Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >    Faits et événements  >    1812 Campagne de Russie  >

.

15 août 1812     16 août 1812    17 août 1812

 

     

Devant Smolensk.

 
 

 

Itinéraire des Archives de Caulaincourt :

   
 

Le 16, monté le Roitelet à 7 heures du matin, ensuite le Moscou ; venu sur les hauteurs en avant de Smolensk, reconnu la position jusqu'à la droite, vu le corps du maréchal Ney à la gauche ; bivouaqué derrière le château de M. Arsanisk.

     

 

Le baron Denniée, attaché à l'état major général de la Grande Armée :

   
 

Le 16, on découvre Smolensk ; chacun est dans la croyance que l'ennemi a abandonné cette place ; l'Empereur lui-même partage cette conviction ; il fait appeler le général Caulaincourt (il était trois heures du matin, et déjà il faisait grand jour). Il lui donne l'ordre d'y établir son quartier-général, et à moi de me rendre aux états.
Nous partons. Bientôt après avoir dépassé les divisions du 3e corps qui étaient en colonnes sur la route, nous parvenons à une demi-lieue de Smolensk, c'est-à-dire à la hauteur de la première ligne des tirailleurs, qui échangeaient quelques coups de carabine.

     

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur :

   
 

Le lendemain (16 août), on la resserra encore davantage (la ville) ; on enleva un cimetière et plusieurs maisons qui commandaient le plateau sur lequel la ville est bâtie. Un adjudant, placé en observation par le général Dalton dans un moulin à vent, s'aperçut le matin que les Russes faisaient sortir des troupes. Le général s'y rendit et s'assura que deux ou trois régiments étaient déjà formés sous les murs et que d'autres les suivaient. L'Empereur donna ordre de resserrer la ville et de repousser ces troupes, même de tâcher de les enlever. L'attaque fut chaude. Le général Dalton et tous les colonels de brigade y furent blessés en refoulant audacieusement les corps russes jusque sous les murs de la ville. Il déboucha de la droite des magasins de sel qui se trouvaient entre la ville et les maisons qui la précédaient, mais sa blessure ralentit le mouvement qui n'eut pas d'autres suites. Les Russes se faisaient tuer bravement mais ne tenaient pas.

     

 

Le baron Denniée, attaché à l'état major général de la Grande Armée :

   
 

Le maréchal Ney, impatient du retard qu'éprouve la marche de ses troupes, arrive au milieu des tirailleurs : c'est le dieu Mars ; son aspect, son regard, son assurance entraîneraient le plus timide. Tout à coup 7 à 800 cosaques réguliers, masqués par un terrain cahoté et couvert de broussailles, se précipitent aux cris de hourra !
Ils débordent et ramènent nos cavaliers, enveloppent le maréchal et le général Caulaincourt, et les serrent de si près, que le duc d'Elchingen reçoit, presque à bout portant, une balle qui déchire le collet de son habit. Toutefois, le désordre ne fut pas de longue durée, car la brigade Domanget s'étant ralliée, dégagea le maréchal et poursuivit les cosaques jusque sous le canon de Smolensk. Enfin l'infanterie du général Razout, ayant appuyé ce mouvement, permit au maréchal de se rapprocher assez des remparts pour se convaincre que les Russes étaient dans l'intention de les défendre.
Néanmoins l'Empereur était si intimement convaincu que Smolensk était hors d'état de faire une défense sérieuse et que les Russes n'avaient point l'intention d'y tenir, qu'il n'ajouta foi aux rapports contraires que lorsque le général Caulaincourt vint lui-même les lui confirmer. (Cette circonstance s'explique par l'absence de renseignements certains sur les localités, par le manque absolu de moyens d'espionnage, et surtout par les fausses indications que l'Empereur recevait de ceux mêmes qui auraient dû connaître le pays.) Néanmoins l'ordre est d'entrer de vive force dans Smolensk. On dirait que tout doit s'abaisser devant l'Empereur, que sa fortune commande à tout. Triste et pernicieuse confiance!

     

 

Le général de Ségur, maréchal-des-logis du Palais :

   
 

Napoléon, parvenu sur la hauteur, vit dans un nuage de poussière de longues et noires colonnes, d'où jaillissait le reflet d'une multitude d'armes ; ces masses s'avançaient si rapidement qu'elles semblaient courir. C'était Barclay, Bagration, près de cent vingt mille hommes, enfin toute l'armée russe.
A cette vue, Napoléon, transporté de joie, frappa des mains et s'écria: «. Enfin je les tiens ! » Il n'en fallait plus douter, cette armée surprise accourait pour se jeter dans Smolensk, pour la traverser, pour se déployer sous ses murs et nous livrer enfin cette bataille tant désirée ; l'instant décisif du sort de la Russie était donc enfin venu.
Aussitôt il parcourt toute la ligne, et marque à chacun sa place. (...) C'était un champ de bataille qu'il offrait à l'ennemi. L'armée française, ainsi placée, était adossée à des défilés et à des précipices ; mais la retraite importait peu à Napoléon; il ne songeait qu'à la victoire. (...)
Quoi qu'il en puisse être, dans la soirée même du 16, Bagration commença son mouvement vers Elnia. Napoléon venait de faire planter sa tente au milieu de sa première ligne, presque à portée du canon de Smolensk, et sur les bords du ravin qui cerne la ville. Il appelle Murat et Davout : le premier vient de remarquer chez les Russes des mouvements qui annoncent une retraite. Chaque jour, depuis le Niémen, il a l'habitude de les voir ainsi s'échapper ; il ne croit donc pas à une bataille pour le lendemain. Davout fut d'un avis contraire; quant à l'empereur, il n'hésita pas à croire ce qu’il désirait.

     

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur :

   
 

Le soir, l'Empereur fit établir quelques pièces pour canonner le pont qu'on découvrait assez pour voir défiler les troupes, les unes entrant en ville et les autres la quittant. Peu après, on apprit que c'étaient les derniers corps de Barclay qui venaient d'arriver et qu'une partie de la garnison avait même déjà été relevée par eux. Quel était le but de ce changement ? Était-ce le prélude d'une nouvelle retraite? L’Empereur ne savait qu'en penser et se dépitait d'avance de l'idée qu'il faudrait encore marcher et s'éloigner s'il voulait atteindre cette armée qu'il aurait forcée au combat en l'attaquant quarante-huit heures plus tôt. Il me demanda ce que je pensais de ces mouvements. Il cherchait à me faire dire que les Russes tiendraient et lui livreraient bataille, comme il le désirait. Il était comme un homme qui a besoin de consolation. Pensant au contraire que les Russes, n'ayant plus l'initiative de l'attaque et par conséquent le choix de leurs dispositions, préféreraient se retirer, je le lui dis franchement :
« — Si c'est ainsi, me répondit l'Empereur, avec l'accent d'un homme qui prend soudainement son parti, en m'abandonnant Smolensk, une de leurs villes saintes, les généraux russes déshonorent leurs armes aux yeux de leurs propres sujets. Cela me donnera une bonne position. Nous les éloignerons un peu pour être tranquilles. Je me fortifierai. Nous nous reposerons et, sous ce point d'appui, le pays s'organisera et nous verrons comment Alexandre se trouvera de ce parti-là. Je m'occuperai des corps de la Dwina, qui ne font rien, et mon armée sera plus formidable, ma position plus menaçante pour la Russie que si j'avais gagné deux batailles. Je m'établirai à Witepsk. Je mettrai la Pologne sous les armes et je choisirai plus tard, s'il le faut, entre Moscou et Pétersbourg. »
Heureux de voir l'Empereur dans de si bonnes et si sages dispositions, j'y applaudis; il me parut sublime, grand, prévoyant, comme au jour de sa plus belle victoire. Je lui répondis que cette marche était réellement celle qui lui donnerait la paix, parce qu'elle le fortifiait à mesure qu'il avançait, qu'elle ne lui faisait pas courir des chances trop éloignées, que la marche des Russes lui prouvait assez qu'ils voulaient l'attirer dans l'intérieur, l'éloigner de ses points d'appui, l'enfermer dans leurs glaces, et qu'il ne fallait pas jouer leur jeu, etc. Sa Majesté parut approuver fort mes réflexions et avoir tout à fait pris son parti ; je me hâtai de raconter ma conversation au prince de Neuchâtel pour qu'il tâchât de maintenir l'Empereur dans ces sages dispositions, mais il parut douter qu'elles survécussent à la prise de Smolensk. Hélas ! il avait trop raison ; elles m'avaient rendu si heureux que je m'étais aussi laissé aller à des illusions !

     

 

Journal de l'Empire du dimanche 16 août 1812 :

   
 

Paris 15 août.
L'anniversaire de la naissance de S.M. L'Empereur et Roi a été célébré avec tout l'enthousiasme qu'inspire à des coeurs français une fête si chère et si auguste. Les cérémonies et les jeux publics ont été favorisés par un temps superbe et embellis par un concours immense de spectateurs. (...)

Xe bulletin de la Grande Armée. Witepsk, le 31 juillet 1812.

 
 

 

 

L'Aveuglement de Napoléon  par Bernard Coppens

 

17 août 1812

 

 

_ Retour au haut de la page.

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2013 - Tous droits réservés.