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Itinéraire des Archives
de Caulaincourt :
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Le
27, l'Empereur a monté l'Émir à 3
heures du matin, à midi l'Embelli, rentré
à 5 heures du soir. On s'est battu toute la journée
sur la ligne ; resté à cheval ; rentré à
10 heures du soir au bivouac de la grande ferme, à une lieue
et demie de Witepsk. |
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Albrecht Adam, la bataille
d'Ostrowno (Wikipedia).
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Le
général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur
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L'Empereur
jetait à cheval avant le jour [le 27] et les reconnaissances
poussées jusqu'à Lutchesia trouvèrent un gros
corps de cavalerie ennemie en position. Notre infanterie arrivait ;
deux régiments avaient déjà passé le
pont, mais attendaient sur un plateau, un peu en avant et vers la
droite, que l'artillerie et d'autre cavalerie la joignissent. L'ennemi
déployait des masses considérables de cavalerie qui
se portaient sur les faibles régiments de troupes légères
de notre avant-garde qui s'étaient formés sur deux
lignes, à gauche de la route et en avant du ravin. Nos régiments
de cavalerie se succédaient, mais ne pouvaient pas se former
assez vite pour faite tête aux masses déjà engagées
avec notre faible avant-garde, sur laquelle l'ennemi obtint, au
début, quelques faciles succès.
C'est pendant ce temps qu'une compagnie de voltigeurs, détachée
sur notre gauche pour appuyer notre peu nombreuse cavalerie, prouva
ce que peut la résolution de cette admirable infanterie,
même quand elle est isolée. Placés le long de
la rivière et dans quelques buissons et maisons en avant
du ravin, ces braves, entourés cent fois par une nuée
de cavalerie avec laquelle ils tiraillaient pour soutenir nos faibles
escadrons, tiraient et démontaient à chaque instant
du monde à l'ennemi et lui faisaient un tel mal, sans presque
en éprouver, qu'ils parvinrent à le tenir éloigné
du flanc de nos escadrons, qui auraient été fort compromis,
dans le commencement de l'affaire, sans cet utile secours. Nous
vîmes plusieurs fois cinq à six de ces voltigeurs se
réunir à cinquante pas des escadrons ennemis, lorsqu'une
nuée de cavaliers les chargeaient, et leur faire tête
en se mettant dos à dos, ménageant leur feu et les
attendant à bout portant. Ils ramenèrent même
quelques prisonniers. Cette compagnie tint là une grande
partie de la journée. L'Empereur dit à plusieurs d'entr'eux
qui lui ramenaient des prisonniers et qui lui demandaient la croix
: « Vous êtes tous des braves et la méritez tous.
» En effet, on n'a jamais vu faire la petite guerre avec plus
d'intelligence et plus d'audace. Ces braves firent l'admiration
de toute l'armée ; quelques-uns furent tués, plusieurs
blessés, mais ceux-là même, quand ils n'étaient
pas tout à fait hors de combat, ne voulaient pas quitter
leurs camarades. Je ne puis dire à quel point je regrette
d'avoir perdu, avec différentes notes dans la retraite, les
noms des officiers et sous-officiers de ces braves, ainsi que le
numéro du régiment.
(D'après
Jean Hanoteau, éditeur des Mémoires de Caulaincourt,
le passage qui suit se rapporte également au 27 juillet et
fait double emploi avec celui qui précède.)
Après cette affaire, qui retarda encore beaucoup nos mouvements,
l'armée se porta en avant, et nous nous trouvâmes le
lendemain en présence de l'ennemi, qui occupait les hauteurs
qui couronnent un grand plateau en avant de Witepsk. Nous n'étions
séparés que par la Lutchiesa et nos avant-postes au
pied du plateau. La journée se passa en manœuvres, canonnades
et attaques de détail pour tâter et rectifier les positions
respectives et se préparer à cette grande bataille
que l'Empereur et le très grand nombre des Français
espéraient pour le lendemain. L'Empereur était gai
et déjà rayonnant de gloire, tant il se flattait de
se mesurer avec ses ennemis et d'obtenir un résultat qui
donnât une couleur à son expédition, déjà
trop lointaine. Il passa la journée à cheval, reconnut
son terrain dans toutes les directions, même à une
distance assez éloignée, et rentra fort tard à
sa tente après avoir on peut le dire, tout vu, tout vérifié
lui-même. |
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Le
baron Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée :
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De
Benchenkowiski, nous marchâmes sur Witepsk. Nous arrivâmes
près de cette ville le 26 juillet au soir, et le lendemain
nous fûmes en présence de l'ennemi, qui avait pris
position en avant. On l'attaqua presque aussitôt : il en résulta
un combat assez opiniâtre, qui n'eut point d'effet décisif,
parce que les Russes avaient une position très avantageuse
sur le bord d'une colline demi-circulaire, protégée
par une rivière dont ils avaient coupe les ponts. La ville
est bâtie sur un plateau assez élevé, qui termine
cette colline.
On fit des dispositions pendant la nuit pour tourner cette position
et pour établir des ponts sur les points les plus praticables
de cette rivière. A la pointe du jour, l'on s'aperçut
que les Russes avaient effectué leur retraite. On passa rapidement
dans Witepsk pour les poursuivre, mais on ne connut pas bien la
direction de leur marche, ce qui engagea sans doute le chef de l'armée
à donner l'ordre de rétrograder. Il rentra dans la
ville avec son quartier général et toute sa garde,
autant pour obtenir des renseignements certains sur les manœuvres
de l'armée russe, que pour laisser reposer ses troupes, qui
jusqu'alors n'avaient cessé de faire des marches forcées.
On se ressentait déjà de la pénurie des subsistances,
et les soldats n'avaient pas reçu de distributions régulières
depuis plusieurs jours. |
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Le
baron Denniée, attaché à l'état
major général de la Grande Armée :
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Le
lendemain, 27, il monte à cheval à cinq heures du
matin, et au moment de rejoindre le roi de Naples, il apprend que
les Russes ont encore lâché pied. Toutefois, vers les
neuf heures, le 16e régiment de chasseurs, faisant tête
de colonne, est arrêté par un ravin profond, au delà
duquel on découvre de nombreux escadrons russes, échelonnés
dans une plaine qui se prolonge resserrée entre la Dwina
et des collines couvertes de bois.
Les voltigeurs du 9e d'infanterie de ligne protègent le passage
du pont qui vient d'être réparé à la
hâte; mais bientôt le 16e de chasseurs, s'étant
aventuré avec un peu trop de précipitation, a engagé
successivement tous ses escadrons et est ramené dans la plus
grande confusion en deçà du ravin ; pendant ce mouvement,
les voltigeurs du 9e, qui se sont vaillamment retranchés
sur les bords escarpés de la Dwina, ajustent avec un admirable
sang-froid les cavaliers russes, qui tentent vainement de les atteindre.
L'Empereur,
pendant cet engagement, s'était avancé à pied,
accompagné du vice-roi et d'un petit nombre d'officiers,
sur le plateau d'un monticule d'où il dominait la position
et où il était resté impassible spectateur
de ce désordre, se servant de sa petite lunette tout aussi
tranquillement que s'il se fût agi d'une manœuvre. Cependant
les Russes arrivèrent à moins de cent pas du petit
groupe qui se tenait derrière lui ; aussitôt chacun
de courir à ses chevaux, et l'escadron de service de s'interposer
vivement entre les Russes et l'Empereur. C'est alors seulement que,
s'adressant au prince Eugène, il lui di t : « Allons,
voyons : Eugène, commandez. » Il semblait veiller sur
le salut de l'armée, et que ce combat ne fût pas digne
de sa gloire.
Immédiatement le prince Eugène ordonne quelques dispositions
qui découvrent à l'ennemi les lignes profondes de
notre infanterie, et le forcent à se replier en passant de
nouveau sous le feu des voltigeurs du 9e.
L'Empereur, satisfait de la valeureuse conduite de ces braves soldats,
envoya son officier d'ordonnance Gourgaud leur annoncer qu'il accordait
à chacun la décoration de la Légion d' Honneur.
— « Dites-lui, s'écrièrent-ils, que ce sont
les enfants de Paris. »
La journée s'avançait, la chaleur était accablante,
et l'Empereur avait continué la route en voiture, quand on
vint, pour la troisième fois, lui annoncer que l'ennemi tenait
en force de l'autre côté d'un second ravin.
Il monte à cheval, reconnaît la position, et, par un
ordre du jour, annonce à l'armée une bataille pour
le lendemain. Les paroles de l'Empereur sont sacrées; on
attend le lendemain avec une confiance et une impatience égales;
mais une nouvelle déception lui était réservée
: l'ennemi avait effectué sa retraite, pendant la nuit, sur
Souraj et Vellij ! |
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Journal
de l'Empire du 27 juillet 1812 : |
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Lithuanie.
Wilna, 13 juillet. Nous continuons à jouir de la présence
de S. M., que nous voyons tous les jours se promèner à
cheval. Avant-hier, S. M. a daigné accorder une audience aux
députés polonais, les sénateurs et woiwodes Wibicki
et Sobolewski, Stanislas comte Sostyck, nonce de Seydlow, Wladislas
comte de Tarowsky, etc., que la Confédération générale
de la Pologne avait chargés d'offrir ses hommages à
l'EMPEREUR. Ils ont été présentés par
S. Exc. le duc de Bassano. Le président de la députation,
M. le sénateur et woiwode Wybicki, a porté la parole.
S. M. a daigné répondre d'une manière très
gracieuse.
Le même jour, 11 juillet, des habitants du duché de Samogitie,
MM. Billewicz, Rialorewi, Jellinski et d'autres officiers, ayant à
leur tête l'ancien maréchal de la cour Zietgen, ont eu
l'honneur d'être admis à l'audience de S. M. Ils lui
ont fait connaître combien les Samogitiens désirent de
partager le bonheur de leurs frères de Wilna. S. M. s'est entretenue
avec eux de tout ce qui concerne leur pays.
Jamais notre ville n'avait été aussi brillante qu'elle
l'est depuis quinze jours. Elle voit dans ses murs le plus grand des
souverains ; et les principaux citoyens de notre pays s'y trouvent
réunis. Une belle jeunesse vient se ranger sous les drapeaux
polonais. Il est juste de citer ici les noms de ces zélés
enfants de la Lithuanie, qui, les premiers, ont pris les armes et
se sont équipés à leurs frais. On remarque dans
la garde d'honneur le prince Oginski, son chef ; MM. le comte Plater,
Piludzki, Briote, Renno, Romer, Chlewinski, Lenkiewicz, Czarnowiki,
Nozarzewki, Jelenki, Strawinski, Wollowicz, Puzyna, Laskowicz, Pomarnaski
et Zabiello. - Dans la garde lithuanienne, commandée par M.
le général de brigade Konopka, on voit déjà
complètement équipés MM. Mogilnicki, Narbutt,
Michalowki, Abrancovicz, Zawrynowicz, Wieprzowki, et beaucoup d'autres.
Un grand nombre de jeunes gens vont s'occuper de leur équipement.
Nous ne doutons pas que les Lithuaniens ne cherchent l'occasion de
se distinguer, comme l'ont fait à Zomosiera et à Benavent
les braves du régiment commandé par le comte Krasinski.
L'évêque Kossakowski a eu l'honneur d'être appelé
deux fois à la cour pour y dire la messe dans la chapelle impériale.
Il a reçu une bague enrichie de diamants ; les prêtres
qui l'accompagnaient ont eu des présents, et les hommes de
service une gratification. (Courrier lithuanien.) |
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Du
15 juillet. On a célébré hier, à
Wilna, la grande fête nationale avec un enthousiasme général.
A onze heures, tout le clergé s'est assemblé sous le
portique de la basilique, pour recevoir les autorités constituées.
A midi, un nombreux cortège, composé des membres de
la commission provisoire, des députes de la Confédération
générale, de la commission administrative, des membres
des tribunaux, du sous-préfet, du maire et de la municipalité,
de la garde d'honneur, des officiers de la gendarmerie de la ville,
enfin de tous les fonctionnaires publics, s'est rendu à la
cathédrale, où il a été introduit par
le clergé. L'évêque Kossakowski a officié.
Le Te Deum ayant été chanté, le président
de la commission provisoire a prononcé un discours très
éloquent, et publié l'acte de la Confédération
générale de Pologne. Quand la lecture de cet acte avec
les signatures a été achevée, les cris mille
fois répétés de vive l'Empereur Napoléon-le-Grand
ont retenti sous les voûtes de la basilique. On a chanté
ensuite le Salvum fac Imperatorem Napoleonem. Après
cette cérémonie, toutes les autorités se sont
rendues chez S. Exc. le duc de Bassano, pour lui présenter
l'acte de Confédération, et le prier de le mettre sous
les yeux de S. M.
(...)
Le soir, la ville a été richement illuminée;
le théâtre national a été ouvert gratis
: on y a joué une pièce intitulée Les Cracoviens.
Un bal magnifique a termine la fête ; le comte Pac, Lithuanien
connu par son patriotisme, en a fait les honneurs. Les transparents
étaient fort beaux et les inscriptions très ingénieuses.
Plusieurs généraux français et polonais se trouvaient
à ce bal que S. M. l'EMPEREUR et Roi a daigné honorer
de sa présence. (Courrier Lithuanien.)
La même gazette annonce aujourd’hui le refus qu'à fait
le Grand-Seigneur de ratifier le traité conclu par les plénipotentiaires
turcs et par les plénipotentiaires russes. |
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