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Dictionnaire universel de commerce, banque,
manufactures (...), tome 1, Paris, an 13 (1805). |
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Âne.
Cet animal à qui on se plaît de reprocher des vices,
et de comparer les hommes sans instruction, a tout plein d’utilité
et de qualités recommandables : il est sobre, patient.
On lui donne une origine arabe : ce qu’il y a de certain, c’est
qu’on voit par l’Écriture Sainte qu’on en faisait usage dans
les plus anciens temps de la monarchie des Hébreux. Il vit,
dit-on, en société dans la Lybie et la Numidie, ce
qui pourrait ne pas être vrai, sans que l'âne cessât
d’être un animal utile.
Il s’est naturalisé dans nos climats ; mais il parait
être plus fort dans les climats chauds. Les Arabes en prennent
un grand soin, et en tirent de grands services ; on assure
qu’il vit 30 ans.
Ils ne sont pas d’une égale bonté dans toutes les
provinces de France : il est même des endroits où
l’on en connaît à peine l’usage. Aussi, M. Desmousseaux,
préfet du département de l’0urthe, propose-t-il que
l’on les substitue aux femmes dans le pays de Liège, où
celles-ci sont obligées de porter des fardeaux au-dessus
de leurs forces. En général, dans les Pays-Bas, la
Belgique et les lieux voisins, l’âne est de peu d'emploi et
d'une assez mince nature.
Les départements du milieu, c’est-à-dire, de l’Aisne
et de l’Ouest, de la Sarthe, des Deux-Sèvres, de la Vienne,
élèvent beaucoup d’ânes ; on y trouve aussi
des étalons de cette espèce pour la propagation des
mulets. C’est aussi dans ces départements que se trouve une
race d’ânes de la plus haute espèce : leur taille
est de quatre pieds trois a six pouces ; on en trouve même
de cinq pieds. On les appelle bouriquets et baudets.
Les plus estimés de cette espèce sont ceux dont le
poil est noir ; ce sont d’ailleurs d'excellents étalons
pour les juments ; c’est surtout dans le Haut-Poitou qu’on
les trouve.
Les ânes du Lyonnais, ou département du Rhône,
sont très estimés et fort bons. On en peut dire autant
de ceux du département de l'Yonne, et dans une partie de
la Bourgogne.
Le commerce des ânes est presque tout local, c’est-à-dire,
qu’il ne se fait que par les habitants du pays, et aux foires et
marchés des environs. |
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Marchande
d'Oignons, détail du "Nouveau Jeu Bruiant des cris de
Paris", publié par Basset en 1808. |
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Amoreux (P.J.), Précis historique de l'art vétérinaire
pour servir d'introduction a une bibliographie vétérinaire
générale, Montpellier 1810. |
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Le
plus humble, le plus pacifique et le plus soumis des animaux domestiques,
sans être le moins utile, revendique cependant sa place après
le fier coursier [le cheval]. Buffon a fait l'éloge de la
docilité et des services de l'âne ; mais la gloire
ne peut être offerte à la pauvre bête, en dédommagement
du mauvais traitement qu'elle éprouve.
L'âne est beaucoup moins répandu que le cheval, quoi
qu'en certains lieux on voie plus d'ânes que de chevaux ;
cependant il compte aussi des races et des quartiers dans sa généalogie.
Ces races sont établies dans différentes contrées :
par exemple , en Égypte on a une fort belle race d'ânes,
ainsi que dans l'Arabie ; elle a fixé l'attention d'un
naturaliste estimable, Mr. Sonnini, qui a eu raison de dire (voy.
tom. 2, pag. 353) avec Buffon, que cet animal utile, autant qu'il
le peut être, serait pour nos régions le plus recherché
des animaux, si le cheval et le bœuf n'y existaient pas. Les ânes
de grande taille sont très-estimés et les plus chers,
puisqu'ils se vendent quelquefois à un plus haut prix que
les chevaux même. On croit que les ânes d’Égypte
sont sortis de l'espèce sauvage qui habite dans la haute
Tartarie. M. De Grandpré a parlé aussi, de la manière
la plus avantageuse, des grands ânes de l'Arabie, qui sont
d'une vigueur et d'une vitesse admirable : ce sont de véritables
colosses, dit l'auteur ; l'Iman ne les vend point au-dessous
de mille piastres, prix supérieur à celui des chevaux,
qui d'ordinaire n'en valent que huit cents, etc. On met également
un haut prix aux ânes de Malte et à ceux d'Alicante.
Les ânes de haute taille de l'ancien Poitou forment aussi
une race distinguée trop peu connue, puisqu'elle a échappé
à Buffon. Les départements de la Vienne et des deux
Sèvres savent les priser, puisqu'on y vend cinq et six mille
francs un bel étalon pour servir à la monte des juments :
d'où proviennent des mules et des mulets très forts.
Les mulets de l'ancienne Auvergne ont encore leur prix. Tout le
monde sait combien il importe pour l'avantage de l'agriculture et
du commerce, de propager les ânes de bonne race, ainsi que
les baudets, bardots et bourriques qui en sont issus. Les mules
et les mulets sont un grand objet de commerce en Espagne, à
cause de divers usages auxquels on les emploie depuis la charrue
jusqu'au carrosse ; on multiplie surtout ces animaux dans l'Andalousie,
dans le royaume de Léon et dans la Manche.
Dans plusieurs de nos départements on laisse trop au hasard
sur ce point : cependant , pour obtenir de bons individus,
il est des principes à suivre, qu'a très bien exposés
M. Hartmann dans un chapitre exprès de son Traité
des haras ; M. Huzard en a fait un sur le même sujet,
qui n'est pas inférieur à celui de l'auteur allemand.
Olivier De Serres disait que pour avoir de grands et forts ânes,
on doit faire nourrir les ânons dès leur naissance
par une jument de la grande sorte ; ils en deviennent plus
grands, que leur naturelle stature ne porte, etc. S'il en est ainsi,
c'est l'effet de l'abondance du lait de jument, qui en fournit davantage
au nourrisson, que ne ferait l'ânesse. La chose vue autrement
pourrait passer par une de ces assertions précaires du vieux
temps. |
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