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9 juillet 1812    10 juillet 1812    11 juillet 1812

 

     

L'Empereur est à Wilna (aujourd'hui Vilnius en Lituanie)

 
 

 

Lettre de l'empereur au maréchal Berthier, major général :

   
 

Au Prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Vilna.

Vilna, 10 juillet 1812.

Mon Cousin, faites partir une brigade de gendarmerie pour se rendre à Voronovo. Ils arrêteront les pillards du 33e, qui commettent des dégâts horribles dans ce pays. Ils prennent cette route sous prétexte de trouver le 1er corps, qui est à Minsk. Tous ceux qui auront commis des délits seront arrêtés; les autres seront escortés jusqu'à Minsk.
Ecrivez au vice-roi, qui est à Soubotniki, de laisser une patrouille et quelques officiers pour empêcher aucun homme du prince d'Eckmühl de passer Soletchniki; que, sous prétexte d'aller chercher le 1er corps qui est à Minsk, ces hommes se portent sur Lida, pour y piller cette vallée, qui est superbe; qu'il faudrait qu'il plaçât des piquets sur les différentes routes de Vilna à Lida, et qu'on ne laissât passer aucun homme, soit d'infanterie, soit de cavalerie, du prince d'Eckmühl. Recommandez au vice-roi de créer une commission militaire et de ramasser tous ces traîneurs.
Il est également très-nécessaire qu'il place des postes au débouché des routes, afin que ce qui appartient aux divisions Dessaix, Grouchy et Compans, au lieu de se diriger sur Soletchniki, se dirige sur Ochmiana pour se rendre à Minsk.
Mandez au prince d'Eckmùhl d'organiser la route de Minsk à Ochmiana. Je suppose que vous lui avez envoyé l'organisation du gouvernement de Minsk, comme je vous ai ordonné hier l'organisation du gouvernement de Vilna.
Napoléon.

(Corresp. 18942.)

     

 

Le baron Larrey, chirurgien en chef de la grande-armée :

   
 

Le petit quartier général du corps d'armée reçut en même temps l'avis de se tenir prêt à partir au sortir d'une revue qui devait être passée le 10. Invité officiellement à me rendre au lever du chef suprême de l'armée, j'y reçus directement l'ordre de me trouver à cette revue avec nos ambulances volantes : elle était indiquée pour quatre heures, elle n'eut lieu qu'à six. Le temps était chaud et calme ; mais les nuages épais qui couvraient l'horizon nous menaçaient d'un orage, qui éclata en effet quelques moments après. Lorsque la trompette donna le signal de l'arrivée du chef, des coups de tonnerre se firent entendre et se succédèrent sans interruption ; une effroyable tempête se déchaîna sur la terre. Le ciel était obscurci au point qu'on ne se reconnaissait, à une très-courte distance, qu'à la lueur des éclairs. Une forte grêle, lancée avec violence par les vents impétueux, fit rompre les lignes, et contraignit la plupart des cavaliers à mettre pied à terre pour ne pas être renversés. Les chevaux effrayés cherchaient à s'enfuir, et se jetaient les uns sur les autres. Nous fûmes en un instant inondés par des torrents de grêle et de pluie. Enfin la revue ne put se terminer : Napoléon et son état-major furent obligés de rentrer en ville. Je n'avais jamais vu d'orage aussi affreux, aussi épouvantable. Était-ce le sinistre présage des malheurs qui nous attendaient ?

     

 

Le général Mathieu Dumas, intendant général de la Grande Armée :

   
 

La veille de son départ de Wilna, l'empereur passa lui-même une revue des équipages militaires que j'avais fait rassembler sur le plateau élevé et découvert qui se trouve au nord de la ville. Pendant cette revue, il y eut un orage très fort ; le vent du sud nous apportait une odeur cadavéreuse insupportable, qui provenait du grand nombre de chevaux morts sur la route entre Kowno et Wilna. On ne remarquait pas dans l'armée cette gaieté que nous avions toujours vue aux ouvertures de campagnes. L'aspect du pays était triste; tout paraissait grave et sévère.

     

 

Le général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur (Itinéraire) :

   
 

Le 10, l'Empereur a monté l'Émir à 7 heures du soir, passé la revue des dépôts d'artillerie et, au delà du pont, celle de tous les employés du quartier général et des équipages des vivres. Rentré à 9 heures et demie.

     

 

VIIIe Bulletin de la Grande Armée, Gloubokoé, le 22 juillet 1812.

   
 

Dans l'affaire du 10, qui a eu lieu a Romanow, le général Rozniecki, commandant la cavalerie légère du quatrième corps de cavalerie, a perdu six cents hommes tués ou blessés, ou faits prisonniers. On n'a à regretter aucun officier supérieur. Le général Rozniecki assure que l'on a reconnu sur le champ de bataille, les corps du général de division russe comte Pahlen, des colonels russes Adrianow et Jesowayski.

     

 

  11 juillet 1812  

 

 

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