| |
Présentation.
Section
IV
Suite de la Géographie.
Demande.
Comment partage-t-on toute l'étendue de la terre ?
Réponse. En un grand nombre de pays ou de souverainetés.
D.
Combien de sortes de souverainetés y a-t-il en Europe ?
R. Il y en a sept. Savoir : des empires, des royaumes, l'état ecclésiastique,
des républiques, des électorats, des duchés, et des principautés.
D.
Combien y a-t-il d'empires ?
R. Trois. Savoir : l'empire d'Allemagne, l'empire Ottoman ou de
Turquie, et celui de Russie.
D.
Comment nomme-t-on autrement l'empire d'Allemagne ?
R. On le nomme empire Romain.
D.
Quelle en est la raison ?
R. C'est que son chef tient le rang des anciens empereurs Romains
en Occident.
D.
Cet empire est-il aussi considérable qu'il a été autrefois ?
R. Non : il a été très affaibli, parce que plusieurs provinces en
ont été détachées, et sont devenues des souverainetés à part.
D.
Que remarque-t-on sur l'Empire Ottoman ?
R. C'est que la plupart de ses provinces sont situées en Asie, et
que son chef occupe la place des anciens empereurs Romains en Orient.
D.
Pourquoi faites-vous cette distinction d’Occident et d’Orient ?
R. En voici la raison. Quand les Romains eurent conquis presque
toute la terre et formé la quatrième monarchie, un de leurs empereurs,
savoir Théodose-le-Grand voulut qu’après sa mort, l’empire fût partagé
entre ses deux fils, Arcadius et Honorius. Le premier eut l’Empire
d’Orient ; et le second, l’empire d’Occident. Cela arriva sur
la fin du quatrième siècle.
D.
Que dites-vous de l'empire de Russie ?
R. Il n'y a que cinquante à soixante ans que ce pays a été érigé
en empire, parce que ses chefs ont été successivement reconnus empereurs
et impératrices par les autres souverains.
D.
Comment nommait-on autrefois ces chefs ?
R. On les nommait et on les nomme encore Czar, ce qui signifie Grand-Duc.
D.
Combien y a-t-il de royaumes en Europe ?
R. Douze. Savoir : le Portugal, l'Espagne, la France, l'Angleterre,
les Deux-Siciles, la Sardaigne, la Suède, le Danemarck, la Pologne,
la Prusse, la Hongrie, et la Bohême.
D.
N'y en a-t-il pas encore d'autres ?
R. Oui : mais on ne les compte pas à part, parce qu'il y en a deux
ou trois de réunis sous un seul chef ; ainsi, l'on n'en nomme que
douze, parce qu'il n'y a que douze rois.
D.
Qu'est-ce que l'Etat Ecclésiastique ?
R. C'est une partie de l'Italie, dont le Pape est souverain.
D.
Combien y a-t-il de républiques ?
R. Il y en a huit. Savoir : celle de Hollande, de Venise, de Gênes,
de Lucques, de Raguse, de Suisse, de Geneve, et les Etats-Unis de
l'Amérique, ci-devant Colonies Anglaises.
D.
Sont-elles aussi souveraines que les états monarchiques ?
R. Oui, mais il faut en excepter Raguse, qui est sous la protection
de l’empereur Turc, et lui paye un tribut.
D.
Combien y a-t-il d’électorats ?
R. Il y en a neuf. Savoir : trois ecclésiastiques, qui sont
ceux de Mayence, de Trêves, et de Cologne ; et six séculiers,
qui sont ceux de Bohême, de Bavière, de Saxe, de Palatinat, de Brandebourg,
et de Brunswick-Hanovre.
D.
Où sont-ils ?
R. Ils sont tous en Allemagne : mais celui de Bohême fait en
même temps un royaume à part.
D.
Sont-ils tous états souverains ?
R. Oui, mais ce sont des fiefs qui relèvent de l’empereur ou de
l’empire.
D.
Combien y a-t-il de duchés ?
R. Il y en a plusieurs.
D.
Comment les divise-t-on ?
R. En archiduchés, grands-duchés et duchés proprement nommés. Le
seul archiduché est l’Autriche. Les grand-duchés sont la Lithuanie,
unie à la Pologne, et celui de Toscane ou de Florence, en Italie.
Les duchés sont ceux de Lorraine, de Courlande, de Silésie, de Milan,
de Savoie, de Parme, de Modène et autres ; en et Allemagne
ceux de Saxe, de Mecklembourg, de Holstein, de Wurtemberg.
D.
Qu’est-ce qu’une principauté ?
R. C’est, ainsi que le duché, un petit état souverain. Il y en a
un grand nombre ; elles sont presque toutes des fiefs
relevant d’un état considérable. En Allemagne il y en a de deux
sortes ; les unes sont ecclésiastiques, les autres séculières.
Celles-là sont des archevêchés, des évêchés, ou des abbayes ;
celles-ci des landgraviats, des margraviats, ou des principautés
proprement dites.
D.
Qu’y a-t-il encore à remarquer par rapport à l’Allemagne ?
R. Deux choses : l’une, qu’elle est partagée en dix cercles ;
l’autre, qu’il s’y trouve un grand nombre de villes libres et impériales.
D.
Qu’est-ce qu’un cercle ?
R. C’est une certaine étendue de pays.
D.
Comment nomme-t-on les dix cercles d’Allemagne ?
R. Ce sont ceux d’Autriche, de Suabe, de Bavière, de Franconie,
du haut et bas-Palatinat, de Westphalie, du haut et bas-Rhin, de
la haute-Saxe, de la basse-Saxe, et de la Bourgogne, réunie aujourd'hui
à la couronne de France.
D.
Qu’est-ce qu’une ville libre et impériale ?
R. C’est une ville qui, ayant plus ou moins de territoire, se gouverne
elle-même ; quoiqu’à bien des égards, elle dépende de l’empereur
et de l’empire. Les principales sont Nuremberg, Hambourg, Francfort,
Cologne, Ratisbonne, etc.
D.
Quelles sont les ville capitales des trois empires ?
R. Ce sont Vienne, en Allemagne ; Constantinople, en Turquie,
et Petersbourg, en Russie.
D.
Quelles sont les villes capitales des douze royaumes ?
R. Ce sont Lisbonne, en Portugal ; Madrid, en Espagne ;
Paris, en France ; Londres, en Angleterre ; Naples, pour
les deux Sicile en Italie ; Cagliari, en Sardaigne ; Stockholm,
en Suède ; Copenhague, en Danemarck ; Varsovie, en Pologne ;
Koenigsberg ou Berlin, en Prusse ; Bude, en Hongrie ;
et Prague, en Bohême.
D.
Quelle est la capitale de l’état ecclésiastique ?
R. C’est Rome qui l’était autrefois de l’empire romain.
D.
Quelles sont les villes capitales des huit républiques ?
R. En Hollande, c’est Amsterdam ; en Amérique, Philadelphie ;
et en Suisse, Zurich. Les autres portent le nom des républiques
mêmes.
D.
Et les ville capitales des électorats ?
R. Ce sont Mayence, de l’électorat du même nom ; Trêves, de
l’électorat du même nom ; Cologne, de l’électorat du même nom ;
mais Bonne est la résidence ordinaire de l’électeur ; Prague,
de Bohême ; Munich, de Bavière ; Dresde, de Saxe ;
Manheim, du Palatinat ; Berlin, de Brandebourg ; et Hanovre,
de Brunswic.
D.
Quelles sont les principales rivières ou fleuves en Europe ?
R. Ce sont : la Duione et le Tanays, en Russie ; le Danube,
le Rhin, l’Elbe, l’Oder, en Allemagne ; la Loire, la Seine,
le Rhône et la Garonne, en France ; la Meuse, dans les Pays-Bas ;
la Vistule, en Pologne ; la Tamise, en Angleterre ; le
Tage, l’Ebre et le Duro, en Espagne et en Portugal ; et le
Po, en Italie.
__________
Extrait de l'Almanach
d'éducation (1791).
Voir la première
partie de la Géographie.
Voir la suite
de la Géographie.
Voir la première
partie de l'Histoire.
Voir l'Empire
d'Allemagne.
|
|
|
|
