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Dernière
modification le 22 janvier 2007.
Bulletin
de police du 26 juillet 1804
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: 25 juillet 1804 - Suivant
: 27 juillet 1804
Extrait
de "La Police secrète du Premier
Empire", Bulletins quotidiens adressés par Fouché
à l'Empereur, 1804-1805, publiés par Ernest d'Hauterive,
d'après les documents originaux inédits déposés
aux Archives nationales. Paris, 1908.
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BULLETIN
DU 7 THERMIDOR AN XII |
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Jeudi
26 juillet 1804. |
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61.
- Vainqueurs de la Bastille. - Un rapport indiquait positivement
que la réunion des vainqueurs de la Bastille devait se faire
aujourd'hui pour la signature de leur pétition. Ils paraissent
avoir renoncé au projet de la faire présenter à
Sa Majesté Impériale par une députation. Perrier,
chargé de la rédaction, a dit ce matin, à une
personne qu'on lui a envoyée, qu'aussitôt qu'elle serait
faite, il l'adresserait à Son Excellence le Grand Juge, avec
invitation de la soumettre à Sa Majesté. Le bataillon
des vainqueurs de la Bastille était de neuf cent quatre-vingts
hommes lorsqu'il fut organisé: il n'en reste plus à
Paris que soixante-trois. Depuis qu'il est question de cette pétition,
ils se sont aperçus que leurs démarches étaient
observées, et on a remarqué qu'ils mettaient, dans l'expression
de leur vœu, beaucoup de prudence et de circonspection. Ils craignent
même que les malveillants ne se glissent parmi eux, ce qui,
disent-ils, pourrait provoquer quelques mesures de sévérité.
Des hommes prudents, qu'on a jetés parmi eux, maintiennent
cette impression, leur suggérant qu'une pétition en
nom collectif est contraire au bon ordre. Rien n'annonce que la malveillance
ait cherché, jusqu'à présent, à profiter
de cette légère fermentation. Les vainqueurs de la Bastille,
qui se sont présentés le 5 à l'audience du Grand
Chancelier de la Légion d'honneur, se louent beaucoup de l'accueil
qu'ils ont reçu. On remarque déjà quelques dissentiments
dans leurs prétentions ; car, tandis que les uns aspirent à
l'honneur d'être admis dans la Légion, d'autres bornent
leur ambition à porter la couronne murale qui leur a été
décernée par l'Assemblée Constituante et qu'ils
avaient cessé de porter.
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62.-
Détenus. Mesures de sûreté.- Tous les
condamnés à détention dans les châteaux
forts sont arrivés à destination. Le commandant de Bellegarde
annonce, par une lettre du 20 messidor, que Lajolais a été
déposé, le 14, dans cette forteresse, et qu'il exercera
la plus scrupuleuse surveillance pour prévenir son évasion.
On avait reçu précédemment les mêmes avis
sur chacun des autres. Le Grand Juge avait prescrit toutes les mesures
convenables pour que la garde de chaque détenu fût faite
avec tout le soin possible. Le Ministre a pareillement donné
des ordres pour que la correspondance active et passive de ces détenus
soit exactement surveillée. Chaque Conseiller d'Etat vient
d'être invité, par le Ministre, à s'assurer que
ses ordres et ceux du Grand Juge sont ponctuellement exécutés
dans tous les châteaux forts de son département où
ces prisonniers se trouvent. Entretenir à ce sujet avec chaque
préfet une correspondance assidue ; connaître toutes
les précautions prises et celles qu'on pourrait y ajouter,
suivant les circonstances et les localités; demander aux commandants
des renseignements confidentiels sur les militaires qui servent sous
leurs ordres ; s'en procurer sur les commandants mêmes ; transmettre
les uns et les autres avec exactitude et sans réserve ; enfin
rendre compte au Ministre des résultats. |
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63.
Individus qui ont logé des conspirateurs. - Ils doivent
être tous éloignés de suite à 40 lieues
de Paris et des côtes. Le Préfet de police est chargé
de veiller à l'exécution de cette mesure. Tout individu
renvoyé de Paris sera arrêté s'il y revient sans
autorisation. On ne doit pas laisser rentrer dans Paris les hommes
qui ont tenu aux partis, quand ils auront reçu ordre d'en sortir.
Le Préfet de police est chargé d'assurer l'exécution
de ces dispositions.
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64.
- Brest. Esprit public. - Le Commissaire général
de police à Brest fait au Ministre, à la date du 1er,
le rapport suivant: « Le départ de Moreau a fait renaître
la fomentation dans cette ville... On y répand des insinuations
malignes: « On ne l'a pas fait périr à la Saint-Jean
(Baptiste), on le fera à la. Toussaint (Louverture). »
Tantôt une partie de Paris s'est soulevée, tantôt
on a retenu de force dans le sud-ouest le vainqueur de Hohenlinden.
On ajoute (et ceci fait impression, dit le commissaire) que le gouvernement
fait vendre les biens de Moreau pour le payement des frais du procès,
qu'on fait monter de 600.000 francs à 2.000 000 francs. »
Sa lettre se termine en ces termes: « Cette affaire a produit
des effets bien déplorables sur l'opinion qu'on aura de la
peine à ramener. »
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65.
- Événements divers.
Ordres du Ministre. - En liberté, en surveillance
dans leurs départements : Nicodeau, Legros (fausses déclarations
pour gagner de l'argent) ; Gasté (envoi d'une selle à
Lahaie-Saint-Hilaire. C'était pour un parent) ; Le Roy La Coudraye
(émigré, lié avec les agents des princes, à
40 lieues de Paris et des côtes).
Vol des antiques (1). Ordre à
Gohier, commissaire des relations extérieures à Amsterdam,
d'arrêter Charlier, complice de Giraud et de la femme Minel,
et de demander l'extradition des coupables.
Déserteurs. Roquez, conscrit déserteur, a dit
que les conscrits désertent avec de faux congés etl
passent de ferme en ferme hors du cordon de surveillance. Le rechercher.
Rochelle (13). Lui demander
qui lui a remis en Angleterre son poignard et les fonds. L'interroger
sur Berthelier et sur sa lettre apportée de Londres.
Individus suspects par leur exagération viennent du
Midi à Paris. Larrazet a reçu, dit-il, des propositions
de Rumbold, ministre anglais à Hambourg. .
Libelles. La protestation du prétendant et l'oraison
funèbre du duc d'Enghien seront distribuées prochainement.
Roër. Embauchage. Cordier, douanier, a dénoncé
Pfeiff, de Venloo, qui voulait l'engager dans un parti nombreux contre
l'Empereur. Pfeiff arrêté.
Toulouse. Agitation. Daguin suscite des troubles au théâtre.
Ordre d'éloigner les émigrés perturbateurs.
Allemagne. Lettre de Francfort : le roi de Suède va
à Vienne par Munich. On l'observe.
Moreau. Détails journaliers sur sa vie à Barcelone,
dîner chez Manning.
Attaque du courrier de Lamballe (40,
47), est attribuée à
des chouans venus à Paris pour rejoindre Georges. De Bar, Pénanster
et Guillemot sont en Bretagne.
Bourse. Le 5 % est à 59 fr. 60. Bruits pour amener
la baisse.
Faits divers. Incendies à Vauréas et Beaumont
(Vaucluse).-Arrestation de Dalol, receveur général du
Tarn (vol de 173.000 fr. au Trésor) et de Allengrin, sa caution.
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Pièces
annexées au Bulletin :
Note sur les ordres de religieuses.
Note. - Les Conseillers d'État, chargés des
trois premiers arrondissements de la police, organisent leurs bureaux.
Demande d'argent pour eux. |
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(1)
Giraud, Charlier et la femme Minet avaient volé au cabinet
des antiques, à la Bibliothèque Nationale, divers objets
parmi lesquels la grande sardoine, dite agate de la Sainte-Chapelle,
une plaque en ivoire, trois vases de cuivre. Charlier fut arrêté
en Hollande sur la déclaration d'un bijoutier auquel il offrit
la sardoine (Voir Bulletin du 22 messidor an XII. A. N. AF IV 1490).
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