Accueil
Annuaire
Faits et événements
Personnages
Napoléon
La France et le Monde
Waterloo
Belgique
Armées
Uniformes
Reconstitution
Publications
Liens
Nouvelles du Jour
Plan du site
Balises
|
|
Dernière
modification le 22 janvier 2007.
Bulletin
de police du 25 juillet 1804
Précédent
: 24 juillet 1804 - Suivant
: 26 juillet 1804
Extrait
de "La Police secrète du Premier
Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché
à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive,
d'après les documents originaux inédits déposés
aux Archives nationales. Paris, 1908.
|
BULLETIN
DU 6 THERMIDOR AN XII |
|
Mercredi
25 juillet 1804. |
|
56.
- Paris. Rapport du Préfet de Police. - L'Ambassadeur
des Etats-Unis, suivant le rapport du Préfet de police du
5 de ce mois, a laissé entrevoir que son gouvernement ne
serait pas éloigné de confier au général
Moreau le commandement de ses provinces. Il a eu des conférences
avec le Tribun. Il parle avec enthousiasme des avantages que pourraient
remporter les armées américaines sous un tel chef.
Le consul américain à Barcelone l'a accueilli. |
|
|
|
Vingt
soldats du 2e régiment de la garde de Paris et vingt cuirassiers
se sont battus au sabre, il y a eu plusieurs blessés. Deux
femmes publiques ont été le sujet de leur rixe ; elles
sont arrêtées. |
|
|
|
Le
Préfet de police a fait arrêter la femme Boniface pour
distribution de couplets séditieux (la copie de ces couplets
est jointe au rapport). Il est probable que c'est la femme de l'ancien
concierge du Temple, déporté par le Sénatus-consulte
de nivôse, an IX. La police générale a, depuis
longtemps, des notes sur cette femme. Anarchiste exaltée, dévouée
à Robespierre, Marat et autres chefs de ce parti, elle est
ennemie irréconciliable de tout gouvernement autre que celui
de 1793. On tint pour constant, à l'évasion de Sidney
Smith et Wright, qu'elle l'avait secondée de tous ses moyens.
A cette époque, elle n'habitait plus le Temple, s'étant
pourvue en divorce, cependant, ce fut elle qui y introduisit les deux
officiers déguisés porteurs du faux ordre du Ministre.
On la vit même, en sortant de la chambre des deux Anglais, déposer
sur une table un mouchoir qui était rempli d'argent ou d'argenterie,
qu'elle déclara avoir reçu d'eux.
|
|
|
|
57.
- Bourse. - Deux partis de spéculateurs s'entrechoquent.
L'agent de change Martinet travaille pour les joueurs à la
hausse. Ses commettants ont, dit-on, pris des engagements avec des
maisons d'Amsterdam qui reçoivent les rentes à raison
de 60 0/0, et il a retenu des sommes considérables. Il a en
outre emprunté 8 millions sur la place de Paris : on assure
que la caisse d'amortissement a un intérêt dans cette
opération. Le plus fort opposant est l'agent de change Nicolas
Coindre. On prétend qu'il travaille pour Saint-Didier, capitaliste
qui a gagné une fortune considérable dans la chute des
mandats. L'esprit de la place est incertain, mais incliné un
peu à la baisse.
|
|
|
|
58.
- Le Havre. Bombardement. - Le 4 de ce mois, à 10
heures, une division de l'ennemi, de seize voiles, s'est approchée
du Havre. Trois bombardes ont tiré sur la ville pendant près
de deux heures. Cinq maisons sont presque détruites, deux autres
très endommagées, dont celle du sous-préfet.
Cinq blessés ; une femme a eu la cuisse fracassée et
a subi l'amputation. Les pompiers ont servi avec activité et
empêché la communication des flammes. Tous les fonctionnaires
ont déployé le plus grand zèle et ont porté
des secours provisoires aux blessés. Le 5, date de la lettre
du secrétaire général de la préfecture
qui rend compte de cet événement, on prévoyait
au Havre que la haute mer, favorable à l'ennemi qui veut détruire
les propriétés particulières, durerait encore
cinq jours. On craignait, en conséquence, de nouvelles attaques.
Le Préfet est parti de Rouen pour le Havre, dans la nuit du
3 au 4, pour faire dresser, conformément aux instructions du
Ministre, l'état des pertes éprouvées par cet
événement, et procurer les secours convenables. On s'attendait,
depuis plusieurs jours, à cette entreprise de l'ennemi.
|
|
|
|
59.
- Barcelone. Moreau. - Extrait d'une lettre particulière
datée de Barcelone, 11 juillet. « Le public a paru satisfait
de l'arrivée de Moreau dans cette ville. Dès que l'intendant
en fut instruit, il alla le visiter et lui offrir argent, voitures
et tous les services qui pourraient dépendre de lui. Le général
lui envoya l'adjudant Marot, pour le féliciter. Le gouvernement
fit de même. Le lendemain de son arrivée, Moreau se fit
présenter au capitaine général par le commissaire
des relations commerciales. Dans la même journée, il
se rendit, accompagné du commissaire, du sous-commissaire et
de M. Henry, près la porte de Saint-Carloz, du côté
de Barcelonette, pour voir manœuvrer un bataillon de gardes espagnols,
qui faisait l'exercice a feu, en présence de tout l'Etat-Major.
Moreau assista à cette manœuvre jusqu'à la fin. Les
Catalans et les militaires qui l'entouraient montraient un grand enthousiasme.
Lorsque la troupe se retira, le capitaine général envoya
l'ordre au commandant par un adjudant, de faire défiler devant
le général Moreau qui se tint constamment à côté
de lui. Les Catalans parurent extrêmement satisfaits du procédé
du capitaine général envers cet étranger. Moreau
fut suivi par la foule jusqu'à son auberge ; on disait de lui
toutes sortes de biens et de louanges. Le lendemain, il dîna
chez le Commissaire avec Gautier, Reigbedert et M. Stanbov. Mme. Moreau
est arrivée trois jours après son mari et a été
fêtée par les mêmes personnes. Si l'on peut ajouter
foi à ce qu'ont dit l'adjudant Marot et un particulier, Moreau
va prendre un logement à Barcelone, y demeurera jusqu'à
ce que sa femme soit accouchée, et ira ensuite à Cadix,
où l'on pense qu'il cédera aux instances du gouverneur,
son ami (le général Solano). II dîne aujourd'hui,
en grande compagnie, chez le jeune Manning. Les Français lui
ont aussi marqué un vif intérêt. Il avait accepté
l'invitation que lui avaient faite ceux qui se trouvaient dans son
auberge, le jour où il se trouva incommodé. Il s'amuse
autant qu'il en trouve l'occasion, va souvent au spectacle dans les
loges de ses connaissances. Comme la saison est fort avancée,
on peut croire qu'il demeurera à Barcelone jusqu'au printemps
prochain.. |
|
|
|
60.
- Événements divers.
Correspondance du Ministre avec divers fonctionnaires (envoi
de signalements, d'interrogatoires ou d'ordres de recherches) : Besançonnay
(ami de Guillemot, le chercher à Boulogne et partout où
ira l'Empereur), Stevenotte (doit être près de Dinan),
Durand (agent de Frotté et de Georges), Berthois (7),
James (complice de Berthois), de La Valette (émigré,
à Bréda, va en Angleterre), Rouffigny, (émigré,
à Ham) ; attaque du courrier de Lamballe (40,
47) (au 18 messidor les brigands sont
encore en Bretagne, sans pouvoir s'embarquer).
Morbihan. Léridan, Georges. Léridan n'a pas
de fonds à Georges (2). Il y
a cinq ans, sa mère acheta à Botherel Pontsac (près
Vannes) pour 40.000 francs dont. 25.000 payés par elle et 15.000
par Léridan sur ses bénéfices de brigandage.
Terreur inspirée par Georges dans le Morbihan. Excellent effet
produit par sa mort.
Brigands. La bande des frères Alleton blesse les gendarmes
Gérard et Lesourd entre Chantenay et Vallon (Sarthe). Alleton
aîné est tué. Il portait un chapelet au côté.
La forêt de Charme est l'asile habituel de ces brigands qu'excitent
les ministres de « la Petite Église », prêtres
réfractaires.
Mazuïer, professeur de médecine à Strasbourg,
lié avec Carnot, vota contre l'hérédité.
La haine contre lui vient de ce qu'avec Coze il défendit Stein,
accusé d'avoir empoisonné sa femme.
Hambourg. Lettre (16 juillet). Bruits: les troupes danoises
quittent Rendsbourg. Le blocus de l'Elbe, très nuisible à
la Compagnie des Indes, exaspère les négociants de Hambourg
contre l'Angleterre. On espère la paix. L'émigré
Sian est parti pour Paris. La Russie accueille les émigrés
nobles et repousse les autres. |
|
|
|
|
|
|
Retour
au haut de la page
Bulletin suivant :
26 juillet 1804
-
|