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Lejeune (Louis-François) 1775-1848
Général et peintre

     

  Biographie des hommes vivants, tome 5, Paris, Michaud, 1819.    
 

LEJEUNE (le baron Louis-François), général et peintre français, né à Strasbourg en 1775. Lejeune entra d'abord dans l'atelier de Valenciennes et y fit ses premières études de peinture. La révolution vint l'arracher à ses douces occupations, et il fut compris, en 1792, dans la levée en masse ; il fit partie de cette célèbre compagnie des arts dont beaucoup de soldats se sont fait un nom dans les fastes militaires.
Son intrépidité et son intelligence lui valurent un avancement rapide.
Il fit la campagne d'Égypte, passa de l'infanterie dans l'arme de l'artillerie, puis dans celle du génie, fut fait colonel au siège de Saragosse et général de brigade à la bataille de la Moskowa. Il assista à dix sièges et à un grand nombre d'actions.
Il se distingua en particulier au passage de l'Ourthe, en Belgique ; à Lientz, dans le Tyrol, et au siège de Colberg, où le général Loison le chargea d'enlever d'assaut le fort de Volfsberg. Lejeune s'acquitta de cette mission avec une rare intelligence, et, par une habile manœuvre, mit l'ennemi dans l'impossibilité de lui faire aucun mal.

 
 
 

Devenu aide de camp du prince Berthier, il assista à la bataille d'Essling, où l'armée française faillit être battue par les Autrichiens. Lejeune, jugeant que l'inondation du Danube pouvait mettre en péril l'empereur, qui se trouvait dans l'île de Lobau, entreprit, au milieu de la nuit et malgré des dangers de toutes sortes, de lui procurer une barque ; il y parvint à force de recherches et d'activité, aborda dans l’île, et rencontra sur le rivage l'empereur et Berthier. Une torche fut allumée, et à sa lueur Napoléon dicta à Lejeune l'ordre de la retraite qu'il le chargea de remettre aux maréchaux Bessières et Masséna ; ceux-ci avaient passé la nuit sur les champs d'Essling et d'Aspern. Lejeune, laissant l'empereur et son major général disparaître dans la barque, reprit le chemin d'Aspern, et parvint, après d'incroyables fatigues, à remplir la glorieuse mission qui devait assurer plus tard la victoire de Wagram.
Lejeune n'avait pas cessé au milieu des camps de cultiver la peinture, et il devint naturellement peintre de batailles. Il exécuta en 1800 l'Incendie de Charleroi ; exposa le 25 mai 1801, jour anniversaire de la victoire de Marengo, un tableau de cette bataille ; d'autres tableaux suivirent à peu d'intervalle. Nous citerons la Bataille du Mont-Thabor, qui a été gravée par Bovinet ; celles d'Aboukir, d'Austerlitz, de Somo-Sierra, de Salinaz et de la Moskowa, le Passage du Rhin par Jourdan.
En 1805, Lejeune obtint la grande médaille d'or à l'exposition.
Après la restauration, il se retira du service et se livra exclusivement à la peinture. Quoique ayant été victime d'une tentative d'assassinat de la part d'un garde-chasse et ayant eu les deux bras percés par une balle, son pinceau ne perdit rien de sa fermeté. Celui de ses tableaux qui fit le plus de sensation par le sujet qu'il avait choisi parut au salon de 1819. Lejeune s'y est représenté dans l'affaire de Guiranda, au moment où son escorte, égorgée par huit cents guérillas, le laisse au pouvoir de ses ennemis. Après l'avoir dépouillé de ses vêtements, les volontaires espagnols ajustent vainement sur lui leurs fusils, tous les coups ratent ; et le chef des guérillas, prenant cette circonstance pour un signe de la volonté du ciel, lui accorde la vie. A la suite de cette affaire, Lejeune, prisonnier de don Juan Medico, avait été quelque temps détenu en Angleterre, où l'avaient expédié les Espagnols.
Lejeune donna en 1824 la Bataille de la Chiclana, et en 1827 la Prise de Saragosse.
Après la révolution de 1830, il fut rétabli sur le cadre d'état-major général de l'armée en qualité de maréchal de camp.
Lejeune s'était retiré à Toulouse, où il devint directeur de l'école des beaux-arts et de l'école industrielle ; il y est mort le 27 février 1848.
Lejeune avait été créé, par l'empereur Napoléon, baron et commandant de la Légion d'honneur. —
- Les tableaux de Lejeune présentent une grande vérité d'expression, mais on leur reproche un peu de sécheresse et de monotonie ; les personnages sont bien rendus, mais le paysage est faible. On doit à Lejeune un ouvrage intitulé Siège de Saragosse, histoire des événements qui ont eu lieu dans cette ville pendant les deux sièges qu'elle a soutenus en 1808 et 1809, Paris, 1840, in-8°.
Z.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
         

         
 

Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Fran%C3%A7ois_Lejeune

     
 

     

 

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