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5 août 1812     6 août 1812    7 août 1812

 

     

L'Empereur est à Witepsk.

 
 

 

Itinéraire des Archives de Caulaincourt :

   
 

Le 6, l'Empereur a monté le Coquet à 7 heures du soir, visité la manutention, le pont de pilotis, reconnu les dehors de la ville sur la route de Riga avec le général Chasseloup, rentré à 9 heures.

     

 

Bourgoing, sous-lieutenant au 5e régiment de Tirailleurs, attaché à l'état-major du général Delaborde :

   
  A Witebsk, l’Empereur eut un moment d’indécision sur les mouvements qu’il devait ordonner. C’est dans cette ville qu’il prit la funeste détermination de marcher sur Moscou dans une saison déjà avancée, au lieu d’attendre l’année suivante et de faire cette guerre en deux campagnes.
Tous les matins, il passait en revue quelques détachements de sa garde, dans une place carrée rapidement établie par nos ingénieurs, devant le petit palais de bois qu’il occupait. De même que les autres généraux présents à Witebsk, le comte Delaborde se rendait souvent à ces espèces de parades. Un jour qu’il y assistait, l’Empereur adressa une très vive allocution à des commissaires de guerre, ainsi qu'à des chirurgiens et docteurs, leur reprochant, en termes très durs, l’insuffisance des vivres et des approvisionnements de tout genre qui se faisait déjà sentir sur quelques points de notre ligne d’opération. La tâche était certes bien difficile pour ceux qui avaient à subvenir à tous les besoins d’une immense armée, conduite dans ces contrées lointaines et dévastées. Notre général, comme la plupart des chefs de cette époque, était assez disposé à fronder les opérations de la guerre; il commençait d’ailleurs a concevoir des inquiétudes sur la possibilité de nourrir, dans ces déserts, la multitude armée qu’on y faisait affluer ; aussi nous rapportat-il le discours qu’il venait d’entendre, sans beaucoup l’approuver.
«-Je n’augure pas bien, » nous dit-il, « de la mauvaise humeur que l’Empereur a fait éclater ce matin. Il s’en prend à de pauvres commissaires des vivres de ce que les troupes commencent, sur quelques points, à se plaindre d’un dénûment assez visible déjà ; mais Sa Majesté, qui s’impatiente de ne pas marcher plus vite en avant, devrait concevoir que dans un pareil pays, brûlé et saccagé par ses habitants, les approvisionnements sont, chaque jour, plus difficiles à réunir. Il fulminait contre ses commissaires pour consoler ses soldats qui étaient présents ; mais nos grenadiers sont aussi fins que nous : ils avaient l’air moqueur en écoutant cette mercuriale, et ils lui demanderont bientôt du pain et non des paroles. »
Le général alors nous cita quelques-unes des expressions de ce discours.
« Vous ne déployez pas assez d’activité, messieurs les docteurs et commissaires des vivres ; je vous renverrai à Paris soigner les habitantes du Palais-Royal. Vous ne comprenez pas la sainteté de votre mission. Vous que je charge de veiller aux besoins de nos soldats, vous voulez coucher dans des draps blancs ; c’est en plein air, c’est dans la boue qu’il faut coucher; car la gloire n’est pas dans la mollesse, on ne la trouve que dans les privations. »
«-Tout cela est magnifique, si l’on veut, mais pas assez vrai pour faire sensation, » ajoutait le général. Des draps blancs ! de la mollesse! il s’agit bien de cela, vraiment ! De pareilles phrases m’ont produit l’effet de celles que les historiens classiques mettent, après coup, dans la bouche d’Alexandre et d’Annibal. Dans le fait, en présence d’auditeurs qui souffrent et s’inquiètent, ces belles amplifications ne persuadent personne. »
Notre chef, bien qu’il jugeât avec tant d’indépendance les paroles de son souverain, était rempli de dévouement et de courageuse résignation. Mais, dès les premières phases de la campagne de Moscou, les hommes les plus dévoués et les juges les plus compétents s’inquiétaient de cette marche incertaine à la poursuite d’une armée qui imitait, pour se défendre, le système de ses ancêtres, les Scythes dévastateurs.
     

 

Journal de l'Empire du jeudi 6 août 1812 :

   
 

Paris, 5 août. Les progrès des armées françaises et alliées annoncés dans le dernier Bulletin présentent, lorsqu’on les examine sur la carte, les résultats les plus importants, et le présage certain d'une issue glorieuse de la campagne.
Il est remarquable que la principale masse des forces françaises, réunies sur l'Oula, à l'endroit où la Duna et le Dnieper se rapprochent le plus, se trouve à une distance à peu près égale de Tilsitt, ancienne limite du territoire russe, de Moscou et de Kiovie, trois villes principales de la Russie d'Europe.
Orcha, où se trouve un des corps de la Grande Armée, est situé sur la grande route de Wilna à Moscou, et sur une des routes qui conduisent de Pétersbourg à Kiow. La distance d'Orcha à Wilna, en suivant la route de Minsk, est de plus de 80 lieues (de 25 au degré) ; celle à Tilsitt est de 135 à 140, et celle à Varsovie, par Minsk et Slonim, de 170, Orcha est sous le même méridien que Pétersbourg, et on compte sur la carte 135 lieues en ligne directe ; mais la route fait beaucoup de courbures, à cause des lacs et marais entre Witepsk et Weliki Luki. Voici quelles sont les distances d'Orcha à Moscou, d'après la carte des postes : d'Orcha à Smolensk, 101 westres, ou 24 lieues 1/4 ; de Smolensk à Dorogobusz, 87 vestres, ou 21 lieues 3/4 ; de Dorogobusz à Wiaisma, 77 vestres, ou 19 lieues 1/4 ; de Wiaisma à Mosaïsk, 115 westres, ou 28 lieues 3/4 ; de Mosaïsk à Moscou, 99 westres, ou 24 lieues 3/4. Total d'Orcha à Moscou, 118 à 119 lieues.
Depuis quinze jours, la position des armées russes est devenue plus fâcheuse. Un coup d’œil sur la carte fait sentir la vérité de cette assertion.
L'Empereur Alexandre avait annoncé, dans un premier bulletin, que l'armée sous ses ordres et celle du prince Bagration devaient se réunir. Ce but a été manqué. En vain, la grande armée russe a-t-elle reculé de Wilna à Drissa et de Drissa à Witepsk, pendant l'espace de plus de 80 lieues. Le corps français qui est à Orcha forme une telle pointe, que l'Empereur Alexandre se trouvant à Witepsk, et le prince Bagration étant à Mozyr, ne peuvent se donner des nouvelles que par un circuit de 110 lieues, par Mstislaw et Smolensk. On peut dire que ces deux armées ne communiquent plus ensemble militairement parlant ; elles ne peuvent plus coopérer directement.
Mais il faut encore observer que l'armée du prince Bagration est encore coupée elle-même en deux corps qui ne peuvent agir conjointement. Les deux divisions russes qui sont retournées en Wolhynie par la route de Pinsk se trouvent séparées de celles qui se sont repliées sur Mozyr, par toute la longueur des marais de la Polésie, où il ne passe aucune route praticable pour un corps d'armée ; cette distance est de plus de 50 lieues.

 
 

 

 

L'Aveuglement de Napoléon  par Bernard Coppens


  7 août 1812  

 

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