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Itinéraire des Archives
de Caulaincourt :
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Le
15, monté l'Émir à 7 heures du matin,
visité le champ de bataille de la cavalerie, marché
avec elle jusqu'à Korytnia : 6 lieues. Rentré au bivouac
dans le bois, derrière la maison de poste, à 7 heures
du soir. |
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Le
général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur
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Le
15, de grand matin, l'Empereur se porta au grand galop à l'avant-garde,
aux portes de Smolensk. Après avoir fait resserrer la ville,
il fit rapidement la reconnaissance de tous les environs. L'ennemi
paraissait en forces, nos troupes arrivaient et la journée
se passa en canonnades et en petites attaques pour rectifier ses positions
et s'approcher autant que possible de la ville. |
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Le
baron Denniée, attaché à l'état
major général de la Grande Armée :
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Le
15, l'Empereur voit défiler l'armée ; l'anniversaire
de sa fête anime tous les cœurs ; on oublie les souffrances
du passé ; on supporte avec résignation les privations
du présent ; on attend le jour d'une bataille : la paix doit
en être le salaire !
Néanmoins, l'ennemi continue en bon ordre son mouvement rétrograde.
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Le
général de Ségur, maréchal-des-logis
du Palais :
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Le
prince Eugène crut aussi devoir lui apporter ses vœux. L'empereur
lui dit : « Tout se prépare pour une bataille;
je la gagnerai, et nous verrons Moscou. » Le prince garda
le silence ; mais en sortant il répondit aux questions du
maréchal Mortier : « Moscou nous perdra !
» Ainsi l'on commençait à désapprouver.
Duroc, le plus réservé de tous, l'ami, le confident
de l'empereur, disait hautement qu'il ne prévoyait pas d'époque
à notre retour. Toutefois ce n'était qu'entre soi
qu'en s'épanchait ainsi ; car on sentait que, la décision
prise, tous devaient concourir à son exécution ;
que plus la position devenait périlleuse, plus il y fallait
de courage, et qu'une parole qui refroidirait le zèle serait
une trahison : voilà pourquoi nous vîmes ceux
dont le silence ou même les paroles combattaient l'Empereur
dans sa tente paraître au dehors confiants et pleins d'espoir.
Cette attitude leur était dictée par l'honneur ;
la foule l'a imputée à la flatterie. |
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Journal
de l'Empire du
samedi 15 août 1812
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Royaume
de Westphalie.
Cassel, 7 août. M. Le chambellan comte d'Oberg, l'un
des officiers d'ordonnance de S.M., vient d'arriver en courrier
pour annoncer à S.M. la reine le prochain retour de notre
auguste souverain dans ses Etats. Nous sommes vivement peinés
d'apprendre que la santé de S.M. a été altérée
par l'inconstance du climat ; ce qui a nécessité
son retour, et a forcé S.M. à séjourner quelques
jours à Varsovie. Nous avons tout lieu d'espérer que
la santé de S.M. se rétablira bientôt. (Gazette
de Cassel.)
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Sur
l'Anniversaire de la Naissance de l'Empereur.
Le signal de l'allégresse publique est donné :
sur toute l'étendue de l'Empire, la grande famille du peuple
français célèbre, par une fête solennelle,
un des ces jours heureux qui font époque dans l'histoire de
ses brillantes destinées. La guerre n'interrompt jamais nos
fêtes ; elle en étend même le cercle :
aux cris de joie des paisibles habitants des villes répondent,
en ce moment, des cris partis d'un camp placé à cinq
cents lieues de nous ; et les bords de la Dwina et du Borysthène,
comme ceux de la Seine et de la Loire, retentissent des accents et
des vœux de la reconnaissance ; ils se mêlent aux chants
du triomphe, et les embellissent ; ils sont répétés
par tout un peuple, que nous venons de conquérir à la
gloire, en brisant ses fers, et qui, sortant enfin d'une servitude
avilissante, et rassemblant ses débris épars, relève
à notre voix un front trop longtemps courbé sous le
joug étranger : quelle puissance, en effet, jalouse de
nos destins, pourrait troubler notre sécurité ?
Que pourrait redouter la France, appuyée sur tant de trophées ?
La victoire n'appelle-t-elle pas la victoire, et dix années
de succès continus ne nous répondent-elles pas des succès
que le ciel nous réserve encore ? Les ennemis qui nous
restent à vaincre n'acceptent pas même le combat. Plus
heureux et plus sages, si, détrompés du fol espoir d'éluder
ainsi les coups du sort, abjurant des plans inspirés par un
esprit de vertige, et résistant aux impulsions funestes du
génie qui trouble l'Europe, ils se réunissaient au génie
qui la régénère, pour y répandre les bienfaits
d'une paix solide et durable ! Et quel autre vœu devons-nous
former en ce jour, où fut donné au Monde un héros
qui n'a jamais fait la guerre que pour obtenir la paix ; qui,
venu aux jours d'une civilisation vieillie, et tombant en ruines de
toutes parts, n'a porté la main dans les fondements de l'édifice
que pour substituer des appuis à des décombres ;
qui, d'un coup d’œil rapide et vaste, embrassant tous les rapports
de la société européenne, n'en a renouvelé
les combinaisons que pour en rajeunir l'existence, et pour en assurer
le bonheur ; qui, semblable autant que la supériorité
admet la ressemblance à tous les grands hommes des siècles
précédents, a réuni les vues d'une haute politique
aux inspirations du génie militaire, la considérations
des intérêts majeurs de l'humanité aux calculs
d'un art terrible, mais indispensable, et l'emploi d'une sagesse sublime
à celui d'une force irrésistible ? (...)
L’ouvrage du Héros de la France et de l'Europe s'avance vers
son terme ; bientôt nous le reverrons couronné de
nouveaux lauriers : la patrie embellie par ses bienfaits, brillante
des rayons de sa gloire, le recevra au sein des arts qu'il vivifie
et qu'il agrandit, parmi ces monuments empreints du sceau de l'utilité
publique qui se sont multipliés à sa voix comme par
enchantement, parmi ces prodiges de l'architecture qui répandent
aujourd'hui tant d'éclat sur le sol français, et dont
jamais la guerre n'a suspendu les développements magiques :
époux et père, il reviendra goûter, à l'ombre
de ses pompeux jardins et sous les lambris magnifiques, toutes les
douceurs que lui promettent et la tendresse de sa compagne auguste,
et les premiers sourires d'un fils héritier de tant d'espérances ;
et que ne peut-il, en ce jour même, jouir de l'enthousiasme
et des transports de son peuple, recueillir tant de témoignages
de reconnaissance et d'amour, et mêler nos guirlandes aux palmes
du triomphe !
Y. |
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