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25 décembre 1803 - 3 nivôse an XII

 

On lit dans le Moniteur de ce jour :

  le Moniteur
 

Ministère du Grand-Juge.
Sur la demande du citoyen Jean Chaffiotte, comme ayant épousé Jeanne Michelot, ou en qualité de tuteur du mineur Michelot.
Le tribunal de première instance, séant à Autun, département de Saône-et-Loire, a rendu un jugement, le 2 frimaire an 12, qui ordonne que, contradictoirement par le commissaire du Gouvernement, il sera fait enquête pour constater l’absence du citoyen Michelot, fils de François Michelot, du hameau de Vaumartin, commune de Marmagne, parti pour les armées de la République depuis l’année 1793 sans avoir donné de ses nouvelles.

     
 

Statistique
Annuaire du département du Haut-Rhin, avec une carte.
Ce petit ouvrage, rédigé par les soins de M. Félix Desportes, préfet de ce département, a tous les caractères de l’exactitude et de l’utilité. On y a réuni les connaissances qui peuvent donner une idée juste de la richesse et de l’administration du Haut-Rhin. (...)
L’aspect du département du Haut-Rhin est très varié ; la partie de l’Alsace présente le cadre d’une vaste plaine, divisée en champs fertiles et en riches vignobles, qui s’étendent jusqu’au bord du Rhin. Les productions du sol sont des grains de toute espèce, des légumes, des fruits, des productions propres au commerce, telles que garance, tabac, lin, chanvre ; vins rouge et blanc de bonne qualité, qui réunissent le double avantage de s’améliorer par le transport ; des bois de construction, etc. (...)
Les productions industrielles du département sont principalement des toiles peintes, des siamoises, des toiles de coton, des draps, mouchoirs, bonneterie, chapellerie, tannerie, maroquinerie, taillanderie, clincallerie, horlogerie, forges, etc.
Les productions manufacturées se vendent en Allemagne, mais surtout dans l’intérieur de la France. Les toiles des Indes servent à l’impression fine, et la qualité moyenne se fait sur des toiles dites de Suisse.
Le drap et la ratine qui se fabriquent dans le Haut-Rhin sont d’une qualité inférieure ; les laines du pays étant peu abondantes, on se sert de celle de la Lorraine et de la Bohême. Les fabriques de bas et bonnets de fil et coton donnent une qualité médiocre qui trouve des débouchés dans le midi de la France, en Italie et dans quelques ports de mer. Le peu de toiles de chanvre qui se fait dans le département ne peut être regardé comme un objet de commerce ; mais il y a un grand nombre de chapelleries et surtout de tanneries ; mais les maroquins seuls entrent essentiellement dans ce commerce. Il existe à Rixheim une très bonne fabrique de papiers de tenture. Une usine établie depuis peu à Bischwiller fabrique des faulx, de faucilles, ustensiles de cuisine et autres très estimés. L’horlogerie est une autre branche d’industrie principale, surtout dans le Mont Terrible. On y livrait avant la guerre 100.000 montres brutes par an : la partie de l’arrondissement de Délémont en fournissait 90.000. Ce genre d’industrie ne date que de cinquante années. On trouve dans tout le département beaucoup de forges, martinets, usines, où l’on prépare le fer pour la clouterie, et où l’on fait des instruments aratoires, etc. Le Mont-Terrible a d’excellentes poteries de terre, dont il se fait un grand débit. (...)
Les habitants, surtout ceux des vallées et des montagnes, sont en général vigoureux et robustes ; ils sont excellents soldats. Les femmes y sont belles, d’une carnation qui se soutient longtemps, et l’époque de leur beauté est entre 26 et 37 ans. Beaucoup d’étrangers sont établis dans le Haut-Rhin ; il en résulte un mélange qui a fait disparaître le caractère primitif que les montagnards seuls ont conservé, comme il arrive dans presque tous les pays.
On distingue cinq cultes différents dans ce département : ce sont le catholique romain, le luthérien, le calviniste, l’anabaptiste et le juif. Le culte romain forme à peu près les 4/5 de la population totale. Les Luthériens en forment à peu près le 1/8 ; les calvinistes environ le 1/10 ; les juifs le 1/40 environ ; les anabaptistes dispersés dans les montagnes sont peu nombreux, et tous adonnés à la culture des terres qu’ils exploitent avec une industrie particulière. (...)
                                                                                   Peuchet.

 


Département du
Haut-Rhi
n

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Peuchet

 

 

Extrait du Rapport de la Préfecture de Police du 3 nivôse (25 décembre).

   
 

Ouvriers. – Les réunions d’ouvriers ont été hier soir plus nombreuses que de coutume surtout dans les cabarets des faubourgs Saint-Jacques, Saint-Marceau et Saint-Antoine. Elles ont été parfaitement tranquilles. Les ouvriers ne se sont occupés que de leurs travaux. Plusieurs d’entre eux se sont plaints de ce que les entrepreneurs ne les payaient pas régulièrement et ne leur donnaient que des acomptes. Ils se réjouissaient cependant de ce que la saison n’avait point été jusques à présent assez rigoureuse pour suspendre leurs travaux.

 

 

 

 

 

 

 

Messe de minuit. – Les rues et les églises de Paris ont été très fréquentées pendant cette nuit. La foule s’est portée principalement à Saint-Eustache, Saint-Merri, Saint-Roch et Saint-Germain l’Auxerrois. L’ordre et la tranquillité ont été maintenus, et il n’est arrivé aucune espèce d’incident.

 

 

 
  Revue. – La revue a attiré aujourd'hui un peu moins de monde que de coutume ; les groupes ont été observés avec soin et n’ont rien offert de remarquable. Quelques filous ont été arrêtés.      
       

 

 

 

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