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Bains de mer

 

     
 

La comtesse de Boigne raconte dans ses Mémoires qu’elle fut la première, à Dieppe, à prendre des bains de mer, dont l’usage semble avoir été plus commun en Angleterre.

Les bienfaits d’un bain d’eau de mer étaient connus à la fin du XVIIIe siècle, comme le montre l’article qu’y consacre le Dictionnaire de l’Industrie (an IX). Mais il ne s’agissait dans ce cas que d’eau de mer pris dans une baignoire, et non d’immersion dans la mer.

L’avis communiqué par le maire d’Ostende et publié dans l’Oracle du 4 juillet 1804 montre que l’usage des bains de mer était pratiqué depuis longtemps en cette ville, le long de « la grande digue de mer ».

 
 

 

Mémoires de la comtesse de Boigne :

   
 

J'eus en 1806 une maladie si bizarre que cela m'engage à en parler. Chaque jour un violent mal de tête annonçait un frisson suivi d'une grande chaleur et d'une légère transpiration, enfin un accès de fièvre bien caractérisé. Seulement, pendant la chaleur de la fièvre, mon pouls, au lieu de s'accélérer, diminuait de vitesse d'une façon très marquée, et reprenait le nombre de ses pulsations lorsque l'accès était tombé. Je ne pouvais manger rien, quoi que ce soit; je dépérissais à vue d'oeil.
Les bains de mer m'avaient réussi en Angleterre; j'avais fantaisie d'en essayer; les médecins y consentirent plus qu'ils ne m'y encouragèrent. Il fallut me porter dans ma voiture; je fus cinq jours à faire le chemin et j'arrivai à Dieppe mourante. Huit jours après, je me promenais sur le bord de la mer et je repris ma santé avec cette rapidité de la première jeunesse.

Depuis vingt-cinq ans, ma voiture était la seule qui fût entrée à Dieppe ; nous y fîmes un effet prodigieux. Chaque fois que nous sortions il y avait foule pour nous voir passer, et mes équipages surtout étaient examinés avec une curiosité inconcevable. La misère des habitants était affreuse. L'anglais, comme ils l'appelaient, et pour eux c'était pire que le diable, croisait sans cesse devant leur port vide. A peine si un bateau pouvait de temps en temps s'esquiver pour aller à la pêche, toujours au risque d'être pris par l'étranger ou confisqué au retour si les lunettes des vigies l'avaient aperçu s'approchant d'un bâtiment.

Quant aux ressources que Dieppe a trouvées depuis dans la présence des baigneurs, elles n'existaient pas à cette époque. Mon frère me fit arranger une petite charrette couverte; on me procura à grand'peine et à grands frais, malgré la misère, un homme pour mener le cheval jusqu'à la lame et deux femmes pour entrer dans la mer avec moi. Ces préparatifs excitèrent la surprise et la curiosité à tel point que, lors de mes premiers bains, il y avait foule sur la grève. On demandait à mes gens si j'avais été mordue d'un chien enragé. J'excitais une extrême pitié en passant; il semblait qu'on me menait noyer. Un vieux monsieur vint trouver mon père pour lui représenter qu'il assumait une grande responsabilité en permettant un acte si téméraire.
On ne conçoit pas que des habitants des bords de la mer en eussent une telle terreur. Mais alors-les dieppois n'étaient occupés qu'à s'en cacher la vue, à se mettre à l'abri des inconvénients qu'ils en redoutaient, et elle n'était pour eux qu'une occasion de souffrance et de contrariété. Il est curieux de penser que, dix ans plus tard, les baigneurs arrivaient par centaines, qu'un établissement était formé pour leur usage et qu'on se plongeait dans la mer sous toutes les formes sans produire aucun étonnement dans le pays.
J'ai voulu constater combien l'usage des bains de mer, devenu si général, était récent en France, car Dieppe a été le premier endroit où on en ait pris.

  Dieppe  

 

 

Dictionnaire de l'industrie, Paris, an IX (1801) :

   
 

Bains de mer. Le bain de mer a la vertu de rouvrir les ulcères qui n’ont pas été bien fermés. On observe que la partie malade, fréquemment humectée d’eau de mer, et frottée avec une plante visqueuse, nommée fucus maritimus, se guérit radicalement. Le sel de mer corrige les humeurs malignes et corrosives, et est dessicatif. On l’a employé contre la morsure des chiens enragés. Il paraît qu’en général l’air de la mer est sain, et que les maladies des matelots ne viennent que de la malpropreté et des aliments.
Quelques personnes se servent de cette eau pour prendre des bains ; mais elle a l’inconvénient de ne pouvoir être conservée, sans devenir bientôt putride ; ce qui est désagréable pour ceux qui ne sont pas à portée de la renouveler.
On a observé que deux scrupules de chaux par pinte d’eau suffisent pour la conserver sans lui nuire. On réussit également en y ajoutant beaucoup de sel commun, à cause de sa qualité anti-septique, attendu que la putridité de l’eau de mer veint des corps étrangers qu’elle renferme.
Ces deux procédés sont indiqués dans un mémoire du docteur Henry, inséré dans les Mémoires de la société littéraire et philosophique de Manchester, avec cette observation, que l’eau dans laquelle on avait ajouté du sel, était devenue putride, quelques semaines plus tard seulement que l’eau de mer sans mélange, tandis que l’eau dans laquelle on avait mis de la chaux, s’était conservée plusieurs mois sans donner le moindre signe de putréfaction.

     

 

 

L'Oracle, de Bruxelles, 4 juillet 1804 :

   
 

Le maire d’Ostende s’empresse de faire part au public que la libre communication à la grande digue de mer et aux lieux où l’on prend habituellement les bains de mer, aura lieu, cette année, comme de coutume, d’après les ordres donnés par le maréchal d’Empire, commandant en chef ; en conséquence, il assure les étrangers qui seront dans le cas de se rendre en cette ville pour y prendre des bains durant cette saison qu’ils peuvent y venir en toute confiance, et qu’ils y jouiront de toute la protection qu’ils ont droit d’attendre.

     

 

 

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