Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1789-1815.com

   Waterloo   >   Relations  >

.

 

Erckmann-Chatrian

     
 

     
 

Émile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890), tous deux nés en Lorraine, ont écrit un grand nombre de romans d'inspiration régionale. Leurs "romans nationaux", s'ils exaltent le sentiment patriotique, contiennent néanmoins une critique de l'ambition de Napoléon à laquelle tant de vies ont été sacrifiées.

En 1864 paraît l'Histoire d'un conscrit de 1813, qui raconte les marches et les combats de Joseph Bertha, un jeune homme de Phalsbourg, personnage imaginaire, mais dont les récits sont la synthèse de ceux qu'ont pu raconter à nos auteurs les vétérans des guerres de Napoléon.

Dans la suite du "Conscrit de 1813", intitulée "Waterloo", se trouve un récit haut en couleurs de la campagne de 1815.

Cinquante ans après la bataille, les auteurs avaient à leur disposition les études de Thiers et de Charras ; mais il y a dans leur récit des détails très vraisemblables qu'on ne trouve chez aucun autre historien, et qui paraissent leur avoir été donnés par un ou plusieurs témoins.

Si leur récit n'est pas vrai, il est en tout cas très vraisemblable.

Waterloo par Erckmann-Chatrian, compte rendu dans la Revue trimestrielle en 1865.

L'extrait donné ici commence avec l'arrivée de Joseph Bertha et de ses compagnons sur ce qui sera le champ de bataille de Waterloo, dans la nuit du 17 au 18 juin 1815.

 
 

 

 

   
 

Nous arrivâmes à minuit au tournant d'un chemin, près d'une espèce de ferme couverte en chaume et pleine d'officiers supérieurs. Ce n'était pas loin de la grande route, car on entendait défiler la cavalerie, l'artillerie et les équipages comme un torrent. Le capitaine venait à peine d'entrer à la ferme, que plusieurs d'entre nous se précipitèrent dans le jardin à travers les haies. Je fis comme les autres, et j'empoignai des raves. Presque aussitôt tout le bataillon suivit ce mouvement, malgré les cris des officiers; chacun se mit à déterrer ce qu'il put avec sa baïonnette, et, deux minutes après, il ne restait plus rien. Les sergents et les caporaux étaient venus avec nous; lorsque le capitaine revint, on avait déjà repris les rangs.
Ceux qui volent et pillent en campagne méritent d'être fusillés, mais que voulez-vous? les villages qu'on rencontrait n'avaient pas le quart de vivres qu'il aurait fallu pour nourrir tant de monde.
Les Anglais avaient déjà presque tout pris. Il nous restait bien encore un peu de riz, mais le riz sans viande ne soutient pas beaucoup. Les Anglais, eux, recevaient des boeufs et des moutons de Bruxelles; ils étaient bien nourris et tout luisants de bonne santé. Nous autres, nous étions venus trop vite, les convois de vivres étaient en retard; et le lendemain, qui devait être la terrible bataille de Waterloo, nous ne reçûmes que la ration d'eau-de-vie.
Enfin, en partant de là, nous montâmes une petite côte, et malgré la pluie, nous aperçûmes les bivouacs des Anglais. On nous fit prendre position dans les blés entre plusieurs régiments qu'on ne voyait pas, parce qu'on avait l'ordre de ne pas allumer de feu, de peur d'effaroucher l'ennemi s'il nous voyait en ligne, et de le décider à continuer sa retraite.
Représentez-vous des hommes couchés dans les blés, sous une pluie battante, comme de véritables Bohémiens, grelottant de froid, songeant à massacrer leurs semblables, et bien heureux d'avoir un navet, une rave ou n'importe quoi pour soutenir un peu leurs forces.
Cela ne nous empêchait pas de claquer des dents, et de voir en face de nous les Anglais, qui se réchauffaient et se gobergeaient autour de leurs grands feux, après avoir reçu leur ration de boeuf d'eau-de-vie et de tabac. Je pensais :
« C'est nous, pauvres diables, trempés jusqu'à la moelle des os, qui sommes forcés d'attaquer ces hommes remplis de confiance en eux-mêmes, et qui ne manquent ni de canons, ni de munitions, ni de rien.; qui dorment les pieds au feu, la panse bien garnie, pendant que nous couchons dans la boue ! »
Toute la nuit ce spectacle me révoltait. Buche disait:
« La pluie ne me fait rien, j'en ai supporté bien d'autres à l'affût; mais au moins j'avais une croûte de pain, des oignons et du sel. "
Il se fâchait. Pour ma part, j'étais attendri sur mon propre sort et je ne disais rien.
Entre deux et trois heures de la nuit, la pluie avait cessé. Buche et moi, nous étions dos à dos dans le creux d'un sillon, pour nous réchauffer, et la grande fatigue avait fini par m'endormir.
Une chose que je n'oublierai jamais, c'est le moment où je me réveillai, vers les cinq heures du matin : les cloches des villages sonnaient matines sur cette grande plaine ; et, regardant les blés renversés, les camarades couchés à droite et à gauche, le ciel gris, cette grande désolation me fit grelotter le coeur. Le son des cloches qui se répondaient de Planchenois à Genappe, à Frichemont, à Waterloo me rappelait Phalsbourg; je me disais :
" C'est aujourd'hui dimanche, un jour de paix et de repos. M. Goulden a mis hier son bel habit au dos de la chaise, avec une chemise blanche. Il se lève maintenant, et pense à moi.... Catherine aussi se lève dans notre petite chambre ; elle est assise sur le lit et pleure; et la tante Grédel aux Quatre-Vents pousse ses volets ; elle a tiré de l'armoire son livre de prières pour aller à la messe. »
Et j'entendais les cloches de Dann, de Mittelbronn, de Bigelberg bourdonner dans le silence. Je me figurais cette bonne vie tranquille .... J'aurais voulu fondre en larmes ! Mais le roulement commençait, un roulement sourd comme dans les temps humides, quelque chose de sinistre. Du côté de la grande route, à gauche, on battait la générale, les trompettes de cavalerie sonnaient le réveil. On se levait, on regardait par-dessus les blés. Ces trois jours de marche et de combats, le mauvais temps et l'oubli des rations avaient rendu les hommes plus sombres. On ne parlait pas comme à Ligny ; chacun regardait et réfléchissait pour son propre compte.
On voyait aussi que ce serait une plus grande bataille, parce qu'au lieu d'avoir des villages bien occupés en première ligne, et qui font autant de combats séparés, ici c'était une grande plaine élevée, nue, occupée par les Anglais; derrière leurs lignes, au haut de la côte, se trouvait le village de Mont-Saint-Jean, et beaucoup plus loin, à près d'une lieue et demie, une grande forêt qui bordait le ciel.
Entre les Anglais et nous, le terrain descendait doucement et se relevait de notre côté ; mais il fallait avoir l'habitude de-la campagne pour voir ce petit vallon, qui devenait plus profond à droite et se resserrait en forme de ravin. Sur la pente de ce ravin, de notre côté, derrière des haies, des peupliers et d'autres arbres, quelques maisons couvertes de chaume indiquaient un hameau; c'était Planchenois. Dans la même direction, mais bien plus haut et derrière la gauche de l'ennemi, s'étendait une plaine à perte de vue, parsemée de petits villages.
C'est en temps de pluie, après un orage, que ces choses se distinguent le mieux; tout est bleu sombre sur un fond clair. On découvrait jusqu'au petit village de Saint-Lambert, à trois lieues de nous sur la droite.
A notre gauche, et derrière la droite des Anglais, se voyaient aussi d'autres petits villages dont je n'ai jamais su le nom.
Voilà ce que nous découvrions au premier coup d'oeil dans ce grand pays plein de magnifiques récoltes encore en fleur, et chacun se demandait pourquoi les Anglais étaient là, quel avantage ils avaient à garder cette position. Alors on observait mieux leur ligne, à quinze cents ou deux mille mètres de nous et l'on voyait que la grande route que nous avions suivie depuis les Quatre-Bras, et qui se rend à Bruxelles, cette route large, bien arrondie et même pavée au milieu, traversait la position de l'ennemi à peu près au centre; elle était droite, et l'on pouvait la suivre des yeux jusqu'au village de Mont-Saint-Jean, et même plus loin, jusqu'à l'entrée de la grande forêt de Soignes. Les Anglais voulaient donc la défendre, pour nous empêcher d'aller à Bruxelles.
En regardant bien, on voyait que leur ligne de bataille se courbait un peu de notre côté sur les deux ailes, et suivait un chemin creux qui coupait la route de Bruxelles en croix. Ce chemin était tout à fait creux à gauche de la route, à droite il était bordé de grandes haies de houx et de petits hêtres, comme il s'en trouve dans ce pays. Là, derrière, étaient postées des masses d'habits rouges, qui nous observaient de leur chemin couvert ; le devant de leur côte descendait en pente comme des glacis : c'était très dangereux.
Et sur leurs ailes, qui se prolongeaient d'environ trois quarts de lieue, était de la cavalerie innombrable. On voyait aussi de la cavalerie sur le haut du plateau, dans l'endroit où la grande route, après avoir passé la colline, descend avant de remonter vers Mont-Saint-Jean ; car on comprenait très bien qu'il se trouvait un creux entre la position des Anglais et ce village, pas bien profond, puisque les plumets de la cavalerie s'apercevaient, mais assez profond pour y tenir de grandes forces en réserve à l'abri de nos boulets.
J'avais déjà vu Weissenfelz, Lutzen, Leipzig et Ligny : je commençais à comprendre ce que les choses veulent dire, pourquoi l'on se place d'une manière plutôt que d'une autre, et je trouvais que ces Anglais s'étaient très bien arrangés dans leur chemin pour défendre la route, et que leurs réserves, bien abritées sur le plateau, montraient chez ces gens beaucoup de bon sens naturel.
Malgré cela, trois choses me parurent alors avantageuses pour nous. Ces Anglais, avec leur chemin couvert et leurs réserves bien cachées, étaient comme dans une grande fortification. Mais tout le monde sait qu'en temps de guerre on démolit tout de suite, autour des places fortes, les bâtiments trop près des remparts, pour empêcher l'ennemi de s'en emparer et de s'abriter derrière. Eh bien ! juste sur leur centre, le long de la grande route et sur la pente de leurs glacis, se trouvait une ferme dans le genre de la Roulette, aux Quatre-Vents, mais cinq ou six fois plus grande. Je la voyais très bien de la hauteur où nous étions : c'était un grand carré, les bâtisses, la maison, les écuries et les granges en triangle du côté des Anglais, et l'autre moitié du triangle, formée d'un mur et de hangars, de notre côté; la cour à l'intérieur. L'un des pans de ce mur donnait sur les champs avec une petite porte, et l'autre sur la route, avec une porte cochère pour les voitures. C'était construit en briques bien solides. Naturellement les Anglais l'avaient garnie de troupes, comme une espèce de demi-lune; mais si nous avions la chance de l'enlever, nous étions tout près de leur centre, et nous pouvions lancer sur eux nos colonnes d'attaque, sans rester longtemps sous leur feu.
Voilà ce que nous avions de meilleur pour nous. Cette ferme s'appelait la Haie-Sainte, comme nous l'avons su depuis.
Plus loin, en avant de leur aile droite, dans un fond, se trouvait une autre ferme avec un petit bois, que nous pouvions aussi tâcher d'enlever. Cette ferme, d'où j'étais on ne la voyait pas, mais elle devait être encore plus solide que la Haie-Sainte, puisqu'un verger entouré de murs et plus loin un bois la couvraient. Le feu des fenêtres donnait dans le verger, le feu du verger donnait dans le bois, le feu du bois donnait sur la côte, l'ennemi pouvait battre en retraite de l'un dans l'autre.
Ces choses, je ne les ai pas vues de mes propres yeux, mais quelques anciens m'ont raconté plus tard l'attaque de cette ferme, appelée Hougoumont.
Enfin, en avant de leur aile gauche, où descendait le chemin de Wavre, à quelque cent pas de notre côté, se trouvaient encore les fermes de Papelotte et de la Haye, occupées par des Allemands, et les petits hameaux de Smohain, du Cheval-de-Bois, de Jean-Loo. Ces hameaux, je les voyais bien alors, mais je n'y faisais pas grande attention, d'autant plus qu'ils étaient en dehors de notre ligne de bataille, sur la droite, et qu'on n'y remarquait pas de troupes.
Donc chacun maintenant se figure la position des Anglais en face de nous, la grande route de Bruxelles qui la traverse, le chemin qui la couvre, le plateau derrière, où sont les réserves, et les trois bâtisses de Hougoumont, de la Haie-Sainte et de Papelotte, en avant, bien défendues. Chacun doit penser que c'était bien difficile à prendre.
Je regardais cela vers six heures du matin, très attentivement, comme un homme qui risque de perdre sa vie, ou d'avoir les os cassés dans une entreprise, et qui veut au moins savoir s'il a quelque chance d'en réchapper.
Zébédé, le sergent Rabot, le capitaine Florentin, Buche, enfin tout le monde, en se levant, jetait un coup d'oeil de ce côté sans rien dire. Ensuite, on regardait autour de soi les grands carrés d'infanterie, les escadrons de cuirassiers, de dragons, de chasseurs, de lanciers, etc., campés au milieu des récoltes.
Alors personne n'avait plus la crainte de voir les Anglais battre en retraite. On allumait des feux tant qu'on voulait, et la fumée de la paille humide s'étendait dans les airs. Ceux auxquels il restait encore un peu de riz suspendaient la marmite, les autres regardaient en pensant :
« Chacun son tour, hier nous avions de la viande, nous nous moquions du riz ; maintenant nous voudrions bien en avoir. »
Vers huit heures, il arriva des fourgons avec des cartouches et des tonnes d'eau-de-vie. Chaque soldat reçut double ration ; avec une croûte de pain on aurait pu s'en contenter, mais le pain manquait. Qu'on juge, d'après cela, quelle mine on avait. C'est tout ce que nous reçûmes en ce jour, car aussitôt après commencèrent les grands mouvements. Les régiments se réunirent à leurs brigades, les brigades à leurs divisions, les divisions reformèrent leurs corps. Les officiers à cheval couraient porter les ordres, tout était en route.
Le bataillon se réunit à la division Donzelot; les autres divisions n'avaient que huit bataillons, elle en eut neuf.
J'ai souvent entendu raconter par nos anciens l'ordre de bataille donné par l'Empereur; le corps de Reille à gauche de la route, en face de Hougoumont ; d'Erlon à droite, en face de la Haie-Sainte ; Ney à cheval sur la chaussée, et Napoléon derrière, avec la vieille garde, les escadrons de service, les lanciers, les chasseurs, etc. A huit heures et demie, nos quatre divisions reçurent l'ordre de se porter en avant, à droite de la grand-route. Nous étions de quinze à vingt mille hommes, nous marchions sur deux lignes, l'arme à volonté, et nous enfoncions jusqu'aux genoux. Personne ne disait rien.
Plusieurs racontent que nous étions tout réjouis et que nous chantions, mais c'est faux ! Quand on a marché toute la nuit sans recevoir de ration, quand on a couché dans l'eau, avec défense d'allumer des feux et qu'on va recevoir de la mitraille, cela vous ôte l'envie de chanter; nous étions bien contents de retirer nos souliers des trous où l'on enfonçait à chaque pas ; les blés mouillés vous rafraîchissaient les cuisses, et les plus courageux, les plus durs avaient l'air ennuyé.
Il est vrai que les musiques jouaient les marches de leurs régiments, et que les trompettes de la cavalerie, les tambours de l'infanterie, les grosses caisses et les trombones mêlés ensemble produisaient un effet terrible comme toujours. Il est aussi vrai que tous ces milliers d'hommes en bon ordre, allongeant le pas, le sac au dos, le fusil sur l'épaule; les lignes blanches des cuirassiers qui suivaient les lignes rouges, brunes, vertes des dragons, des hussards, des lanciers dont les petits drapeaux en queue d'hirondelle remplissaient l'air; les canonniers dans l'intervalle des brigades, à cheval autour de leurs pièces, qui coupaient la terre jusqu'aux essieux, tout cela traversant les moissons dont pas un épi ne restait debout, il est très vrai qu'on ne pouvait rien voir de plus épouvantable.
Et les Anglais en face, bien rangés, leurs canonniers la mèche allumée, étaient aussi quelque chose qui vous faisait réfléchir.
Le père Goulden me disait bien que, dans son temps, les soldats chantaient, mais c'est qu'ils étaient partis volontairement et non par force. Ils se battaient pour garder leurs champs et les Droits de l'homme, qu'ils aimaient mieux que les yeux de leur tête, et ce n'était pas la même chose que de se faire éreinter pour savoir si l'on aurait d'anciens nobles ou de nouveaux. Moi, je n'ai jamais entendu chanter ni à Leipzig ni à Waterloo.
Nous marchions, les musiques jouaient par ordre supérieur ; et lorsque les musiques se turent, le plus grand silence suivit. Alors nous étions au haut du petit vallon, à mille ou douze cents pas de la gauche des Anglais. Nous formions le centre de notre armée; des chasseurs s'étendaient sur notre flanc droit avec des lanciers.
On prit les distances, on resserra les intervalles, la première brigade de la première division obliqua sur la gauche et se mit à cheval sur la chaussée. Notre bataillon faisait partie de la seconde division : nous fûmes donc en première ligne, avec une seule brigade de la première devant nous. On fit passer toutes les pièces sur notre front; celles des Anglais se voyaient en face, à la même hauteur. Et bien longtemps encore d'autres divisions vinrent nous appuyer. On aurait cru que toute la terre marchait : les anciens disaient :
« Voici les cuirassiers de Milhaud ! voici les chasseurs de Lefebvre-Desnoëttes ; voilà là-bas le corps de Lobau !»
De tous les côtés, aussi loin que pouvait s'étendre la vue, on ne voyait que des cuirasses, des casques, des colbacks, des sabres, des lances, des files de baïonnettes.
« Quelle bataille ! s'écriait Buche ; malheur aux Anglais ! »
Et je pensais comme lui, je croyais que pas un Anglais n'en réchapperait. On peut dire que nous avons eu du malheur en ce jour; sans les Prussiens, je crois encore que nous aurions tout exterminé.
- -

     

 

 

 

_ Retour au haut de la page.

-

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2009 - Tous droits réservés.