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Martinique
(la), île considérable de l’Amérique septentrionale,
la principale des Antilles françaises. Elle a environ 16
lieues de long et 45 de tour. On y compte 20 paroisses qui forment
autant de bourgs, tous rangés autour de l’île, sur
le bord de la mer. L’île se divise en trois quartiers ; celui
du milieu porte le nom de St. Pierre, les deux autres s’appellent
le Mouillage et la Galère. Les principales
places sont le fort Royal, le fort Saint Pierre, le fort de la Trinité,
le fort Marigot et le fort du Mouillage. Il y a de grandes montagnes
dont quelques-unes sont couvertes de forêts et d’autres cultivées,
plusieurs rivières et des vallées fertiles : elles
produisent surtout des cannes à sucre, du café, du
cacao, du coton, de la casse, du tabac, du sené, du manioc
et un peu de roucou ; mais la vigne et le blé n’y croissent
pas. Il y a plusieurs bons ports, où les îles voisines
viennent vendre leurs productions, et ce n’est guère que
dans ces ports que les Français forment leurs cargaisons
aux Indes-occidentales. Ils s’y établirent en 1635 ; depuis
1658, les Caraïbes, naturels du pays, ont quitté la
Martinique. Les habitants repoussèrent vivement en 1674 l’amiral
Ruiter, et en 1695 les Anglais, qui y avaient fait des descentes
: ces derniers s’en sont emparé en 1762, et l’ont rendue
par le traité de Versailles en 1763. Depuis ce temps, une
espèce de fourmi y a causé pendant 11 ans des ravages
inexprimables, et un ouragan furieux y détruisit en 1766
plusieurs plantations et beaucoup de bâtiments. Les Anglais
se sont emparés entièrement de la Martinique en mars
1794. En 1778, la colonie de la Martinique se trouvait composée
de 12.000 Blancs, de 3.000 Noirs ou Mulâtres libres, et de
80.000 esclaves. Elle est entre la Dominique et Sainte-Lucie, ayant
celle-ci au Midi et l’autre au Nord. La capitale est à 230
lieues du Cap Français, 900 de Québec, 1530 de Paris.
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casse
sené
roucou
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