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Farine (Pierre-Joseph) 1770-1833

 

  Courcelles (Chevalier de), Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu’en 1822, Tome sixième, Paris 1822.    
 

Farine (Pierre-Joseph, vicomte), maréchal-de-camp, naquit à Danrichard, en Franche-Comté, le 2 octobre 1770. Il fit de bonnes études au collège et à l'université de Besançon, où il se fit remarquer par une grande facilité et beaucoup d'application. Il entra, le 9 octobre 1791, dans le 2e bataillon des volontaires du Doubs, où il refusa d'être nommé capitaine des grenadiers, et accepta le grade de sous-lieutenant. Détaché, avec sa compagnie, à Mayence, à la fin de 1792, il fit, au commencement de 1793, la retraite avec l'armée du général Custines, et se distingua plusieurs fois dans les affaires de guerre qui amenèrent, peu de temps après, le déblocus de Landau ; entre autres, dans les bois de Saverne, où, constamment à la tête des tirailleurs, il fut blessé de deux balles, qui lui firent de fortes contusions à la tête et à la cuisse. Il se fit également remarquer à la bataille de Kaiserslautern, livrée au prince de Brunswick par le général Hoche.
Nommé lieutenant de grenadiers, le 25 septembre 1794, et capitaine, le 22 février 1795, il fut appelé à l'état-major des armées, comme adjoint aux adjudants-généraux ; et, en cette qualité, il fut attaché à la division Saint-Cyr, faisant partie de l'armée qui bloqua Mayence, et qui eut tant à souffrir de la faim et du froid.

 
 
  En 1796, le capitaine Farine fit partie de la division Delmas, et passa le Rhin avec l'armée de Moreau. Il se trouva aux affaires de Renchen, Rastadt, Bopfingen , Nortlingen, Neubourg, etc. ,etc. L'armée étant sur le Leck, il fut choisi, par le général Desaix, pour aller, à la tête d'un parti de hussards, établir une communication avec l'armée de Sambre-et-Meuse, sous les ordres du général Jourdan, auquel il porta l'avis de la marche que faisait sur elle un gros corps ennemi, détaché de l'armée autrichienne opposée an général Moreau. Le capitaine Farine avait à parcourir au moins 40 lieues à travers un pays insurgé, et battu en tous sens par des corps ennemis. Après mille dangers et plusieurs engagements, il arriva à Lichtenau, près d'Anspach, y fut accueilli par des coups de canon, et une vive fusillade tirée des murs de la ville, et eut bientôt toute la population armée du bailliage à l'entour de son bivouac. Il parvint néanmoins a remplir sa mission d'une manière qui lui attira des témoignages de satisfaction, tant de la part du général Bernadotte, commandant l'aile droite de l'armée de Sambre-et-Meuse, avec lequel il se mit en communication, que de la part des généraux Desaix et Moreau, qui l'avaient envoyé. Lors de la retraite du général Moreau, le capitaine d'état-major Farine fut chargé, par ce général, de ramener, de Stockach à Huningue, le parc général de l'armée, plusieurs centaines de prisonniers de guerre, ainsi que tous les bagages des corps et de l'armée. Ayant été rencontré, le 3 octobre 1796, dans la plaine, entre Aach et Engen, par l'avant-garde autrichienne du corps du général Meerfeld, et n'ayant d'autres moyens, pour couvrir et sauver son immense et riche convoi, que de combattre à outrance, avec le peu de cavalerie à ses ordres, contre celle beaucoup plus nombreuse des Autrichiens, il fit tête à l'ennemi, et reçut, dans une mêlée très vive, plusieurs coups de sabre à l'épaule gauche et à la tête : la calotte de fer placée sur son chapeau fut coupée de coups si violents, qu'il fut renversé de son cheval, fait prisonnier, et conduit en Bohême ; mais les dispositions prises à l'avance par le capitaine Farine, et la courageuse détermination qui l'avait porté à engager le combat, sauvèrent son convoi, qui rétrograda intact sur l'armée. Après 6 mois ou environ de captivité dans la forteresse de Thérésienstadt, le capitaine Farine revint en France sur parole, et fut bientôt échangé. Nommé aide de camp du général de division Michaud, le 3 décembre 1797, il suivit en Bretagne cet officier général, appelé au commandement de la 13e division militaire. Il fut nommé chef de bataillon d'état-major le 10 septembre 1799. En 1800, il accompagna son général à l'armée d'Italie, qui était alors sur le Var. Le 26 décembre de la même année, au passage du Mincio, par le général en chef Brune, le chef de bataillon Farine fut un des 7 ou 8 officiers d'état-major cités dans le rapport officiel de cette journée, pour avoir accompagné le général Oudinot dans la charge hardie qu'il fit sur l'artillerie ennemie, qui ébranlait un corps de la division Boudet : cette charge enleva une pièce de canon à l'ennemi, et rétablit la confiance du soldat français. Devenu chef d'escadron au 13e régiment de dragons, Farine fit la campagne de 1805, en Italie, sous le maréchal Masséna, se distingua au passage du Tagliamento, et fut cité honorablement dans les rapports de cette affaire. Dans la même campagne, il fut chargé du commandement d'un parti composé d'infanterie et de cavalerie, avec ordre d'explorer et d'observer les gorges de la Carinthie : il s'avança jusqu'au-delà de Tarvis, et sa mission lui attira des éloges de la part des généraux Mermet et Frésia, sous les ordres immédiats desquels il se trouvait. En 1806, le chef d'escadron Farine fit, avec son régiment, la campagne de Naples, sous le maréchal Masséna, et fut nommé commandant de la place et de l'arrondissement de Salerne, emploi qu'il exerça à la satisfaction de l'autorité et des habitants, jusqu'au départ de son régiment pour l'Italie supérieure. Il fut nommé major du 29e de dragons le 7 janvier 1807, et devint, le 7 avril 1809, colonel du 4e de même arme, qui servait alors au 1er corps de l'armée d'Espagne, et qu'il s'empressa de joindre. Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1809, le colonel Farine, avec l'agrément du général Victor de Latour-Maubourg, sous le commandement duquel il était, fit exécuter, par une partie de son régiment, une surprise nocturne qu'il avait conçue contre un fort poste de cavalerie espagnole, placé au village del Visillo (Manche), et distant de trois lieues de son cantonnement : la réussite de ce coup de main fut si complète, que, sans perdre un homme ni un cheval, on ramena 22 prisonniers et 61 chevaux enlevés à l'ennemi. Cette action fut mise avec éloge à l'ordre du jour de la division Latour-Maubourg, et du 1er corps d'armée, commandé par le maréchal duc de Bellune. Après le passage de la Sierra-Morena, au commencement de 1810, le colonel Farine, avec son régiment et un bataillon d'infanterie, occupa Veier de la Frontera et Conil, postes intermédiaires entre Cadix et Tariffa. Il observa en même temps la côte de l'Océan , et les points de Tariffa , Algésiras et Gibraltar. Le 14 mars 1810, ayant sous ses ordres le 3e bataillon du 95e régiment d'infanterie, et un escadron de son régiment, le colonel Farine fut chargé, par le général Latour Maubourg, d'une forte reconnaissance sur Tariffa. Ayant trouvé 1500 Espagnols retranchés dans un camp sur les montagnes de la Torre-Pena, il n'hésita point, malgré l'infériorité numérique de sa troupe, à ordonner l'attaque de ce camp. Son infanterie marcha aux Espagnols au pas de charge, pendant que la cavalerie passait au galop sous les feux de la tour, pour tourner la position de l'ennemi. Plus de 150 Espagnols furent tués, et toutes les munitions et équipages furent pris et brûlés. Le colonel Farine s'étant porté rapidement, avec sa cavalerie, sous les murs de Tariffa, profita de la terreur des habitants pour s'en faire ouvrir les portes, y entrer avec sa compagnie d'élite, et y rester le temps nécessaire pour bien reconnaître la place, ses fortifications et celles de l'Ile Verte, qui y touche. L'ordre du jour du 1er corps s'exprima ainsi : « Cette expédition, qui fait le plus grand honneur à M. le colonel Farine, ne nous a coûté que 4 hommes. » Lorsqu'au commencement de 1811 le colonel Farine quitta, avec son régiment, Vejer de la Frontera et arrondissement (1), pour se rendre au siége de Badajoz, que l'on fit dans les mois de février et de mars 1811, il s'y distingua de manière à être cité honorablement dans les rapports officiels du général en chef maréchal Soult. Le 16 mai 1811, à la bataille d'Albuhera, le colonel Farine, à la tête de son régiment, fournit, sur l'infanterie anglaise, plusieurs belles charges, qui furent citées avec éloges dans le rapport officiel du même maréchal. Le colonel Farine eut, à cette affaire, un cheval blessé grièvement sous lui d'un biscayen. Le 25 du même mois, à Usagré, en Estramadure, le 4e régiment de dragons étant tête de colonne, reçut ordre du général de division Latour- Maubourg de passer le défilé de ce village, et de se porter sur les hauteurs en avant. Le colonel Farine, malgré l'artillerie ennemie qui foudroyait l'étroit défilé, parvint à le passer, et à se former de l'autre côté ; mais, à peine eut-il gagné la sommité des hauteurs, qu'il vit à 10 pas de lui plusieurs escadrons anglais qui s'avançaient au pas, ayant derrière eux et sur leurs flancs toute la cavalerie anglaise, espagnole et portugaise : son cheval fut aussitôt tué d'un coup de pistolet par un officier anglais, qui n'en était pas à 4 pas. Tombé sous son cheval, le colonel Farine en fut dégagé de la manière la plus courageuse par l'adjudant sous-officier Dumoutier, et le maréchal des logis Herbut, et sauta rapidement sur le cheval de ce dernier. Bientôt la mêlée eut lieu ; le cheval de troupe qu'il montait ayant encore été tué d'un coup de feu, il tomba au pouvoir de l'ennemi, et fut conduit à Lisbonne, et de là en Angleterre, où il débarqua à Plimouth, le 28 juillet, après une traversée d'un mois : il y fut jeté, quoique malade, dans un cachot humide, obscur et non pavé, où il resta pendant 10 jours, avec plusieurs officiers français, prisonniers de guerre comme lui, et même quelques femmes de ces mêmes officiers. Cette conduite irrita tellement le colonel Farine, qu'il forma le projet de se soustraire, aussitôt qu'il le pourrait, à une captivité qui, sans aucun motif, commençait tous des auspices si étranges. Il exécuta ce projet, au prix de beaucoup d'argent, dans les derniers jours de décembre 1811 : ce fut pendant sa captivité en Angleterre que le colonel Farine fut nommé baron, le 6 août 1811. Au mois de mars 1812, le colonel Farine fut envoyé à l'armée de Russie, avec l'ordre d'y commander le dépôt général de cavalerie et des remontes de l'armée, d'abord à Varsovie, puis à Elbing, dans la Prusse-Orientale. Envoyé, à la fin de cette campagne, avec 300 chevaux de toutes les armes, organisés par lui, au-devant du maréchal Macdonald, dont il devait protéger la retraite, il le joignit au-delà de Koenigsberg ; et, après avoir pris part au combat de Braunsberg, ainsi qu'à divers autres que le corps du duc de Tarente eut à soutenir jusqu'à son entrée à Dantzick, il se jeta dans cette place, d'après l'ordre qu'il en reçut, avec la cavalerie qu'il commandait. Le baron Farine eut, dans la belle et longue défense de Dantzick, le bonheur de se distinguer plusieurs fois, et d'y rendre des services toujours utiles. Le 4 février 1813, lors de la forte reconnaissance confiée au lieutenant- général napolitain Detrez, le baron Farine commandait les 4 escadrons de cavalerie qui en firent partie. L'infanterie napolitaine s'étant engagée imprudemment, elle fut bientôt ramenée en désordre par 1500 Cosaques ; « et, sans une charge faite à propos par le colonel Farine, les Napolitains auraient tous été infailliblement pris on tués ». C'est en ces termes que s'exprimait le rapport officiel, et, d'après lui, la relation de la défense de la place de Dantzick, publiée, en 1813, par le capitaine d'Artois ( 2 ). Dans une sortie faite, le 27 avril, dans le Nehrung, sortie qui fut si heureuse pour le ravitaillement de la place, et qui dura 4 jours, le baron Farine fut chargé du commandement des 400 hommes de cavalerie qui y furent employés, et qui, par de belles charges sur l'infanterie russe, et par leur vigueur, contribuèrent si puissamment au succès de cette opération, aussi utile que glorieuse , et à l'occasion de laquelle le colonel Farine fut cité particulièrement par le gouverneur. Pendant l'armistice conclu, le 4 juin, en Silésie, après les batailles de Lutzen et Bautzen, la garnison de Dantzick ayant communiqué avec la grande-armée, le colonel Farine fut promu, le 26 juin, au grade de général de brigades d'après les rapports avantageux faits sur son compte par ce même gouverneur. Les hostilités ayant recommencé, le 24 août, le général Farine put, par sa conduite, se montrer digne de l'avancement qu'il venait d'obtenir. Le 29 du même mois, il commandait la première ligne de cavalerie qui chargea si vivement les redoutes russes établies sur le front de Pitzkendorf, et qui s'en empara , après avoir sabré ou fait prisonniers tous les fantassins qui les occupaient (3) . Quelque temps après, les chevaux de la cavalerie, qui avaient survécu , ayant été mangés par la garnison, le général Farine fut chargé du commandement d'une brigade d'infanterie, en remplacement du général Breissand, mort de ses blessures. On lui donna à remplir les fonctions de chef d'état-major général, à la place du général d'Héricourt, atteint d'une maladie très grave ; fonctions qui, pendant les deux derniers mois du siège, firent peser sur lui tous les détails de la capitulation et de l'évacuation de la place. Le 2 janvier 1814, la garnison ayant été forcée de se rendre prisonnière de guerre, le général Farine suivit son sort, et fut emmené à Kiow, en Ukraine, d'où il envoya, le 4 juin, de concert avec les autres généraux français, également prisonniers de guerre, son adhésion à la déchéance de Buonaparte, et au retour des Bourbons. Il partit bientôt après pour rentrer en France, où, le 29 juillet, il fut nommé par le roi chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et, le 23 août, commandeur de celui de la Légion-d'Honneur. Au mois de février 1815, le général Farine fut envoyé en Alsace, comme adjoint à l'inspection générale de la cavalerie, et il exerçait cette fonction , à Strasbourg, lors de la rentrée de Buonaparte à Paris, le 20 mars. Le 7 avril suivant (le roi ayant alors quitté la France depuis quinze jours), le général Farine reçut du ministre de la guerre l'ordre de prendre le commandement de la 1re brigade de la 3e division de cuirassiers, brigade composée des 5e et 10e régiments de cuirassiers, alors cantonnés en Alsace. Cette division reçut, le 6 juin, l'ordre de se rendre, à marches forcées, à Metz, puis à Mézières, et enfin a Charleroi, où elle arriva, le 15 au soir. Le lendemain, 16 juin, à la bataille de Fleurus, la brigade du général Farine, et une partie de la division Delort, firent, en avant de Ligny, une charge qui eut le plus grand succès, et décida la retraite de l'armée prussienne(*) : ce fut dans cette charge que le prince Blucher fut terrassé et courut de si grands dangers. Le général Farine y fut blessé d'un coup de sabre à l'épaule gauche. Le 18, à Waterloo, le général Farine eut trois chevaux tués sous lui, et fut blessé d'une balle à la tête. Dans cet état, il se retira dans ses foyers, à Paris, et ne suivit point l'armée au-delà de la Loire. En décembre 1815, le général Farine fut chargé, par le ministre de la guerre, duc de Feltre, d'aller licencier plusieurs corps de cavalerie, dans la 21e division militaire. En1816, il fut envoyé dans la 4e division militaire (à Nancy et à Lunéville), comme inspecteur de cavalerie. En 1817, il eut la même mission dans la 10e division militaire (à Toulouse, Auch et Carcassonne). En 1818, il prit le commandement du dépôt général des remontes de Caen, commandement qu'il exerce encore, en 1822. Le roi, en témoignage de sa satisfaction pour les services du général Farine, daigna lui accorder, le 1er mai 1821, le titre de vicomte, et le nommer, par ordonnance du 20 juin 1822, inspecteur d'armes pour la cavalerie. (Etats militaires, annales du temps.)      
 

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(1) Les habitants de cette contrée manifestèrent leur regret de ce départ d'une manière fort honorable pour le colonel Farine, qui trouva en cette occasion une récompense flatteuse des soins qu'il avait mis à maintenir sa troupe dans une excellente discipline. (Retour au texte.)

(2) Voyez la page 54 de cette relation. (Retour au texte.)


(3)
Voyez les pages 229 et 230 de la relation de la défense de Dantzick, déjà citée.(Retour au texte.)

* Correction du tome VII (1823) : au lieu de ces mots : « en avant de Ligny, la brigade du général Farine, et une partie de la division Delort, firent », lisez : « la brigade du général Farine exécuta, en avant de Ligny, avec toute la division Delort dont elle faisait partie ». (Retour au texte.)

 

     

  Biographie universelle, ancienne et moderne (Michaud), tome 13, Paris 1855.    
 

FARINE (Pierre-Joseph, vicomte), maréchal de camp, né le 2 octobre 1770 à Damrichard, bailliage de Baume, entra sous-lieutenant en 1791 dans le deuxième bataillon des volontaires du Doubs, fit les premières campagnes sur le Rhin, et se distingua dans plusieurs affaires, notamment à Kaiserlautern. Nommé successivement lieutenant et capitaine de grenadiers, puis adjoint aux adjudants généraux, il fit en cette qualité partie de l'état-major de la division St-Cyr, employée au blocus de Mayence.
Il fut attaché depuis à la division Delmas, passa le Rhin avec l'armée de Moreau en 1796, donna des preuves de valeur et de sang-froid dans plusieurs occasions, et fut chargé par Desaix d'établir une communication avec l'armée de Sambre-et-Meuse.
Lors de la retraite si célèbre de Moreau il revenait avec le parc général d'artillerie ; attaqué par l'avant-garde autrichienne, il fit tête à l'ennemi, dont les forces étaient bien supérieures, et parvint à sauver son convoi ; mais blessé de plusieurs coups de sabre à l'épaule gauche et à la tête, il fut renversé de son cheval, fait prisonnier et conduit dans une forteresse de Bohême. Echangé quelques mois après, il rejoignit son compatriote, le général Michaud (voy. ce nom), qui venait de le choisir pour son aide de camp, et le suivit en 1800 à l'armée d'Italie. Sa belle conduite à Valleggio, dans la journée du 26 décembre, est mentionnée dans le rapport d'Oudinot.
Chef d'escadron au vingt-troisième régiment de dragons, il fit sous les ordres de Masséna la campagne de 1805, se signala au passage du Tagliamento, et fut ensuite chargé d'explorer les gorges de la Carinthie.
Il fut envoyé l'année suivante à l'armée de Naples, et nommé commandant de Salerne.
Major en 1807, puis en 1809 colonel du quatrième de dragons, il rejoignit ce corps en Espagne, et fut chargé de différentes expéditions, dont il s'acquitta constamment avec succès. Il se signala depuis au siège de Badajoz, à la bataille d'Albuféra, et enfin à Usagré. Dans cette dernière affaire, il eut son cheval tué sous lui, et n'ayant pu se dégager, il fut fait prisonnier et conduit en Angleterre. S'étant évadé dans les derniers jours de décembre 1811, il revint à Paris, d'où, au mois de mars 1812, il fut envoyé à l'armée de Russie. Il rejoignit Macdonald au delà de Kœnigsberg, prit part au combat de Brunsberg et fut avec son régiment enfermé dans Dantzig, dont il partagea la glorieuse défense.
Créé général de brigade en 1813, il fut après la capitulation de Dantzig conduit à Kiow. Il adhéra, de concert avec les autres généraux prisonniers, à la déchéance de Napoléon, et fut à son retour en France nommé par le roi chevalier de St-Louis et commandant de la Légion d'honneur.
Dans la courte campagne de 1815 il commandait une brigade de cuirassiers, et fit en avant de Ligny, le 15 juin, une charge qui détermina la retraite des Prussiens. A Waterloo, il eut trois chevaux tués sous lui et fut blessé d'une balle à la tête. Cette blessure l'empêcha de suivre l'armée au-delà de la Loire ; mais il concourut au licenciement de la cavalerie. Nommé inspecteur en 1816, il fut chargé en 1818 d'organiser à Caen le dépôt général des remontes, dont il eut ensuite la direction. Il reçut en 1821 le titre de vicomte, fut nommé inspecteur général de la cavalerie, et quelque temps après mis en disponibilité.
A la révolution de 1830, il fut fait commandant du département de Seine-et-Marne; mais, atteint par l'ordonnance sur les retraites, il ne tarda pas à être remplacé, et revint à Paris, où il mourut dans les derniers jours d'octobre 1833, laissant une fille unique mariée à M. Brach, colonel du quatrième régiment de hussards.
W—s.

     

 

On trouve sur le site du 7e régiment de cuirassiers (www.7cuirassiers.be) le document suivant concernant l'action du général Farine pendant la campagne de 1815 :

 
 

" Le Général Delort, certifie en sa qualité de commandant d’une division de cuirassiers, pendant la campagne de 1815, que le maréchal de camp, vicomte Farine, commandant la 1ère brigade de cette division composée des 5e et 10e régiments de cuirassiers, a été blessé d’un coup de pointe à l’épaule gauche en chargeant à la tête de sa brigade sur le plateau de Ligny, la cavalerie et l’infanterie prussienne.
C’est dans cette charge que le feld-maréchal Blücher a été renversé de cheval et est resté longtemps au pouvoir de nos cuirassiers. Le lieutenant général certifie ensuite que le maréchal de camp Farine a encore été blessé d’une balle à la tête à Waterloo en chargeant les carrés anglais qui ont été enfoncés par la même division de cuirassiers ; qu’enfin le général Farine qui a eu trois chevaux tués sous lui a la bataille de Waterloo, s’est particulièrement distingué dans la charge faite la même journée contre la brigade de cavalerie de la Garde royale anglaise, commandée par lord Sommerset et où cette même cavalerie a été mise en pleine déroute par les deux brigades de la division ; c’est à dire par les 5e, 10e, 6e et 9e Cuirassiers.
(Sé) Le lt général député du Jura,
Baron Delort
Paris le 6 mai 1831."

 
 
  http://www.7cuirassiers.be/index.php?option=com_content&view=article&id=82:farine&catid=43:les-cuirassiers  
 

 

 

 

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Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Joseph_Farine_du_Creux

     
         

 

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