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   Nouvelles du Jour   >  décembre 1798

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Nouvelles du 31 décembre 1798

 
30 frimaire an 7
 

 

Extrait des nouvelles de Paris, du 31 décembre 1799.
Extrait d'un rapport fait par le général Beurnonville, sur les départements de l'Ouest :
Les départements qui forment la treizième division militaire sont à la veille de devenir le théâtre de nouvelles horreurs ; les torches du fanatisme commencent à se rallumer, et de nombreux assassinats annoncent l'arrivée des frénétiques agents du cabinet de St. James : les Anglais vomissent sans cesse sur nos côtes des prêtres réfractaires et des émigrés ; ils débarquent des armes, et les font présenter aux habitants des campagnes, en cherchant à séduire les plus influents d'entre eux, et à les éblouir par l'éclat de l'or et les promesses les plus brillantes. Le mouvement de révolte est organisé à Londres, et chaque agent reçoit avant de s'embarquer, des instructions particulières pour agir comme chef de canton ou de division, subordonnément au plan général dont la rébellion des Belges fait partie, sous la direction de l'émigré Behague, successeur de Puisaye.

 

Behague

Puisaye

 
  - Le général Beurnonville cite un fait qui lui est personnel. Le 11 frimaire, jour de son départ de Port-Brieux, il était attendu près le pont dit de Sainte-Anne, à peu de distance de Lamballe, par une bande de seize chouans prévenus de son passage par leurs fidèles amis, espions très actifs ; le général n'avait qu'un seul chasseur à cheval d'ordonnance près de lui ; mais le général Romand avait écrit et donné ordre qu'un détachement du cantonnement de Lamballe vînt à sa rencontre jusqu'à ce point. Cette escorte de douze hommes, que le général Beurnonville ne s'attendait pas à trouver, et qu'il devança bientôt, en imposa aux chouans, et leur rage frustrée se tourna contre trois soldats qui se promenaient aux environs de leur poste, et qui trompés par le costume, s’avançaient avec confiance. Deux soldats ont été blessés, le troisième est tombé, trop dangereusement blessé pour fuir avec ses camarades.    
  - Une lettre du général Massol commandant à Grenoble annonce au ministre de la justice que, par jugement du conseil de guerre, confirmé par le conseil de révision, sept fameux chefs de chouans arrêtés à Chorches, département des Hautes Alpes, ont été condamnés à mort et exécutés le 19. Pendant leur longue détention, ils étaient parvenus, dit-il, par le secours de royalistes, à égarer l'opinion de la majeure partie des habitants de cette commune : mais ils ont déposé leur masque hypocrite, et se sont pleinement dévoilés. Depuis la porte des prisons jusqu'au lieu de leur exécution, ils ont fait retentir les rues du chant homicide du Réveil du peuple et des cris de vive le Roi, à bas la république et son infâme gouvernement !    
  - Conseil des Cinq cents. Séance du 24.
Meyer, de retour des départements réunis, donne quelques renseignements sur les troubles auxquels ces départements viennent d'être en proie. Il résulte de son rapport que ces troubles ont été fomentés par l'étranger ; ils avaient été annoncés par les journaux, même avant qu'ils éclatassent, et pour les entretenir, on répandait les plus affreuses nouvelles. Buonaparte était mort, son armée était défaite, les hostilités recommencées en Italie, en Allemagne, et les Français battus partout. Rien n'était négligé pour égarer les citoyens ; mais le zèle et le patriotisme des administrations, des généraux et des troupes ont triomphé de tout.
  Insurrection en Belgique 1798  
 
(Journal de Francfort, 6 janvier 1799.)
     

 

Extrait des feuilles de Paris du 31 décembre 1798.
Un individu nommé Sangrin, condamné à mort par le tribunal criminel du Rhône, s'est échappé de la maison d'arrêt de Lyon, dite de Roanne ; on ne sait pas encore si l'on doit attribuer, ou non, cette évasion à la corruption du geôlier ou des gardes.
- On a arrêté dans la commune de la Chapelle, département de la Corrèze, le nommé Micelaret, fabricateur de faux passeports pour les déserteurs. Il en avait trois avec lui, au moment qu'il fut arrêté.

(Courier de l'Empire (Munich), 10 janvier 1799.)

 

 

 

Paris 31 décembre 1798.
- On n'a pas encore des détails authentiques de ce qui s'est passé au Caire, lors de l'émeute de cette ville. Nos journaux viennent de publier une lettre, de laquelle il résulterait que l'insurrection a été promptement et fortement réprimée. (...)
- Suivant un de nos journaux, les dernières lettres de Cayenne, en date du 8 brumaire (29 octobre), portent qu'il n'y reste plus que deux des députés déportés à la suite du 18 fructidor : ce sont Lafond-Ladebat et Barbé-Marbois. Six des autres sont morts, et 8 se sont échappés. On croit, dit le même journal, que le directoire est disposé à changer le lieu de la déportation pour ceux qui se proposent de se soumettre à la loi ; et l'on prétend qu'il consentira à choisir l'île de Corse pour le lieu de leur exil.
Nos papiers ne sont remplis que de récits de vols et d'assassinats, tant à Paris que dans les environs. Aussi les exécutions de voleurs ont lieu presque tous les jours. Avant-hier on en exécuta deux âgés de 18 et 20 ans. Quand on alla les prendre en prison pour les conduire à l'échafaud, ils jouaient tranquillement aux cartes, et répondirent avec le plus grand sang-froid, qu'ils n'étaient pas si pressés, et que l'on pouvait bien attendre qu'ils eussent fini leur partie.

(Journal politique de l'Europe (Mannheim), 6 janvier 1799.)

 

 

 

 

De Bruxelles, le 31 décembre 1798.
La situation de nos départements est toujours très critique. Non seulement les insurgés continuent d’infester différentes parties de la Belgique, mais il règne aussi presque généralement une fermentation qui n’est guères propre à favoriser le retour de la tranquillité. Partout les troupes sont continuellement en alerte, et a peine ont-elles rétabli l’ordre fur un point, qu’elles doivent se porter sur un autre pour y contenir les habitants, ou s’opposer a quelque tentative des insurgés. Dans ce moment, Malines paraît surtout menacée par ces derniers, et l’on vient d’y faire passer plusieurs corps d’infanterie et de cavalerie. Il ne se passe presque pas de jour qu’il ne se livre quelques combats, et ces engagements partiels, sans être décisifs, affaiblissent beaucoup les troupes républicaines. Depuis quatre mois que cette guerre dure, et après les pertes que les insurgés ont essuyées, l’on devrait croire que ces derniers sont à peu-près anéantis ; cependant leur nombre paraît s’accroître, au lieu de diminuer. L’on doit en inférer qu’ils ont plus d’un moyen de se recruter, et qu’en général le plan d’après lequel ils agissent est bien combiné. Le bruit court depuis hier que les Anglais se sont approchés des côtes dans les environs du Sas de Gand, et qu’ils ont paru vouloir tenter un débarquement. Tout est ici dans la stupeur ; jour et nuit des patrouilles nombreuses parcourent les rues, et les troupes sont toujours prêtes à marcher.

(Journal de Francfort, 8 janvier 1799. )

 

Belgique

Insurrection en Belgique 1798

 

 

 

 

 

Bruxelles du 31 décembre 1798.
Les rebelles, cachés dans les bois, continuent leurs excursions dans les villages et les campagnes sans défense. Mais ils ne se montrent point en grand nombre, et rarement pendant le jour. On en a vu néanmoins ces jours derniers une troupe assez considérable dans les environs de Malines et de Louvain. L' administration centrale a autorisé les municipalités à requérir la force armée, et à l'employer dans tous les cas et à toutes les heures contre les perturbateurs du repos public.
Il y a maintenant dans la citadelle de Lille près de 200 rebelles faits prisonniers en diverses rencontres ; ils vont être jugés par une commission militaire.

(Journal politique de l'Europe (Mannheim), 8 janvier 1799.)

 

 

 

 

Milan du 31 décembre 1798.
Les troupes suisses ci-devant au service de Piémont sont actuellement à Casano, sous les ordres du général Joubert. Le colonel Zimmermann a été nommé général de ces régiments.
Les officiers de l'armée d'Italie ont eu l'ordre de rejoindre leurs corps respectifs. On craint aujourd'hui que la guerre ne recommence en Italie avec l'empereur.
Tout annonce aussi que les troupes françaises se disposent à entrer dans le grand duché de Toscane. L'apparition d'un corps de 200 napolitains sur la frontière de la Cisalpine, vers Massa, est vraisemblablement le motif de la marche des troupes françaises sur ce point, indépendamment de l’occupation du port de Livourne par les Napolitains.

(Journal politique de l'Europe (Mannheim), 13 janvier 1799.)

 

Toscane

 

 

Trieste, le 31 décembre 1798.
Plusieurs vaisseaux qui viennent d'arriver dans notre port annoncent que la garnison française de Corfou s'est rendue le 14 décembre à l'armée Turco-russe.

(Courier de l'Empire (Munich), 13 janvier 1799.)

 

Corfou

 

 

 

Des bords de la Nidda, le 31 décembre 1798.
Nous avions cru, à la dernière retraite des Français, de ne plus les revoir ici, mais depuis trois jours, ils arrivent de nouveau en foule, et les endroits qui doivent être exempts de cantonnements sont frappés d'énormes réquisitions de pain, viande et autres comestibles. Ils pressent la dernière réquisition avec beaucoup de dureté.

(Courier de l'Empire (Munich), 13 janvier 1799.)

 

 

 

 

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