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16 mars 1815    Vendredi 17 mars 1815    18 mars 1815

Début de la série : 
       

 

On lit dans le Journal des Débats de ce vendredi 17 mars 1815 :

 
 

Vienne (Autriche), 2 mars 1815.
(Extrait d'une lettre particulière.)
On parle beaucoup de troubles qui menacent l'Italie, et de la marche de 60.000 hommes que notre gouvernement vient d'ordonner pour se rendre en Italie, sous le commandement du général Frimont, ou d'après d'autres, sous le prince de Schwartzenberg. On donne pour raison la mauvaise volonté que les peuples de l'Italie montrent pour le gouvernement autrichien, ce qui fait que les grandes routes sont tellement infestées, que les officiers et les courriers autrichiens n'osent quitter les villes sans une forte escorte.
D'autres personnes croient que le Roi Murat sera détrôné, et que les Autrichiens enverront pour ce but une forte armée à Rome, tandis que les Siciliens et les Anglais feront un débarquement du côté de la Sicile. Les ministres de Naples protestent avec beaucoup d'assurance que leur roi n'a rien à craindre.
Le prince Eugène ne sera pas dédommagé en Italie, l'Autriche s'y oppose avec force.
Une députation de Courtray en Flandres, est arrivée ici pour demander sa réunion avec la France mais il est trop tard.

 
 
  BELGIQUE.
Bruxelles, 14 mars 1815.
Il continue de passer des courriers par cette ville, venant de Paris et se rendant dans différentes cours du Nord pour y porter la nouvelle des événements qui se passent dans ce moment en France.
Un corps de troupes prussiennes se rassemble à Saint-Vith, dans la province de Luxembourg. Il y a aussi des mouvements parmi les troupes sur la Moselle aux environs de Trêves. Les motifs de ces dispositions ne sont pas encore bien connus.
( Oracle de Bruxelles. )
 
 
  Paris, 16 mars 1815.
Nous avons souvent mis sous les yeux de nos lecteurs l'épouvantable tableau qu'offrirait la France replongée dans l'esclavage et sous le joug honteux et cruel de Buonaparte : la guerre étrangère, la guerre civile, le sang ruisselant de toutes parts, notre patrie déchirée, démembrée peut-être, épuisée dans toutes ses ressources, entièrement ruinée et pendant plus de dix générations faisant de vains efforts pour se relever des maux affreux qu'aurait subis la nôtre ; enfin la sombre colère du tyran jouissant de tant de désastres, et les augmentant par ses proscriptions et cette soif de vengeance qu’allumeraient en lui tant de souvenirs récents de son orgueil humilié, de sorte que, comme nous l'avons entendu dire à la femme d'un des braves généraux envoyés contre lui, nous en serions réduits à regretter le Buonaparte d'autrefois : pensée aussi juste qu'énergique dans la simplicité de l'expression et qui nous fait voir dans un seul mot toute l'horreur du sort dont nous serions menacés. Rappelons-nous en effet ce qu'était le Buonaparte d'autrefois et frémissons à l'aspect du Buonaparte à venir.
Mais ce n'est pas sous ce rapport que nous voulons envisager aujourd'hui cet avenir honteux et terrible. Ôtons même pour un instant de la balance de nos maux ce Buonaparte qui y pèserait pourtant si effroyablement, et ne voyons en ce moment que les hommes et le parti qui triompheraient avec lui. Que d'ignominie encore pour la France devenue une seconde fois la proie de ces hommes bas et avides ! Que de délations, que de persécutions, que d'insolences à supporter! Quels hommes d'honneur, quels honnêtes gens nous domineraient de nouveau et régneraient encore sur nous !
Que chacun de nos lecteurs jette les yeux autour de soi ; et s'il a le malheur de connaître quelque partisan de l'ancienne tyrannie, ce qu'on appelle, en un mot, un buonapartiste, qu'il voie et qu'il dise quel est cet homme-là ? Est-ce un citoyen recommandable par ses vertus, sa probité, ses principes, ses sentiments, ami de son pays, ami de la paix, ami de l'ordre et de la justice ? N'est-ce pas, au contraire, un de ces esprits factieux et turbulents, insensibles à l'intérêt général, ne pensant qu'à leur intérêt particulier, et ne pouvant trouver cet intérêt que dans le désordre, la guerre le tumulte, l'oppression de leurs concitoyens, et tous les fléaux qui accableraient leur patrie ? N'est-ce pas parmi les courtisans, ces vils flatteurs qui prodiguaient leur admiration basse et insensée toutes les paroles, à toutes les actions à tous les caprices du maître ; parmi les administrateurs, ceux qui servaient avec tant de zèle toutes ses fureurs, et en outraient les mesures pour se faire distinguer et obtenir une plus grande part dans les faveurs ; dans les armées, quelques traîtres infidèles à leurs drapeaux et à leurs serments ; parmi les commerçants, quelques banqueroutiers frauduleux qui pensent, dans le bouleversement général, rétablir leur commerce et leurs affaires ; parmi les gens de lettres, ceux qui avaient vendu leur plume à la tyrannie et à la police ; dans toutes les classes, des hommes perdus de dettes et d'honneur, et cette armée de délateurs et d'espions dont nous étions naguère sans cesse environnés ? Français voilà les hommes qui triompheraient avec Buonaparte ; voilà les esclaves privilégiés du tyran, et vos insolents dominateurs. C'est un défi que nous portons : Qu'on nous nomme un homme d'honneur généralement reconnu pour tel, et qui désire le retour du gouvernement qui, pendant douze ans, a si cruellement pesé sur la France et sur l'Europe.
Non, tous les hommes d'honneur sont pour le Roi légitime, pour le meilleur des Rois, pour Louis XVIII.
Les vrais amis d'une sage liberté, les partisans sincères d'un gouvernement paternel, sont cent contre un ; et il se laisseraient subjuguer par une poignée d'hommes méprisables et odieux ! Il n'en sera point ainsi. La France ne subira plus le joug cruel d'un nouveau Tibère et d'un nouveau Néron, ni le joug avilissant des nouveaux Séjans et des nouveaux Narcisses.
 
 
  Buonaparte, pour étendre l'insurrection, a fait répandre le bruit de sa marche à Troyes, où il a demandé dix mille rations, et même à Provins. Le sous-préfet de cette ville en a rendu compte à M. le préfet de l'Aube. Toutes les mesures ont été concertées pour garantir ce département.
Des lettres de Lyon annoncent qu'aussitôt qu'il a été instruit de la marche du maréchal Ney, Buonaparte a retiré précipitamment ses avant-postes des environs de Mâcon et les avait fait replier sur Lyon. Le mouvement du maréchal Ney se dirigeait sur Bourg. Le maréchal est en marche à tête d'un corps d'environ 10.000 hommes de troupes de ligne et de gardes nationales régulièrement formées dans les places de la Franche-Comté. Ces troupes sont animées d'un esprit excellent, de cette énergie et de ce courage que le maréchal ne pouvait manquer de leur communiquer.
Les mêmes lettres font connaître que la plus grande partie du 13eme régiment des dragons, qui, un instant, avait été entraîné par les séductions de l'ennemi, avait senti toute l'horreur de sa position, et que préférant même la punition la plus sévère au nom de traîtres armés contre la patrie, ils s'étaient rangés du côté du maréchal Ney qui les avait reçus comme des hommes un moment égarés, auxquels un sincère repentir mérite de l'indulgence.
Ce dernier événement a fait la plus vive impression sur la troupe de Buonaparte; depuis ce moment, elle paraît encore plus qu'auparavant inquiète, incertaine et consternée aussi les défections y sont-elles déjà nombreuses.
D'après les calculs les plus positifs sur le nombre des hommes débarqués, et de ceux que Bonaparte a pu corrompre et entraîner sur sa route, sa plus grande force n'a pu aller au-delà de 8000 hommes de toutes armes. Il est dès-lors démontré qu'il a éprouvé des défections et des abandons considérables. En effet, des témoins oculaires ont rendu compte des revues qu'il a passées à Lyon et il est constant qu'il n'avait pas réuni dans cette ville au-delà de 4000 hommed d'infanterie et de 6 à 700 chevaux.
Le général Mouton-Duvernet est parti de Valence où il à réuni un corps de 2500 hommes d'excellentes troupes. Il marchait sur Die, poùr faire sa jonction avec le général Miollis, et se diriger par Gap sur Grenoble. Le corps du général Miollis, composé de volontaires dévoués et de gardes nationales, se fait remarquer par un enthousiasme et une exaltation toute provençale. Il brûle d'atteindre l'ennemi.
Ces deux divisions réunies forment un corps considérable sur les derrières de Bonaparte. Marseille et toute la Provence, Bordeaux et tout le Midi continuent à brûler de cette heureuse agitation qui crée des soldats nombreux au Roi et à la Patrie. Tout s'arme pour la sauver.
( Moniteur du 16).
     
  Les lettres de Vienne, en date du 8, annoncent qu'au moment où on a appris dans cette capitale l'évasion de Buonaparte, et son débarquement sur les côtes de Provence les puissances réunies au Congrès ont adopté l'opinion que, Bonaparte ayant rompu son ban, les traités conclus avec lui seraient désormais regardés comme nuls et qu'il ne peut plus être considéré par toutes les puissances que comme un brigand désormais hors de la loi commune des nations.
(Journal officiel.)
 
 

 

On lit dans la Quotidienne de ce vendredi 17 mars 1815 :

 
 

Marseille, 9 mars 1815.
- Le maréchal Masséna, prince d'Essling, a publié aujourd'hui la proclamation suivante :
« Habitants de la ville de Marseille,
« L'ennemi a passé avec trop de rapidité sur les frontières de mon gouvernement pour qu'on pût s'y opposer, mais j'ai prévenu en temps utile toutes les autorités qui peuvent l'arrêter dans sa marche.Toutes les mesures de précaution que les circonstances prescrivaient de prendre, je les ai prises ; j'ai écrit au gouverneur général de Lyon, au lieutenant général de la 7e division, au préfet de la Drôme ; j'ai fait poursuivre, même hors des limites de la 8e division, le corps débarqué de l’île d'Elbe par un lieutenant général, qui a non seulement des forces suffisantes en troupes de ligne, mais encore des détachements des braves gardes nationales des villes de Marseille, d'Aix et d'Arles, et qui a reçu l'ordre d'appeler auprès de lui toutes celles dont il pourrait avoir besoin. Les avis que j'ai donnés ont eu tout le succès que je pouvais en attendre. Ils ont empêché l'ennemi de trouver sur son passage les auxiliaires sur lesquels il comptait. Je suis déjà prévenu officiellement que les débouchés du Val, Drôme, et du Val de Nyons, sont gardés ; qu'une correspondance a été établie de Gap à Valence, par les montagnes du Diois, pour diriger les troupes suivant l'occurrence. Toutes ces dispositions doivent vous rassurer. D'un autre côté, je veillerai à ce que la tranquillité du paisible citoyen ne soit pas troublée, et je vous réponds que, secondé de M. le marquis d'Albertas, votre préfet, et de vos autres magistrats, je saurai la maintenir dans son intégrité.
Habitants de Marseille, vous pouvez compter sur mon zèle et sur mon dévouement. J'ai juré fidélité à notre Roi légitime. Je ne dévierai jamais du chemin de l'honneur. Je suis prêt à verser tout mon sang pour le soutien de son trône.
Le maréchal de France, duc de Rivoli, gouverneur de la 8e division militaire prince d'Essling.

 
 
 

Nantes, 13 mars 1815.
Le premier bataillon du 61e régiment, composé de 500 hommes, de la plus belle tenue, est parti ce matin pour Paris. M. le colonel Montereymar commande ce beau détachement, dont MM. les officiers, sous-officiers et soldats sont tous animés du meilleur esprit. Ils sont fiers d'être appelés à entourer la personne sacrée de Louis-le-Désiré. Il était aisé de voir à la joie de ces braves militaires que ce sont des enfants qui vont rejoindre un bon père de famille qui, depuis qu'il est sur le trône, n'a cessé de s'occuper de leurs besoins.

 
 
 

Paris, 16 mars 1815.
- Les nouvelles les plus récentes font présumer que Bonaparte est sorti de Lyon le 15, se dirigeant du côté de Mâcon et de Châlons. Les dispositions combinées que nous avons fait connaître ont assez annoncé que ce mouvement était prévu. Le maréchal Ney qui l'observait, est en grande marche pour le suivre.

 
 
 

- Les jeunes gens de Rouen rivalisent de zèle avec ceux de Paris. Ils se sont presque tous inscrits pour partir sous les ordres du prince de Tancarville. Toute la Normandie partage cette noble ardeur, et organise avec célérité ses bataillons.
- Deux régiments qui se trouvaient à Moulins avaient été égarés un instant par les fausses nouvelles qu'on y avait répandues d'une insurrection à Paris. Ils ont reconnu leur erreur, et sont rentrés à Moulins, aux cris de vive le Roi ! vivent les Bourbons !

 
 
 

- Une personne digne de foi qui se trouvait à Sisteron le 5 mars, jour où la troupe de Buonaparte y passa, assure qu'il disait partout qu'une révolution avait éclaté à Paris, que le peuple français le rappelait, etc. La terreur que devaient inspirer ces fausses nouvelles peut expliquer la rapidité de sa marche dans les départements du Var et des Basses-Alpes. Ses aides de camp, avec lesquels se trouva le voyageur dont on tient ces détails, assuraient aussi qu'un corps d'armée venait de Paris au-devant d'eux avec toute l'artillerie de La Fère ; ce qui ne laisse aucun doute sur la liaison de l'entreprise de Buonaparte, et de la conspiration de quelques traîtres dans le Nord.

     
 

- On lit sur tous les murs de Paris une affiche conçue en ces termes : Les assignats, la guerre civile, la guerre étrangère, ou retour de Buonaparte en France.

     

 

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