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Dernière modification: 19/11/2002

Molé (Mathieu)

Mathieu Molé est issu d'une famille de parlementaires originaires de Champagne. Son grand-père, mort en 1793 à l'âge de 90 ans, avait été premier président du Parlement de Paris.

En 1791, son père emmène sa famille à Bruxelles, mais il rentre à Paris le 1er décembre 1792 pour éviter la confiscation de ses biens. Arrêté en janvier 1794, il est condamné à mort par le tribunal révolutionnaire le 20 avril et exécuté le même jour.

Après une enfance et une jeunesse marquée par les événements de la Révolution, Mathieu Molé entre jeune encore dans la carrière administrative : remarqué par Napoléon pour avoir écrit des "Essais de morale et de politique", il est nommé auditeur au Conseil d'État en février 1806,  préfet de la Côte d'Or en 1807, directeur général des Ponts et Chaussées en 1809, ministre de la justice en 1813.

Ayant pu, par ses fonctions, approcher de l'Empereur et recueillir ses opinions, doué d'une faculté d'analyse aiguë,  il apporte à l'histoire, par ses "Souvenirs" la contribution d'un témoin privilégié.

 

Ce sont les pages les plus caractéristiques et les plus pénétrantes de ses "Souvenirs d'un Témoin de la Révolution et de l'Empire" (publiés à Genève en 1943) qui seront proposées aux lecteurs, afin d'aider à la compréhension des événements de l'époque.

Et d'abord, voici comment Mathieu Molé se décrit lui-même :

Me voici ayant dix-sept ans moins un mois, sur le point de me marier et d'entrer dans le monde. Les grands intérêts de la vie, le règne des passions vont commencer pour moi. Je vais prendre rang parmi les hommes et devenir l'objet de leurs amitiés, de leur envie et de leurs jugements. Avant qu'on me voie agir, ne faut-il pas me faire connaître et, au frontispice de mon histoire, ne doit-on pas trouver mon portrait ?

J'ai le visage de mon père, c'est-à-dire ovale, le menton long et légèrement avancé, le front large et haut, les yeux noirs et grands, les sourcils fournis et arqués, le nez aquilin et régulier; mes cheveux sont bruns et bouclés.

Ma figure est froide, elle devient aisément sévère. En général, j'ai ce qu'on appelle de la physionomie. L'impossibilité où je suis de cacher mes impressions m'a fait beaucoup d'ennemis ; je m'ennuie souvent, et malgré moi ma figure le dit. On a pris pour de l'orgueil et du dédain ce sentiment fort naturel qu'une organisation trop sensible m'empêchait de cacher. 

Les gens qui me connaissent peu disent que ma présence les gêne, que j'ai l'air de les observer et de me croire au-dessus de tout le monde. La vérité est que je me tais parce qu'il ne me vient rien à dire, qu'au lieu d'observer, les trois quarts du temps je ne pense à rien, et que personne n'est plus en doute que moi sur son propre mérite.

Mon humeur est inégale, mes premiers mouvements sont trop prompts, ils m'entraînent presque toujours au delà du but. Ces inconvénients seraient grands si beaucoup de bonté dans le cœur et de droiture dans l'esprit ne me faisaient revenir très vite sur mes pas et ne me rendaient impartial dans ma propre cause.

Je porte un défaut dans le monde, qui m'y rend peu sociable et qui devient pour moi la source de beaucoup d'ennuis: c'est de ne prendre aucun intérêt aux petites choses et de ne savoir point parler de rien. Des circonstances ont donné à ma jeunesse une éducation terrible. Je m'étais rendu compte de tout avant l'âge où l'on ne jouit de rien... Désintéressé de la plupart des choses pour lesquelles l'homme s'agite, je reste souvent inattentif à ce qui se passe autour de moi, et ne suis capable que de deux genres de conversations: ou celle qui est sérieuse ou suivie, ou celle qu'on n'a qu'avec les femmes, et dont un désir mutuel de plaire fait tous les frais

(à suivre.)

 

Les Souvenirs de Mathieu Molé

 

 

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