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  Nouvelles du Jour   >  Juillet 1804   >

Dernière modification le 3 septembre 2006.

Bulletin de police du 12 juillet 1804

- Premier bulletin du recueil - Suivant : 13 juillet 1804

Extrait de "La Police secrète du Premier Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive, d'après les documents originaux inédits déposés aux Archives nationales. Paris, 1908.


  BULLETIN DU 23 MESSIDOR AN XII  
 

1. - D'Andigné (1). Évasion. - Le commandant de la citadelle de Besançon se plaint, par une lettre du 16, de ce qu'il a été suspendu et mis aux arrêts, par suite de l'évasion de d'Andigné, dans la nuit du 14 (Bulletins des 17 et 18 messidor XII). Il entreprend de prouver que cet événement a été l'effet d'une force majeure ; qu'il avait pris pour la prévenir toutes les mesures que les localités pouvaient exiger.
On a constaté par procès-verbaux et informations que les barreaux de la fenêtre de la chambre occupée par d'Andigné, ainsi que leurs traverses, avaient été sciés. On ignore comment l'instrument nécessaire à cette opération est parvenu au prisonnier.
Le commandant présume qu'il a été caché dans ses aliments, que le caporal de garde a négligé de vérifier; qu'une fille chargée de les apporter a été l'intermédiaire de toutes les dispositions faites pour assurer l'évasion.
Il n'y avait point de sentinelles sous la fenêtre, mais pendant les trois nuits des 12, 13 et 14, il y a eu des orages continuels qui ont forcé les sentinelles à se tenir dans leurs guérites.
Il observe qu'il a quarante-trois ans de service, qu'il est couvert de blessures, qu'il a été chargé de la garde de plusieurs prisonniers beaucoup plus importants, notamment Bourmont.
Le Préfet du Doubs, qui a transmis à la même date du 15 le procès-verbal de l'évasion, pense que d'Andigné, ne connaissant pas l'intérieur de la citadelle et n'étant pas sorti de la chambre voûtée dont il s'est évadé, a été guidé jusqu'au pont de secours, dans les différents détours et ouvrages, où il a dû passer, par quelque employé infidèle qui n'est pas encore connu.

   
 

2. Cadoudal (2). - Le Préfet du Morbihan a prévenu, au commencement de ce mois, que deux Cadoudal, père et frère de Georges, étaient partis par la diligence de Vannes et Rennes, annonçant le projet de se rendre à Paris, et qu'ils devaient y arriver le 13.
Sur cet avis, on présuma que le but de ce voyage était de savoir si les fonds considérables que possède Léridan ne provenaient pas de Georges et si ce complice du chef des conjurés qui lui survit n'était pas son fidèle commissaire.
Le préfet de police, chargé de surveiller avec soin leur arrivée, marque, à la date du 21, qu'aucun individu du nom de Cadoudal n'a paru à Paris, ni à l'époque citée ni à une autre voisine.

  (En marge) «Communiqué an préfet du Morbihan pour vérifier s'ils sont retournés dans leur foyer.»
 

3. - Strangulation. - Le préfet de la Roer avait annoncé le suicide de Rondeau, économe de l'hôpital militaire d'Aix-la-Chapelle (Bull. 18 messid. XII). Il vient d'adresser au grand juge les procès-verbaux authentiques des 13 et 14 messidor, qui constatent que le suicide a été l'effet d'une strangulation exactement semblable à celle de Pichegru. Rondeau a employé pour lien trois cravates de batiste et pour tourniquet le manche d'un martinet, dont les cordons ont été trouvés entrelacés dans les cravates.
On a rappelé, tant dans le Bulletin du 18 messidor que dans ceux des 5 et 15 floréal, deux autres exemples de pareille strangulation.

 
  4. – Événements divers.
Moreau. Passage de M. et Mme, Moreau à Perpignan. Mme Moreau refuse toute fête. (Écrit par Jué à Cabanis.)
Lajolais conduit au fort de Bellegarde.
Fausses dénonciations, comme lieu de réunion de chouans (B. 18 floréal XII) des châteaux de Kérouzéré et Kerjean, et de la maison de Troujoli (Finistère) habitée par Percevaux, appartenant à de Kermenguy, chouan amnistié. Résultat de vengeance. Le Finistère est tranquille.
 

Moreau
Lajolais

  (1). D'Andigné, surnommé le « Grand Chouan », avait pris une part très active aux principales campagnes de l'Ouest. Arrêté une première fois (1801) il fut enfermé au Temple, puis au fort de Joux d'où il s'évada, en 1802, avec Suzannet. En 1804, au moment du procès Cadoudal, il fut enfermé de nouveau, dans la citadelle de Besançon, cette fois.
Le 14 messidor an XII (3 juillet 1804), ses gardiens s'aperçurent, la matin, qu'il avait scié un barreau de sa fenêtre et que, profitant de l'obscurité d'une nuit d'orage, il s'était évadé (Bull. du 17 messidor XII).
Peu de temps après, grâce au récit d'un postillon, on apprit qu'il courait la poste, sur la route de Dijon, à cheval et les pieds dans des pantoufles. La gendarmerie se lança à sa poursuite, mais les six heures d'avance qu'il avait sur elle lui permirent de lui échapper. La police prit aussitôt des mesures pour le rechercher partout où elle supposait qu'il viendrait, spécialement auprès de son frère, officier du génie à Versailles (Bull. du 18 messidor XII. A.N. AF-IV, 1490).

 

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  (2). Georges Cadoudal avait été exécuté le 25 juin 1804. Voir sur son exécution et celle de ses complices un rapport de police, annexé au Bulletin du 6 messidor XII (AF-IV 1490).  

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Bulletin suivant : 13 juillet 1804

 

 

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