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Combes-Brassard |
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D'après Adolphe Thiers, Combes-Brassard
était chef de l'état-major
du 6e corps, et l'historien avait consulté ses "notes"
qu'il qualifie de "fort curieuses, fort intéressantes,
écrites il y a longtemps". Mais il n'en cite qu'un petit
passage ayant trait au général Drouot,
négligeant complètement le corps du récit, qui est en contradiction
complète avec les versions de Sainte-Hélène. Pourtant, le témoignage
d'un officier d'état-major n'est pas à négliger.
Il en va de même pour Henry Houssaye,
qui a également eu connaissance des notes de Combes-Brassard, parues
en 1899 à Montauban. Mais pour Houssaye aussi, un récit en contradiction
avec ceux de Sainte-Hélène est évidemment suspect, à écarter. Il
écrit dans son ouvrage "
la Garde meurt et ne se rend pas, histoire d’un mot historique,
(Paris, 1907, p 14) :
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"A remarquer d’ailleurs que les grosses inexactitudes qui
fourmillent dans sa notice font suspecter extrêmement la véracité
de Combes-Brassard. Il dit que Pajol entra à Namur le 17 juin ; que
la droite française (corps d’Erlon) ne s’engagea qu’après les charges
des cuirassiers. Enfin chose plus étrange encore, il se donne comme
chef d’état-major de Lobau. Or le chef de l’état-major de Lobau était
le général Durrieu. Combes-Brassard et l’adjudant-commandant Janin
étaient sous-chefs de l’état-major. (Archives de la Guerre. Dossiers
de Combes-Brassard et de Janin.)
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Le récit de Combes-Brassard est daté du "22
juin 1815, au château de l’Echelle ou Léchelle, près de Guise".
La note a été achevée postérieurement, puisqu'elle relate la fuite
de Combes-Brassard devant l'avance prussienne le 25 juin. Le fait
qu'il écrive le 22 juin que Pajol est entré à Namur le 17 n'est
pas de nature à faire rejeter son témoignage, au contraire : c'est
même un renseignement fort précieux, puisqu'il montre qu'on était
persuadé le 18 juin, dans l'état-major français, que les Prussiens
étaient en pleine retraite vers l'Allemagne. Qu'un officier de l'état-major
du 6e corps n'ait pas pu, le 22 juin, situer avec précision les
différentes phases de la bataille, n'est pas non plus de nature
à faire rejeter son témoignage. D'autant plus que la charge des
cuirassiers dont il est question est celle ordonnée par le maréchal
Ney au moment de l'attaque de d'Erlon. Enfin, si les archives de
la guerre confirment que Combes-Brassard était sous-chef de l'état-major
du 6e corps, il n'est pas surprenant qu'il se donne comme chef d'état-major,
si l'on sait que le général Durrrieu a été grièvement blessé au
moment de l'attaque de Bülow.
L'extrait
qui suit nous révèle le rôle du 6e corps dans
la bataille de Waterloo, bien différent de celui donné
par Napoléon dans ses dictées de Sainte-Hélène.
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(...) Ce fut alors que la droite de l’armée française, aux ordres
du comte d’Erlon, se porta en avant pour s’engager.
Mais le mal était déjà très grand. Notre cavalerie avait fait des
pertes énormes ; elle avait peu de moyens de soutenir et de décider
une nouvelle attaque.
Le 6e corps, formant la réserve (j’étais chef d’état-major général
de ce corps), marcha pour soutenir l’attaque de la droite. Ce corps
était composé entièrement d’infanterie.
Il était trois heures et demie, un feu infernal s’étendait sur toute
la ligne des deux armées. Le 6e corps achevait de se déployer en réserve
sur toute la droite de l’armée, lorsque, me rendant à l’extrémité
de notre droite, je reconnus des têtes de colonnes qui débouchaient
du côté de Vavres, par Ohain et Saint-Lambert.
Ces colonnes étaient prussiennes. Leur arrivée se produisait sans
que l’Empereur eût donné aucun ordre. Nous étions tournés.
Incertain encore sur la nature et les intentions de ces troupes, je
m’approchai d’elles pour reconnaître leurs mouvements. Bientôt je
vis que cette colonne était prussienne et manœuvrait pour se porter
sur nos flancs et sur nos derrières, de manière à couper à l’armée
française la retraite sur Genape et le pont de la Dyle.
Je volai prévenir de ce mouvement. Il était temps encore, en prenant
la position où l’armée avait bivouaqué avant de livrer la bataille,
de prévenir les dangers de la position où nous nous trouvions. Mais
il n’y avait pas un moment à perdre. Le perdre, c’était perdre l’armée.
La fatalité en avait ainsi ordonné.
L’empereur, obstiné à vouloir enfoncer le centre de l’ennemi, ne tint
aucun compte des mouvements qui se faisaient sur ses flancs.
Les Prussiens avaient déjà joint la gauche des Anglais et se déployaient
sur nos derrières, de sorte que la droite de l’armée et le 6e corps
se trouvaient compris dans un triangle aigu dont les deux côtés et
la sommité étaient l’armée anglaise et prussienne.
Un feu terrible d’artillerie et de mousqueterie s’engagea à l’instant.
Les régiments anglais, prussiens et français disparaissaient comme
des fantômes chassés par le vent.
Nos derrières et nos flancs étaient coupés par l’ennemi. Le 6e corps
s’ouvrit un passage à la baïonnette, mais nous sortîmes de cette position
pour voir toute l’armée française s’ébranler en désordre, pour faire
une retraite trop tardive pour ne pas être bientôt une affreuse déroute.
(...)
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