau. Lahorie, membre de la société,
en surveillance ou détenu depuis la condamnation de Moreau,
demanda à être banni aux Etats-Unis pour remplir auprès
de lui une mission. Le complot de Malet éclata ; il manqua
par sa précipitation et le défaut de concert ; Lahorie
périt avec lui. Un autre philadelphe remplit sa mission auprès
de Moreau. Il arriva en Europe, et fut tué dans les rangs
de l'étranger par un boulet français. Là finit
l'histoire de philadelphes, dans laquelle le livre dont nous tirons
cette analyse et d'autres écrivains, tels que Charles Nodier,
ont rattaché à un centre commun, à une direction
unique et continue, des faits sans connexion, et donné à
quelques vérités une couleur et une exagération
romanesque.
Un homme qui, par ses fonctions, a été longtemps initié
dans les affaires de la haute politique, Desmarets, assure qu'il
n'a jamais connu l'existence de la secte des philadelphes. |
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Aréna
Oudet
Moreau
Bernadotte
Lahorie
Malet
Charles
Nodier
Desmarest
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(*)
Histoire des sociétés secrètes de l'armée,
Paris 1815. |
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Desmarets, Témoignages historiques, ou quinze ans de haute
police sous Napoléon, Paris, 1833.
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(...)
Voilà tout ce que j'ai connu de mauvais desseins dans l'armée,
et j'en prends occasion de démentir ce qu'on a imprimé
d'une ligue sécrète, soit de Philadelphes, soit d'Olympiens,
ou tout autre nom qu'on voudra, dont le colonel Oudet aurait été
longtemps l'âme invisible et le génie tout-puissant.
Comme l'auteur a écrit cela avec gravité, je croirai
que c'est un cadre fictif où il a voulu réunir les
principales contrariétés qui ont traversé la
carrière de Napoléon. Quoiqu'il soit singulier d'attribuer
aux combinaisons d'un seul homme assez obscur, tant d'œuvres nées
d'éléments étrangers entre eux et même
opposés.
Selon d'autres écrits, Napoléon aurait fait fusiller
à l'écart ce colonel, tout blessé qu'il était,
à la fin de la journée de Wagram. Deux hommes de son
régiment se tuèrent sur sa fosse ; un lieutenant,
d'un coup de pistolet, un sergent avec son sabre ! Voici la réponse
à tout cela de la main de M. le lieutenant-général
Vasserot, alors commandant en second au même régiment
, où il a remplacé M. Oudet.
L'original est en ma possession :
"Jacques-Joseph Oudet a été blessé à
Wagram, 6 juillet 1809 ; a été transporté à
la maison du baron d'Arnstein, dans un faubourg de Vienne ; y est
mort des suites de sa blessure peu de jours après ; a été
enterré dans le cimetière de ce faubourg. Les officiers
de son régiment, le 17e de ligne, ont fait placer une pierre
sur son tombeau." Il est ajouté en post-scriptum
: Nul ne s'est tué sur sa fosse !
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