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Legrand (Claude-Juste-Alexandre) 1762-1815

 
 

 

Biographie universelle ancienne et moderne, supplément, tome 71, Paris, Michaud, 1842.

   
 

LEGRAND (Claude-Juste-Alexandre), général français, naquit au Plessier-sur-Saint-Just (Oise), le 23 février 1762. Devenu orphelin à 15 ans, il entra au service comme soldat dans le régiment Dauphin, infanterie, le 16 mars 1777. Il y était sergent-major en 1786, lorsqu’il obtint son congé. Il se maria ensuite à Metz, reprit du service en 1790 et fut nommé chef d'un bataillon de volontaires de la Moselle. L'année suivante le gouvernement le chargea de l'inspection d'une partie de l'armée de la Moselle et, en 1793, il fut élevé au grade de général de brigade. Employé en cette qualité à l'armée de Sambre-et-Meuse, il eut part aux victoires d’Arlon, de Fleurus et de Juliers. En 1795, le passage du Rhin à Ham, au-dessus de Dusseldorf, lui offrit une nouvelle occasion de se distinguer. Dans la nuit du 6 août (19 thermidor), il s'embarque avec un bataillon de grenadiers, traverse le Rhin sous le feu d'une redoute ennemie, dont la clarté de la lune dirige les coups. Les grenadiers se précipitent sur ses pas, culbutent 2.000 hommes, et s'emparent de sept pièces de canon. Legrand se porte rapidement sur Dusseldorf, qu'il enlève de vive force, et fait prisonnier le commandant, avec sa garnison de 1500 hommes. Cette brillante opération fut terminée en moins de sept heures. Le général en chef, Jourdan, la mentionna en ces termes dans son rapport : La conduite du général Legrand et son intrépidité sont au-dessus de tout éloge.
Bientôt après, Legrand donna de nouvelles preuves de talent et de courage à l'attaque des hauteurs de Poperg, de Leinsfeld, et facilita la prise de Cassel. On le vit encore, en 1796, effectuer un second passage du Rhin à Weissenthurn, et tenir en échec l'ennemi aussi longtemps qu’il le fallut pour établir un pont sur le fleuve. ll se distingua encore aux batailles de Wurtzbourg, de Liptingen ; et le grade de général de division fut en 1799 la récompense de ses nombreux services. Il prit alors le commandement des troupes, en avant du fort de Kehl. Legrand commençait à peine à se rétablir d'une maladie grave, lorsque Masséna l'appela près de lui en Helvétie ; mais, peu de temps après, l'ennemi s'étant renforcé dans la vallée de la Kintzig, il vint reprendre son premier poste sur la rive droite du Rhin. Dans la campagne suivante, sous les ordres de Moreau, il eut la gloire d'attacher encore son nom à la victoire de Hohenlinden. En 1801, il fut choisi pour commander le Piémont, et il y rétablit bientôt l'ordre, par sa modération et son désintéressement autant que par ses sages et vigoureuses mesures. Le gouvernement consulaire le nomma inspecteur-général d'infanterie en 1802. Lors de la formation du camp de Saint-Omer, il y commanda la troisième division. En 1805, également employé sous les ordres du maréchal Soult, il contribua aux succès de la campagne d’Autriche, et décida en faveur des Français le combat de Wertingen, se signala à l'affaire de Hollabrunn et particulièrement à la bataille d'Austerlitz où, avec une faible partie de sa division, il contint pendant plus de douze heures, sur les points de Telnitz et de Sokolnitz, tous les efforts de l'aile gauche russe, lui fit quatre mille prisonniers et enleva douze pièces de canon ; il en fut récompensé par le grand-cordon de la Légion d'honneur et le titre de comte. Commandant, en 1806, une division du quatrième corps d’armée, il se distingua de nouveau à la prise de Lubeck, à Iéna, Eylau, Heilsberg et devant Kœnisberg ; puis en 1809, dans la campagne d'Autriche, aux combats d'Ebersberg, de Gross-Aspern et ensuite à Essling et Wagram. Mais ce fut surtout dans la désastreuse campagne de Russie, en 1812, qu‘il se fit le plus d'honneur en combattant sous les ordres du duc de Bellune. On y trouve son nom mentionné, dans tous les rapports et bulletins, pour sa bravoure et son sang-froid imperturbable. ll eut un cheval tué sous lui à l'affaire de Polotsk, et prit le commandement du deuxième corps d'armée, lorsque le maréchal Gouvion Saint-Cyr eut été blessé. Ce fut en forçant le passage de la Bérézina, le 28 novembre 1812, et en sauvant, par son intrépidité, les débris de l'armée française et l'empereur Napoléon lui-même, qu'il reçut la blessure dont il mourut à Paris le 8 janvier 1815. Il avait été nommé sénateur en 1813. Se trouvant à Paris en avril 1814, il fut un des premiers généraux à se soumettre au gouvernement royal. Louis XVIII le créa pair dans le mois de juin suivant. Ses dépouilles mortelles ont éte déposées au Panthéon. Legrand a laissé un fils de son second mariage avec la fille du ministre Schérer. C'était un fort beau militaire, et ses manières nobles et gracieuses le distinguaient de la foule des généraux de cette époque. ll était très aimé des soldats ; et, blessé gravement comme il le fut, il n'échappa au désastre de la Bérézina que par l'amour de ses grenadiers, qui le portèrent longtemps sur un brancard.
M-d j.

   

 

Journal des Débats, 10 janvier 1815.

   
 

Paris, 10 janvier.
M. le lieutenant-général comte Legrand, Pair de France, grand aigle de la Légion-d'Honneur, chevalier de Saint-Louis et grand-croix de l'Ordre du Mérite Militaire de Bade, est décédé la nuit du 8 au 9 de ce mois, âgé de 53ans, dans son hôtel à Paris, rue Saint-Dominique, n° 69. Guerrier sans peur et sans reproche, étranger à toutes les dissensions civiles, il a combattu depuis l'âge de quinze ans pour sa patrie, de manière à se faire considérer de toute l'armée comme un officier du premier mérite. Jamais il ne fit verser de larmes aux vaincus et aux peuples désarmés. Il était le père du soldat, qui marchait toujours avec confiance sous ses ordres. Il reçut la blessure qui l'a conduit au tombeau, en forçant le passage de la Bérésina, dans la campagne de 1812, à la tête de la 1re division du corps du maréchal duc de Reggio, succès sans lequel l'armée française dévorée par la faim et le froid n'eut peut-être pas échappé à une entière destruction. Il emporte avec lui les regrets de tous ceux qui l'ont connu.

 

 

 

 

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