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Le
général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur
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L’Empereur
était fort préoccupé, souvent de mauvaise humeur,
au point qu'il ne ménageait pas ses expressions envers les
personnes dont il était mécontent, ce qui ne lui arrivait
point habituellement. Il était frappé du départ
des habitants de la ville et de la fuite de ceux de la campagne. Ce
système de retraite lui ouvrait, peut-être, les yeux
sur les conséquences que pourrait avoir cette guerre et sur
l'éloignement où elle pourrait le tenir de France, mais
les mille motifs qui devaient lui ouvrir les yeux sur sa position
disparaissaient au moindre événement qui ranimait ses
espérances. Un officier russe, fait prisonnier et qu'on amena
au quartier général, les remonta. Il assura qu'on avait
dû livrer une bataille avant Witepsk, qu'elle n'avait été
qu'ajournée et qu'on ne s'était retiré sans combattre
que sur une lettre reçue, le 27, du prince Bagration, par laquelle
il annonçait qu'il ne pourrait rejoindre l'armée qu'à
Smolensk. L’Empereur se flatta donc que l'armée russe, ayant
été ralliée par Bagration, viendrait l'attaquer.
Plein d'espérance, il retrouva dès lors sa bonne humeur.
Le roi de Naples, qui avait cru, comme l'Empereur, être toujours
au moment d'entamer les Russes en faisant dix à douze lieues
par jour, et que l'espoir d'un succès pour le lendemain empêchait
de calculer ce qu'il perdait chaque jour par ses marches forcées,
sondait ses pertes depuis qu'il était en position. Il vit avec
effroi l'affaiblissement des régiments, la plupart déjà
réduits de plus de moitié. Pressé par le général
Belliard, il le manda à l'Empereur. On manquait de fourrages
et de tout, parce qu'on était toujours réuni et sur
le qui-vive. On n'avait point mis d'ordre dans les distributions les
premiers jours, et les cosaques empêchaient déjà
de s'écarter des points qu'on occupait. Les chevaux n'étaient
point ferrés ; les équipements se trouvaient dans
le plus mauvais état ; les forges, comme les autres équipages,
étaient restées en arrière. Le plus grand nombre
avait même été abandonné et était
perdu. Point de clous, point d'ouvriers, point de fer d'une qualité
propre à en façonner. Rien n'ayant été
prévu, on manquait des choses les plus indispensables. Depuis
quelques jours, on s'occupait de faire moudre des grains et les fours,
établis par ordre de l'Empereur, étaient en service.
Il tâchait de communiquer son activité à tout
le monde mais tout se faisait mollement. |
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Journal
de l'Empire du lundi
3 août 1812 :
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Grand-Duché
de Varsovie.
Varsovie, 12 juillet.
Notre gazette contient ce qui suit :
Appel de la Confédération générale de
Pologne à ses compatriotes au service de Russie, qui se trouvent
forcés de porter les armes contre la patrie.
(...) |
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Prusse.
Koenigsberg, 9 juillet. Notre gazette publie ce qui suit :
« D'après un ordre de S.M. L'Empereur Napoléon,
l'on doit faire sans délai douze cents chariots pour les
transports de l'armée. Afin d'accélérer autant
que possible l'exécution de cette mesure, on requiert tous
les charrons de cette ville et de la province qui voudront prendre
de l'ouvrage, de se présenter au plus tôt. Il sera
accordé 55 écus de Prusse pour chacun de ces chariots
entièrement ferrés.
La légation russe venant de Berlin a passé ici le
6. |
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Empire
français.
Paris, 2 août. On vient récemment d'arrêter,
entre Bruges et Blankemberg, la femme Deriker, aubergiste, et plusieurs
individus du département de la Lys, qui ont favorisé
l'évasion d'un grand nombre de prisonniers anglais. Leur
principal rendez-vous était dans l'auberge de cette femme,
et c'est là que se concertaient leurs derniers moyens de
fuite. Il résulte de son interrogatoire et de ses propres
aveux, qu'elle en a fait évader plus de soixante en moins
d'un an. |
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