| Dernière modification: 19/11/2002
Boudet
: - Le général
Boudet, dont la division a si puissamment contribué à la victoire de Maringo,
sert la cause de la liberté depuis le commencement de la révolution. Il a
obtenu ses premiers succès à l'armée des Pyrénées orientales ; mais le
principal théâtre de sa gloire a été l'île de la Guadeloupe. C'est sous son
commandement que 8 à 900 Français, sans munitions et sans vaisseaux, ont
conquis cette précieuse colonie sur 2.400 Anglais, maîtres des forts et de
toutes les ressources du pays. Le général Boudet n'était de retour en Europe
que depuis peu de mois lorsque, chargé de commander une division en Hollande,
il eut à combattre ce même Abercrombie qu'il avait vaincu en Amérique. Sa
conduite dans cette courte et glorieuse campagne lui mérita l'honneur d'être
chargé d'apporter à Paris la capitulation accordée aux Anglais. Attaché
depuis à l'armée de réserve, il y place son nom parmi ceux que la victoire
nous a rendus les plus familiers. (Le Publiciste, 10 messidor an 8 - 28 juin
1800.) D’après les “Tables du Temple de la Gloire” (Victoires et Conquêtes, tome 31, 1831) Boudet (Jean), général de division, est né à Bordeaux ; il commença sa carrière militaire en qualité de sous-lieutenant dans la légion de Maillebois ; entra ensuit au régiment de Penthièvre comme simple dragon, quitta le service peu après et se retira dans sa famille. Reprit du service en 1792, et fut capitaine du compagnie franche de chasseurs, composée de jeunes gens de Bordeaux ; il fit partie de l’armée des Pyrénées occidentales ; se distingua le 23 avril 1793, à une attaque que firent les Espagnols sur Andaye et la Bidassoa ; le 6 juin, il se conduisit honorablement au combat de Château-Pignon, près de Saint-Jean-Pied-de-Port ; nommé chef de bataillon, et envoyé à l’île de Ré, pour passer dans les colonies ; se rendit en l’an 2 aux îles sous le Vent et rendit bientôt la Guadeloupe le théâtre des actions les plus mémorables. Après s’être emparé de l’île dite La Grande Terre, le 9 vendémiaire an 4, il fut nommé général de brigade, et général de division le 9 vendémiaire an 5 ; quitta la Guadeloupe en l’an 7, revint en France, et fit la campagne de cette année en Hollande, combattit le 10 vendémiaire an 8 contre une grande partie de l’armée anglaise ; se signala aux combats de Castricum ; fit la belle campagne d’Italie, sous les ordres du général en chef Bonaparte en 1800 et 1801, et mérita les éloges de Murat ; fut de l’expédition de Saint-Domingue et arriva devant le Port-au-Prince le 9 pluviôse an 9 ; blessé d’une balle au pied à l’attaque de la Crête à Pierrot ; à peine fut-il guéri qu’il reçut ordre du général Leclerc de se rendre à la Guadeloupe pour prendre le commandement de cette île ; l’ayant trouvée occupée par le capitaine Richepanse, il revint à St-Domingue, et prit le commandement du département du Nord ; envoyé en France dans le mois de frimaire an 11, par le général Leclerc, pour donner au gouvernement d’une manière directe l’état de St-Domingue ; fit les campagnes d’Allemagne de 1805, de Pologne en 1807, d’Espagne en 1808, et celle d’Allemagne en 1809. |
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