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-On lit dans le Journal des Débats de ce 5 mars
1815 : |
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Londres, 28 février 1815.
La plus grande partie de la séance du Parlement du 27 février
a été encore employée à la discussion
des lois sur les grains. On s'est beaucoup echauffé, et on
a fini par l'ajournement. Il était deux heures du matin lorsque
la séance a été levée.
Les mots Point de lois sur les grains! se voient écrits
aujourd'hui sur les murs dans différentes parties de la ville.
(The Star.) |
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Paris,
le 4 mars 1815.
Un nommé Stevenot qui se cachait depuis plusieurs années,
sous différents noms, avait imaginé de se donner de
l'importance en formant dans Paris le plan d'une légion qu'il
appelait royale. Il n'enrôlait point, mais il recevait des noms
de candidats à des places d'officiers, feignait d'en composer
des listes et promettait de les soumettre, lorsque le moment serait
venu, à l’approbation de l'autorité compétente.
Comme tous les aventuriers de ce genre, il mettait en avant de grands
noms, et était ainsi parvenu à en imposer un moment
à quelques hommes respectables, à d'anciens serviteurs
du Roi.
Les papiers de Stevenot ont été saisis, il y a quelques
jours : on y a trouvé, non des états de corps comme
on l'a prétendu mais quelques noms de vieux militaires qui
auraient encore désiré reprendre du service, et se rendre
utiles.
Le tout a été soumis au Roi, qui a ordonné des
poursuites légales pour approfondir cette affaire, et pour
punir celui qui, par d'aussi coupables manœuvres, avait fourni matière
aux commentaires de la malveillance et aux vaines inquiétudes
de l'esprit de parti.
Bientôt on a acquis la preuve que le nommé Stevenot,
au lieu d'être un royaliste, comme il s'en vantait n'était
qu'un révolutionnaire de 92, ayant probablement concouru au
crime du 10 août, puisque, pour prix de ses services à
cette fatale époque, il avait obtenu la place de commissaire
aux scellés de la section de la Butte-des-Moulins.
Il avait tellement abusé de ses pouvoirs, en brisant les scellés
dont la surveillance lui était confiée, et en volant
dans les maisons qu'il parcourait,que même alors on se crut
obligé de le livrer au tribunal criminel du département
de la Seine. Il fut en effet condamné par ce tribunal à
douze ans de fers, et envoyé au bagne de Brest,
Il s'en évada au bout de quelques mois, changea de nom, et
joua différents rôles qui, quels qu'ils aient été,
n'ont pas effacé la flétrissure judiciaire qui lui avait
été imprimée.
Interrogé sur ces faits, il les a lui-même tous avoués.
Il n'y a donc plus eu à voir en lui qu'un galérien évadé,
et qui devait subir sa peine.
En conséquence, le gouvernement vient d'ordonner qu'il serait
de suite reconduit, par la gendarmerie au bagne de Brest, pour y achever
son temps. Il lui reste encore à subir plus de dix ans de fers.
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Stevenot
intrigant,
faux colonel et forçat
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On
lit dans le Journal de Paris de ce Samedi 4 mars 1815 : |
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Des
lettres de Gênes portent que les Génois sont extrêmement
mécontents d'avoir été livrés au roi
de Sardaigne, et certes rien ne prouve mieux leurs sentiments à
cet égard que l'accueil qu'a reçu hier ce prince à
son entrée dans les murs de cette ville. Le peuple a gardé
le plus morne silence. Pas une seule acclamation ; pas la moindre
démonstration de joie. La musique militaire, el bruit même
du canon n'ont pu le tirer de sa stupeur ; pas un seul individu
ne s'est découvert au moment où S.M. passait. L'ordre
d'une illumination générale n'a pu déterminer
un seul citoyen, les fonctionnaires publics exceptés, à
mettre un lampion sur les fenêtres. Le prince a été
traité avec la même indifférence, pour ne rien
dire de plus, en se rendant au théâtre et à
son retour.
Quelques courtisans essayèrent de stimuler le peuple en criant
eux-mêmes : Vive le Roi ! mais leurs clameurs
furent impuissantes. Les craintes du gouvernement sont telles qu'il
a, dit-on, requis une force extraordinaire de 300 hommes du 14e
régiment, pour faire le service au palais et dans les environs.
Rien n'égale le mépris avec lequel les troupes anglaises
et surtout les officiers sont traités. Aux autres causes
d'aversion qu'ils peuvent avoir pour leur nouveau maître,
les Génois joignent un mtif réel de mécontentement,
c'est que le pavillon de S.M. sarde est ce qu'ils appellent una
bandiera schiava, parce qu'il n'est point respecté des
Barbaresques. Cette circonstance doit porter un coup funeste au
commerce de Gênes, si les Anglais ne le protègent,
et il est douteux que nos vaisseaux de guerre aient le droit de
leur accorde cette protection. (Morning Chronicle.) |
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Saxe.
Leipsick, 20 février 1815.
Plusieurs lettres qu'on a reçues aujourd'hui de Dresde portent
que la plus grande partie des négociants de notre ville ont
signé une supplique adressée au roi de Prusse, pour
le prier de réunir notre ville à la Prusse. Cette
nouvelle est dénuée de toute espèce de fondement.
Personne ici ne désire cette réunion, quoiqu'on y
soit très affligé de voir la Saxe tellement morcelée
qu'elle perd toutes ses salines, et que les environs qui fournissaient
à notre ville le bois et les grains passent sous une autre
domination. La frontière du royaume est à peine à
deux lieues de Leipsick.
Notre souverain chéri, Frédéric-Auguste, l'objet
de l'affection de tous les Saxons, même de ceux qu'on lui
arrache, passera ici demain ou après-demain pour se rendre
en Bohême et peut-être de là à Vienne.
Son passage ici donnera lieu à des scènes bien attendrissantes ;
déjà quelques centaines d'étudiants se sont
rassemblés ce soir sur différentes places, et ont
fait retentir les airs des cris de Vive le roi Frédéric-Auguste !
C'est lorsque l'adversité atteint les têtes couronnées
que l'on peut juger avec plus de certitude de l’attachement que
leur portent leurs sujets. (Gaz. de Bayreuth.)
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Augsbourg,
25 février 1815.
Suivant les derniers avis reçus ici de l'Italie méridionale,
tout y est encore dans le même état. Les troupes napolitaines
occupent toujours les mêmes positions dans l'Etat de l'Eglise ;
leur nombre n'a été ni augmenté, ni diminué.
On continue de dire que de grands changements dans l'Italie supérieurs
s'effectueront sous peu de temps ; qu'il y aura deux États
italiens soumis à l'Autriche, et dont chacun sera gouverné
par un prince autrichien, avec le titre de vice-roi. Milan serait
la capitale de l'un, et Venise celle de l'autre.
Les indemnités promises à la cour de Bavière
ne sont pas encore définitivement réglées, mais
on s'en occupe dans ce moment à Vienne. Selon quelques lettres
particulières cette affaire éprouve de grandes difficultés
et même une opposition marquante de la part d'une grande puissance
du Nord de l'Allemagne.
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L'Ambigu
(de Peltier), n° CCCCXXX, 10 mars 1815. |
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Extrait
d'une lettre de Paris, du 5 mars 1815.
Un Intrigant, le Colonel Stevenot.
Un prétendu colonel Stevenot avait été arrêté
pari; police comme prévenu de recevoir et de provoquer des
inscriptions pour la formation d'une garde royale. Il parait que
ce Stevenot qui s’intitule colonel, quoiqu’il n'ait aucune commission,
aucun brevet de ce grade, est venu d’Angleterre à Paris il
y a quelques mois, et que, depuis son arrivée, il n’a cessé
d’assiéger le gouvernement de plans et de projets pour la
formation de différents corps militaires.
Il en avait entr'autres adressé un directement qui avait
pour objet la création d’une légion royale, chargée
de la garde de la ville de Paris et de ses environs. Cette proposition,
comme toutes celles qui sont faites par des hommes sans mission,
est restée sans réponse.
Cela n’a pas empêché le sieur Stevenot d’annoncer comme
certaine la formation de ce corps, dont il devait être le
commandant, et de faire ou laisser croire qu‘il était chargé
de son organisation. En conséquence un grand nombre de demandes
lui ont été adressées pour obtenir des emplois
dans sa légion. Il avait déjà fait une vingtaine
de dupes, lorsque la police a été instruite de cette
affaire. Elle a aussitôt fait arrêter le prétendu
colonel, et ses papiers ont été saisis.
Alors Stevenot s’est vu obligé de donner sur sa vie des éclaircissements
qui ont appris qu’il appartenait à la justice depuis plus
longtemps qu’on ne le supposait, et qu'il lui restait à subir
encore dix ans de fers au bagne de Brest.
Voici en peu de mots l’histoire du prétendu colonel Stevenot:
il était en 1789 facteur de la petite poste de Paris ;
s’étant, à cette époque, montré chaud
patriote, il fut nommé l’un des commissaires des sections
de Paris ; ayant en cette qualité, et à l’aide
de la force armée dont il disposait, commis, dans différentes
maisons, des vols d‘armes, d’argent et de bijoux, il fut condamné
en 1792, par le tribunal du département de la Seine, à
douze années de fers, et à être préalablement
exposé sur la place de Grève.
Conduit au bagne de Brest en exécution de ce jugement, il
parvint à s’en évader au bout de deux ans. Il passa
de là en Angleterre, où il a vécu d’intrigues,
en prenant, comme à Paris, le faux titre d'émigré
et d‘officier de l’armée royale. |
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Stevenot
intrigant,
faux colonel et forçat
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