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On lit dans la Quotidienne de ce mercredi 15 mars 1815
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Vienne,
3 mars 1815.
Les délibérations du congrès sur les affaires
d Italie ne sont pas terminées, mais il passe pour constant
que, d'après le vœu de la majorité, Parme reste à
l'archiduchesse Marie-Louise, et Naples à Joachim (1).
(1) Le désarmement de l'Autriche, rapproché
de la fixation du sort de Naples et de Parme, semble prouver que
la cour de Vienne est dans la plus parfaite sécurité
sur les affaires d'Italie. D'après toutes les nouvelles de
Vienne, il serait absurde de supposer que l'Autriche eût la
moindre connaissance du projet insensé de l'échappé
de l'île d'Elbe, projet qui, en dégageant entièrement
la France du traité de Fontainebleau, ne peut servir à
faire naître de nouvelles difficultés sur une partie
des revenus de la future souveraine de Parme. Les nouvelles d'une
insurrection à Milan et à Gênes, répandues
par des Buonapartistes, indiquent évidemment les vœux de
ce parti et à quoi l'Autriche pourrait s'attendre s'il obtenait
quelque succès. Il est encore bon d'observer que le roi Joachim,
étant presqu'un vassal de l'Autriche, n'a certainement jamais
osé prendre part à l'expédition de son beau
frère, ni conclure avec lui aucun traité offensif.
( N. d. R. ) |
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– La Franche-Comté s'est levée en masse contre Buonaparte,
et l'élite de la garde nationale de cette province marche avec
les troupes de ligne que M. le maréchal Ney dirige contre lui.
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Deux régiments qui, entraînés par des chefs perfides,
étaient partis des environs de Lyon pour rejoindre Buonaparte,
ont déjà déserté ses drapeaux, et se sont
débandés.
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M. le général Dupont est parti de Tours avec un corps
de six mille hommes qui partagent son dévouement pour notre
Monarque. ll conduit cette troupe de braves au camp de Melun.
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On vient de recevoir la nouvelle que le 4e régiment de chasseurs
à cheval , et le 66e régiment de ligne qui sont en marche
pour l'armée, montrent le dévouement le plus patriotique.
Ces deux régiments marchent dans l'ordre le plus parfait, quoiqu'à
grandes journées. Ils sont pressés de se mesurer avec
les traîtres, et en parlent en termes qui sont garants des succès.
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–
Un colonel de l'état-major avait été envoyé
porter des ordres au corps des chasseurs à cheval de France ;
il a trouvé ce superbe corps dans les meilleures dispositions
: Nous sommes Français, disaient les vieux guerriers , notre
sang est au Roi et à la patrie, et le Roi n'aura point de plus
fidèles défenseurs que les chasseurs à cheval
de France.
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On assure que plusieurs ambassadeurs étrangers ont prévenu
le Roi qu'ayant rendu compte à leurs cours des événements
qui se passent en France, ils ne doutaient point que, si cet état
de choses se prolongeait, leur réponse ne fût la rentrée
de leurs troupes en France. Le noble élan qui anime en ce moment
la nation, rendra heureusement inutile toute assistance étrangère,
et la France ne laissera point à d'autres le soin de tirer
une juste vengeance de l'ennemi éternel de son repos.
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Mme. Lallemand, femme du général de ce nom, qui est
mis en jugement pour sa trahison, s'est jetée aux pieds de
Monsieur pour qu'il implorât la clémence du Roi en faveur
de son mari. On assure que S. A. R. lui a répondu : «
La clémence du Roi est grande, mais elle ne peut sauver un
traître à sa patrie. » -
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Le prince de la Moskwa était le 11 à Lons-le-Saulnier,
dirigeant sur Lyon un corps de troupes de ligne et de gardes nationales
animées du meilleur esprit, et impatients de se mesurer avec
les troupes de Buonaparte.
Quelques coureurs de cette troupe ont paru dans les environs de Mâcon
et de Châlons. Les uns étaient errants, d'autres paraissaient
chercher à prendre des renseignements sur les dispositions
des habitants et les mouvements des troupes dirigées contre
eux.
Des voyageurs arrivés de Lyon ont annoncé que le 11
au soir Buonaparte était encore avec sa troupe dans cette ville,
qu'elle était exténuée de fatigue, qu'elle paraissait
s'être diminuée beaucoup plus qu'accrue: on ne l'évalue
pas à plus de 4000 hommes et quelques cents chevaux.
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M. le maréchal Macdonald est parti aujourd'hui pour rejoindre
l'armée qui est sous ses ordres.
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Le corps d'armée qui se réunit à Melun sera porté
dans deux jours à 20.000 hommes au moins. On croit qu'il se
portera en avant aussitôt que son organisation sera complétée.
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On assure que Buonaparte n'avait pas encore quitté Lyon le
12.
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Des témoins oculaires rapportent que Buonaparte n'est pas plutôt
sorti d'une ville ou d'un village, que tout le monde reprend la cocarde
blanche, et crie vive le Roi !
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M. le maréchal Oudinot, qui est parti de Metz avec la garde
royale et un corps de troupes considérable, se dirige sur Langres
à marches forcées. Ainsi la route de Lyon à Paris,
par la Bourgogne, est entièrement coupée à Buonaparte ;
et s'il veut prendre la route du Bourbonnais, les troupes de M. le
maréchal Ney, de M. le maréchal duc de Bellune et de
M. le maréchal Oudinot, ont tout le temps de le prévenir
encore sur ce point. |
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Un parti
de rebelles qui ont abjuré l'honneur du soldat français,
pour aller, en violant leur serment de fidélité au
Roi de France, se réunir à un chef qui n'est pas Français,
contiendra-t-il vingt-cinq millions d'hommes dont se compose une
nation fière et valeureuse, à subir une seconde fois
la domination illégitime, tyrannique et féroce de
cet étranger, après qu'elle est rentrée sous
le gouvernement légitime, doux et paternel d'un Roi français ?
Cette question, qui soulève d'indignation tout homme généreux,
n'en sera pas une pour quiconque reçoit du souvenir des maux
passés la conviction des maux futurs, si la tentative de
cet étranger contre l'indépendance, contre la liberté
de notre pays, pouvait avoir un moment de succès. Nous disons
un moment de succès ! car à qui n'est-il pas
démontré que jamais la France ne consentira à
voir se renouveler pour elle l'humiliation de recevoir des lois
d'un usurpateur, accompagné de quelques régiments
devenus traîtres à l'honneur, à leur patrie,
à leur Roi ? Est-ce qu'on n'arme pas au Midi ? Est-ce
qu'on n'arme pas au Nord ? Est-ce qu'on n'arme pas dans l'Ouest?
Est ce qu'on n'arme pas partout ? Est-ce que la volonté
nationale n'est pas, partout, constante, énergique et indestructible ?
Buonaparte est en révolte contre l'humanité entière.
Il doit, pour l'honneur de la France et pour le repos, trouver sur
le territoire français, par lui envahi, le châtiment
dernier de cette insulte. Union indissoluble, fidélité
au meilleur des rois, confiance aux chambres si dignes de leur noble
mission ; confiance aux généraux et aux soldats
fidèles ; confiance à ces généreuses
gardes nationales, dont le dévouement se manifeste de toutes
parts, et la France est sauvée... Telle est l'analyse sommaire
des idées principales dont se composent les nombreuses adresses
qui arrivent de toutes parts, et qui toutes contiennent avec un
nouveau serment de fidélité, l'offre de tous les moyens
qu'une nation puissante et unie peut donner au gouvernement auquel
elle a lié sa destinée, et celle de tous les sacrifices
qu'on peut attendre dans une circonstance périlleuse, de
son entier et constant dévouement. |
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