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Houssaye |
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Henry Houssaye est né à
Paris le 24 février 1848. Il était fils d’un homme
de lettres, le poète et académicien Arsène
Houssaye. Il fit des études d’histoire et s’intéressa
à la Grèce antique. Décoré pour faits
de guerre en 1870, il publia en 1873 l’Histoire d’Alcibiade et de
la République athénienne, depuis la mort de Périclès
jusqu’à l’avènement des trente tyrans, en 3 volumes.
Mais il allait trouver la célébrité dans l’étude
des dernières campagnes de l’Empire, et dans l’œuvre de réhabilitation
de Napoléon qui correspondait à l’attente de l’opinion
en France, qui cherchait dans la figure de l’Empereur le modèle
qui pourrait servir d’exemple dans la quête de la revanche.
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«
Dans son étude sur la campagne de 1814, écrit
Jacques Godechot*, il écarte toute recherche sur les responsabilités
de la situation. Il ne se demande pas quelles fautes politiques ont
livré la France à l’invasion. Il se borne à montrer
le courage et l’habileté de Napoléon, qui résiste
aux coalisés avec une armée inférieure aux leurs.
Ces succès, l’empereur n’a pu les remporter que grâce
à la totale solidarité du peuple de France. Il a finalement
abdiqué parce qu’il a été trahi, notamment par
Marmont et Talleyrand. Comme Houssaye identifie Napoléon et
la France, il en conclut que Talleyrand, Marmont, leurs amis et leurs
complices ont trahi. Il ne cherche pas à expliquer, encore
moins à comprendre pourquoi l’immense majorité des Français,
lasse de quatorze ans de guerres et de despotisme, a accepté
avec soulagement l’abdication et un armistice désastreux, mais
générateur de paix.
L’histoire des Cent Jours et de la catastrophe de 1815 est écrite
dans le même esprit. C’est la chambre des Députés
qui porte la responsabilité de l’échec. Elle a empêché
Napoléon d’organiser la défense après Waterloo.
De plus Fouché l’a trahi. Or, Napoléon, c’était
la France. Houssaye en voit la preuve dans le second traité
de Paris. Ses quatre volumes, par leur aspect scientifique, leurs
nombreuses notes infrapaginales, parurent une œuvre définitive,
inattaquable. Ils acquittaient Napoléon de la plus grave des
accusations : celle d’avoir mené la France à la catastrophe.
»
La revue Lectures pour Tous écrit en 1898, en rendant
compte du Waterloo de Houssaye, que « Napoléon a
accru le patrimoine d'héroïsme de la France ».
Mais les références sont soigneusement choisies. Tout
ce qui s'écarte de la version de Napoléon de 1820 est
écarté, non avenu, comme le témoignage de Combes-Brassard,
celui de Janin, ou le journal de Gourgaud.
Un critique, F. Brunetière, écrit dans la Revue des
Deux Mondes: « Le Waterloo de M. Henry Houssaye ne résume
pas les autres ; il les anéantit. » (, 1906, 1,
p. 36.)
La publication de ces œuvres historiques qui correspondaient à
l’attente du public valut à Houssaye les honneurs : il fut
élu à l’Académie française en décembre
1894, et fut président de la Société des gens
de lettres en 1896 et en 1897.
Henry Houssaye est mort le 23 septembre 1911.
Depuis lors, quelques historiens se sont rendus compte de la partialité
de Houssaye.
En 1915, dans la « Revue des Etudes napoléoniennes »,
pourtant peu suspecte de se livrer à de l’anti-napoléonisme
primaire, on trouve sous la plume d’Emile Le Gallo une critique sévère
du Waterloo de Houssaye :
« Il n’est presque point de page, dans son Waterloo, qui,
soumise à une critique minutieuse, ne trahisse un état
d’esprit absolument contraire aux exigences de la bonne méthode
historique. (...) malgré ses réelles qualités
d’information et d’intérêt, son Waterloo ne mérite
pas une confiance entière. Il ne faut consulter cet ouvrage
qu’avec une extrême circonspection.
Le Gallo conclut : « Approfondies isolément, certaines
des fautes commises par Henry Houssaye dans sa documentation pourront
sembler bénignes, négligeables. Mais il faut bien considérer
que pendant des centaines de pages, 566 exactement, le Waterloo de
Henry Houssaye accumule avec profusion les trompeuses citations et
les témoignages douteux, et qu’une analyse des deux autres
tomes de 1815 vérifierait pareilles lacunes, pareilles combinaisons.
Il importe d’éviter scrupuleusement l’erreur de Henry Houssaye
à une époque où les études napoléoniennes,
se dérobant définitivement à la légende,
réclament une infatigable probité, une application persévérante,
et par-dessus tout, le respect des textes, ce legs entre tous précieux
d’un héroïque passé. » (*Revue des Etudes
napoléoniennes, 1915, p 352.)
Le mythe de la bataille de Waterloo, sacralisé par Houssaye
et relayé par des théoriciens comme le colonel Camon,
aveugles propagateurs de la légende napoléonienne, formera
l'arrière-plan de la pensée militaire française
avant la guerre de 1914.
Encore de nos jours, le Waterloo de Houssaye sert de référence
incontournable et absolue à nombre de spécialistes de
Waterloo.
Il s’agit pourtant, malgré ses qualités littéraires
et documentaires, d’un ouvrage complètement dépassé
et qui ne devrait figurer dans les bibliothèques et les bibliographies
que comme témoin d’une époque heureusement révolue. |
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* Godechot
(Jacques), L’Europe et l’Amérique à l’époque
napoléonienne (1800-1815), Paris, Presses universitaires de
France, 1967. |
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