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11 février 1815     Dimanche 12 février 1815    13 février 1815

Paris, le 12 février.
On écrit de Courtray (Belgique), en date du 1er février :
Nous avons reçu des nouvelles de Vienne de nos envoyés ; il parait que S. M. l'empereur de Russie les a très bien accueillis, et qu'il a pris beaucoup d'intérêt au tableau qu'ils lui ont fait de notre situation.Ils ont remis à S.M.I. un mémoire qui doit être, dit-on,adressé au congrès, et discuté.
Nos vœux sont d'être à la France ; tous nos rapports sont avec elle, et c'est le cas de dire : Hors la France, pour nous point de salut. On nous fait espérer que vers le 20 février, nous apprendrons quelque chose de positif sur l'objet de nôtre demande, et qu'alors il nous sera peut-être permis de crier : Vivent les Bourbons! vive Louis XVIII !
Dans le cas contraire , nous serons forcés à fermer nos manufactures, à quitter notre sol, et venir nous faire naturaliser Français.
(Journal de Lyon, 16 février 1815.)

- Les lettres de Rome du 25 janvier ne font aucune mention de l'occupation de Rome par les troupes napolitaines. Cependant quelques lettres du 18 annonçaient positivement que ces troupes étaient très près de la capitale de la chrétienté. On présume que Murat les a fait rétrograder, après que S. S. a eu rendu la liberté aux Napolitains qu'elle avait fait arrêter. (Journal de Lyon, 16 février 1815.)

- Le vaisseau le Marengo est entré en rade de Brest, le 4 février, à neuf heures du soir. Il était parti de la Guadeloupe le 6 janvier, après avoir rempli sa mission. C'est le 14 décembre que Son Exc. le contre-amiral comte de Linois, gouverneur de la Guadeloupe, a fait son entrée à la Basse-Terre. Il y a reçu des colons des témoignages non équivoques d'amour et de dévouement pour notre auguste Monarque. Un Te Deum a été chanté, et la plus vive allégresse a présidé à cette touchante cérémonie.
(Journal de Lyon, 16 février 1815.)

- Le commerce reprend avec la plus grande activité dans les départements de l'ancienne Bretagne. Les fournitures des toiles de Quintin et de Laval sont très considérables ; St-Malo fait toujours un grand commerce de commission, et prépare déjà de nombreux armements pour la pêche de la morue. Les métiers de toiles à voiles, qui font la richesse principale de l'arrondissement de Rennes, ont repris aussi une très grande activité. Les grains sont encore stationnaires ; mais on espère en faire des expéditions vers le printemps.
(Journal de Lyon, 16 février 1815.)

Espagne.
Madrid, 12 février 1815.
Il parait enfin décidé que notre ambassadeur va partir pour Paris, et que l'influence de la cour de France nous ramène à notre ancien et véritable système politique. Les bruits d'une amnistie générale se renouvellent et se contredisent à chaque moment. On assure que le Pape prend part à cette affaire, qui a certainement été l'objet d'une discussion sérieuse. Les lettres de l'Andalousie expriment des inquiétudes sur l'audace des barbaresques qui osent nous menacer d'incursions partielles sur notre territoire.
(Journal des Deux-Sèvres, 4 mars 1815.)

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