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Mémoires de Marmont

 

     
Le futur maréchal Marmont a rencontré Napoléon Bonaparte en 1792, et il s'est attaché à lui au siège de Toulon en 1794.
Marmont a rédigé des Mémoires, qui furent publiés en 1857.
Jean Tulard, dans sa "Biographie des Mémoires sur le consulat et l'Empire" écrit à leur sujet : "De premier ordre pour la jeunesse de Bonaparte, mais seulement pour cette période. Marmont ne déclare-t-il pas admirer le jeune officier et mépriser l'Empereur ?"
Comme si un témoignage historique n'avait de valeur que si son auteur admire inconditionnellement Napoléon... Je n'ai d'ailleurs pas vu dans les Mémoires de Marmont qu'il ait écrit qu'il méprisait l'Empereur. Son jugement est plus nuancé.
Il me semble que tout témoignage historique doit être pris avec prudence, en tenant compte des sentiments et des motivations de son auteur. Ayant joué un rôle important dans les événements qui ont mené à l'abdication de Napoléon en 1814, Marmont fut considéré comme un trâitre par celui-ci. Il serait dommage de ne pas tenir compte, pour cette raison, de son témoignage, et des raisons qui l'ont poussé à agir de la sorte.
 
 

 

Pauline Bonaparte
Mémoires de Marmont, tome 1, page 286 :

 
 
  Pendant notre séjour à Montebello, le général Bonaparte s’occupa de marier sa seconde sœur, Pauline, depuis princesse Borghèse. Il me la fit proposer par son frère Joseph ; elle était charmante ; c’était la beauté des formes dans une perfection presque idéale. Agée de seize ans et quelques mois seulement, elle annonçait déjà ce qu’elle devait être. Je refusai cette alliance, malgré tout l’attrait qu’elle avait pour moi et les avantages qu’elle me promettait ; j’étais alors dans des rêves de bonheur domestique, de fidélité, de vertu, si rarement réalisés, il est vrai, mais souvent aussi l’aliment de l’imagination de la jeunesse. (…) Dans l’espérance d’atteindre un jour cette chimère, remplie de tant de charmes, je renonçai à un mariage dont les effets auraient eu une influence immense sur ma carrière. Aujourd'hui, après le dénouement du grand drame, il est probable qu’en résultat j’ai plus à m’en féliciter qu’à m’en repentir.
L’adjudant général Leclerc, officier- assez médiocre, s’occupa d’elle et l’obtint. Leclerc était un bon camarade, d’un commerce facile et doux, d’une naissance obscure, de peu d’énergie et de capacité. Ce mariage seul a motivé d’abord son avancement rapide, et plus tard, le commandement de l’expédition de Saint-Domingue, si malheureuse et si funeste.
   

 

 

Bonaparte à l'armée d'Italie
Mémoires de Marmont, tome 1, page 296 :

 
 
  Dès l’instant même où Bonaparte arriva à la tête de l’armée, il eut dans sa personne une autorité qui imposait à tout le monde ; quoiqu’il manquât d’une certaine dignité naturelle, et qu’il fût même gauche dans son maintien et ses gestes, il y avait du maître dans son attitude, dans son regard, dans sa manière de parler, et chacun, le sentant, se trouvait disposé à obéir. En public, il ne négligeait rien pour maintenir cette disposition, pour l’augmenter et l’accroître ; mais dans son intérieur, avec son état-major, il y avait de sa part une grande aisance allant jusqu’à une douce familiarité. Il aimait à plaisanter, et ses plaisanteries n’avaient jamais rien d’amer : elles étaient gaies et de bon goût ; il lui arrivait souvent de se mêler à nos jeux, et son exemple a plus d’une fois entraîné les graves plénipotentiaires autrichiens à en faire partie. Son travail était facile, ses heures n’étaient pas réglées, et il était toujours abordable au milieu du repos. Mais, une fois retiré dans son cabinet, tout accès non motivé par le service était interdit. Quand il s’occupait du mouvement des troupes et donnait des ordres à Berthier, son chef d’état-major, comme lorsqu’il recevait des rapports importants, pouvant motiver un long examen et des discussions, il gardait seulement près de lui ceux qui devaient y prendre part, et renvoyait toutes les autres personnes, quel que fût leur grade.
On a dit qu’il dormait peu, c’est un fait complètement inexact : il dormait beaucoup, au contraire, et avait même un grand besoin de sommeil, comme il arrive à tous les gens nerveux et dont l’esprit est très actif. Je l’ai vu souvent passer dix à onze heures dans son lit. Mais, si veiller devenait nécessaire, il savait le supporter et s’indemniser plus tard, ou même prendre d’avance du repos pour supporter les fatigues prévues ; enfin, il avait la faculté précieuse de dormir à volonté. Une fois débarrassé des devoirs et des affaires, il se livrait volontiers à la conversation, certain d’y briller ; personne n’y a apporté plus de charme et n’a montré, avec facilité, plus de richesse ou d’abondance dans les idées. Il choisissait ses sujets et ses pensées plutôt dans les questions morales et politiques que dans les sciences, où, quoiqu’on ait dit, ses connaissances n’étaient pas profondes. Il aimait les exercices violents, montait souvent à cheval, y montait fort mal, mais courait beaucoup ; enfin à cette époque heureuse, si éloignée, il avait un charme que personne n’a pu méconnaître. Voilà ce qu’était Bonaparte pendant la mémorable campagne d’Italie.
 
 

 

 

 

     

 

 

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