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Lettre
de l'empereur au maréchal Berthier, major général
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Au Prince de Neuchâtel et de Wagram, major général
de la Grande Armée, à Vilna.
Vilna,
10 juillet 1812.
Mon Cousin,
faites partir une brigade de gendarmerie pour se rendre à
Voronovo. Ils arrêteront les pillards du 33e, qui commettent
des dégâts horribles dans ce pays. Ils prennent cette
route sous prétexte de trouver le 1er corps, qui est à
Minsk. Tous ceux qui auront commis des délits seront arrêtés;
les autres seront escortés jusqu'à Minsk.
Ecrivez au vice-roi, qui est à Soubotniki, de laisser une
patrouille et quelques officiers pour empêcher aucun homme
du prince d'Eckmühl de passer Soletchniki; que, sous prétexte
d'aller chercher le 1er corps qui est à Minsk, ces hommes
se portent sur Lida, pour y piller cette vallée, qui est
superbe; qu'il faudrait qu'il plaçât des piquets sur
les différentes routes de Vilna à Lida, et qu'on ne
laissât passer aucun homme, soit d'infanterie, soit de cavalerie,
du prince d'Eckmühl. Recommandez au vice-roi de créer
une commission militaire et de ramasser tous ces traîneurs.
Il est également très-nécessaire qu'il place
des postes au débouché des routes, afin que ce qui
appartient aux divisions Dessaix, Grouchy et Compans, au lieu de
se diriger sur Soletchniki, se dirige sur Ochmiana pour se rendre
à Minsk.
Mandez au prince d'Eckmùhl d'organiser la route de Minsk
à Ochmiana. Je suppose que vous lui avez envoyé l'organisation
du gouvernement de Minsk, comme je vous ai ordonné hier l'organisation
du gouvernement de Vilna.
Napoléon.
(Corresp. 18942.) |
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Le baron
Larrey, chirurgien en chef de la grande-armée : |
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Le
petit quartier général du corps d'armée reçut
en même temps l'avis de se tenir prêt à partir
au sortir d'une revue qui devait être passée le 10.
Invité officiellement à me rendre au lever du chef
suprême de l'armée, j'y reçus directement l'ordre
de me trouver à cette revue avec nos ambulances volantes
: elle était indiquée pour quatre heures, elle n'eut
lieu qu'à six. Le temps était chaud et calme ; mais
les nuages épais qui couvraient l'horizon nous menaçaient
d'un orage, qui éclata en effet quelques moments après.
Lorsque la trompette donna le signal de l'arrivée du chef,
des coups de tonnerre se firent entendre et se succédèrent
sans interruption ; une effroyable tempête se déchaîna
sur la terre. Le ciel était obscurci au point qu'on ne se
reconnaissait, à une très-courte distance, qu'à
la lueur des éclairs. Une forte grêle, lancée
avec violence par les vents impétueux, fit rompre les lignes,
et contraignit la plupart des cavaliers à mettre pied à
terre pour ne pas être renversés. Les chevaux effrayés
cherchaient à s'enfuir, et se jetaient les uns sur les autres.
Nous fûmes en un instant inondés par des torrents de
grêle et de pluie. Enfin la revue ne put se terminer : Napoléon
et son état-major furent obligés de rentrer en ville.
Je n'avais jamais vu d'orage aussi affreux, aussi épouvantable.
Était-ce le sinistre présage des malheurs qui nous
attendaient ? |
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Le
général Mathieu Dumas, intendant général
de la Grande Armée : |
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La veille de son départ de Wilna, l'empereur passa lui-même
une revue des équipages militaires que j'avais fait rassembler
sur le plateau élevé et découvert qui se trouve
au nord de la ville. Pendant cette revue, il y eut un orage très
fort ; le vent du sud nous apportait une odeur cadavéreuse
insupportable, qui provenait du grand nombre de chevaux morts sur
la route entre Kowno et Wilna. On ne remarquait pas dans l'armée
cette gaieté que nous avions toujours vue aux ouvertures
de campagnes. L'aspect du pays était triste; tout paraissait
grave et sévère. |
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Le général
de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur (Itinéraire)
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Le
10, l'Empereur a monté l'Émir à 7 heures du
soir, passé la revue des dépôts d'artillerie
et, au delà du pont, celle de tous les employés du
quartier général et des équipages des vivres.
Rentré à 9 heures et demie. |
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VIIIe
Bulletin de la Grande Armée,
Gloubokoé, le 22 juillet 1812. |
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Dans
l'affaire du 10, qui a eu lieu a Romanow, le général
Rozniecki, commandant la cavalerie légère du quatrième
corps de cavalerie, a perdu six cents hommes tués ou blessés,
ou faits prisonniers. On n'a à regretter aucun officier supérieur.
Le général Rozniecki assure que l'on a reconnu sur
le champ de bataille, les corps du général de division
russe comte Pahlen, des colonels russes Adrianow et Jesowayski.
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