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Cateau-Cambrésis,
9 juin.
Tout prend ici l'attitude la plus guerrière et la plus énergique.
toutes les dispositions militaires nous font espérer que
les hostilités ne tarderont pas à commencer ;
on attend d'ailleurs d'un instant à l'autre l'empereur Napoléon,
et son arrivée sera le signal du combat ou plutôt de
la victoire.
Un jeune homme de cette ville, qui arrive de Mons, où il
faisait ses études, nous assure que rien n'égale la
jactance des Anglais et des Écossais qu'il a vus, si ce n'est
l'ardeur des troupes françaises qu'il a rencontrées
sur sa route. Cependant, à travers les rodomontades des ennemis,
on voit percer quelquefois la crainte que leur inspire l'extrême
énergie des soldats français, qu'ils traitent néanmoins
de rebelles et de brigands, expressions consacrées par les
proclamateurs et les pamphlétaires de Gand. Mais
au premier coup de canon, cet orgueil abandonnera nos ennemis pour
faire place à un tout autre sentiment.
C'est surtout contre les Prussiens que l'armée française
manifeste une haine implacable ; et nous avons quelque raison
de craindre qu'elle ne veuille pas faire de prisonniers de cette
nation.
P.S. Une personne des environs de Mons qui est ici en ce moment,
et qui a reçu une lettre de son pays, nous a donné
l'assurance que les mouvements des alliés décelaient
la plus grande hésitation, et que leurs parcs d'artillerie
semblaient s'éloigner des frontières et se retirer
en arrière. |
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