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Dernière modification le 8 septembre 2004.

Soudure

(Article extrait du Dictionnaire de l'Industrie, Paris 1801.) 

Souder (art de). C'est l'industrie de joindre ensemble deux ou plusieurs métaux, à l’aide d'un fondant métallique que le feu puisse faire entrer en fusion plus facilement. que les métaux que l'on veut joindre ou coller les uns- aux autres. On nomme soudure le fondant que l'on emploie pour réunir les pièces; mais cette soudure varie en raison des métaux que l'on veut souder, et par la manière dont on l'applique.
Les métaux entrant en fusion plus ou moins facilement, suivant leur nature et suivant leurs alliages, on doit proportionner la composition de la soudure à leur nature. Lorsqu'on veut souder deux morceaux d'un même métal ou des métaux différents, il faut que chacun de ces métaux commence à entrer en fusion par les bords, sans que le reste y entre, et que la soudure, en se fondant totalement, réunisse les deux morceaux de métaux ; c'est pourquoi, dans la soudure, on fait ordinairement entrer une portion du métal que l'on veut souder, auquel on joint une portion plus ou moins grande de quelqu'autre substance métallique qui en facilite la fusion : ainsi on peut réduire cette industrie à ces principes, que la soudure doit entrer plus facilement en fusion que le métal ou les métaux que l'on veut souder; qu'il faut donner à la soudure, autant qu'il est possible , la couleur des métaux qu'on veut souder ; qu'il faut procurer à la soudure , par l’alliage , à-peu-près la même solidité, la même ductilité qu’au métal qu’on veut souder ; sans quoi la soudure ne serait point de durée, et il ne serait pas possible de la polir, de la travailler, de la ciseler ; et que les métaux étant différemment alliés, exigent des soudures différentes.


§ Ier. Soudure pour l'or.

Si ce sont des pièces d'or l'on veuille souder, on prend de l’or semblable à celui dont est la pièce, c'est-à-dire de même alliage, et on y ajoute un peu d’argent pour en augmenter la fusibilité ; on fait fondre le mélange dans un creuset bien net, en observant de le remuer, on y ajoute un peu de borax ; lorsque le tout est parfaitement fondu, on le vide dans une lingotière ; on bat cet alliage pour le réduire en une lame très mince, que l’on fait bouillir dans de l’eau dans laquelle on a fait dissoudre de l’alun, après quoi on peut employer cet alliage pour souder.
Lorsque les morceaux que l’on veut souder sont d’or fin et très délicats, on ajoute jusqu’à un quart d’argent ou même la moitié de la quantité d’or qu’on y emploie pour donner plus de solidité à la soudure ; si les morceaux que l’on a à souder sont très petits, on forme un creux dans un charbon ; on y met l’or et l’argent ; et avec la flamme d’une bougie que l’on lance dessus avec un chalumeau, on fait fondre la soudure ; c’est la méthode qu’emploient les metteurs en œuvre.
Lorsqu’on emploie l’argent, l’étain, le plomb, les soudures sont blanches ; lorsqu’on se sert du cuivre, on a une soudure rouge. Quand il s’agit de souder les pièces, on les attache et on les assujettit avec un fil de fer, ayant eu soin auparavant d’aviver, c'est-à-dire de passer le grattoir sur le bord des pièces qu’on veut réunir, pour en enlever toutes les petites ordures et rouilles qui pourraient être à la superficie ; on humecte légèrement avec un pinceau trempé dans de l’eau les endroits que l’on veut réunir ; on met ensuite la soudure réduite en lames minces et coupée en petits morceaux ; on les saupoudre avec du borax calciné, c'est-à-dire dont on a enlevé toute l’eau de sa cristallisation, sans cela il bouillonnerait et dérangerait toute la soudure. Lorsque tout est ainsi préparé, on met les pièces dans un feu de charbon bien allumé, de manière qu’elles en soient entourées ; on souffle légèrement ; et lorsqu’on voit que la soudure est bien fondue, parce qu’elle paraît unie et luisante comme un miroir, on retire les pièces soudées, et on les jette dans de l’eau froide.
Si la pièce que l’on veut souder est extrêmement petite, comme serait, par exemple, un anneau, on l’assujettit dans un charbon que l’on creuse ; on place sa soudure ; on remet un autre charbon par-dessus, et avec un chalumeau on souffle la flamme d’une mèche sur les pièces qu’on veut souder ; et lorsqu’on voit que la soudure est bien fondue, on laisse refroidir l’anneau de lui-même ou on le jette dans de l’eau.
Il arrive que l’or perd sa couleur et devient plus pâle à cause du borax que l’on emploie dans la soudure ; mais il est un moyen de rendre à l’or sa couleur naturelle. On trempe la pièce d’or que l’on a soudée, dans de l’eau ou de la bière, et ensuite on l’enduit d’une poudre faite de parties égales de nitre, de sel marin et d’alun ; on met ensuite la pièce sur des charbons allumés jusqu’à ce que la poudre environnante bouillonne ; dans ce moment, on retire la pièce, et on la plonge dans de l’eau ou dans de la bière ; on enlève ensuite la poudre qui reste attachée, en frottant doucement la pièce avec un morceau d’étoffe et un peu de pierre ponce ; après quoi on lui donne quelques coups de brunissoir, et l’or reparaît sous sa première couleur naturelle.

§ II. Soudure pour l’argent.

- (...)

§ III. Soudure pour le cuivre rouge et le cuivre jaune.

- (...)

§ IV. Soudure pour l’étain et le plomb.

- (...)

IV. Soudure pour le fer.

Pour souder le fer, on emploie ordinairement le cuivre rouge ou le cuivre jaune, pour les pièces fortes et qui peuvent supporter un grand feu ; on peut encore se servir de toutes les soudures fortes du cuivre jaune ; lorsque les ouvrages exigent de la propreté et en méritent la dépense, on peut même souder avec l’or. Lorsqu’on veut souder de grandes pièces de fer avec le cuivre, on commence par limer les endroits que l’on veut réunir ; on coupe des petites lames de cuivre que l’on applique sur les jointures où on les assujettit au moyen d’un fil de fer ; on met autour du verre pilé ou des matières propres à faciliter la fusion, tels que le borax, et on enduit le tout de terre glaise, que l’on fait sécher doucement en présentant la pièce de loin au feu ; lorsque la terre glaise est sèche, on met la pièce dans la forge ; on tourne le vent du soufflet directement sur la partie que l’on veut souder ; et lorsque les pièces sont rougies jusqu’à blancheur, on les retire du feu, et les pièces se trouvent soudées ; si ce sont des pièces d’acier, comme elles perdent une partie de leur dureté en passant au feu, il faut avoir soin de leur redonner une trempe après les avoir soudées. (Voyez Acier.) Quant à la soudure des ferblantiers, elle n’est qu’un mélange de parties égales de plomb et d’étain.
Cependant le fer se soude aussi avec le fer sous le marteau, ainsi que cela se pratique pour les ancres et les barres. Cette soudure demande bien de l’attention, de la force et de la célérité, attendu qu’il faut que les pièces se pénètrent mutuellement, ce qui suppose un état de ramollissement qui doit durer pendant toute l’opération.
Comme ce travail fait perdre au fer de son nerf, M. de Buffon avait imaginé que, pour les armes à feu, il fallait employer du fer non encore porté à son état de perfection, parce que le travail de la soudure achèverait de le perfectionner. C'est aux artistes habiles à juger de cette idée.

 

 

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