Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >    Faits et événements  >    1812 Campagne de Russie  >

.

7 juillet 1812     8 juillet 1812    9 juillet 1812

 

     

L'Empereur est à Wilna (aujourd'hui Vilnius en Lituanie)

 
 
         

 

Fezensac, aide de camp du maréchal Berthier :

   
 

Le séjour de l'empereur à Wilna nous donna l'occasion d'observer, dans tous ses détails, la composition de l'état-major général. L'empereur avait auprès de lui le grand maréchal, le grand écuyer, ses aides de camp, ses officiers d'ordonnance, les aides de camp de ses aides de camp, et plusieurs secrétaires pour son travail du cabinet. Le major général avait huit ou dix aides de camp et le nombre de bureaux nécessaire pour tout le travail qu'exigeait une pareille armée ; l'état-major général, composé d'un grand nombre d'officiers de tous grades, était commandé par le général Monthion. L'administration, dirigée par le comte Dumas, intendant général, se subdivisait en service administratif proprement dit : ordonnateurs, inspecteurs aux revues et commissaires des guerres; service de santé : médecins, chirurgiens et pharmaciens ; service de vivres dans ses différentes branches, et ouvriers de toute espèce. Quand le prince de Neuchâtel en passa la revue à Wilna, on eût cru voir de loin des troupes rangées en bataille, et, par une malheureuse fatalité, malgré le zèle et les talents de l'intendant général, cette immense administration fut presque inutile dès le commencement de la campagne, et devint nuisible à la fin. Qu'on se représente maintenant la réunion sur le même point de tout ce qui composait cet état-major ; qu'on imagine le nombre prodigieux de domestiques, de chevaux de main, de bagages de toute espèce qu'il devait traîner à sa suite, et l'on aura quelque idée du spectacle qu'offrait le quartier général. Aussi, lorsque l'on faisait un mouvement, l'empereur n'emmenait avec lui qu'un très-petit nombre d'officiers ; tout le reste partait d'avance ou suivait en arrière. Si l'on bivaquait, il n'y avait de tentes que pour l'empereur et le prince de Neuchâtel; les généraux et autres officiers couchaient au bivac, comme le reste de l'armée.
Le service d'aide de camp que nous faisions auprès du major général n'avait rien de pénible. Tous les jours deux d'entre nous étaient de service, l'un pour porter les ordres, l'autre pour recevoir les dépêches et les officiers en mission. Notre tour ne revenait donc que tous les quatre ou cinq jours, quand aucun de nous n'était en course ; ce qui arrivait rarement, car on envoyait habituellement les officiers d'état-major.
Le prince de Neuchàtel mettait, dans ses rapports personnels avec nous, ce mélange de bonté et de brusquerie qui composait son caractère. Souvent il ne paraissait faire à nous aucune attention; mais, dans l'occasion, nous étions sûrs de retrouver tout son intérêt, et, pendant le cours de sa longue carrière militaire, il n'a négligé l'avancement d'aucun des officiers qui ont été employés sous ses ordres. On prenait pour son logement la première maison de la ville après celle de l'empereur; et, comme il logeait toujours de sa personne auprès de lui, son logement appartenait à ses aides de camp. L'un d'eux, M. Pernet, était chargé de tous les détails de sa maison, dont la tenue pouvait servir de modèle; le prince de Neuchâtel trouvait lui-même, au milieu de ses occupations, le temps d'y songer; il voulait que ses aides de camp ne manquassent de rien, et il avait souvent la bonté de s'en informer. C'était, au milieu de la guerre, une bien grande douceur que de n'avoir à s'occuper d'aucun de ces détails, et de se trouver, sans la moindre peine, mieux logés et mieux nourris que tout le reste de l'armée. La composition des officiers du quartier général contribuait encore à l'agrément de notre situation. Parmi les officiers attachés à l'empereur ou aux généraux de sa maison se trouvaient MM. Fernand de Chabot, Eugène d'Astorg, de Castellane, de Mortemart, de Talmont. Les aides de camp du prince de Neuchàtel étaient MM. de Girardin, de Flahault, Alfred de Noailles, Anatole de Montesquiou, Lecouteulx, Adrien d'Astorg et moi. On pouvait quelquefois se croire encore à Paris au milieu de cette réunion.

Nous voyions peu le prince de Neuchâtel, n'étant chargés d'aucun travail auprès de lui; il passait presque toute la journée dans son cabinet à expédier des ordres, d'après les instructions de l'empereur. Jamais on ne vit une plus grande exactitude, une soumission plus entière, un dévouement plus absolu. C'était en écrivant la nuit qu'il se reposait des fatigues du jour; souvent au milieu de son sommeil il était appelé pour changer tout le travail de la veille, et quelquefois il ne recevait pour récompense que des réprimandes injustes, ou pour le moins bien sévères. Mais rien ne ralentissait son zèle; aucune fatigue de corps, aucun travail de cabinet n'était au-dessus de ses forces; aucune épreuve ne pouvait lasser sa patience. En un mot, si la situation du prince de Neuchâtel ne lui donna jamais l'occasion de développer, les talents nécessaires pour commander en chef de grandes armées, il est impossible au moins de réunir à un plus haut degré les qualités physiques et morales convenables à l'emploi qu'il remplissait auprès d'un homme tel que l'Empereur.

 

Major général Berthier

Monthion

 

 

 

 

Le général Mathieu Dumas, intendant général de la Grande Armée :

   
 

Pendant le séjour du quartier général à Wilna, je m'occupai de l'organisation des divers services, tant pour la partie mobile, et qui devait avec moi suivre le gros de l'armée et la réserve de la garde impériale, que pour l'administration fixe et territoriale des divers districts de la province de Lithuanie, base générale des différentes lignes d'opérations. Je proposai à l'empereur la nomination des auditeurs du conseil d'État destinés à remplir dans ces divers districts les fonctions d'intendants. J'organisai les convois qui, soit par les routes de terre, soit par la navigation du bas Niémen et de la rivière de Vilia, l'un de ses principaux affluents, devaient apporter à Wilna les approvisionnements que nous tirions principalement de la Prusse orientale. Après cette première disposition générale, je n'eus bientôt plus à m'occuper de cette partie si importante de mes fonctions, que par la correspondance. L'empereur, pressé par le gouvernement du grand-duché de Varsovie, et par les principaux habitants de la Lithuanie, d'organiser un gouvernement provisoire, fit former une commission ou conseil qui se réunit à Wilna sous la présidence du duc de Bassano. Il confia à ce ministre les pouvoirs les plus étendus, pour tout ce qui pouvait concerner l'armée et le pays : il ne pouvait mettre ces intérêts en meilleures mains. Le duc de Bassano remplit cette importante mission pendant tout le cours de la campagne, et jusqu'au dernier jour de l'évacuation, de la manière la plus utile à l'armée et la plus équitable envers les habitants du pays.

  Maret, duc de Bassano  

 


  9 juillet 1812  

 

 

_ Retour au haut de la page.

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2012 - Tous droits réservés.