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Dictionnaire
géographique portatif, par M. Vosgien,
1789 :
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Bisnagar,
Bisnagaria, grande ville d’Asie bien peuplée, dans
les Indes, capitale du royaume de même nom, appelé
aussi le Royaume de Carnate, ou de Narsing, ou
de Chandegri, à 45 lieues S. de Golconde, 75 N.O.
de Pondichery. Long. 95 30 lat. 13 20. |
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Vosgien, Dictionnaire géographique portatif,
troisième édition, an VII-mai 1799. |
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Carnate.
Royaume des Indes orientales, borné S. par celui de Maissur, N.
par celui de Golconde, O. par celui de Canara, E. par la côte de
Coromandel. Les habitants sont très superstitieux. Leur gouvernement
est aussi bizarre que leur religion. Toutes les terres appartiennent
au Prince qui les fait cultiver. Ce peuple est assez spirituel,
puisqu'il a assez de connaissance d'astronomie pour prédire avec
quelque justesse les éclipses. Les Jésuites y ont converti plusieurs
de ses habitants. Bisnagar ou Canderghéri en est la capitale. Les
Anglais ont assuré à leur protégé Mahomet-Ali-Kan le Carnate et
autres possessions de différents princes qui, pendant l'autorité
du Mogol sur ces provinces, avaient été dépendantes du Carnate.
Ce prince a un revenu de 31 millions et demi de livres, dont il
remet à ses protecteurs 9 millions, au moyen desquels ils sont chargés
de la défense de ses forteresses et de ses états. |
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Le Moniteur Universel, 25 nivôse an 10 – 15 janvier 1802 : |
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On
lit dans le Morning-Chronicle du 8 janvier (18 nivôse), la lettre
qui suit :
Au président de la Cour des
directeurs de la compagnie des Indes-Orientales.
Monsieur,
Votre gouverneur-général des Indes, marquis Wellesley, vous a sans
doute expliqué les motifs qu'il a eus pour déposer l'héritier légitime
du dernier nabab d'Arcot, et placer son neveu, petit-fils de Walajah,
sur le trône du Musnud ; mais comme cet acte existe dans toute sa
force, au grand étonnement de l'Inde entière ; comme il est diamétralement
opposé aux dispositions testamentaires du dernier nabab, dispositions
strictement conformes à la loi de Mahomet, aussi bien qu'à celle
de la nature, il est juste d'en conclure que le dernier nabab, ou
le jeune prince son fils et héritier, s'est rendu coupable de quelque
crime extraordinaire, pour être ainsi privé de son héritage, et
plongé par là dans l'obscurité et la détresse. Vous ne pouvez ignorer
que le dernier nabab eut à peine expiré, que M. Welb, secrétaire
du gouvernement, et le lieutenant-colonel Close, délégués par le
gouvernement de Madras, parurent dans le palais, et demandèrent
à voir le testament du prince défunt. Trouvant que son fils y était
déclaré son successeur, ils reconnurent pleinement son droit, mais
en même temps ils produisirent une sommation par écrit, pour qu'il
eût à remettre la souveraineté entière et absolue du Carnate à la
compagnie, qui à cette condition lui assurait à lui-même une pension
considérable. Le jeune prince déclara qu'une pareille mesure, s'il
y consentait, serait en opposition directe avec les dispositions
testamentaires d'un père révéré, dont les instructions au lit de
la mort avaient été que son fils n'aliénât jamais volontairement aucune partie des états d'Arcot, mais qu'il travaillât
par son économie et sa bonne conduite à remplir ses engagements
avec la compagnie, et à tenir parole à tout le monde en général.
Les délégués déclarèrent alors au prince que la cession absolue
et sans conditions aucune du pays, était demandée positivement.
Pour rendre le jeune prince plus docile, ils le séquestrèrent, pendant
24 heures, de toute sa famille et de ses amis, dans l'espérance
qu'il finirait par acquiescer aux demandes de la compagnie. Mais
on lui permit enfin de communiquer avec sa famille, sans qu'on eût
pu le convaincre ou l'intimider. Une seconde conférence fut proposée,
et les délégués déclarèrent qu'elle serait la dernière.
Le jeune prince fit valoir de nouveau les raisons qu'il avait données
déjà ; et les délégués, qui avaient le sentiment de leur force,
tinrent ferme. Le prince leur remit alors un papier par lequel il
déclarait qu'il était dans l'intention de céder à la compagnie la
quantité de pays suffisante pour remplir les subsides qui lui sont
dus, et pour liquider graduellement les dettes particulières que
son père l'avait conjuré d'acquitter religieusement. Il demanda
ensuite que, quand ces deux points seraient pleinement assurés par
la cession de certains districts, la compagnie fût assez juste pour
lui assurer la souveraineté complète du reste.
Cette proposition fut rejetée avec dédain. Le jour suivant, une salve de
l'artillerie du fort Saint-Georges annonça que le neveu du dernier
nabab était élevé à la souveraineté du Carnate, et en même temps
on publia un ordre général du gouvernement, déclarant que ledit
prince avait fait la cession formelle de ses Etats à la compagnie
des Indes-Orientales. |
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