Envoyé par Choiseul en Pologne (1770),
il prend part aux combats contre les forces russes commandées par
Suwarow. Chargé ensuite d'une mission secrète en Suède, il est arrêté
à Hambourg et enfermé à la Bastille, où il vit fort bien pendant
six mois.
A l'avènement de Louis XVI, il rentre
en grâce et est chargé de l'établissement du port de Cherbourg.
En 1788, il est nommé maréchal de camp.
En 1789, il se montre très favorable
aux idées révolutionnaires, et est nommé commandant de la garde
nationale de Cherbourg, où il fait condamner et exécuter deux chefs
de révolte et de pillage. "Comme tant d'autres révolutionnaires
de ce temps-là, Dumouriez voulait bien acquérir, par un changement
dans l'Etat, de la fortune et du pouvoir ; mais pour jouir de tout
cela il ne fallait ni désordre ni pillage : voilà ce qui explique
beaucoup d'opinions et de contradictions du même genre."
(Bibliographie Michaud, vol. 11, p 546.)
Rentré à Paris, il devient membre de
la société des Jacobins et se lie avec tous les hommes influents
: Mirabeau, Lafayette, Barère, etc.
Envoyé en mission d'observation en
Belgique, il publie à son retour une brochure intitulée : le
Guide des Nations, ou Correspondance politique et morale sur la
France et les Pays-Bas.
En 1791, il est nommé commandant de
Niort, où il se lie avec Gensonné, un des chefs de la tendance girondine.
Le 5 mars 1792, un ministère girondin
arrive au pouvoir, et Dumouriez obtient le portefeuille des affaires
étrangères, poste dans lequel il pousse à la déclaration de guerre
contre l'Autriche. Il troque alors le portefeuille des affaires
étrangères contre celui de la guerre, mais il donne sa démission
quatre jours plus tard pour aller servir en qualité de lieutenant
général dans l'armée du maréchal Luckner, et est nommé le mois suivant
à la tête de l'armée des Ardennes, à la tête de laquelle il s'oppose
à l'invasion des Prussiens en Champagne.
Après l'échange de quelques coups de
canon à Valmy, les Prussiens se retirent sans que Dumouriez ne cherche
à les inquiéter dans leur retraite. Il tourne alors ses forces vers
la Belgique, et bat le 6 novembre 1792 les Autrichiens de Clairfayt
et du duc de Saxe-Teschen à Jemmapes. Cette victoire lui livre la
Belgique. Dumouriez se pose alors en protecteur des Belges et se
livre à des menées en vue d'unir la Belgique et la Hollande, de
se mettre à la tête du nouvel Etat et d'influer ainsi, à la tête
de son armée, sur le cours de la Révolution. Il ouvre la campagne
contre la Hollande par le bombardement de Maestricht.
Défait à Neerwinden le 18 mars 1793,
Dumouriez entre en négociations avec les Autrichiens, dans le but
de renverser la Convention et de mettre Louis XVII, alors prisonnier
au Temple, sur le trône.
Sommé de rendre compte à la Convention
de sa conduite, il fait arrêter les députés venus lui notifier cet
ordre, et les livre aux Autrichiens. Après avoir vainement tenté
de faire marcher son armée contre Paris, il se réfugie chez les
Autrichiens et se retire au Holstein.
En 1800, il se rend auprès du tsar
Paul Ier pour le presser de ne pas abandonner la
coalition contre la France, mais il échoue dans cette mission, et
consacre dès lors ses connaissances et son expérience à conseiller
les Anglais dans leurs guerres contre Napoléon. Il trace aux Espagnols
la conduite à suivre contre les armées françaises, et son ouvrage,
traduit sous le titre de "Partides de Guerillas",
sera le manuel des officiers espagnols.
Dumouriez meurt en Angleterre le 14
mars 1823, âgé de plus de 84 ans.