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Laborde (Etienne)

 
 

 

Sarrut (G.) et Saint-Edme (B.), Le Plutarque de 1847: biographie des hommes du jour, Paris 1847.

   
 

M. Étienne Laborde, l’un des officiers supérieurs qui ont pris part à la malheureuse tentative de Boulogne, est né à Carcassonne (Aude), le 5 décembre 1782.
Le 3 octobre 1795, il rejoignit, comme soldat, le 2e régiment de ligne, dans lequel il passa successivement caporal, fourrier, sergent, sergent-major. Son régiment était en Espagne lorsqu’il reçut son brevet de sous-lieutenant au 85e de ligne, le 7 juin 1809. Nommé lieutenant le 14 octobre 1811, il suivit son corps en Allemagne, fit la campagne de Russie et obtint le grade de capitaine, le 8 avril 1815, au moment d’entrer en Saxe.

   
 

Sa manière de servir ne lui avait pas valu ce grade seulement. On lit l'annotation suivante sur l’état des services que le conseil d’administration du 41e de ligne lui a délivré, le 1er mars 1833 :
« M. Laborde s’est constamment distingué par son zèle pour le service, sa bonne conduite et sa bravoure, notamment au combat de la Soltonanska, en Russie, le 25 juillet1812, où cet officier, alors lieutenant de grenadiers au 85e de ligne, a sauvé la vie au grenadier Dranet,qui était de la même compagnie, tué de sa main un soldat russe, et blessé grièvement deux autres au moment où ces trois soldats russes allaient massacrer le grenadier Dranet, qui était tombé en leur pouvoir : c‘est en récompense de cette action qu’il a été décoré de la croix de la Légion d’Honneur! » Son diplôme porte la date de sa nomination au 10 août 1812. Pendant le combat, il avait été blessé d’un coup de feu à la joue. Le 17 novembre suivant, à Viasma, il avait été frappé d’un biscaïen au genou. Le 17 juillet 1813, il fut appelé, comme lieutenant en premier, au 2e régiment de chasseurs à pied de la garde impériale. On retrouve encore sur l’état des services déjà cité la note suivante : « Le 12 janvier 1814, M. Laborde.... reçut l’ordre de M. le général Cambronne..... de partir à onze heures du soir de Langres avec 150 hommes pour se réunir à un détachement de 600 hommes, commandé par le lieutenant-colonel Albert, du deuxième régiment de grenadiers, à l'effet d’aller attaquer 1.200 Autrichiens qui s’étaient établis dans un village a une lieue et demie de Langres. M. Laborde, qui était placé avec 150 hommes à la sortie du village par où l'ennemi a cherché à se sauver, lui a fait beaucoup de mal, en a blessé plusieurs de sa main et a fait un grand nombre de prisonniers : c'est en récompense de cette action qu’il a été fait officier de la Légion d'honneur. »

 

Chasseurs à pied
de la garde impériale

Bataillon-Napoléon 

Pelet

Petit

Roguet

Cambronne

Peyrusse

Janin

Waterloo

 
 

Cette dernière récompense lui fut accordée le 21 février 1814. Le 12 du même mois, il avait été blessé, devant Château-Thierry, d’un coup de feu à l’épaule droite. Le 8 mars suivant, il était nommé capitaine adjudant-major.
C’est en raison des preuves qu’il avait données de ses bonnes qualités militaires que l’Empereur l’attacha, dans son grade de capitaine adjudant-major, le 15 avril, au Bataillon-Napoléon : c’est ainsi qu’on appela le corps d'infanterie destiné à accompagner l’Empereur à l'île d’Elbe. La présentation de M. Laborde avait été faite par MM. les généraux Pelet, Petit et Roguet, sur la proposition du général Cambronne.
Un pareil honneur, envié de tant d’autres officiers, causa une vive joie à M. Laborde, qui en a déposé l’expression dans un petit écrit intitulé Napoléon et sa Garde (1). Cet opuscule est plein de faits curieux que l’on chercherait vainement ailleurs.
M. Laborde, chargé de la garde et de la conduite des quarante-deux millions dont se composait le trésor de l’Empereur, se rendit, à cet effet, auprès de M. Peyrusse, payeur de la couronne, alors à Orléans. Il ne restait plus qu’un fourgon contenant huit millions, le surplus ayant été enlevé de vive force, d’après un ordre de Louis XVIII, par le chef d’escadron de la gendarmerie d’élite, M. Janin, aujourd’hui lieutenant-général (2).
Tous les hommes formant la colonne qui accompagnait l‘Empereur conservèrent la cocarde tricolore jusqu’au lieu de l'embarquement. M. Laborde eut plusieurs fois l'occasion de faire respecter ce signe national.
Cet officier supérieur arriva à Rio le 24 mai, et rejoignit l’Empereur, le 25, à Porto-Ferrajo, pour lui annoncer l’arrivée de sa garde.
Pendant toute la durée du séjour à l’île d’Elbe, la nature des fonctions de M Laborde le rendit l'intermédiaire obligé de
l‘Empereur avec les troupes; aussi fut-il un des premiers à savoir, le 26 février 1815 au matin, que le bataillon, l’Empereur et tous les officiers de sa maison embarqueraient le soir même. Il garda le secret, fit les dispositions qui lui étaient prescrites, et, le soir venu, monta à bord de l’Inconstant.
Le débarquement eut lieu le 1er mars à trois heures et demie. M. Laborde ne quitta plus l’Empereur, qui eut à remarquer en différentes occasions son zèle et son courage, et le récompensa, le 15 avril, par le grade de chef de bataillon aux chasseurs à pied de la garde.
Il était à Waterloo auprès du maréchal Ney.
Sous la seconde Restauration, il redevint capitaine et passa successivement dans la légion de l’Aude et dans plusieurs compagnies de fusiliers sédentaires ; il reçut la croix de Saint-Louis le 25 mai 1825.
Après 1830, il reprit un service plus actif, entra dans le 55e avec le grade de lieutenant-colonel, et passa peu après dans le 41e, avec lequel il assista au siège d’Anvers. Cette campagne lui valut plus tard l’ordre militaire de Léopold. Devenu commandant de place de la ville de Cambrai, il prit définitivement sa retraite en 1838. Retiré dans la banlieue de Paris , M. Laborde y vivait obscurément des produits de cette retraite et d’une modique fortune, lorsqu’il fut appelé à Londres, au mois de mai 1840, pour des affaires d’intérêt personnel. Il visita le prince Napoléon-Louis sous l'influence d’un affectueux souvenir pour la mémoire de l’Empereur. Quelles confidences furent faites au visiteur par le prétendant impérial ? Nous devons l’ignorer (2) ; elles entraînèrent la complicité de cet officier supérieur dans la tentative sur Boulogne. Traduit devant la Cour des Pairs, il fut condamné à deux années d’emprisonnement, qu’il obtint de subir à Chaillot dans la maison de santé du docteur Pinel.

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(l) Napoléon et sa Garde, ou Relation du voyage de Fontainebleau à l'île d‘Elbe en 1814 ; du séjour de l‘Empereur dans cette île, et de son retour en France à la tête du petit nombre de troupes qui l'y avaient accompagné ; par le lieutenant-colonel Laborde, adjudant-major du bataillon de la Garde à l'île d’Elbe. Paris, Desrez, 1814.
(2) Le nom de M. Laborde n'était pas entièrement inconnu au prince ; car, lors de la création du journal le Capitole en 1839 , cet officier supérieur avait fait insérer plusieurs lettres signées de lui sur l’arriéré de la Légion d’honneur, et plusieurs autres qu’il avait adressées au ministre de la justice pour demander la grâce de tous les condamnés politiques.

     
         

 

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