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Dernière modification le 19 janvier 2007.

Bulletin de police du 23 juillet 1804

Précédent : 21 juillet 1804 - Suivant : 24 juillet 1804

Extrait de "La Police secrète du Premier Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive, d'après les documents originaux inédits déposés aux Archives nationales. Paris, 1908.


  BULLETIN DU 4 THERMIDOR AN XII  
Lundi 23 juillet 1804.
 

45. - Vainqueurs de la Bastille. - On a fait vérifier le rapport qui annonçait une prochaine réunion des vainqueurs de la Bastille qui résident dans le faubourg Antoine, pour rédiger une adresse à Sa Majesté Impériale, afin d'exposer leurs titres, pour être admis dans la Légion d'honneur (26).
Cette réunion n'a pas eu lieu hier. On s'est assuré que beaucoup d'entre eux avaient déjà remis des pétitions individuelles pour cet objet. Ils s'appuient sur le Décret de l'Assemblée constituante du 19 juin 1790, où le dévouement, qu'ils ont montré le 14 juillet 1789, à la prise de la Bastille, est considéré comme un service important qui doit leur garantir toute la reconnaissance nationale. Un nommé Perrier, ci-devant instituteur des sourds et muets, sous l'abbé Sicard, doit rédiger une adresse collective qui sera présentée par une députation de douze d'entre eux. L'agent qui donne ces renseignements a la confiance des habitants du faubourg. Cette adresse doit même lui être communiquée pour y faire les changements qui seront jugés convenables. Il a remarqué un excellent esprit parmi ceux des vainqueurs de la Bastille qui lui ont fourni ces détails, et l'intention où ils sont de s'isoler de ceux qui, précédemment admis dans leur bataillon, se sont fait remarquer par leur agitation turbulente ou criminelle.

   
 

46. - Boulogne. - Le commissaire général écrit de Boulogne, à la date du 1er, que l'arrivée de Sa Majesté Impériale y a produit une vive impression et que l'allégresse publique s'est manifestée par des acclamations unanimes. Quelques soldats ont tenu des propos. Le commissaire général les a signalés à leurs chefs.

 
  47. - Attaque du courrier de Paris (40). - Le maire de Lamballe a transmis le procès-verbal de l'attaque de la malle, annoncée par le Bulletin du 2 {40). Il porte que l'attaque a eu lieu à 5 heures du matin, à une lieue et demie de Lamballe, par dix inconnus armés de fusils et pistolets. Ils ont demandé trois fois au courrier s'il portait de l'argent. Sur sa réponse négative, ils ont visité la voiture, mais n'ont pu en découvrir le fond. Ils lui ont pris douze louis qu'il avait sur lui, et à M. Aliot, voyageur seul porté sur la feuille du courrier, tout ce qu'il avait (on ne dit pas combien). Ils ont demandé au courrier ses dépêches. Il a répondu qu'il les avait laissées à Broons, et a évité, par cette réponse, de les leur livrer. Ils ont visité celles de Broons pour Saint-Brieuc (On ne voit pas dans le procès-verbal s'ils en ont soustrait quelques lettres).
Observations. - Les autorités ne présentent aucun trait qui puisse caractériser ce délit ; on porte quelques soupçons sur les coupables, mais, si on considère que De Bar est errant dans cet arrondissement, sans pouvoir trouver moyen de se rembarquer; que Pénanster et autres échappés de Paris, ou qui n'y étaient pas encore venus, sont dans le même cas; que Jean-Marie, qui est venu de Londres pour recueillir les fuyards, n'a eu aucun succès, et que la prise de la corvette Le Vincejo, qui était sans doute pour le même objet, n'a pas permis à ces scélérats de reprendre la mer, ces diverses circonstances feraient supposer que le vol du courrier a été exécuté par cette bande, obligée d'errer dans le pays et ayant épuisé ses moyens pour subsister.
 
  48. - Communautés religieuses. Blois. - Le procureur général de Blois signale trois communautés de religieuses établies dans cette ville, comme elles l'étaient avant la Révolution: Carmélites, Ursulines, Sainte-Marie. Elles suivent exactement leurs anciens règlements, ont toutes les mêmes vêtements. Elles reçoivent des novices, leur font prendre le voile. Le fanatisme soutient ces réunions : les autorités locales paraissent hésiter pour les dissoudre et mettre à exécution le décret impérial du 3 messidor. Elles en sont chargées expressément et itérativement.  

 

  49. - Confréries. Aubusson.- Le ministre de la Guerre a communiqué, le 29 de ce mois, un rapport qui lui a été adressé par le commandant de la Creuse, suivant lequel il y a à Aubusson des Confréries de Pénitents blancs et noirs, dont les processions publiques ont occasionné quelques troubles. On ajoute que ces processions se sont renouvelées au mépris des défenses de l'autorité. Le Préfet est chargé de donner des renseignnements sur ces faits.
   
  50. Allemagne. - Le roi de Suède est arrivé à Francfort, incognito. Il ne va point aux fêtes de Darmstadt qui ont commencé le 16, pour le mariage du Prince avec une princesse de Prusse. Il a notoirement toute la noblesse de Suède contre lui, ce qui l'empêchera de retourner dans ses Etats, quoique le peuple paraisse le désirer.  
Gustave IV, roi de Suède
  51. - Angleterre. -On a transmis de Hambourg, à la date du 13 juillet, quelques nouvelles particulières, apportées par les derniers paquebots d'Angleterre. M. Pitt a offert au prince de Galles le titre de maréchal de camp d'Angleterre (field marshall of England) à condition de quitter la minorité. Le Prince a refusé avec dédain. On croit que leur réconciliation est devenue presque impossible.
L'or qu'on introduit en Angleterre ne sort pas de la banque. Il est converti en guinées que l'on conserve. L'argent seul est mis en circulation ou envoyé aux Indes. Botton, célèbre ouvrier de Birmingham, a trouvé le moyen de donner aux piastres d'Espagne, dont l'effigie avait reçu en Angleterre une altération ignominieuse, une nouvelle empreinte, dont on dit le type très beau: d'un côté, la figure d'Angleterre, Britannia, sous celle d'une femme, de l'autre, celle du roi. Elles valent six schellings en Irlande et cinq seulement en Angleterre et en Ecosse.
   
  52. - ÉVÉNEMENTS DIVERS
Réunion de chouans, à Gaillefontaine (Seine-Inférieure). Dix se réunissent chez la Veuve Lesueur, arrêtée pour avoir donné asile aux complices de Georges. Parmi eux on remarque Gambu, Lelong et Lallemand qui eurent des rapports avec les conjurés (Rapport du capitaine Froment au commandant Thouvenot, de la gendarmerie).
Placard séditieux, affiché à Troyes, par Geoffroy, instituteur, qui pousse un élève de dix ans à accuser M. Dupont, ancien professeur de l'Empereur.
Rébellion de Bontemps, ivre, à Saint-Patrice, contre la gendarmerie. - A Bourbourg, les gendarmes sont frappés après la cérémonie d'une confrérie.
Allemagne. Conversation entre diplomates étrangers chez Betmann, banquier, consul russe: l'Autriche et la Russie demandent des explications amicales sur la violation de Baden ; Drake est en Angleterre, interdit des affaires.
De Bentinck, ministre protestant remarquable, prisonnier de guerre, mort en prairial, disait qu'en cas de descente en Angleterre, celle-ci provoquerait un soulèvement en Hollande.
Faits divers. Assassinats: de Séjourné dans l'Oise, et de Pictrois en Seine-et-Marne. - Vol d'église à Bellicourt. - Faux billots : arrestation de Chupel, à Laigle
(Orne).- Divers: enfant de deux ans mort sur la route de La Ferlé à Meaux. Femme noyée à Toury. - Incendie à Izeure.
   

 

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