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Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Combes-Brassard

 

     

D'après Adolphe Thiers, Combes-Brassard était chef de l'état-major du 6e corps, et l'historien avait consulté ses "notes" qu'il qualifie de  "fort curieuses, fort intéressantes, écrites il y a longtemps". Mais il n'en cite qu'un petit passage ayant trait au général Drouot, négligeant complètement le corps du récit, qui est en contradiction complète avec les versions de Sainte-Hélène. Pourtant, le témoignage d'un officier d'état-major n'est pas à négliger.

Il en va de même pour Henry Houssaye, qui a également eu connaissance des notes de Combes-Brassard, parues en 1899 à Montauban. Mais pour Houssaye aussi, un récit en contradiction avec ceux de Sainte-Hélène est évidemment suspect, à écarter. Il écrit dans son ouvrage " la Garde meurt et ne se rend pas, histoire d’un mot historique, (Paris, 1907, p 14) :

 
 
 
"A remarquer d’ailleurs que les grosses inexactitudes qui fourmillent dans sa notice font suspecter extrêmement la véracité de Combes-Brassard. Il dit que Pajol entra à Namur le 17 juin ; que la droite française (corps d’Erlon) ne s’engagea qu’après les charges des cuirassiers. Enfin chose plus étrange encore, il se donne comme chef d’état-major de Lobau. Or le chef de l’état-major de Lobau était le général Durrieu. Combes-Brassard et l’adjudant-commandant Janin étaient sous-chefs de l’état-major. (Archives de la Guerre. Dossiers de Combes-Brassard et de Janin.)

     
 


Le récit de Combes-Brassard est daté du "22 juin 1815, au château de l’Echelle ou Léchelle, près de Guise". La note a été achevée postérieurement, puisqu'elle relate la fuite de Combes-Brassard devant l'avance prussienne le 25 juin. Le fait qu'il écrive le 22 juin que Pajol est entré à Namur le 17 n'est pas de nature à faire rejeter son témoignage, au contraire : c'est même un renseignement fort précieux, puisqu'il montre qu'on était persuadé le 18 juin, dans l'état-major français, que les Prussiens étaient en pleine retraite vers l'Allemagne. Qu'un officier de l'état-major du 6e corps n'ait pas pu, le 22 juin, situer avec précision les différentes phases de la bataille, n'est pas non plus de nature à faire rejeter son témoignage. D'autant plus que la charge des cuirassiers dont il est question est celle ordonnée par le maréchal Ney au moment de l'attaque de d'Erlon. Enfin, si les archives de la guerre confirment que Combes-Brassard était sous-chef de l'état-major du 6e corps, il n'est pas surprenant qu'il se donne comme chef d'état-major, si l'on sait que le général Durrrieu a été grièvement blessé au moment de l'attaque de Bülow.

L'extrait qui suit nous révèle le rôle du 6e corps dans la bataille de Waterloo, bien différent de celui donné par Napoléon dans ses dictées de Sainte-Hélène.

     
       
 
(...) Ce fut alors que la droite de l’armée française, aux ordres du comte d’Erlon, se porta en avant pour s’engager.
Mais le mal était déjà très grand. Notre cavalerie avait fait des  pertes énormes ; elle avait peu de moyens de soutenir et de décider une nouvelle attaque.
Le 6e corps, formant la réserve (j’étais chef d’état-major général de ce corps), marcha pour soutenir l’attaque de la droite. Ce corps était composé entièrement d’infanterie.  
Il était trois heures et demie, un feu infernal s’étendait sur toute la ligne des deux armées. Le 6e corps achevait de se déployer en réserve sur toute la droite de l’armée, lorsque, me rendant à l’extrémité de notre droite, je reconnus des têtes de colonnes qui débouchaient du côté de Vavres, par Ohain et Saint-Lambert.
Ces colonnes étaient prussiennes. Leur arrivée se produisait sans que l’Empereur eût donné aucun ordre. Nous étions tournés.
Incertain encore sur la nature et les intentions de ces troupes, je m’approchai d’elles pour reconnaître leurs mouvements. Bientôt je vis que cette colonne était prussienne et manœuvrait pour se porter sur nos flancs et sur nos derrières, de manière à couper à l’armée française la retraite sur Genape et le pont de la Dyle.
Je volai prévenir de ce mouvement. Il était temps encore, en prenant la position où l’armée avait bivouaqué avant de livrer la bataille, de prévenir les dangers de la position où nous nous trouvions. Mais il n’y avait pas un moment à perdre. Le perdre, c’était perdre l’armée. La fatalité en avait ainsi ordonné.
L’empereur, obstiné à vouloir enfoncer le centre de l’ennemi, ne tint aucun compte des mouvements qui se faisaient sur ses flancs.
Les Prussiens avaient déjà joint la gauche des Anglais et se déployaient sur nos derrières, de sorte que la droite de l’armée et le 6e corps se trouvaient compris dans un triangle aigu dont les deux côtés et la sommité étaient l’armée anglaise et prussienne.
Un feu terrible d’artillerie et de mousqueterie s’engagea à l’instant. Les régiments anglais, prussiens et français disparaissaient comme des fantômes chassés par le vent.
Nos derrières et nos flancs étaient coupés par l’ennemi. Le 6e corps s’ouvrit un passage à la baïonnette, mais nous sortîmes de cette position pour voir toute l’armée française s’ébranler en désordre, pour faire une retraite trop tardive pour ne pas être bientôt une affreuse déroute. (...)

     

 

 

     

 

 

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