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26 juillet 1812     27 juillet 1812    28 juillet 1812

 

     

L'Empereur approche de Witepsk. Bataille d'Ostrowno.
Combat du 27 à Ostrowno, voir le Xe Bulletin de la Grande Armée, 31 juillet 1812.

 
 

 

Itinéraire des Archives de Caulaincourt :

   
 

Le 27, l'Empereur a monté l'Émir à 3 heures du matin, à midi l'Embelli, rentré à 5 heures du soir. On s'est battu toute la journée sur la ligne ; resté à cheval ; rentré à 10 heures du soir au bivouac de la grande ferme, à une lieue et demie de Witepsk.

     

   

Albrecht Adam, la bataille d'Ostrowno (Wikipedia).

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur :

   
 

L'Empereur jetait à cheval avant le jour [le 27] et les reconnaissances poussées jusqu'à Lutchesia trouvèrent un gros corps de cavalerie ennemie en position. Notre infanterie arrivait ; deux régiments avaient déjà passé le pont, mais attendaient sur un plateau, un peu en avant et vers la droite, que l'artillerie et d'autre cavalerie la joignissent. L'ennemi déployait des masses considérables de cavalerie qui se portaient sur les faibles régiments de troupes légères de notre avant-garde qui s'étaient formés sur deux lignes, à gauche de la route et en avant du ravin. Nos régiments de cavalerie se succédaient, mais ne pouvaient pas se former assez vite pour faite tête aux masses déjà engagées avec notre faible avant-garde, sur laquelle l'ennemi obtint, au début, quelques faciles succès.
C'est pendant ce temps qu'une compagnie de voltigeurs, détachée sur notre gauche pour appuyer notre peu nombreuse cavalerie, prouva ce que peut la résolution de cette admirable infanterie, même quand elle est isolée. Placés le long de la rivière et dans quelques buissons et maisons en avant du ravin, ces braves, entourés cent fois par une nuée de cavalerie avec laquelle ils tiraillaient pour soutenir nos faibles escadrons, tiraient et démontaient à chaque instant du monde à l'ennemi et lui faisaient un tel mal, sans presque en éprouver, qu'ils parvinrent à le tenir éloigné du flanc de nos escadrons, qui auraient été fort compromis, dans le commencement de l'affaire, sans cet utile secours. Nous vîmes plusieurs fois cinq à six de ces voltigeurs se réunir à cinquante pas des escadrons ennemis, lorsqu'une nuée de cavaliers les chargeaient, et leur faire tête en se mettant dos à dos, ménageant leur feu et les attendant à bout portant. Ils ramenèrent même quelques prisonniers. Cette compagnie tint là une grande partie de la journée. L'Empereur dit à plusieurs d'entr'eux qui lui ramenaient des prisonniers et qui lui demandaient la croix : « Vous êtes tous des braves et la méritez tous. » En effet, on n'a jamais vu faire la petite guerre avec plus d'intelligence et plus d'audace. Ces braves firent l'admiration de toute l'armée ; quelques-uns furent tués, plusieurs blessés, mais ceux-là même, quand ils n'étaient pas tout à fait hors de combat, ne voulaient pas quitter leurs camarades. Je ne puis dire à quel point je regrette d'avoir perdu, avec différentes notes dans la retraite, les noms des officiers et sous-officiers de ces braves, ainsi que le numéro du régiment.

(D'après Jean Hanoteau, éditeur des Mémoires de Caulaincourt, le passage qui suit se rapporte également au 27 juillet et fait double emploi avec celui qui précède.)
Après cette affaire, qui retarda encore beaucoup nos mouvements, l'armée se porta en avant, et nous nous trouvâmes le lendemain en présence de l'ennemi, qui occupait les hauteurs qui couronnent un grand plateau en avant de Witepsk. Nous n'étions séparés que par la Lutchiesa et nos avant-postes au pied du plateau. La journée se passa en manœuvres, canonnades et attaques de détail pour tâter et rectifier les positions respectives et se préparer à cette grande bataille que l'Empereur et le très grand nombre des Français espéraient pour le lendemain. L'Empereur était gai et déjà rayonnant de gloire, tant il se flattait de se mesurer avec ses ennemis et d'obtenir un résultat qui donnât une couleur à son expédition, déjà trop lointaine. Il passa la journée à cheval, reconnut son terrain dans toutes les directions, même à une distance assez éloignée, et rentra fort tard à sa tente après avoir on peut le dire, tout vu, tout vérifié lui-même.

     

 

Le baron Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée :

   
 

De Benchenkowiski, nous marchâmes sur Witepsk. Nous arrivâmes près de cette ville le 26 juillet au soir, et le lendemain nous fûmes en présence de l'ennemi, qui avait pris position en avant. On l'attaqua presque aussitôt : il en résulta un combat assez opiniâtre, qui n'eut point d'effet décisif, parce que les Russes avaient une position très avantageuse sur le bord d'une colline demi-circulaire, protégée par une rivière dont ils avaient coupe les ponts. La ville est bâtie sur un plateau assez élevé, qui termine cette colline.
On fit des dispositions pendant la nuit pour tourner cette position et pour établir des ponts sur les points les plus praticables de cette rivière. A la pointe du jour, l'on s'aperçut que les Russes avaient effectué leur retraite. On passa rapidement dans Witepsk pour les poursuivre, mais on ne connut pas bien la direction de leur marche, ce qui engagea sans doute le chef de l'armée à donner l'ordre de rétrograder. Il rentra dans la ville avec son quartier général et toute sa garde, autant pour obtenir des renseignements certains sur les manœuvres de l'armée russe, que pour laisser reposer ses troupes, qui jusqu'alors n'avaient cessé de faire des marches forcées. On se ressentait déjà de la pénurie des subsistances, et les soldats n'avaient pas reçu de distributions régulières depuis plusieurs jours.

     

 

Le baron Denniée, attaché à l'état major général de la Grande Armée :

   
 

Le lendemain, 27, il monte à cheval à cinq heures du matin, et au moment de rejoindre le roi de Naples, il apprend que les Russes ont encore lâché pied. Toutefois, vers les neuf heures, le 16e régiment de chasseurs, faisant tête de colonne, est arrêté par un ravin profond, au delà duquel on découvre de nombreux escadrons russes, échelonnés dans une plaine qui se prolonge resserrée entre la Dwina et des collines couvertes de bois.
Les voltigeurs du 9e d'infanterie de ligne protègent le passage du pont qui vient d'être réparé à la hâte; mais bientôt le 16e de chasseurs, s'étant aventuré avec un peu trop de précipitation, a engagé successivement tous ses escadrons et est ramené dans la plus grande confusion en deçà du ravin ; pendant ce mouvement, les voltigeurs du 9e, qui se sont vaillamment retranchés sur les bords escarpés de la Dwina, ajustent avec un admirable sang-froid les cavaliers russes, qui tentent vainement de les atteindre.
L'Empereur, pendant cet engagement, s'était avancé à pied, accompagné du vice-roi et d'un petit nombre d'officiers, sur le plateau d'un monticule d'où il dominait la position et où il était resté impassible spectateur de ce désordre, se servant de sa petite lunette tout aussi tranquillement que s'il se fût agi d'une manœuvre. Cependant les Russes arrivèrent à moins de cent pas du petit groupe qui se tenait derrière lui ; aussitôt chacun de courir à ses chevaux, et l'escadron de service de s'interposer vivement entre les Russes et l'Empereur. C'est alors seulement que, s'adressant au prince Eugène, il lui di t : « Allons, voyons : Eugène, commandez. » Il semblait veiller sur le salut de l'armée, et que ce combat ne fût pas digne de sa gloire.
Immédiatement le prince Eugène ordonne quelques dispositions qui découvrent à l'ennemi les lignes profondes de notre infanterie, et le forcent à se replier en passant de nouveau sous le feu des voltigeurs du 9e.
L'Empereur, satisfait de la valeureuse conduite de ces braves soldats, envoya son officier d'ordonnance Gourgaud leur annoncer qu'il accordait à chacun la décoration de la Légion d' Honneur. — « Dites-lui, s'écrièrent-ils, que ce sont les enfants de Paris. »
La journée s'avançait, la chaleur était accablante, et l'Empereur avait continué la route en voiture, quand on vint, pour la troisième fois, lui annoncer que l'ennemi tenait en force de l'autre côté d'un second ravin.
Il monte à cheval, reconnaît la position, et, par un ordre du jour, annonce à l'armée une bataille pour le lendemain. Les paroles de l'Empereur sont sacrées; on attend le lendemain avec une confiance et une impatience égales; mais une nouvelle déception lui était réservée : l'ennemi avait effectué sa retraite, pendant la nuit, sur Souraj et Vellij !

     

 

Journal de l'Empire du 27 juillet 1812 :

   
  Lithuanie.
Wilna, 13 juillet. Nous continuons à jouir de la présence de S. M., que nous voyons tous les jours se promèner à cheval. Avant-hier, S. M. a daigné accorder une audience aux députés polonais, les sénateurs et woiwodes Wibicki et Sobolewski, Stanislas comte Sostyck, nonce de Seydlow, Wladislas comte de Tarowsky, etc., que la Confédération générale de la Pologne avait chargés d'offrir ses hommages à l'EMPEREUR. Ils ont été présentés par S. Exc. le duc de Bassano. Le président de la députation, M. le sénateur et woiwode Wybicki, a porté la parole. S. M. a daigné répondre d'une manière très gracieuse.
Le même jour, 11 juillet, des habitants du duché de Samogitie, MM. Billewicz, Rialorewi, Jellinski et d'autres officiers, ayant à leur tête l'ancien maréchal de la cour Zietgen, ont eu l'honneur d'être admis à l'audience de S. M. Ils lui ont fait connaître combien les Samogitiens désirent de partager le bonheur de leurs frères de Wilna. S. M. s'est entretenue avec eux de tout ce qui concerne leur pays.
Jamais notre ville n'avait été aussi brillante qu'elle l'est depuis quinze jours. Elle voit dans ses murs le plus grand des souverains ; et les principaux citoyens de notre pays s'y trouvent réunis. Une belle jeunesse vient se ranger sous les drapeaux polonais. Il est juste de citer ici les noms de ces zélés enfants de la Lithuanie, qui, les premiers, ont pris les armes et se sont équipés à leurs frais. On remarque dans la garde d'honneur le prince Oginski, son chef ; MM. le comte Plater, Piludzki, Briote, Renno, Romer, Chlewinski, Lenkiewicz, Czarnowiki, Nozarzewki, Jelenki, Strawinski, Wollowicz, Puzyna, Laskowicz, Pomarnaski et Zabiello. - Dans la garde lithuanienne, commandée par M. le général de brigade Konopka, on voit déjà complètement équipés MM. Mogilnicki, Narbutt, Michalowki, Abrancovicz, Zawrynowicz, Wieprzowki, et beaucoup d'autres. Un grand nombre de jeunes gens vont s'occuper de leur équipement. Nous ne doutons pas que les Lithuaniens ne cherchent l'occasion de se distinguer, comme l'ont fait à Zomosiera et à Benavent les braves du régiment commandé par le comte Krasinski.
L'évêque Kossakowski a eu l'honneur d'être appelé deux fois à la cour pour y dire la messe dans la chapelle impériale. Il a reçu une bague enrichie de diamants ; les prêtres qui l'accompagnaient ont eu des présents, et les hommes de service une gratification. (Courrier lithuanien.)
     
  Du 15 juillet. On a célébré hier, à Wilna, la grande fête nationale avec un enthousiasme général. A onze heures, tout le clergé s'est assemblé sous le portique de la basilique, pour recevoir les autorités constituées. A midi, un nombreux cortège, composé des membres de la commission provisoire, des députes de la Confédération générale, de la commission administrative, des membres des tribunaux, du sous-préfet, du maire et de la municipalité, de la garde d'honneur, des officiers de la gendarmerie de la ville, enfin de tous les fonctionnaires publics, s'est rendu à la cathédrale, où il a été introduit par le clergé. L'évêque Kossakowski a officié. Le Te Deum ayant été chanté, le président de la commission provisoire a prononcé un discours très éloquent, et publié l'acte de la Confédération générale de Pologne. Quand la lecture de cet acte avec les signatures a été achevée, les cris mille fois répétés de vive l'Empereur Napoléon-le-Grand ont retenti sous les voûtes de la basilique. On a chanté ensuite le Salvum fac Imperatorem Napoleonem. Après cette cérémonie, toutes les autorités se sont rendues chez S. Exc. le duc de Bassano, pour lui présenter l'acte de Confédération, et le prier de le mettre sous les yeux de S. M.
(...)
Le soir, la ville a été richement illuminée; le théâtre national a été ouvert gratis : on y a joué une pièce intitulée Les Cracoviens. Un bal magnifique a termine la fête ; le comte Pac, Lithuanien connu par son patriotisme, en a fait les honneurs. Les transparents étaient fort beaux et les inscriptions très ingénieuses. Plusieurs généraux français et polonais se trouvaient à ce bal que S. M. l'EMPEREUR et Roi a daigné honorer de sa présence. (Courrier Lithuanien.)
La même gazette annonce aujourd’hui le refus qu'à fait le Grand-Seigneur de ratifier le traité conclu par les plénipotentiaires turcs et par les plénipotentiaires russes.
     

 


  28 juillet 1812  

 

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