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2 août 1812     3 août 1812    4 août 1812

 

     

L'Empereur est à Witepsk.

 
 

 

Itinéraire des Archives de Caulaincourt :

   
 

Le 3, monté le Tauris à 7 heures du soir, visité la manutention et la crête du ravin de gauche. Rentré à 9 heures moins un quart.

     

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur :

   
  L’Empereur était fort préoccupé, souvent de mauvaise humeur, au point qu'il ne ménageait pas ses expressions envers les personnes dont il était mécontent, ce qui ne lui arrivait point habituellement. Il était frappé du départ des habitants de la ville et de la fuite de ceux de la campagne. Ce système de retraite lui ouvrait, peut-être, les yeux sur les conséquences que pourrait avoir cette guerre et sur l'éloignement où elle pourrait le tenir de France, mais les mille motifs qui devaient lui ouvrir les yeux sur sa position disparaissaient au moindre événement qui ranimait ses espérances. Un officier russe, fait prisonnier et qu'on amena au quartier général, les remonta. Il assura qu'on avait dû livrer une bataille avant Witepsk, qu'elle n'avait été qu'ajournée et qu'on ne s'était retiré sans combattre que sur une lettre reçue, le 27, du prince Bagration, par laquelle il annonçait qu'il ne pourrait rejoindre l'armée qu'à Smolensk. L’Empereur se flatta donc que l'armée russe, ayant été ralliée par Bagration, viendrait l'attaquer.
Plein d'espérance, il retrouva dès lors sa bonne humeur. Le roi de Naples, qui avait cru, comme l'Empereur, être toujours au moment d'entamer les Russes en faisant dix à douze lieues par jour, et que l'espoir d'un succès pour le lendemain empêchait de calculer ce qu'il perdait chaque jour par ses marches forcées, sondait ses pertes depuis qu'il était en position. Il vit avec effroi l'affaiblissement des régiments, la plupart déjà réduits de plus de moitié. Pressé par le général Belliard, il le manda à l'Empereur. On manquait de fourrages et de tout, parce qu'on était toujours réuni et sur le qui-vive. On n'avait point mis d'ordre dans les distributions les premiers jours, et les cosaques empêchaient déjà de s'écarter des points qu'on occupait. Les chevaux n'étaient point ferrés ; les équipements se trouvaient dans le plus mauvais état ; les forges, comme les autres équipages, étaient restées en arrière. Le plus grand nombre avait même été abandonné et était perdu. Point de clous, point d'ouvriers, point de fer d'une qualité propre à en façonner. Rien n'ayant été prévu, on manquait des choses les plus indispensables. Depuis quelques jours, on s'occupait de faire moudre des grains et les fours, établis par ordre de l'Empereur, étaient en service. Il tâchait de communiquer son activité à tout le monde mais tout se faisait mollement.
     

 

Journal de l'Empire du lundi 3 août 1812 :

   
 

Grand-Duché de Varsovie.
Varsovie, 12 juillet.
Notre gazette contient ce qui suit :
Appel de la Confédération générale de Pologne à ses compatriotes au service de Russie, qui se trouvent forcés de porter les armes contre la patrie.
(...)

     
 

Prusse.
Koenigsberg, 9 juillet. Notre gazette publie ce qui suit :
« D'après un ordre de S.M. L'Empereur Napoléon, l'on doit faire sans délai douze cents chariots pour les transports de l'armée. Afin d'accélérer autant que possible l'exécution de cette mesure, on requiert tous les charrons de cette ville et de la province qui voudront prendre de l'ouvrage, de se présenter au plus tôt. Il sera accordé 55 écus de Prusse pour chacun de ces chariots entièrement ferrés.
La légation russe venant de Berlin a passé ici le 6.

     
 

Empire français.
Paris, 2 août. On vient récemment d'arrêter, entre Bruges et Blankemberg, la femme Deriker, aubergiste, et plusieurs individus du département de la Lys, qui ont favorisé l'évasion d'un grand nombre de prisonniers anglais. Leur principal rendez-vous était dans l'auberge de cette femme, et c'est là que se concertaient leurs derniers moyens de fuite. Il résulte de son interrogatoire et de ses propres aveux, qu'elle en a fait évader plus de soixante en moins d'un an.

     

 

 


  4 août 1812  

 

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