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L'Art
de vérifier les dates depuis l'année 1770, tome 1,
1821, p 192. |
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Un
accident affreux a lieu le 14 fructidor (31 août). Le feu
prend à la poudrière établie à Grenelle,
près de Paris. L'explosion est telle, que toutes les maisons
de la ville en sont ébranlées. 1500 personnes sont
blessés ou tuées par les éclats et les décombres.
La consternation et l'effroi se répandent parmi tous les
citoyens, mais surtout parmi les détenus, qui s'imaginent
que l'instant est venu où Collot d'Herbois réalise
son projet de faire sauter les prisons par le moyen de la mine.
Le peuple s'empresse de courir au secours des blessés. Il
paraît que ce malheureux événement avait été
produit par l'imprudence d'un ouvrier. Collot-d'Herbois l'attribue
tout haut aux royalistes et aux thermidoriens. La convention repousse
la calomnie qui regarde ses membres, mais laisse planer sur les
royalistes la défiance et le soupçon.
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Dulaure
(Jacques-Antoine), Histoire physique, civile et morale des environs
de Paris, tome 1, p. 60 : |
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Établie
dans un moment où toutes les forces de l'Europe réunie
menaçaient la république, dit un écrivain,
la poudrière de Grenelle suffit longtemps seule à
fournir de poudre cette foule innombrable de volontaires, que l'enthousiasme
de la liberté faisait voler avec tant de dévouement
à la défense des frontières. Le chimiste Chaptal,
que le gouvernement républicain avait mis à la tête
de cet établissement, était parvenu, par une nouvelle
application de son art, à fabriquer dans cette manufacture
des quantités de poudre incroyables. Il en sortait chaque
jour des chariots chargés qui allaient approvisionner nos
places et nos armées. La poudrière de Grenelle était
regardée comme un des remparts de la république. C'est
le 31 août 1794 qu'eut lieu l'explosion de la poudrière
de Grenelle : les uns ont attribué la cause de ce désastre
à la malveillance ; d'autres n'y ont vu qu'un événement
trop commun dans ces sortes d'établissements ; et rien n'a
pu encore éclaircir le mystère : toujours est-il vrai
que l'explosion fut terrible, et l'épouvante générale.
La plupart des villages voisins eurent leurs maisons renversées,
et dans Paris même, combien compta-t-on de portes, de croisées,
de vitres brisées ! La quantité des victimes fut immense,
autant dans l'établissement que dans les villages voisins
que la force de l'explosion fit écrouler ; cependant, tant
était grande l'énergie des Français à
cette époque, que la fabrication de la poudre n'éprouva
qu'une courte interruption.
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Décembre-Alonnier,
Dictionnaire de la Révolution française, tome 2, 1868. |
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GRENELLE,
village près de Paris, aujourd'hui compris dans l'enceinte
de la capitale.
Le 31 août 1794, à sept heures du matin, l'explosion
de la fabrique de poudre de Grenelle jetait l'épouvante et
la consternation dans la capitale. La secousse fut si violente que
les édifices de Paris et des communes environnantes en furent
ébranlés, et que, dans plusieurs quartiers, les vitres
furent cassées, des portes détachées et brisées.
Un hasard heureux fit que le plus grand nombre des ouvriers employés
à cette fabrique n'y fussent pas encore arrivés. Cet
immense établissement ne présentait plus que des décombres ;
une aile de bâtiment resta encore debout à deux cents
toises du corps principal. Par une circonstance qui prévint
un désastre plus considérable, on avait, depuis trois
jours, extrait cent cinquante milliers de poudre pour les expédier
aux frontières.
Les citoyens se portèrent en foule sur le théâtre
de l'événement, pour porter des secours. Cependant
quelques citoyens et des attroupements de femmes cherchaient à
arrêter ceux qui voulaient relever les blessés et combattre
l'incendie, en criant que le grand magasin, qui avait été
épargné, allait aussi faire explosion. Cependant ce
magasin n'existait que dans leur imagination.
Des représentants à qui des gendarmes même barraient
le chemin, leur dirent : « C'est là où
est le danger qu'est le poste des membres de la Convention ! »
Aussitôt la foule électrisée les suivit, pour
partager les dangers auxquels ses représentants s'exposaient.
On sauva ainsi un grand nombre de barils de poudre et des tonnes
de soufre. Les boutiquiers s'empressèrent de donner tout
ce qu'ils avaient pour secourir les blessés ; des ambulances
s'ouvrirent dans différents quartiers, au Gros-Caillou et
aux Invalides.
La Convention désigna vingt-quatre commissaires, qui se transportèrent
dans toutes les sections de Paris, pour y calmer les esprits.
On fit afficher immédiatement la proclamation suivante ;
« Citoyens, dans le moment même où de grandes
victoires assurent la liberté publique, un événement
affreux vient de porter l'alarme et l'effroi au milieu des citoyens.
La poudrière de Grenelle a fait explosion ; heureusement
il ne s'y trouvait que le produit de la fabrication journalière.
La Convention nationale est à son poste ; déjà
les mesures nécessaires pour remédier à ce
malheur sont prises. La force armée est sur pied ; les
pompiers sont en activité ; les asiles sont ouverts
aux blessés ; les mesures pour leur transport sont assurées ;
les officiers de santé sont requis ; la Convention a
décrété que toutes les pertes seront supportées
par la République. Les blessés, les pères,
mères et enfants de ceux qui auraient péri, auront
droit aux mêmes secours que les parents des défenseurs
de la patrie. Enfin tous les établissements publics sont
en sûreté, et de fortes patrouilles comprimeront les
malveillants. Que chacun concoure de tout son pouvoir à établir
l'ordre ;que les citoyennes restent dans leurs familles ;
et vous, citoyens, ne courez point en foule dans un même lieu :
cette affluence nuirait plutôt qu'elle ne serait utile. La
Convention vous invite à vous tenir tranquilles et prêts,
autour de vos sections respectives, pour vous porter, au premier
signal, partout où les autorités constituées
vous appelleront au nom de la patrie. »
Les sections s'empressèrent d'ouvrir des souscriptions, pour
venir en aide aux familles des victimes et aux blessés. La
plupart appartenaient aux diverses communes du district de Bourg-l'Égalité
(Bourg-la-Reine). Ce fut pour honorer ces manifestations civiques
que la Convention rendit le décret suivant :
« ll sera fait mention honorable du zèle que les
citoyens de Paris et des communes environnantes ont manifesté
dans la journée de l'explosion de la poudrière de
Grenelle. »
L'enquête révéla que des mèches phosphoriques
avaient été disposées par une main perfide
pour allumer le plus épouvantable incendie ; mais tout
se borna à des soupçons sur les auteurs de ce méfait
qu'on ne manqua pas d'attribuer aux complots machiavéliques
de l'Angleterre. -
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