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Napoléon
a rédigé trois récits de la bataille de Waterloo
: d'abord le bulletin dicté deux
jours après, sur la route de Paris, et deux ouvrages dictés
à Sainte-Hélène, successivement aux généraux
Gourgaud et Bertrand.
Depuis 1818, tous les stratèges et historiens de la bataille
se sont basés sur les récits de Sainte-Hélène,
rédigés à loisir par Napoléon après
qu'il a pris connaissance dans les livres anglais de la position
et des mouvements de ses adversaires.
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Il a ainsi
pu arranger la bataille en la racontant comme il aurait dû
la mener, en faisant peser la responsabilité de la défaite
sur le Destin et sur les maréchaux Ney et Grouchy.
Dans cette perspective, le bulletin dicté par Napoléon
à Laon deux jours après la bataille est incompréhensible
et il a pour cette raison été négligé
par les historiens. Pourtant, il contient une clé du mystère
: Napoléon s'était trompé en lisant la carte…
Mais ce n'était pas là sa plus grande erreur : il
n'avait même pas envisagé la possibilité d'une
intervention des Prussiens, qu’il croyait avoir battus à
Ligny deux jours plus tôt, et il n'avait pas pris les plus
élémentaires précautions sur ses flancs, faute
majeure qu'il a voulu cacher à tout prix.
Il y est magistralement parvenu.
Cette mystification a eu des conséquences profondes.
Pour la première fois, un auteur exerce une critique rigoureuse
sur les textes de l’Empereur, les compare entre eux, et constate
que c’est dans le premier que se trouve la plus grande part de vérité.
Il montre aussi les manipulations auxquelles a donné lieu
par la suite l’histoire de la bataille de Waterloo. |
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