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Dernière modification le 22 janvier 2007.

Bulletin de police du 25 juillet 1804

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Extrait de "La Police secrète du Premier Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive, d'après les documents originaux inédits déposés aux Archives nationales. Paris, 1908.


  BULLETIN DU 6 THERMIDOR AN XII  
Mercredi 25 juillet 1804.
 

56. - Paris. Rapport du Préfet de Police. - L'Ambassadeur des Etats-Unis, suivant le rapport du Préfet de police du 5 de ce mois, a laissé entrevoir que son gouvernement ne serait pas éloigné de confier au général Moreau le commandement de ses provinces. Il a eu des conférences avec le Tribun. Il parle avec enthousiasme des avantages que pourraient remporter les armées américaines sous un tel chef. Le consul américain à Barcelone l'a accueilli.

 

 Préfet de police=Dubois

 

  Vingt soldats du 2e régiment de la garde de Paris et vingt cuirassiers se sont battus au sabre, il y a eu plusieurs blessés. Deux femmes publiques ont été le sujet de leur rixe ; elles sont arrêtées.  
  Le Préfet de police a fait arrêter la femme Boniface pour distribution de couplets séditieux (la copie de ces couplets est jointe au rapport). Il est probable que c'est la femme de l'ancien concierge du Temple, déporté par le Sénatus-consulte de nivôse, an IX. La police générale a, depuis longtemps, des notes sur cette femme. Anarchiste exaltée, dévouée à Robespierre, Marat et autres chefs de ce parti, elle est ennemie irréconciliable de tout gouvernement autre que celui de 1793. On tint pour constant, à l'évasion de Sidney Smith et Wright, qu'elle l'avait secondée de tous ses moyens. A cette époque, elle n'habitait plus le Temple, s'étant pourvue en divorce, cependant, ce fut elle qui y introduisit les deux officiers déguisés porteurs du faux ordre du Ministre. On la vit même, en sortant de la chambre des deux Anglais, déposer sur une table un mouchoir qui était rempli d'argent ou d'argenterie, qu'elle déclara avoir reçu d'eux.
 
  57. - Bourse. - Deux partis de spéculateurs s'entrechoquent. L'agent de change Martinet travaille pour les joueurs à la hausse. Ses commettants ont, dit-on, pris des engagements avec des maisons d'Amsterdam qui reçoivent les rentes à raison de 60 0/0, et il a retenu des sommes considérables. Il a en outre emprunté 8 millions sur la place de Paris : on assure que la caisse d'amortissement a un intérêt dans cette opération. Le plus fort opposant est l'agent de change Nicolas Coindre. On prétend qu'il travaille pour Saint-Didier, capitaliste qui a gagné une fortune considérable dans la chute des mandats. L'esprit de la place est incertain, mais incliné un peu à la baisse.
 

 

  58. - Le Havre. Bombardement. - Le 4 de ce mois, à 10 heures, une division de l'ennemi, de seize voiles, s'est approchée du Havre. Trois bombardes ont tiré sur la ville pendant près de deux heures. Cinq maisons sont presque détruites, deux autres très endommagées, dont celle du sous-préfet. Cinq blessés ; une femme a eu la cuisse fracassée et a subi l'amputation. Les pompiers ont servi avec activité et empêché la communication des flammes. Tous les fonctionnaires ont déployé le plus grand zèle et ont porté des secours provisoires aux blessés. Le 5, date de la lettre du secrétaire général de la préfecture qui rend compte de cet événement, on prévoyait au Havre que la haute mer, favorable à l'ennemi qui veut détruire les propriétés particulières, durerait encore cinq jours. On craignait, en conséquence, de nouvelles attaques. Le Préfet est parti de Rouen pour le Havre, dans la nuit du 3 au 4, pour faire dresser, conformément aux instructions du Ministre, l'état des pertes éprouvées par cet événement, et procurer les secours convenables. On s'attendait, depuis plusieurs jours, à cette entreprise de l'ennemi.
   
  59. - Barcelone. Moreau. - Extrait d'une lettre particulière datée de Barcelone, 11 juillet. « Le public a paru satisfait de l'arrivée de Moreau dans cette ville. Dès que l'intendant en fut instruit, il alla le visiter et lui offrir argent, voitures et tous les services qui pourraient dépendre de lui. Le général lui envoya l'adjudant Marot, pour le féliciter. Le gouvernement fit de même. Le lendemain de son arrivée, Moreau se fit présenter au capitaine général par le commissaire des relations commerciales. Dans la même journée, il se rendit, accompagné du commissaire, du sous-commissaire et de M. Henry, près la porte de Saint-Carloz, du côté de Barcelonette, pour voir manœuvrer un bataillon de gardes espagnols, qui faisait l'exercice a feu, en présence de tout l'Etat-Major. Moreau assista à cette manœuvre jusqu'à la fin. Les Catalans et les militaires qui l'entouraient montraient un grand enthousiasme. Lorsque la troupe se retira, le capitaine général envoya l'ordre au commandant par un adjudant, de faire défiler devant le général Moreau qui se tint constamment à côté de lui. Les Catalans parurent extrêmement satisfaits du procédé du capitaine général envers cet étranger. Moreau fut suivi par la foule jusqu'à son auberge ; on disait de lui toutes sortes de biens et de louanges. Le lendemain, il dîna chez le Commissaire avec Gautier, Reigbedert et M. Stanbov. Mme. Moreau est arrivée trois jours après son mari et a été fêtée par les mêmes personnes. Si l'on peut ajouter foi à ce qu'ont dit l'adjudant Marot et un particulier, Moreau va prendre un logement à Barcelone, y demeurera jusqu'à ce que sa femme soit accouchée, et ira ensuite à Cadix, où l'on pense qu'il cédera aux instances du gouverneur, son ami (le général Solano). II dîne aujourd'hui, en grande compagnie, chez le jeune Manning. Les Français lui ont aussi marqué un vif intérêt. Il avait accepté l'invitation que lui avaient faite ceux qui se trouvaient dans son auberge, le jour où il se trouva incommodé. Il s'amuse autant qu'il en trouve l'occasion, va souvent au spectacle dans les loges de ses connaissances. Comme la saison est fort avancée, on peut croire qu'il demeurera à Barcelone jusqu'au printemps prochain..  
  60. - Événements divers.
Correspondance du Ministre avec divers fonctionnaires (envoi de signalements, d'interrogatoires ou d'ordres de recherches) : Besançonnay (ami de Guillemot, le chercher à Boulogne et partout où ira l'Empereur), Stevenotte (doit être près de Dinan), Durand (agent de Frotté et de Georges), Berthois (7), James (complice de Berthois), de La Valette (émigré, à Bréda, va en Angleterre), Rouffigny, (émigré, à Ham) ; attaque du courrier de Lamballe (40, 47) (au 18 messidor les brigands sont encore en Bretagne, sans pouvoir s'embarquer).
Morbihan. Léridan, Georges. Léridan n'a pas de fonds à Georges (2). Il y a cinq ans, sa mère acheta à Botherel Pontsac (près Vannes) pour 40.000 francs dont. 25.000 payés par elle et 15.000 par Léridan sur ses bénéfices de brigandage. Terreur inspirée par Georges dans le Morbihan. Excellent effet produit par sa mort.
Brigands. La bande des frères Alleton blesse les gendarmes Gérard et Lesourd entre Chantenay et Vallon (Sarthe). Alleton aîné est tué. Il portait un chapelet au côté. La forêt de Charme est l'asile habituel de ces brigands qu'excitent les ministres de « la Petite Église », prêtres réfractaires.
Mazuïer, professeur de médecine à Strasbourg, lié avec Carnot, vota contre l'hérédité. La haine contre lui vient de ce qu'avec Coze il défendit Stein, accusé d'avoir empoisonné sa femme.
Hambourg. Lettre (16 juillet). Bruits: les troupes danoises quittent Rendsbourg. Le blocus de l'Elbe, très nuisible à la Compagnie des Indes, exaspère les négociants de Hambourg contre l'Angleterre. On espère la paix. L'émigré Sian est parti pour Paris. La Russie accueille les émigrés nobles et repousse les autres.
   
       

 

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