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Dernière modification: 19/04/2003

Etats-Unis d'Amérique

Emigration

 

Angleterre. Des émigrations considérables se font depuis quelque temps de l’Angleterre en Amérique ; une foule de nos concitoyens y portent leur industrie et les débris de leur fortune ; dernièrement il est parti de Westrmorland et du Lancashire, 6 vaisseaux chargés de 1624 émigrants. (Morning Chronicle) (Journal de Paris, 7 vendémiaire an 10.)

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Londres, 25 septembre. - On apprend de New-Yorck que l’affluence des étrangers dans cette ville est incroyable, et que dans le mois de juillet, un grand nombre d’Irlandais sont arrivés à Philadelphie. (Journal de Paris, 10 vendémiaire an 10-2 octobre 1801.)

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Boston, le 28 novembre (7 frimaire.) Depuis l'époque où la révolution des Antilles jeta sur ce continent des milliers de Français qui nous apportèrent les débris de leurs fortunes, on ne se rappelle pas d'émigrations plus considérable que celles qui ont eu lieu depuis un an au profit de l'Amérique-Septentrionale, et au détriment de l'Europe. On ne saurait calculer le nombre d'Irlandais, d'Ecossais, d'Allemands et de Suisses qui sont venus et viennent encore tous les jours s'établir avec leurs familles, ou isolément, dans les Etats-Unis, et particulièrement dans ceux du Nord. L'arrivée de ces étrangers nous a plus d'une fois donné l'occasion de remarquer combien l'esprit national est difficile à détruire, combien les sentiments et les affections qui rapprochent les hommes d'un même pays, sont forts et indélébiles. A peine une petite colonie européenne a-t-elle mis le pied sur cette terre, qu'on la voit tourner ses regards, et diriger ses pas vers la contrée qu'elle sait être habitée par un plus grand nombre d'émigrants originaires de la même patrie.

L'Irlandais s'arrête dans les Etats de New-Yorck et du Connecticut ; l'Allemand s'achemine vers la Haute-Pensilvanie ; l'Anglais et l'Ecossais choisit pour son séjour la partie de ce vaste territoire, autrefois connue sous le nom de Nouvelle Angleterre. Il résulte de cette tendance naturelle des hommes vers leurs compatriotes, que les Etats-Unis, dont la population bigarrée se compose de parties hétérogènes, renferment autant de peuples distincts qu'ils comptent de colonies différentes. Aussi n'est-il pas encore permis de dire que nous avons un caractère national qui puisse être tracé avec des couleurs uniformes. Le Géorgien, le Virginien, ne ressemblent point à l'habitant du Vermont, du Connecticut, ou de Rhode-Island. Non seulement les nuances de mœurs et de caractères sont différentes dans ces divers Etats, mais le sang même, ainsi que l'espèce, varient de manière à surprendre les étrangers. Les familles irlandaises qui habitent Long-Island et les bords de la rivière d'Hudson, conservent toutes les traces de leur origine, et ne ressemblent pas plus aux familles anciennement établies dans le Newhamshire ou dans le voisinage de Boston, que les Polonais ne ressemblent aux Espagnols. Il n'est pas rare de rencontrer dans deux villages du même canton des femmes surannées à l'âge de 28 ans, et d'autres qui paraissent jeunes et fraîches à l'âge de quarante. Cela vient de ce qu'il ne se contracte point d'alliances que d'origine à origine ; et que le sang national se transmet de génération en génération parmi les originaires d'un même pays.

Quoiqu'il en soit, tous les étrangers établis depuis longtemps dans l'Amérique-Septentrionale, paraissent peu disposés à changer de séjour ; et l'on ne voit pas de raison qui doive jamais leur faire regretter le parti qu'ils ont pris. Ils ont adopté une patrie où la misère est inconnue, où la pauvreté ne peut venir assiéger l'homme qui veut se donner la peine de se mouvoir.

Le gouvernement des Etats-Unis, convaincu que cet immense pays est appelé à jouer un grand rôle dans l'ordre politique, ne négligera rien pour faciliter l'accroissement prodigieux qui s'opère d'une manière si prompte dans la population. On est fondé à croire que le désir et l'avantage de multiplier les migrations européennes, en faveur de l'Amérique septentrionale, ne tarderont pas à lui suggérer l'idée de faire transporter, à ses frais, des ports de l'ancien continent, jusque dans les siens, les nombreuses familles de l'Irlande, de l'Allemagne, du Dannemarck et de la Hollande, que la misère peut condamner à ce genre d'exil. On sent assez qu'une multitude de malheureux se trouve enchaînée dans le séjour des privations et de l'indigence, faute de moyens d'en sortir, et que la difficulté de subvenir aux frais d'un voyage effrayant et dispendieux, est la cause principale qui s'oppose aux migrations sur lesquelles se trouve fondée la prospérité future de ce pays.

Il est vrai que beaucoup d'Irlandais et d'Allemands malheureux paraissent n'être pas effrayés par l'idée d'aliéner une ou deux années de leur temps et de leur liberté, au profit des capitaines marchands qui leur donnent passage à bord de leurs bâtiments. Mais la perspective de se voir engagé en débarquant, ainsi que cela se pratique à l'égard de ces pauvres émigrants ; l'éloignement bien naturel qu'on éprouve pour un état aussi voisin de celui de l'esclavage, sont des considérations qui, sans arrêter tout le monde, doivent cependant inspirer à la plupart une sorte d'effroi difficile à vaincre. Quand l'Etat se chargera lui-même de tenir compte aux capitaines de la marine marchande, des frais qu'ils auront faits, et qu'on leur accordera une juste indemnité pour le passage des émigrants européens, on ne verra plus ces derniers sortir du navire qui les aura transportés jusqu'ici, pour entrer au service d'un fermier ou d'un marchand qui aura, sans leur concours, acheté une portion de leur vie, et la propriété temporaire de leur travail ; ils songeront de suite à s'établir et à vivre pour leur compte ; ils seront moins découragés, et se montreront plus empressés d'adopter une patrie qui leur offrira, au moment de leur arrivée, tous les moyens de subsister avec leurs familles, sans avoir à rougir de leur état de détresse et de malheur.

Dans la plupart des villes de ce continent, il existe des compagnies qui spéculent, depuis longtemps, sur les migrations des Européens, et qui s'enrichissent tous les jours de plus en plus ; car les terres qu'elles ont achetées il y a cinq ans, à raison de 10 à 12 sous l'arpent, valent aujourd'hui le double et le triple de cette valeur primitive. Ces compagnies préfèrent cependant, en général, de vendre à longs termes, des portions de leurs vastes propriétés, à des familles qui se chargent de les défricher, et qui s'engagent à en payer le prix dans l'espace de six, huit ou dix années. D'après une des conditions de la vente, les preneurs sont obligés de remettre, dans l'état où il se trouve, l'apanage qui leur a été cédé, s'ils n'ont pas acquis les moyens de s'acquitter aux termes convenus, envers le vendeur, et de le rembourser des avances qu'il a faites pour leur établissement. Mais ces sortes d'expropriations n'ont jamais lieu, parce qu'un travail de quelques années produit toujours ici l'état d'aisance.

(Le Moniteur, 20 nivôse an 10 - 10 janvier 1802.)

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