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Extrait
du Compte des opérations du bureau central du canton de Paris pendant
le mois de messidor an VII (juin-juillet 1799), Cité
par A. Aulard, Paris pendant la Réaction thermidorienne et sous le
Directoire, Tome V : |
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Cabriolets
conduits par des femmes. - Instruit
que des femmes continuaient de conduire elles-mêmes des cabriolets
dans les rues de cette commune, contre la défense portée par l'arrêté
du 9 vendémiaire dernier, défense qui a eu pour objet de prévenir
les accidents auxquels peuvent donner lieu leur inexpérience et
la faiblesse naturelle à leur sexe ; que même il avait été rapporté
au ministre de la police que récemment une citoyenne, conduisant
un cabriolet, avait laissé abattre son cheval dans la rue et s'était
blessée à la tête ; le Bureau central a recommandé aux officiers
de paix ayant l'attribution des voitures publiques la stricte exécution
de son arrêté, et de faire arrêter par leurs agents tout cabriolet
conduit par une femme, et dont il a informé le ministre.
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Clef
du Cabinet, 10 fructidor an 7-27 août 1799 : |
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Paris,
le 9 fructidor. Les
rues de Paris ont été, de tous les temps, si encombrées par la population
immense que cette grande commune renferme, qu'il a toujours été
difficile aux piétons d'y échapper à tous les dangers. Mais depuis
qu'on y rencontre des ordonnances courant à cheval comme des fous,
dans tous les quartiers, des cabriolets conduits par des , des braques
et des enfants, des charrettes énormément chargées de pierres colossales,
des tombereaux attelés à des chiens, des portefaix courbés sous
des meubles entassés en travers, des militaires portant en étourdis
des sabres effrayants, des jeunes gens qui pour faire piaffer leurs
chevaux au coin d'une borne, se laissent quelquefois emporter par
eux, il n'est presque plus possible d'éviter les malheurs que doivent
entraîner des abus aussi intolérables ; et l'on crierait à l'exagération
peut-être, si nous publiions tous les accidents qui, à notre connaissance,
ont porté, depuis deux mois, dans les familles les plus respectables,
l'affliction, la mort et le deuil. |
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Journal
de Paris, 14 fructidor an 7-31 août 1799. |
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Le
10 fructidor, un employé au bureau central fut renversé près la
barrière de Vincennes par une voiture que l’on dit appartenir à
un représentant du peuple ; le cocher, loin de s’arrêter, accéléra
au contraire sa course ; le malheureux cependant avait été foulé
aux pieds des chevaux, broyé par les roues de la voiture, et était
expiré presque sur l’heure. Un gendarme parvint à rattraper la voiture,
et voulut la faire arrêter ; il fut renversé de son cheval ; il
y remonta aussitôt, et courut à toute bride ; ce ne fut qu’en coupant
à coup de sabre les traits de la voiture, qu’il parvint à l’arrêter.
Le cocher est actuellement à la Force, par mandat du juge de paix
chez lequel il s’était rendu avec ceux qu’il conduisait. Le zèle
du gendarme, dans cette circonstance, mérite des éloges, et l’on
dit que le bureau central le fait chercher pour lui donne rune récompense.
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Journal
de Paris, 6 germinal an 8 - 27 mars 1800 : |
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Citoyens,
toujours de malheureux événements occasionnés par la maladresse
ou l'imprudence des conducteurs de cabriolets ; mais ce qui n'arrive
pas aussi souvent, c'est un âme sensible qui se trouve là pour les
empêcher ou les réparer.
Aujourd'hui,
à midi, je me trouvai dans la rue Roch, à côté de l'église. Un embarras
de voitures, m'oblige à me serrer contre une boutique ; un cabriolet
barrait le passage, et prit le parti assez sage de s'en retourner
; mais il l'exécuta fort imprudemment. Une femme du peuple se trouvait
contre le moyeu, et malgré les cris de tout le monde, le conducteur
tourne à court, & renverse la malheureuse sous la roue ; un
jeune militaire, un officier, s'élance à la bride du cheval, et
crie au jeune homme qui menait, de reculer, ou qu'il enfonce son
sabre dans le poitrail du cheval.
Le
conducteur fouette, et dans l'instant le cheval reçoit le sabre
entre les deux jambes de devant ; alors, il a bien fallu reculer.
Le jeune homme a voulu se fâcher, mais cependant il a filé doux,
et s'est enfui, au milieu des injures des assistants ; le brave
officier n'a pas borné là sa générosité, il a enlevé dans ses bras
celle qui, sans lui, aurait été la victime de l'étourderie du petit-maître
; elle était sans connaissance, mais n'était pas blessée ; vous
sentez, quand elle est revenue à elle, combien elle a remercié son
libérateur.
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Journal de Paris,
8 vendémiaire an 10 : |
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Préfecture
de police. Le préfet de police, informé que le mauvais
état des voitures de place peut compromettre la sûreté
publique, prévient les loueurs de carrosses et de cabriolets,
qu’il sera procédé, le 11 de ce mois et jours suivants,
à la visite de leurs voitures, sur la Place de la Concorde,
depuis 7 heures du matin, à raison de 100 carrosses et de
100 cabriolets par jour, à commencer par le n° 1er ;
faute par eux de se conformer au présent avis, leurs voitures
seront arrêtées partout où elles seront trouvées
en stationnement sur la voie publique, et conduites à la
préfecture de police. |
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